|
OMARI Abdellatif (Prof)
Le Bourgeois et les formes du comique
Remarque: Il s'agit d'une tentative de leçon adaptée au niveau des troncs communs. Les élèves, à travers l'étude du Bourgeois gentilhomme, doivent être amenés à se doter, d'abord des caractéristiques d'un genre, à savoir le genre «thétral» (première séquence), ensuite des caractéristiques d'une forme de thétre, à savoir «la comédie», et principalement «les formes du comique» (deuxième séquence). L'esprit du programme qui opte pour une démarche progressive, vise à doter les élèves de ce niveau (tronc commun) d'une connaissance du monde du comique et de ses rouages avant de les doter, en première année qualifiant, d'un savoir du monde tragique et de ses valeurs. 1-Le comique de caractère . Manière d'être ou d'agir qui distingue un individu ou un groupe, le ridicule peut émaner de la vie intérieure du personnage, de sa façon d'agir, de parler, selon son ge, ses passions, sa condition sociale, son sexe., d'où l'impression du mécanique plaqué sur l'humain. . . Jourdain a le caractère du bourgeois grossier qui veut se faire passer pour un noble. La peinture des traits de son caractère à travers son comportement, ses paroles et à travers le point de vue d'autres personnages, laissent entrevoir le ridicule de sa personne: ActeI . Scène1: sot, stupide, ignorant, un homme dont les lumières sont petites, qui parle à tort et à travers de toutes choses, n'applaudit qu'à contre-senset n'a du discernement que dans sa bourse; Jourdain est allé mettre en tête des visions de noblesse et de galanterie. . Scène2: le mot «drôlerie», lancé machinalement à propos de la comédie ballet que préparent les deux artistes; ses expressions: «c'est que je me fais habiller aujourd'hui comme les gens de qualité», «vous me verrez équipé comme il faut, depuis les pieds jusqu'à la tête»,«Rien. C'est pour voir si vous m'entendez bien», «je voudrais que vous la pussiez ragaillardir par-ci par-là »,«c'est sans avoir appris la musique», «je trouve cela bien troussé»;la chanson vulgaire qu'il s'est mis à chanter (Je croyais Janneton, plus douce qu'un mouton.); ses gestes, rendus par la didascalie, en entrouvrant sa robe; tout cela attire l'attention sur la grossièreté, l'ignorance et le ridicule du caractère du personnage. 2-Le comique de moeurs Actes I et II . En faisant de Jourdain un bourgeois grossier qui veut se faire passer pour un noble, l'auteur fait parallèlement la satire des moeurs de la société aristocratique et de celle bourgeoise de son époque. Est noble celui qui comprend la musique, la danse, la philosophie; sait manier les armes, s'habiller de telle manière, sait faire la révérence en saluant une dame, sait ouvrir la bouche et écarter les lèvres en parlant, sait écrire des mots galants à sa dame; il a de l'inclination pour les belles choses, un concert tous les mercredis ou tous les jeudis.de même, est bourgeois celui qui est grotesque et grossier, ignorant tout, non seulement les bonnes manières, mais toutes les sciences et toute la morale, et il n'a du discernement que dans sa bourse, croyant que son argent peut redresser les jugements de son esprit. 3-Le comique de gestes et de mouvements Acte II (scène2) . En regardant Monsieur Jourdain en cadence ou maniant une arme, tout en remuant les épaules, dressant le corps, écartant les jambes, se penchant sur la cuisse, la main gauche à la hauteur de l'oeil, les pieds sur une même ligne.., nous pouvons imaginer la part de l'automatisme dégagée de sa personne tout en contrefaisant le danseur ou le maître d'arme, c'est tout un mélange du grotesque, de la caricature, de la charge et de la difformité que représente le personnage. 4-Le comique de mots:Pur jeu de langage
Acte I (scène2), Acte II (scène4), Acte V (scène1 et scène dernière) -L'inversion:l'ordre des constituants de la phrase est inversé Ainsi, la phrase «belle Marquise, vos yeux me font mourir d'amour», devient«vos yeux beaux d'amour, me font, belle marquise» ou bien «vos yeux beaux d'amour me font, belle marquise, mourir» (acte II, scène4) -la répétition:expression qui revient et devient automatique et mécanique ex: A travers plusieurs scènes , l'expression «fait faire »(«j'ai fait faire.», «je me suis fait faire.» et l'expression «de qualité » («les personnes de qualité.», «les gens de qualité.» reviennent comme un leitmotiv par la bouche de Jourdain; de même, dans une même scène (acte V, dernière scène), l'expression «Ah! Que de bruit! » devient mécanique -Expression prise