Ma réponse à mon ami jafari


Idoubiya Rachid (Inspecteur) [1281 msg envoyés ]
Publié le:2013-03-17 22:45:24 Lu :783 fois
Rubrique :Lycée et Entraide scolaire  


Je commence si vous le voulez bien, cher Jafari par votre, première remarque.
" 1- Je ne parlerai pas de cette contextualisation qui fait appel à une formule mémorisée et recrachée : et si par malheur on se trompe de blanc, on mélange le tout."
Mais puisque vous en avez parlez cher ami, laisse moi quant même vous répondre! La contextualisation est un choix pertinent! Elle est adoptée par le Cadre de Référence et je j'approuve ce choix.
- Lorsque je poursuivais mes études à la fac, j'avais un cours qui s'intitule méthodologie de recherches, et les fondements de base que j'ai appris étaient: ce fameux contact! Un livre à étudier, un roman à analyser, une pièce de thétre à jouer, un film à critiquer doivent nécessairement faire l'objet d'une étude. Etude de la première et de la quatrième de couverture pour les livres, romans et pièce de thétre, analyse de la fiche signalétique de l'affiche d'un film... Cela, dans un but précis: savoir la thématique et le contexte artistique, historique, esthétique, philosophique, politique, social qui a aidé à l'aboutissement de l'oeuvre en question. Donc la contextualisation est une nécessité méthodologique. D'ailleurs, un élève qui l'aborde avec sa mémoire, abstraction faite de son intelligence et bien sûr de sa sensibilité, n'a pas atteint l'essentiel: son interaction avec l'oeuvre étudiée et celles qu'il aurait à étudier.
2- a- Pour quelle raison, le narrateur se trouve-t-il en prison. b- Quelle a été sa sentence ? 1p
Cette question répond à un principe simple: la progression des questions du simple vers le complexe! C'est une sorte de sécurisation de l'"élève moyen" - Parfois, on s'étonne de voir des réponses qui sont aussi surprenantes que désolantes!
3- - «On multiplia de précautions.» Pourquoi les gardiens veulent-ils garder le condamné en bon état ? Pour cette première partie de la question, la chose semble évidente: il suffit d'un repérage textuel de la part de l'élève pour qu'il puisse donner la réponse.
b- A votre avis, ce comportement est : A- positif B-négatif. Justifiez votre réponse. 1p :( Ici, qu'attendez-vous comme réponse ?: positif/ négatif et pourquoi ?)
Pour cette deuxième tranche de la question, je fais appel à la capacité d'interprétation de l'élève et à ses acquis - discussions au sein de la classe.... En effet, ce "comportement" est positif pour la société qui veut que l'accusé soit en bon état pour le "spectacle" de la guillotine! Voilà ce que l'accusé dit texto: "Les premiers jours on me traita avec une douceur qui m'était horrible. Les égards d'un guichetier sentent l'échafaud. (...) ces distinctions inaccoutumées de politesse qui me remettaient sans cesse le bourreau sous les yeux. "
Un comportement est donc jugé du point de vue de celui qui le fait: ici la société, et de celui qui le reçoit: ici le condamné. Une "douceur horrible" vient ici pour rappeler la mort! Le début du texte est éloquent dans ce sens: " À peine arrivé, des mains de fer s'emparèrent de moi. On multiplia les précautions ; point de couteau, point de fourchette pour mes repas, la camisole de force, (...) il importait de me conserver sain et sauf à la place de Grève.
4- a- Relevez du texte le champ lexical de la mort (Quatre mots).
Quel intérêt à relevez ces mots dans le texte, si on ne les exploite pas ?
b- Pourquoi le guichetier se comporte-t-il à l'égard du condamné avec respect ? 2p (quel rapport entre a et b ?!)
