Le conte de la justice | ||||
Tout nu devant la justice Gorgias 523a-524a Le philosophe Socrate nous invite à écouter une belle histoire, un conte dans lequel, nous dit-il, il peut bien y avoir du vrai. C'est dans des temps très anciens que les dieux décidèrent qu'il serait bon que les hommes qui ont fait le bien et fait effort pour être justes soient récompensés pour cela après leur mort, tandis que ceux dont l'me aurait été noircie par l'injustice toute leur vie durant seraient envoyés pour leur malheur dans le pays où l'on expie, le sinistre Tartare. Ainsi les dieux mirent-ils en place des tribunaux pour que les hommes puissent être jugés le jour de leur mort. Mais cette bonne règle fut bien mal appliquée dans les commencements. En effet, d'une part les morts savaient quand ils allaient mourir et pouvaient donc changer leur conduite au dernier moment, rachetant ainsi toutes les fautes commises le reste de leur existence, d'autre part ils apparaissaient devant leurs juges vêtus et dans leur apparence corporelle. Sachant qu'il était temps pour eux de mourir, les plus riches d'eux revêtaient donc leurs plus beaux habits, se paraient de leurs plus beaux bijoux, de même que les plus beaux parmi les hommes savaient choisir les vêtements capables de mettre en valeur leurs harmonieuses proportions. Et les juges, qui étaient eux-même des hommes, étaient sensibles à l'apparence de ces morts, et avaient tendance à être influencés dans leur jugement. Ainsi, ils n'osaient pas envoyer au Tartare des hommes qui les avaient impressionnés par leur beauté, par leur luxueux atours et pae le crédit que ceux-ci n'avait pas manqué de leur valoir auprès de nombreux mortels qui venaient en masse les soutenir le jour de leur jugement. Inversement ; ils étaient parfois excessivement sévères envers ceux qui se présentaient à leur jugement sous une apparence pitoyable. Le faste et la beauté les éblouissaient, tandis que la mauvaise tenue des plus pauvres les rebutait. C'est ainsi qu'on trouvait au Tartare des hommes qui ne devaient pas y être, et inversement séjournait su l'île des Bienheureux des hommes qui ne le méritaient pas. Le grand dieu Zeus décida alors de mettre fin à une situation aussi injuste. Et c'est depuis ce temps que les hommes ne savent plus quand ils vont mourir, qu'ils se tenir prèts à tut moment à rendre compte de leur existence. De même, ils ne sont plus jugés le jour ouu ils doivent mourir mais après leur mort. Ils sont donc tout seuls devant leur juge, et n'ont plus la possibilité de se montrer sous leurs plus belles parures : c'est tout nu qu'ils se présentent devant leur juge, sans habit et même sans corps, pour que leur me soit jugée pour ce qu'elle est vraiment. Le juge, lui-même, est soumis à cette règle : lui aussi est nu, pour que rien ne gène sa vision, pour que le face à face soit total : d'me à me, c'est aussi aujourd'hui que les hommes doivent présenter leur vie, une fois que la mort les a emportés. Adaptation B.Jay Sujets similaires ReAvis de recherche! La structure de la trame événementielle de la boîte à merveilles d'ahmed sefrioui Un vrai apprenant! Le grand mensonge LE PERE GORIOT Vu 519 fois évaluation : la ficelle (jour de marché) Vu 766 fois évaluation : Tronc commun Vu 941 fois Le commentaire composé Vu 747 fois Anarchie Vu 411 fois Evaluation-2Bac-Candide Vu 2994 fois Travaux encadrés Vu 2162 fois
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