au propre alors qu'elle est employée au figuré ex: Le mot «écolier», employé par maître de musique dans un sens figuré ( un jeune qui a appris le métier), est pris par Jourdain dans son sens propre, c'est-à dire dans le sens d'un élève de l'école (acte I, scène2) -Interférence (calembour): confusion sur le son ou sur le sens . Jourdain emploie le mot «Paladin» dans la phrase suivante: «Mamamouchi, c'est-à dire, en notre langue, Paladin», et qui signifie «chevalier errant du moyen ge à la recherche de prouesses». Mais Madame Jourdain, qui ne connaît que le mot «Baladin», qui signifie danseur de ballet, comédien ambulant», répond:«Baladin! Etes-vous en ge de danser des ballets»(acte V, scène1) 5-Le comique de situation Acte I, scène1; acte II ,scène4; acte III, scène16;acte IV -Le personnage fantoche, qui se croit libre, n'est qu'une marionnette aux mains d'un autre qui s'en amuse: D'après la conversation de maître de musique et de maître de danse, Jourdain parait effectivement comme un pantin à leurs mains: «nous avons trouvé ici un homme comme il nous le faut à tous deux; ce nous est une douce rente que ce monsieur Jourdain», «ce bourgeois ignorant nous vaut mieux, comme vous voyez, que le grand seigneur éclairé qui nous a introduits ici» , «En tout cas, il nous donne moyen de nous faire connaître dans le monde, et il payera pour les autres ce que les autres loueront pour lui» (acte I, scène1) Mais Jourdain, ne se constitue vraiment marionnette qu' entre les mains de la marquise Dorimène et le comte Dorante. Les deux nobles qui cherchent à vider la bourse de Monsieur Jourdain, le laisse agir comme un homme libre en lui faisant des compliments pour tous ses gestes et paroles bouffons, mais ils s'en amusent par des expressions qui suggèrent le contraire de ce qu'ils veulent dire: «Madame , monsieur Jourdain sait son monde», «Galant homme tout à fait», «j'ai beaucoup d'estime pour lui» (acte III, scène16, acte IV) -La répétition: une situation revient malgré les efforts des personnages pour lui échapper: Dans la scène 4, acte II , un accrochage a eu lieu entre maître de musique, maître de danse, maître d'armes, d'une part, et maître de philosophie ,d'autre part .Monsieur Jourdain fait un effort pour arrêter le combat, mais la situation revient et devient cocasse par les coups qui pleuvent, et c'est là une autre forme du comique. -L'inversion: c'est le voleur volé (à notre connaissance, la situation est absente dans la pièce) -le quiproquo: Acte V( scènes 5 et 6) Lucille, Madame Jourdain et particulièrement Monsieur Jourdain prennent Cléonte déguisé pour le fils du Grand turc 6-Le comique de forme Il s'agit de difformer une personne en grossissant les traits de l'original (charge) ou en simplifiant en isolant un trait qu'on grossit et rend envahissant (caricature). Dès l'acte I, scène1, Monsieur Jourdain, en s'habillant avec les habits des nobles et étant en mouvement, il parait complètement difformé comme un clown ou un guignol. Il faut également le voir entrain d'articuler les voyelles, ses mchoires isolés (acte II, scène4) pour voir le côté risible et grotesque du personnage. 7- Le burlesque: jeu de décalage -L'un des procédés du burlesque consiste à parler en termes grossiers ou archaïques des choses nobles et sérieuses ou à l'inverse parler en termes nobles des choses vulgaires. Ex: Jourdain, à propos de la comédie ballet (art sérieux) que préparent M.de musique et M.de danse, emploie les termes les plus vulgaires et les plus grossiers: drôleries, ragaillardir, troussé, trémoussé. (acte1) -Un autre procédé consiste à des façons d'agir isolées de l'objet sérieux auquel l'usage les rattache. Ex: Maître de musique, maître de danse et maître de philosophie sont des travestis, prenant le masque des artistes et des philosophes malgré eux. Les deux premiers parlent des beaux-arts, de la gloire, de la beauté, du goût, etc, de façon sérieuse comme s'ils sont de vrais artistes, inconscients de leur difformité et de la déformation par leurs propos de la nature des choses dont ils parlent. Les mots vulgaires qu'ils emploient «chatouillantes, régaler, repais, sots, stupide.) paraissent de fausses notes à l'univers de l'art .Quant à maître de philosophie, ce n'est qu'un autre Pangloss, transformé en pantin philosophique, en pédant absurde. -Une autre forme du burlesque consiste à caricaturer et à travestir les individus en humanisant les dieux ou en animalisant les humains L'un des intérêts du burlesque est la satire sociale.
