Mme de sévigné (suite et fin)


Jaafari Ahmed (Prof) [931 msg envoyés ]
Publié le:2012-06-19 01:30:48 Lu :8727 fois
Rubrique :Etudes littéraires et questions pédagogiques  
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III- LA CONSCIENCE D'ÉCRIRE
1- L'écriture féminine au XVIIe siècle
Pour parler de l'écriture féminine sous Louis XIV, on se doit de définir le courant précieux, ou la Préciosité. La préciosité est un art de vivre et une esthétique qui s'épanouit entre 1650 et 1660 au sein de l'aristocratie parisienne. Les codes de ce courant de pensée s'élaborent dans des salons, tel que celui de Madeleine de Scudéry, qui réunissent les écrivains et beaux esprits du temps. La préciosité, dominée par les femmes, se caractérise avant tout par un raffinement extrême du comportement, des idées et du langage. Les Précieuses affectionnent les jeux de l'esprit et mettent la subtilité de la pensée au service d'un discours sur l'amour. Le sentiment amoureux est en effet au centre des conversations et fait l'objet de poèmes et de romans que les précieuses commentent dans leurs salons. Le madrigal, petit poème spirituel à sujet galant, est particulièrement prisé à cette époque. Ce madrigal, composé par Maleville, illustre la conception précieuse de l'amour : il s'agit d'un amour épuré, codifié, idéalisé, débarrassé de la grossièreté du désir charnel. Lorsque pressé de mon devoir, Je veux t'offrir une guirlande, Ta beauté m'ôte le pouvoir D'accomplir ce qu'il me commande ; Ce qui te la fait mériter Empêche que tu ne l'obtiennes, Ton beau teint ne peut supporter D'autres merveilles que les siennes ; Par lui la rose est sans couleur, Les oeillets ont perdu la leur, Les tulipes sont effacées, Les lys n'ont plus de pureté Et pour toi rien ne m'est resté Que des soucis et des pensées. Malleville , «Les Soucis et les Pensées» Les Précieuses, attachées à l'élégance et à la singularité de l'expression, auront une influence sur le langage et la production littéraire du temps. Le langage précieux apparaît, caractérisé par la recherche de l'effet. C'est ce langage recherché, parfois emphatique, qui sera tourné en dérision dès le XVIIème siècle par Somaize, ou Molière dans Les Précieuses Ridicules. Les précieuses ont en effet souvent été la cible de la satire : elles sont raillées pour leur jargon compliqué, l'affectation de leurs manières et leur refus de l'amour sensuel. Mais, au-delà des caricatures, la préciosité peut se définir comme l'aspiration des femmes à participer à la vie de l'esprit et à se comporter en êtres autonomes.
C'est dans les salons tenus par des femmes de la bonne société, tels que celui de Mme de la Sablière, qu'éclot la préciosité. Dans les salons, mais aussi dans les ruelles : la ruelle, espace laissé entre le lit et le mur, est l'endroit où se tiennent les amis intimes de la dame qui reçoit dans sa chambre, allongée sur son lit de parade. Les cercles féminins se multiplient et accueillent poètes et gens d'esprit, auteurs et amateurs. Somaize, dans son Grand dictionnaire des Précieuses (1661), fait du salon un des fondements de la préciosité : «Pour être précieuse, il faut ou tenir assemblée chez soi, ou aller chez celles qui en tiennent : c'est encore une loi assez reçue parmi elles de lire toutes les nouveautés, et surtout les romans, de savoir faire des vers et des billets doux» . Celles que l'on appelle peu à peu les «précieuses» veulent participer activement à la vie culturelle de leur temps et revendiquent le droit de juger des œuvres littéraires, et éventuellement d'en écrire. Somaize ajoute en effet que les Précieuses «sont seulement celles qui se mêlent d'écrire, ou de corriger ce que les autres écrivent, celles qui font leur principal de la lecture des romans». Les œuvres littéraires cessent désormais d'être l'affaire des doctes. Le salon, qui se tient généralement dans un appartement de réception, devient un milieu pédagogique. Ces femmes, qui n'avaient pas étudié les Anciens dans les collèges au même titre que les hommes, privilégient la conversation à l'érudition et à la rhétorique. Elles promeuvent une nouvelle forme de culture centrée sur la poésie et le roman. Selon elles, on peut prendre part à la culture en lisant des ouvrages en français ou en conversant avec des gens de lettres. La conversation mondaine supplante la conversation masculine entre érudits, le salon remplace l'Académie.
