Me voilà de retour | ||
jamal adib (?) [206 msg envoyés ] Publié le :2011-08-07 22:48:19 Lu :3183 fois Rubrique :Lycée et Entraide scolaire Un souvenir d’enfance: Je suivais des yeux larmoyants les gestes des brancardiers qui se démenaient pour allonger ma mère évanouie sur une civière au milieu du vacarme de la foule en émoi qui fit irruption dans notre petite maison. Mon père, le visage tout blême et l’air déconcerté, me demanda de veiller sur mes deux petites sœurs pendant son absence et claqua la porte derrière lui. Je me précipitai vers la fenêtre, ouvrit l’espagnolette et suivit la scène qui s’offrait devant moi, la gorge serrée. Malgré la sirène de l’ambulance qui retentissait, les badauds qui étaient sur les lieux refusèrent de céder le passage en dévisageant le visage de la patiente qui gisait au milieu de l’ambulance avec une vile curiosité. Je me rappelle encore quand mon père rentra ce soir-là à une heure tardive, se contenta de m’adresser un sourire pâle et se dirigea vers la cuisine qui était dans un état piteux : buffet entrebâillé, assiettes crasseuses, torchons par terre. Je déplorai cet endroit que ma mère s’évertuait toujours de le garder tout propre. Dîné improvisé, mon père nous rassembla derrière la table et nous donna signe de manger. Un silence atroce régna dans la maison. Notre benjamine, les cheveux grossièrement peignées et les yeux embués de larmes, brisa le silence en demandant à mon père avec une voix brisée : « Pourquoi ma mère n’est-elle pas rentrée avec toi ? Va-t-elle rester longtemps à l’hôpital ? ». D’un ton rassurant, mon père nous annonça que ma mère pourrait quitter l’hôpital le jour même mais qu’il fallait qu’elle y restât quelques jours pour retrouver pleinement sa force, que sa maladie était bénigne et que le lendemain nous pourrions la rendre visite à l’hôpital. J’entrai dans ma chambre et je déposai ma tête sur l’oreiller. Malgré mon état de fatigue, mes yeux refusèrent de succomber au sommeil. C’était la nuit la plus longue de ma vie. Alors que je me plongeais dans mes réflexions, des cris stridents et prolongés emplissaient la maison. Je tâtonnai à la recherche de la prise pour allumer l’ampoule et me hâta vers la chambre de ma petite sœur. Une fois y arrivé, je vis une scène émouvante : mon père caressait tendrement la petite blondinette qui tressaillait à fendre le cœur. Le départ de ma mère lui était intenable au point de faire un rêve cauchemardesque. Le lendemain, nous partîmes rendre visite à ma mère. Une fois franchi le seuil du portail de l’hôpital, mon père nous conduisit à la chambre où séjournait ma mère. Je lançai un soupir de soulagement à la vue du visage radieux de ma mère qui comblait éperdument mes sœurs de baisers. N.B : Texte adapté au niveau des élèves lycéens Dimanche 7 Août 2011 à18h |