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BENDEROUECH LOUBNA ( ?) [ 18 msg envoyés ] Publié le:2014-11-05 01:26:36 Lu :2782 foisRubrique :Discussion générale
Bonjour, on remarque, dans cette période de Achoura, les mauvais comportements des jeunes et des moins jeunes : faire exploser des pétards, l'eau, les œufs. Etc. Que pensez-vous de ces comportements? Est-ce qu'on doit les condamner et les combattre? Ou au contraire être plus indulgent en acceptant qu'ils entrent dans les cérémonies de la fête. Merci.
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Réponse N°11 34571 célébrons l'événement mais sans dégts Par Samira Yassine(CS)le 2014-11-05 10:14:01 Oui. On a le droit de célébrer cette occasion mais pas à la façon barbare de certaines personnes.
J'ai dû mener une campagne de sensibilisation durant la semaine dernière pour sauver les pauvres élèves dont certaines se voient obligées de s' absenter pour échapper au risque d'être mouillées et salies par des oeufs périmés cassés sur leurs têtes.
Merci de m'avoir donné l'occasion de m'exprimer , chère collègue Loubna.
Je reviendrai là dessus pour vous en parler longuement.
Réponse N°12 34579 Barbarie Par Samira Yassine(CS)le 2014-11-06 13:05:27 Partant de ma conviction qu'un enseignant est avant tout un éducateur, je ne rate aucune occasion pour donner des conseils à mes chers élèves. Je profite surtout de ces occasions de journées internationales comme c'est le cas pour le sida ou ces fêtes appelées religieuses comme Achoura.
L'élève ne se rappellera surement pas des différentes valeurs du passé simple l'année prochaine puisqu'il aura passé l'examen regional , mais il se rappellera que la façon dont les habitants de sa ville fêtent Achoura est, le moins que l'on puisse dire, barbare. Ils ne savent pas, certains élèves, que Achoura , c'est avant tout le jeûne du 9 et 10 Moharrem pour se distinguer des juifs qui ,eux, jeunent le 10 pour remercier Dieu d'avoir sauvé Moise en ce jour de Achoura.
Aussi bizarre que cela puisse vous apparaitre, les gens fêtent le 9 moharrem et l'appelle Achoura , c'est-à -dire le 10. Vous me diriez c'est, comme la nuit sacrée ; la veille. Non ! La nuit sacrée, on l'appelle bien Laylat le 27 ramadan, là ; on fête Achoura.
Dans la région de l'oriental, la fête d'Achoura est bien différente. On jeûne et on prépare un bon diner familial, c'est tout. Ni Chaala ni zemzem.
Le plus horrible en cette façon de la célébrer, dans le Gharb et particulièrement la ville où je travaille, est zemzem. L'eau la plus sacrée au monde est comparée à une eau sale, la plus part du temps. Les enfants, et les adolescents parfois même de grands gaillards, s'approvisionnent dans des flaques d'eau sales, sinon on peut y trouver tout ce qu'on peut imaginer , dans cette eau, de l'eau de javel à l'urine, en passant par l'acide.
Alors ces filles qui courent dans tous les sens , fuyant cette eau, ont bien raison surtout quand elles sont menacées de voir se casser sur leurs cheveux des œufs, et j'ai pas fini, pas n'importe quels œufs , des œufs périmés, à l'odeur insupportable.
Le jour d'Achoura, toutes les filles portent le voile, elles mettent de longs chles pour être sûres que les œufs n'atteindraient pas leurs cheveux.
Il y a deux ans , une élève cherchant à se protéger, et essayant de mettre l'épingle pour son foulard, l'a mise entre ses lèvres et craignant l'arrivée de ses camarades qui menaçaient de la mouiller, s'est vu avaler l'épingle. Elle s'est retrouvée à l'hôpital où elle a subi une opération chirurgicale pour retirer l'épingle de ses poumons !!!
Une autre, au collège, a perdu un œil. On cherchait à lui barbouiller le visage de l'œuf, en le lui cassant sur le visage, un morceau de la coquille lui a traversé l'œil, elle n'en a plus qu'un.
On en voit de toutes les couleurs, dans la célébration d'Achoura, dans notre ville. On apprend aux jeunes enfants à devenir des criminels. On donne au morveux enfant un seau plein d'eau, il arrête la jeune fille , à sa sortie du lycée et lui fait le chantage, ou elle lui donne un dirham , ou elle sera mouillée de la tête aux pieds.
Personnellement, j'ai horreur de la barbarie que connait la célébration de cet événement chez nous, à Sidi Slimane. Alors, j'agis à ma manière. Je consacre une heure de sensibilisation à chacune de mes classes. Et je la finis par une menace sérieuse de les massacrer avec le plus difficile des évaluations si une seule élève se trouve mouillée sans qu'elle soit consentante pour jouer ou participer à , la soi disons, fête.
Grand merci à ma chère collègue Loubna qui m'a donné l'occasion de m'exprimer là dessus.
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