La conversation devient un jeu qui exclut la grande éloquence. Elle doit être ludique et désintéressée. Elle consiste en un échange libre dont le ton doit répondre à un idéal de naturel. Il s'agit avant tout de plaire en trouvant des formules brillantes et des pensées pertinentes. La culture précieuse s'enracine dans l'oralité, par opposition à une culture livresque et scolaire. Les membres de l'assemblée lisent des textes à haute voix et chacun doit être capable d'écrire, et mieux encore d'improviser les petits genres littéraires (chansons, sonnets, épigrammes, madrigaux, énigmes, portraits). Le principal attribut de la précieuse doit donc être l'esprit, comme le souligne Somaize avec ironie : «Je suis certain que la première partie d'une précieuse est l'esprit, et que pour porter ce nom, il est absolument nécessaire qu'une personne en ait, ou affecte de paraître en avoir, ou du moins qu'elle soit persuadée qu'elle en a». Les précieuses doivent donc savoir manier la langue de manière à la faire briller : dans leurs salons, les vers sont ciselés comme des gemmes, la phrase est tissée avec élégance. Un langage précieux apparaît, dont le raffinement répond au raffinement du comportement et des sentiments. La préciosité a engagé une réforme du langage. En voulant mettre leurs paroles en harmonie avec la subtilité de leurs pensées, les précieuses ont crée un langage particulier à l'usage des cercles qu'elles fréquentent. Elles ont bouleversé les usages de la langue, en intégrant notamment des tournures qui bannissent tout prosaïsme. On note également un enthousiasme pour les néologismes, ainsi que pour les termes et les locutions à la mode. Le langage précieux se caractérise avant tout par la recherche de l'effet. Somaize, dans son Grand dictionnaire des Précieuses, note que les précieuses sont «celles qui inventent des façons de parler bizarres par leur nouveauté et extraordinaires dans leur signification.» Cette nouvelle langue a de quoi surprendre les non initiés. Le langage des précieuses, compliqué et codé, se veut hermétique. En effet, les précieuses réservent le sens de leurs propos à un groupe restreint. Elles ne peuvent donc se contenter d'un langage ordinaire. Somaize raille les Précieuses pour cet emploi nouveau et élitiste de la langue : «Elles sont encore fortement persuadées qu'une pensée ne vaut rien lorsqu'elle est entendue de tout le monde, et une de leur maxime de dire qu'il faut nécessairement qu'une précieuse parle autrement que le peuple, afin que ses pensées ne soient entendues que de ceux qui ont des clartés au-dessus du vulgaire, et c'est à ce dessein qu'elles font tous leurs efforts pour détruire le vieux langage, et qu'elles en ont fait un, non seulement qui est nouveau, mais encore qui leur est particulier» Le roman partage avec la poésie le monopole de la littérature précieuse. Des romans aux sujets galants représentant une société idéale et policée alimentent l'imaginaire des précieuses. Les romans de Madeleine de Scudéry, notamment sa Clélie , Histoire romaine (1654), eurent également un grand retentissement dans les salons au point de devenir des manifestes de la préciosité. La littérature précieuse et son langage raffiné ont avant tout pour objet de dépeindre le sentiment amoureux. L'amour est en effet au centre des conversations dans les salons et les cercles précieux. On se demande comment le définir et quelle doit être sa place dans la vie. Les précieuses ont de l'amour une conception romanesque, forgée par les utopies littéraires telles que L'Astrée ou Clélie. Ces romans dépeignent un sentiment idéal et épuré qui ne laisse pas de place à l'instinct. A. Adam explique que les précieuses éprouvent «une sorte de dégoût pour les formes ordinaires de l'amour, fussent-elles les plus légitimes. Elles rêvent d'un sentiment plus pur, d'une amitié où les ferveurs subsisteraient sans la grossièreté du désir.» («Baroque et préciosité» in Revue des Sciences humaines, 1949). Les codes de l'amour précieux, héritier de l'amour courtois du Moyen âge, sont précis. Dans son roman Clélie, Histoire romaine (1654), Mlle de Scudéry imagine même une topographie de l'amour : la carte du pays de Tendre. Il s'agit d'une représentation topographique et allégorique des différentes étapes de la vie amoureuse selon les précieuses. Le pays de Tendre est traversé par le fleuve Inclination. On y rencontre des villes telles que Tendre-sur-Estime et des villages aux noms évocateurs de Billet-galant ou Billet-Doux. L'amant doit en effet passer par de nombreuses étapes amoureuses et ne pas faire de faux pas pour espérer conquérir le cœur de sa dame. Les précieuses veulent spiritualiser l'amour, le dégager de la nature et des aspects sensuels pour le transformer en une pure inclination de l'esprit. Saint-Évremond condamne comme chimérique la philosophie précieuse de l'amour : «L'amour