1. Présentation de la boite à Merveilles
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Ahmed Sefroui, La Boîte à merveilles (1954)

1-Le paratexte

Ahmed Sefroui (né en 1915 et décédé le 25 février 2004).

La boîte à merveilles (1954)

2-Genre

Utilisation du « je » : récit à la première personne. il adopte les techniques de l'autobiographie.

mais, y a-t-il identification entre l'auteur et le personnage principal ? Tout pousse à croire qu'on s'éloigne de l'autobiographie classique : l'identification

auteur=narrateur=personnage principal n'est pas prouvée (Sidi Mohamed ≠ Ahmed).

De plus, le pacte autobiographique prête à confusion : dans la première de couverture, on peut lire : « roman autobiographique », alors que dans l'incipit, l'auteur établit un autre pacte, qui appuie l'idée de la véracité des faits racontés: « j'avais peut-être six ans. ma mémoire était une cire fraîche et le moindre événement s'y gravait en images ineffaçables. »

En tout cas, roman ou séquence d'une vie romancée, Ahmed nous live les motivations de son écriture : « il me reste cet album pour égayer ma solitude, pour me prouver à moi-même que je ne suis pas encore mort. »

Le lecteur est donc libre : lire un roman (à l'origine, il a été adressé à un lecteur étranger : première édition dans la maison du seuil) ou reconnaître les caractéristiques d'une vie (de sidi mohammed), qui a réellement existé…

3-cadre

a- Lieux :

La ville de Fès « el bali », la ville ancienne (médina).

b- durée :

Une durée de quelques mois. La conscience commence à l'âge de six ans : « je savais qu'une journée s'ajoutait à une autre, je savais que les jours faisaient des moins, que les moins devenaient des saisons, et les saisons l'année. J'ai six ans, l'année prochaine j'en aurai sept et puis huit neuf et dix. A dix ans, on est presque un homme. »

c- Le statut du narrateur :

c-1- Narration à la première personne : le narrateur dit « je ».

c-2- Un roman autobiographique.

c-3- L'auteur est Ahmed Sefroui, le personnage est Sidi Mohammed : un diminutif ?

c-4- Une séquence sur la vie d'enfance d'Ahmed Sefroui : comprendre les origines de sa solitude et arriver à s'endormir : sorte d'auto-analyse freudienne…

c-5- Le narrateur établit un pacte de vérité avec le lecteur : sa mémoire était une cire fraîche…

4-Histoire

C'est l'histoire de la rencontre avec la petite enfance, où la conscience jaillit pour voir le monde :

• Sidi Mohamed découvre, avec sa mémoire fraîche et son intelligence supérieure, (il compare les fleurs à des bijoux : « - les bijoux, c'est beau comme des fleurs… »)

• Les coutumes de la ville de Fès.

• Achoura, avec l'achat des instruments de musique et le chant des habitants ;

• La disparition de Zineb et la solidarité des voisins ;

• Le fkih et l'enseignement coranique dans le msid ;

• Les visites aux « chouafas » (voyantes) : Lalla Kenza, et celles rendues à Sidi El Arafi ;

• Le choc émotif causé par la perte du père de son capital : « mon coeur se remplit de peine. une boule dure se ferma dans ma poitrine, gênait ma respiration… » et son retour triomphal, symbolisent la sécurité et la protection dont l'auteur a besoin pour se comprendre…

5-composition

Le roman autobiographique se compose de douze chapitres : un départ de crise (insomnie), qui justifie l'écriture comme acte salvateur, une fin de joie (celle du sommeil) symbolisée par le retour du père et un parcours de peinture ethnographique.

nb- le récit respecte l'ordre chronologique des événements : elles s'enchaînent de manière linéaire (chronologique)

6-Personnages

• Le personnage principal : Sidi Mohammed, âgé de six ans, enfant précoce, fin observateur qui ne se contente pas du visible comme le sont ses camarades, il vit au sein d'une famille unie : un père et une mère.

• Lalla Zoubida : mère de Sidi Mohammed, femme sympathique, qui aime sont fils. elle est très aimable : elle paraît plus âgée qu'elle ne l'est vraiment.

• Maalem Abdeslem : Le père du narrateur, c'est un personnage qui parle peu et qui prit beaucoup.

• Rahma : la voisine et mère de la petite Zineb.

• Lalla Aïcha : c'est une chérifa, amie de Lalla Zoubida.

• Le fkih : le précepteur de Sidi Mohammed dans l'école coranique : homme dur et sévère.

• Si Abderrahmane : le coiffeur. c'est le père de la deuxième épouse de Moulay Labri (mari de Lalla Aïcha)

• Fatma Bziouya : partage avec la famille du narrateur le deuxième étage.

• Autres personnages : Abdellah, Driss le teigneux, Abdenbi, Lahbib, Maalem bnou Achir, Sidi el Arafi, Lalla Khadija, l'oncle Othman, Salama…

7-Les thèmes

Les thèmes abordés dans ce récit de vie sont : les peintures ethnographiques

(traditions) symbolisées : par les fêtes(Achoura), la solidarité : la disparition de Zineb, l'amitié : lalla Zoubida et lalla Aïcha, la mort, celle de mohammed ben tahar, la polygamie qui touche le mari de lalla aïcha et la fille du coiffeur, sidi Abderrahmane, l'éducation traditionnelle, incarnée par l'enseignement coranique, la crise financière qui fait basculer l'enfant, Sidi Mohammed, de la vie de l'eden à la réalité de la vie des adultes…et par le retour triomphal du père, symbole de la force et de la sécurité.

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