- Un travail de repérage, c'est ce qui est demandé à l'élève. Celui-ci va lire donc le texte afin de repérer les différents moments où cette "mort" est évoquée. Le respect du guichetier fait partie du champ lexical de cette mort qui semble absurde du point de vue du narrateur. " Les égards d'un guichetier sentent l'échafaud." Cette phrase qui indique, comme une formule toute faite et figée, comme une maxime et un proverbe hérités de tout temps, que la mort est une chose absurde et insignifiante.
5- Donnez quatre raisons qui ont permis au condamné de «mériter» la promenade une fois par semaine. 1p (ici, c'est plutôt relevez, encore, et non donnez, qui lui, suppose un effort personnel : mais peut-être, faut-il s'intéresser à la raison qui a pesé le plus, cette ironie : les quelques mots de latin, qu'il ne comprenait pas !
- C'est plutôt ce que vous venez de dire qui est recherché! On demande un effort personnel de l'élève!
Voilà les quatre raisons demandées:
1- Le condamné est jeune. 2- Le condamné est docile. 3- Le condamné est sous les soins de l'aumônier de la prison. 4- Le condamné est cultivé: parle le latin!
"Ma jeunesse, ma docilité, les soins de l'aumônier de la prison, et surtout quelques mots en latin que j'adressai au concierge, ..."
6- a- Pourquoi le narrateur a-t-il traité les détenus de «misérables» ? b- Le narrateur/condamné a un trait de caractère : A- sensible B- dur C- indifférent. Choisissez la bonne réponse. 1p// ( peut-être : en disant : ils ont bonne gens ces misérables : le condamné se montre : : A- sensible B- dur C- indifférent. Choisissez la bonne réponse. 1p et justifiez.....)
- La réponse à cette question: Le narrateur traite les détenus de "misérables" car il est sensible à leur situation. En effet, la misère est une chose plus forte que la pauvreté matérielle. Cette misère pourrait regrouper aussi la pauvreté morale et intellectuelle. Cela sous-entend aussi que l'exécution d'un homme qui possède tant de qualités est chose absurde!
7- Le condamné a-t-il jugé favorablement la langue des prisonniers ? Justifiez votre réponse. 1p
Ce jugement accentue sa différence des autres condamnés qu'il vient de plaindre: "les misérables" et donne un exemple de cette pauvreté intellectuelle: l'argot , et morale: le contenu de leur langage. L'élève va dire que le condamné a jugé défavorablement la langue des prisonniers car ce langage reflète leur ignorance et leur misère. D'où la grande absurdité de son exécution! - on ne devrait pas exécuter un homme aussi menu de qualités que lui...
8- Quelles différences le distingue-t-il des autres prisonniers ? Relevez au moins trois différences. 1p
- Cette question vient pour synthétiser les questions déjà abordées auparavant. En effet, pour se faire valoriser, le condamné se déclare être cultivé, alors que les autres prisonniers, non! Il est sensible à leur situation de "misérables", alors que lui, les qualités morales et intellectuelles, il les possède. Les prisonniers parlent un langage que le condamné rejette comme quelque chose d'infme: " une espèce d'excroissance hideuse, comme une verrue. (...) Quand on entend parler cette langue, cela fait l'effet de quelque chose de sale et de poudreux, d'une liasse de haillons que l'on secouerait devant vous." Cela montre aussi que la condamnation du narrateur est absurde!
9- Le condamné mérite-t-il d'être exécuté? Pourquoi ? - Donner trois raisons d'après ce que vous connaissez de lui. 1p
- Une deuxième question de synthèse! L'élève sait désormais que le condamné n'est pas une personne ignorante. Il sait qu'il est sensible à la misère des autres condamnés. Il sait qu'il possède des qualités morales et intellectuelles. Il sait que sa condamnation est donc absurde!
" En répondant à ces questions pensez-vous que les élèves construisent, le sens du texte ? "
- Il n'y a eu jamais " le sens " du texte mais UN sens du texte. Certains didacticiens parlent plutôt d'"une signification".
Pour le fil conducteur. A mon sens, il en a un! L'absurdité de la condamnation à mort du narrateur!
Qu'en pensez-vous de cette réponse cher Jafari?
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