est encore un dieu pour les précieuses. Il n'excite point de passion dans leurs mes ; il y forme une espèce de religion... Elles ont tiré une passion toute sensible du cœur à l'esprit et converti des mouvements en idées.» (Le Cercle) C'est aussi pour ce désaveu de l'amour que les précieuses ont été critiquées en leur temps. Pourtant, les Précieuses ont exalté l'amour : «Elles ont formé tout un corps de doctrines. C'est d'abord sa royauté universelle. Nul ne lui échappe. Point de temps, de lieu, de personne qui soient protégés contre ses coups. Plus un être est distingué par sa naissance, par son esprit, par sa culture, par sa délicatesse naturelle, plus il est exposé et comme livré à l'amour. Leur seconde maxime, c'est que l'amour est fatal. (...) Enfin, Précieux et Précieuses affirment que l'amour, avec ses souffrances, ses jalousies, ses désespoirs, est préférable à l'absence d'aimer. (...) Les Précieuses veulent l'amour, mais un amour qui soit essentiellement liberté. Liberté à l'endroit des impératifs sociaux. Mais liberté aussi en face des passions sensuelles. Elles ne veulent aimer que par un pur choix de l'esprit. Ce qui revient à dire que l'amour, chez elles, sera quelque chose de très intellectuel, de très conscient.» La conception précieuse de l'amour est donc un parti pris philosophique : en amour comme dans la société, la femme veut être maîtresse d'elle-même. Au XVIIème siècle, la femme mariée en sait toujours assez quand elle sait prier Dieu, aimer son mari et s'occuper des soins du ménage. Courant de pensée dominée par des femmes influentes la préciosité tient un discours moderne sur la condition féminine. Derrière l'apparence de légèreté du discours amoureux se cache une réflexion plus profonde sur la place de la femme dan la société. Pour les Précieuses, la femme n'est pas moins capable de raison que l'homme. Elle a droit à la vie intellectuelle et refuse de n'être qu'une épouse. Ainsi, dans certains de se romans, Madeleine de Scudéry fustige le mariage. Pour l'héroïne d'Artamène et le Grand Cyrus, cette institution bride la liberté de la femme et la confine à la sphère privée. Car la femme précieuse tient avant tout à sa liberté : «Les précieuses sont d'abord des femmes qui se révoltent contre le joug du mariage et contre la lourde discipline que les mœurs continuent d'imposer à la jeune fille. Elles affirment le droit de la femme à disposer librement d'elle-même, à choisir le compagnon de sa vie, à cultiver, s'il lui plaît, avant et durant le mariage, l'art et les belles lettres, à connaître les plaisirs de l'esprit. Dans cette revendication d'une vie plus libre, elles vont, comme l'on peut penser, plus ou moins loin. Certaines ne craignent pas de belles audaces. D'autres se borneraient à un assouplissement de la vieille tradition. Mais toutes sont d'accord sur un point : c'est que la condition présente de la femme est intolérable.» Cette posture féministe avant la lettre fait de la préciosité un mouvement de pensée d'une grande modernité, en dépit de l'aspect parfois mièvre de ses productions littéraires.
2- L'écriture du moi
Si Madame de Sévigné ne manqua pas de correspondants (Fouquet et Bussy-Rabutin, notamment), la correspondance qui marqua l'histoire littéraire fut celle qu'elle entretint avec sa fille, Françoise-Marie, mariée au comte de Grignan en 1669, et établie dans la Drôme dès 1671 lorsque celui-ci fut nommé lieutenant général de Provence. Deux jours après que la jeune femme fut partie, les lettres commencèrent, décrivant le désarroi d'une femme de quarante-cinq ans séparée de sa fille. Ce fut dès lors une habitude que d'écrire, une manière d'être, de causer, de parler de soi, de peindre l'univers. Deux ou trois fois par semaine les courriers se croisaient, les jours de poste, et les deux femmes dialoguaient, dans une conversation écrite ou, comme on le dira Mme de Sévigné elle-même, «une conversation en absence» dont ne subsiste aujourd'hui qu'un seul aspect, car les lettres de Madame de Grignan sont perdues Ainsi, de Paris, de Livry, des «Rochers» en Bretagne, Madame de Sévigné notait pour sa fille ses émotions, ses pensées, ses actions. Quand on lit ces lettres, On pourrait croire que ce fut une séparation définitive, tant le ton des lettres est souvent dramatique. Pourtant, le temps des séparations (huit ans et demi en neuf fois) fut très inférieur à celui où les deux femmes se trouvèrent réunies (dix-sept années, en Provence où Madame de Sévigné se rendait, ou à Paris lorsque Mme de Grignan le pouvait). À travers ces lettres se lit une manière d'itinéraire spirituel où Mme de Sévigné dévoile, mais aussi découvre, son moi intérieur : une désinvolture amusée pour le monde, un ressentiment aristocratique aussi, puis une retraite, une étude en matière religieuse qui, initiée par la lecture de Nicole et saint Augustin, mène à la profondeur inquiète de l'me et à des réflexions toutes proches du jansénisme, enfin, un commentaire sur la vieillesse et la mort. Si les lettres de Mme de Sévigné contiennent beaucoup de particularités sur l'histoire de Louis XIV, on doit bien constater que cette correspondance s'occupe principalement du «particulier» : autrement dit de tout ce qui touche le privé, le quotidien, et surtout les états d'me d'une mère, aristocrate de la seconde moitié du XVIIe siècle. C'est pourquoi, il est tout à fait possible de les lire comme des œuvres qui s'éloignent du milieu mondain pour viser des valeurs qui se rapportent au naturel et à l'honnêteté de la conversation, à la sincérité du moi tels que les avaient rêvées les critiques des générations précédentes. La lettre ainsi, est le moment où la littérature parle de soi, sans détour pour un destinataire, en le considérant, comme dans un miroir, le double de soi, cet autre soi-même. Plaire à l'autre dans ce sens, à proprement parler, c'est-à-dire en envisageant toujours sa lecture et ses réactions, c'est plaire à soi-même. Madame de Sévigné caresse l'art de plaire et de se plaire, tant elle n'est heureuse que quand elle plaît à sa fille. La séparation entre la mère et la fille est vécue comme un drame. Les consciences des deux femmes deviennent opaques l'une pour l'autre, ce qui ajoute aux désaccords du passé. En effet, des dissonances entre la marquise et sa fille étaient apparues bien avant la séparation et semblaient liées à l'opposition de leurs caractères respectifs. Dans une de ses premières lettre, l'épistolière s'attache donc à dissiper les nuages de la mésentente et à rechercher la transparence des cœurs. Pour cela, elle engage vivement son interlocutrice à coucher sur le papier ses états d'me, à lui donner tous les détails de son existence, mais, en retour, elle s'oblige à ne pas l'accabler de manifestations de tendresse trop excessive Lettre 14 À Paris, mercredi 6 mai 1671 Je vous prie, ma bonne, ne donnons point désormais à l'absence de mérite d'avoir remis entre nous une parfaite intelligence, et de mon côté la persuasion de votre tendresse pour moi : quand elle aurait part à cette dernière chose puisqu'elle l'a établie pour jamais, regrettons un temps où je vous voyais tous les jours, vous, ma bonne, qui êtes le charme de ma vie et de mes yeux, où je vous entendais, vous dont l'esprit touche mon goût plus que tout ce qui m'a jamais plu. N'allons point faire une séparation de votre aimable vue et de votre amitié [.], que j'aurai le plaisir de vous voir sans mélange d'aucun nuage, et que je réparerai toutes les injustices passées, puisque vous voulez les nommer ainsi [.] Ainsi, l'échange épistolaire inaugure une nouvelle ère dans les relations entre la marquise et sa fille. Lettre 15 À Paris, lundi 9 février 1671 [.]Vous vous avisez donc de penser à moi, vous en parlez, et vous aimez mieux m'écrire vos sentiments que vous n'aimez à me les dire. De quelque façon qu'ils me viennent, ils sont reçus avec une tendresse et une sensibilité qui n'est comprise que de ceux qui savent aimer comme je fais. Vous me faites sentir pour vous tout ce qu'il est possible de sentir de tendresse, mais, si vous songez à moi, ma pauvre bonne, soyez assurée aussi que je pense continuellement à vous [.] Le retour sur le passé n'est pas l'occasion d'approfondir la cause des querelles anciennes ; il se présente davantage comme le moyen d'exprimer l'espoir d'une parfaite harmonie des cœurs. Adressées sous la forme d'une prière, les paroles de l'épistolière dissimulent une obligation. Cette réserve s'éclaire à la lumière du caractère respectif des correspondantes : trop encline à la réunion, la marquise doit se garder de ruiner ce que la distance et l'épistolaire ont précairement construit et refréner ses élans trop vifs d'amitié, qui pourraient importuner sa fille. Si le penchant pour la solitude, affirmé dans le premier paragraphe, s'inscrit dans un désir de fuir le monde, il correspond aussi à un vœu de retraite, selon le sens religieux du terme. Il s'agit pour une me brisée par la séparation de méditer seule. Mme de Sévigné découvre alors l'antagonisme fondamental entre l'amour du Créateur et celui de la créature et s'avoue incapable d'interrompre sa passion pour sa fille. Lettre 16 À Livry, Mardi saint 24 mars 1671 Il y a trois heures que je suis ici ma pauvre bonne. Je suis partie de Paris avec l'Abbé et mes filles dans le dessein de me retirer ici du monde et du bruit jusqu'à jeudi au soir. Je prétends être en solitude, je fais de ceci une petite Trappe, je veux y prier Dieu, y faire mille réflexions. J'ai dessein d'y jeuner beaucoup par toutes sortes de raisons, marcher pour tout le temps que j'ai été dans ma chambre, et sur le tout m'ennuyer pour l'amour de Dieu. Mais ma pauvre bonne, ce que je ferai beaucoup mieux que tout cela, c'est de penser à vous. [.] Les lettres de Mme de Sévigné à sa fille traduisent un souci de sincérité et de spontanéité. C'est en quelque sorte, le journal d'une conscience qui se raconte au jour le jour. La recherche de la transparence des cœurs donne couramment lieu, en effet, à une analyse fine des sentiments et du moi, favorisée par le goût de la marquise pour la solitude qui s'accentue chaque année après le départ de la comtesse pour la Provence. Aussi, l'épistolière fuit-elle la compagnie de ses amis et, plus encore, les mondanités, pour se consacrer tout entière à sa passion pour Mme de Grignan. Dès 1671, l'amour maternel a donc occupé une place tout à fait centrale dans l'existence de Mme de Sévigné et n'a pas faibli jusqu'à sa mort. Dans ses lettres, tous les événements qui remplissent sa vie apparaissent subordonnés à l'amour de sa fille, celui-ci détermine pour une large part la manière d'appréhender le réel mais aussi de la vivre. Par conséquent, l'amour de la marquise pour sa fille s'exprime dans la correspondance sur tous les modes, selon l'humeur du moment. Ses lettres enregistrent les oscillations de l'me, entre inquiétude et joie, espoir et dépit, mais permettent, surtout à Mme de Sévigné de mettre à nu sa souffrance, et tenter de conjurer son sort, loin du monde. La lettre datée du 16 mars 1672 laisse libre cours à l'expression d'un moi hanté par la perspective de la mort : l'épistolière, a quarante six ans. L'état moral de son me à cet ge avancé de la vie- pour son époque- est sombre. La marquise répond à sa fille qui, dans un courrier, lui demandait si elle aimait toujours la vie. La méditation n'aboutit à aucune solution libératrice : la mort n'est pas souhaitée et l'amour de la vie semble incapable de conjurer l'angoisse de la fin, l'épistolière peut tout au plus se détourner de cette pensée en «parlant d'autre chose», c'est-à-dire en conversant de sujets plus légers avec la comtesse. Lettre 17 [.]Vous me demandez, ma chère enfant, si j'aime toujours bien la vie. Je vous avoue que j'y trouve des chagrins cuisants, mais je suis encore plus dégoûtée de la mort : je me trouve si malheureuse d'avoir à finir tout ceci par elle [. ] mais parlons d'autre chose.[.]
3- Que pense Mme de Sévigné de ses écrits ?
Si Mme de Sévigné n'a pas eu conscience de faire œuvre d'écrivain, les commentaires sur la pratique épistolaire jalonnent toute sa correspondance. Lettre 18 Aux Rochers, dimanche 19 juillet 1671 [.]Vous me dites trop de bien de mes lettres, ma bonne, je compte sûrement sur toutes vos tendresse : il y a longtemps que je dis que vous êtes vraie, cette louange me plait, elle est nouvelle et distinguée de toutes les autres, mais quelquefois aussi elle pourrait faire du mal. Je sais au milieu de mon cœur tout le bien que cette opinion me fait présentement. [.] Dans une autre lettre, Mme de Sévigné demande à sa fille de vérifier l'efficacité de son écriture. Lettre 19 Aux Rochers, dimanche 27 septembre 1671 [.]Voilà une lettre qui j'écris à votre Évêque, lisez-là : si vous la trouvez bonne, faites-la cacheter et la lui donnez, si elle ne vous plait pas, brûlez-la : elle ne vous oblige à rien. Vous voyez mieux que moi si elle est à propos ou non ; d'ici je ne la crois pas mal, mais ce n'est point d'ici qu'il en faut juger. Vous savez que je n'ai qu'un trait de plume, ainsi mes lettres sont fort négligées, mais €˜est mon style, et peut-être qu'il fera autant d'effet qu'un autre plus ajusté. [.] Mme de Sévigné désigne la sincérité comme qualité essentielle des lettres reçues et envoyées. Dans cette perspective, elle revendique pour elle-même une écriture où le souci d'authenticité l'emporte largement sur la recherche formelle et le respect des conventions épistolaires fixées par les manuels du temps. Lettre 20 À Paris, le mercredi 11 février 1671 [.]. Elles sont premièrement très bien écrites, et de plus si tendres et si naturelles qu'il est impossible de ne les pas croire ; la défiance même en serait convaincue : elles ont ce caractère de vérité que je maintiens toujours [.] Dans la lettre du 23 décembre 1671, après avoir vanté les mérites des lettres de sa fille, elle évoque celles qu'elle écrit à sa fille en soulignant «style négligé» qui les anime. En effet, l'épistolière rédige ses courriers sans correction ni révision, d'une manière spontanée et rapide. Lettre 21 [.]Est-il possible que les miennes vous soient agréables au point que vous me le dites ; je ne les trouve point telles au sortir de mes mains, je crois qu'elles deviennent ainsi quand elles ont passé par les vôtres [.] car mon style est si négligé qu'il faut avoir un esprit naturel et du monde pour s'en pouvoir accommoder. Des historiens ont polémiqué pour savoir si Mme de Sévigné, en rédigeant ses lettres, songeait à leur publication ou s'il s'agit d'une correspondance vraiment spontanée. Il est certain que ces lettres sont d'authentiques lettres privées, destinées à tisser et consolider les liens de l'épistolière avec ses correspondants, à exprimer son amour maternel à sa fille, ou encore à régler des affaires privées et à accomplir des obligations de civilité. Mais il est logique qu'évoluant dans un milieu pétri de culture épistolaire Mme de Sévigné y ait trouvé un terrain propice à déployer un art de la lettre privée. À La question de savoir si Mme de Sévigné était consciente de faire œuvre de littérature, Fritz Nies, traduit par Marc Escola répondra : «[.]La marquise était manifestement consciente de l'existence d'un cercle de lecteurs au-delà des destinataires directs, des attentes et des valeurs d'une caste très particulière douée d'idéaux esthétiques: exigence de naturel, refus de " tout ce qui sent l'étude et a un air de contrainte ", valorisation esthétique de la négligence après 1660. On soulignera " l'enchaînement " des objets dans les lettres - enchaînements concertés et souples " par association d'éléments fortement autonomes à l'aide d'un mot de transition " ; en passant continuellement d'un sujet à l'autre (" c'est mon style, et peut-être qu'il fera autant d'effet qu'un autre mieux ajusté "), Mme de Sévigné suit le modèle conversationnel propagé par des théoriciens contemporains de l'écriture épistolaire. Et précisément parce que l'épistolière sait que les lecteurs secondaires ne se verront offrir par les destinataires directs des lettres que des extraits, " les lettres destinées à ce mode de diffusion devaient être moins conçues comme un tout cohérent d'éléments constitutifs s'agençant tous parfaitement que, plutôt, comme un assemblage souple de petites unités distinctes qui pouvaient également produire tout leur effet sous leur forme de fragment " (69-70). [.] Pour étayer cette thèse, il convient de rappeler les réticences de Mme de Sévigné elle-même durant sa vie, refusant de se poser en auteur, pour des raisons de prudence, de discrétion, de bienséance. Elle exprime des doutes et des hésitations lorsque son cousin Bussy-Rabutin se propose d'offrir une édition de leur correspondance des années 1673-75 au roi. On y relève un double souci, artistique sans doute (ses lettres seront-elles dignes d'être présentées au «plus grand monarque du monde» ?), mais surtout un souci moral, celui de sa réputation d'honnête femme : «Croyez-vous que mon style, qui est toujours plein d'amitié, ne se puisse mal interpréter ? Je n'ai jamais vu de ces sortes de lettres, entre les mains d'un tiers, qu'on ne pût tourner sur méchant ton.» (Lettre 826, A Bussy Rabutin, 12 janvier 1681 ; III, 60) La marquise ne pouvait manquer de se rappeler les moments d'angoisse de 1661, au moment où certains de ses billets à Fouquet avaient été trouvés chez lui. Pauline de Simiane partagera l'avis de sa grand-mère au moment de livrer un choix de lettres à un large public . Professeur Marie-Odile Sweetser dira : «[.] Mme de Sévigné semble refuser de se voir comme écrivain : «Est-il possible, ma chère fille, que j'écrive bien?, Cela va si vite ! Mais puisque vous en êtes contente, je n'en demande pas davantage,» (lettre 1043, 20 décembre 1688 ; III, 437). C'est la satisfaction d'avoir su toucher sa fille, d'avoir établi avec elle un rapport personnel à travers l'écriture qui compte, et c'est cette qualité de spontanéité, de naturel qu'elle loue précisément chez elle : «Vous écrivez divinement, je suis sûre que vous n'y pensez pas, et que tout ce que vous dites sur cela coule de source de votre cœur au bout de votre plume, mais c'est cela qui n'a point de prix, et que je sens fort tendrement» (21). (Lettre 1039, 15 décembre 1688 ; III, 428). Les termes «divinement», «coule de source», «cœur», ramènent au domaine de la grce et de la transparence spirituelle et suggèrent invinciblement le mot de Pascal, «La vraie éloquence se moque de l'éloquence» [.] Madame de Sévigné était-elle précieuse ? Sans doute ; si l'on envisage son mode de vie et ses écrits. Elle était veuve, très jeune, mais a préféré rester célibataire, malgré le succès qu'elle avait auprès des hommes. Elle a souhaité garder sa liberté. Quant à La conception de l'amour que les précieuses prônaient, la Marquise l'a vécue au-delà de toute dimension et sans retenus, dans l'amour maternel, qui la liait à sa fille. L'éloignement et l'absence a rendu cet amour possible, et l'a amplifié jusqu'à l'adoration. La pureté de cet amour étant filial a permis à la Marquise de donner la liberté à son cœur dans une réelle passion, que nulle censure ne peut altérer. Si la marquise n'avait pas écrit dans le sens romanesque, peut-elle avait elle voulu jouer le rôle d'une héroïne, plutôt que de l'imaginer. Serait-elle L'héroïne des lettres portugaises ? Quoiqu'il en soit, La présence de cette femme dans cette société féminine, qui aspire à se distinguer et réussit à s'ériger en intellectuelle face à une élite masculine, est bien une démarche qui s'inscrit dans les prémisses des revendications féministes naissantes, dans ce siècle. Conclusion Au terme de cette recherche, il est clair que Mme de Sévigné a bénéficié d'un concours de circonstances, pour être considérée comme auteur et que ses lettres soient classées parmi les chefs-d'œuvre de la littérature françaises, et gagner en outre le privilège d'occuper trois tomes de La Pléiade. Tout d'abord, le XVII ème siècle, où elle a vécu, est appelé le Grand Siècle en France. En effet, grce à Louis XIV, la France a connu un immense prestige au sein de l'Europe. Malgré les guerres et les crises financières, le Roi-Soleil s'est toujours efforcé de protéger et d'enrichir son royaume, tant sur le plan économique, que géographique. Et bien que n'étant pas un grand intellectuel, il s'est toujours passionné par l'art et la culture. Aidé de Colbert, il s'applique ainsi à valoriser ce domaine au sein du pays. Louis XIV se fait également le mécène de nombreux artistes, tels que Lully , Racine ou Molière. C'est aussi une période de très grands changements du point de vue culturel. La culture française rayonne en Europe, dans tous les domaines, appuyée par la création d'Académies : la littérature, les arts, les sciences. Le français est confirmé comme la langue des grands écrivains (Molière, Corneille.). La peinture, la sculpture, l'architecture, et la musique sont florissantes. Les scientifiques français tiennent une place très importante en Europe (astronomie, mathématiques, physique, optique), avec Fermat, Pascal, Descartes. Un deuxième facteur qui a eu un impact considérable su la pensée en France, est le succès que connaissent les salons mondains. Tenus par de grandes dames, ils sont le rendez-vous mondain de Paris tout au long du XVIIe siècle et leur rôle est fort important. Les grands esprits s'y rencontrent, ce qui permettra un essor de la pensée et des sciences. Plus sérieusement, on y discute des grands problèmes de l'heure et de la place de la femme dans la société (un véritable mouvement féministe s'y dessine). Les salons ont aussi une fonction littéraire : on privilégie les questions littéraires lors des réunions qui s'y tiennent - on y pratique l'art de la conversation, le jeu d'esprit, on y fait des concours de poésie et des écrivains y font parfois la lecture de leurs œuvres nouvelles. Les salons ont donc eu une influence notable sur la langue française. Madame de Sévigné a fréquenté ces salons, surtout, celui de Mme de Rambouillet. Et, c'est dans ce milieu culturel qu'elle a aiguisé ses connaissances, et a pratiqué l'art de la conversation, où elle excellait.
À partir de 1627, Richelieu crée des «ordinaires», liaisons postales régulières entre Paris et les capitales provinciales, puis une extension du réseau se dessine à partir de 1640. Dès lors, on pourra écrire une lettre en sachant qu'elle sera acheminée en peu de jours. Il en ira de même pour la réponse, et selon une périodicité stable. Pour des catégories sociales disposant de larges loisirs et qui trouvaient dans la sociabilité par lettres un moyen de distinction culturelle, la pratique épistolaire devint une activité fréquente, maîtrisée. Ces mondains n'avaient ni les mêmes compétences ni les mêmes attentes que les doctes : leurs lettres étaient plus brèves, plus mêlées dans leurs contenus, plus familières. Ils préféraient une rhétorique où le sentiment et les images avaient la part belle. Les femmes et les beaux esprits trouvèrent dans la lettre un domaine de prédilection pour leurs jeux culturels, et dans les salons, où l'on cultivait l'art de la conversation, on cultiva aussi celui de son substitut écrit : parfois, des lettres y étaient lues en groupe. Le langage épistolaire se doit, selon eux, d'avoir les qualités de la conversation mondaine, mais en plus épuré. Il sera donc sincère, mais sans ostentation, riche d'émotion, mais tempéré d'humour, nourri de culture, mais sans pédanterie, capable d'invention, mais sans abus du jeu d'esprit. C'est ainsi que Mme de Sévigné a eu recours à la lettre, comme moyen de communication avec sa fille établie en Provence. Cette séparation qui a jeté la mère dans le désarroi, a éveillé en elle l'écrivain qui sommeillait. Les lettres adressées à Mme de Grignan ont certes pu être préparées par ces exercices de style dans le ton des salons, toutefois, même dans ces courriers, l'évocation concrète l'emporte sur l'expression abstraite des rapports sociaux. En outre, dans la relation épistolaire avec sa fille, la mère est à la recherche constante de la transparence, ce qui l'éloigne toujours plus des codes et des masques dont on devait se parer pour tenir un rôle dans les relations mondaines. À ce sujet, Jean Cordelier dira d'elle : «Cette mère qui écrit à sa fille, [.] Reconnaissons que Mme de Sévigné représente un cas particulier. Mondaine, oui, mais mondaine d'abord par amour du monde, elle ne va plus l'aimer que comme matière à littéraire. Elle vit alors, elle vit désormais en pensant au récit qu'elle fera de ce qu'elle a vécu, vu, entendu. Non pas tellement Esther que la lettre sur la représentation d'Esther, ébauchée en écoutant la pièce.» Ainsi, les nouvelles ne sont pas l'essentiel des lettres de Mme de Sévigné. Et si il semble qu'elle soit à l'affut de la moindre information, il ne faut pas confondre informer et dire des nouvelles. En effet, Elle n'écrit pas principalement pour le plaisir d'annoncer un événement. Elle se plaît à le commenter, à revenir sur des détails, à en faire en quelque sorte, un sujet de conversation avec sa correspondante. Ce qui l'intéresse, bien au-delà de l'événement, c'est justement intéresser sa fille. D'ailleurs, son style léger et négligé, sert autant à dédramatiser l'événement, qu'à favoriser le langage du cœur et de la transparence des sentiments, lieu des liens rompus par l'absence et l'éloignement. D'un autre côté, cette confiance dans la transparence du langage, aussi négligé que soit-il, ne rend pas Mme de Sévigné indifférente à la qualité de l'écriture. Nous avons déjà vu que dès sa deuxième lettre à sa fille, elle insiste sur la forme de son message : «Vous m'aimez, ma chère enfant, et vous me le dites d'une manière [.]»,Roger Duchêne , dira de ce passage : «Mme de GRIGNAN aime sa mère. Elle le lui dit. Elle le lui dit d'une certaine «manière».Chacun de ces trois éléments a son importance. Le premier rassure la mère : sa tendresse est partagée. Le deuxième garantit l'existence de la correspondance : elle repose sur un amour mutuel. Le troisième est le gage de sa réussite formelle.» Ainsi, la qualité littéraire des textes de Mme de sévigné, est à la mesure de l'amour qu'elle voue à sa fille. Cette mère douée semble vouloir montrer que bien aimer revient, à défaut de bien dire, à bien écrire. Cette sensibilité initiée par la mère et partagé par la fille, est une composante fondamentale de la féminité de Mme de Sévigné, qui y a investi tout le côté passionnel qu'elle aurait pu partager avec l'un ou l'autre de ses nombreux courtisans. Dans une lettre adressée à son cousin Bussy, le 23 octobre 1683, à cinquante-set ans, elle demande «Si j'avais été un homme, aurais-je fais honte à une maison où il semble que la valeur et la hardiesse soient héréditaires ?» Ce questionnement pose clairement la problématique d'être femme, dans une société d'hommes. La question de la condition des femmes commence à être posée à cette époque-là, et Mme de sévigné va donner une réponse dont l'intertextualité avec Simone de Beauvoir surprend, surtout que les perceptions de Mme de Sévigné précèdent les concepts de la théoricienne du féminisme moderne d'au moins trois siècles : «Après tout, pourtant, je ne le crois pas, et je comprends par là la force de l'éducation. Comme les femmes ont permission d'être faibles, elles se servent sans scrupule de leur privilège, et comme on dit sans cesse aux hommes qu'ils ne sont estimables qu'autant qu'ils aiment la gloire, ils portent là toutes leurs pensées.» Remarquable modernisme qui appelle le lecteur des lettres à la vigilance quant à la teneur dont elles peuvent faire preuve, et qui oblige à la relecture, car, comme dit Jean Cordelier : «Mme de Sévigné, tout de suite lue et louée, mal lue ou trop louée c'est-à-dire louée sans discernement, n'a pas eu les lectures qu'elle méritait.»
Somme toute, Madame de Sévigné, qu'elle l'ait voulu ou pas , qu'elle l'ait su ou pas, est bel est bien un écrivain, avec toute la dimension du mot, c'est-à-dire, l'auteur qui a écrit sans avoir tout dit, et c'est au lecteur de lire et de relire pour dévoiler un contenu qui ne cesse d'être à l'ordre du jour, tellement il est atemporel.

Bibliographie

Corpus de base :

GONCOURT, Académie, Madame de Sévigné, Lettres, Paris, coll. Grands Écrivains, EPI, 1986,250 pages.

Littérature primaire :

CORDELIER, Jean, Mme de Sévigné, par elle-même. Paris, «Écrivains de toujours», coll. MICROCOSME, Seuil, 1967,187 pages.

DUCHÊNE, Roger, Madame de Sévigné ou la chance d'être femme, Paris, Fayard, 1996 (1è éd.1982) ,485 pages.

DUCHÊNE, Roger, NAISSANCES D'UN GRAND ÉCRIVAIN: Madame de Sévigné, Paris, Fayard, 1997, 356 pages.

HÉLÉNE, Bernard, Madame de Sévigné : Lettres et dossier, Étonnants Classiques, Paris, GF Flammarion, 2003, 157 pages.

Littérature secondaire :

SWEETSER, Marie-Odile, Madame de Sévigné, écrivain sans le savoir ? Cahiers de l'Association internationale des études françaises, N° 39, 1987, pp. 141-157.

LIGNEREUX, Cécile, L'inscription des larmes dans les lettres de Mme de Sévigné : Tentation élégiaque et art de plaire, Le langage des larmes, Littérature classiques, N° 62, 2007, pp. 79-91

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