Tout sur Le Bourgeois gentilhomme
Sujets similaires Le bourgeois gentilhomme: acte iii, scène 3. évaluation : le bourgeois gentilhomme-rabou Résumé du bourgeois gentilhomme, joué par les élèves Le bourgeois gentilhomme- fiche de lecture évaluation : le bourgeois gentilhomme (exposition)
Voir des sujets similaires Derniers articles sur le forum
|
Réponse N°11 20761 Application : Acte 1 Scènes II et III Par Idoubiya Rachid(Inspecteur)le 2012-05-02 11:15:50
C'est du travail remarquable...
Voilà deux scènes que j'ai données en application pour les formes de comiques. Je vais essayer d'envoyer les analyses faites avec mes élèves dans ce sens.
Merci pour le partage cher OMARI Abdellatif.
Scènes II
MAÃŽTRE D'ARMES, MAÃŽTRE DE MUSIQUE, MAÃŽTRE À DANSER, MONSIEUR JOURDAIN, DEUX LAQUAIS.
MAÃŽTRE D'ARMES, après lui avoir mis le fleuret à la main.- Allons, Monsieur, la révérence. Votre corps droit. Un peu penché sur la cuisse gauche. Les jambes point tant écartées. Vos pieds sur une même ligne. Votre poignet à l'opposite de votre hanche. La pointe de votre épée vis-à -vis de votre épaule. Le bras pas tout à fait si étendu. La main gauche à la hauteur de l'œil. L'épaule gauche plus quartée [i] . La tête droite. Le regard assuré. Avancez. Le corps ferme. Touchez-moi l'épée de quarte, et achevez de même. Une, deux. Remettez-vous. Redoublez de pied ferme. Un saut [6] en arrière. Quand vous portez la botte [7] , Monsieur, il faut que l'épée parte la première, et que le corps soit bien effacé. Une, deux. Allons, touchez-moi l'épée de tierce, et achevez de même. Avancez. Le corps ferme. Avancez. Partez de là . Une, deux. Remettez-vous. Redoublez. Un saut [8] en arrière. En garde, Monsieur, en garde.
Le Maître d'armes lui pousse deux ou trois bottes, en lui disant, "En garde".
MONSIEUR JOURDAIN.- Euh ?
MAÃŽTRE DE MUSIQUE.- Vous faites des merveilles.
MAÃŽTRE D'ARMES.- Je vous l'ai déjà dit ; tout le secret des armes ne consiste qu'en deux choses, à donner, et à ne point recevoir : et comme je vous fis voir l'autre jour par raison démonstrative, il est impossible que vous receviez, si vous savez détourner l'épée de votre ennemi de la ligne de votre corps ; ce qui ne dépend seulement que d'un petit mouvement du poignet ou en dedans, ou en dehors.
MONSIEUR JOURDAIN.- De cette façon donc un homme, sans avoir du cœur [9] , est sûr de tuer son homme, et de n'être point tué.
MAÃŽTRE D'ARMES.- Sans doute. N'en vîtes-vous pas la démonstration ?
MONSIEUR JOURDAIN.- Oui.
MAÃŽTRE D'ARMES.- Et c'est en quoi l'on voit de quelle considération nous autres nous devons être dans un État [10] , et combien la science des armes l'emporte hautement sur toutes les autres sciences inutiles, comme la danse, la musique, la...
MAÃŽTRE À DANSER.- Tout beau, Monsieur le tireur d'armes. Ne parlez de la danse qu'avec respect.
MAÃŽTRE DE MUSIQUE.- Apprenez, je vous prie, à mieux traiter l'excellence de la musique.
MAÃŽTRE D'ARMES.- Vous êtes de plaisantes gens, de vouloir comparer vos sciences à la mienne !
MAÃŽTRE DE MUSIQUE.- Voyez un peu l'homme d'importance !
MAÃŽTRE À DANSER.- Voilà un plaisant animal, avec son plastron !
MAÃŽTRE D'ARMES.- Mon petit maître à danser, je vous ferais danser comme il faut. Et vous, mon petit musicien, je vous ferais chanter de la belle manière.
MAÃŽTRE À DANSER.- Monsieur le batteur de fer, je vous apprendrai votre métier.
MONSIEUR JOURDAIN, au Maître à danser.- Étes-vous fou de l'aller quereller, lui qui entend la tierce et la quarte, et qui sait tuer un homme par raison démonstrative ?
MAÃŽTRE À DANSER.- Je me moque de sa raison démonstrative, et de sa tierce, et de sa quarte.
MONSIEUR JOURDAIN.- Tout doux, vous dis-je.
MAÃŽTRE D'ARMES.- Comment ? petit impertinent.
MONSIEUR JOURDAIN.- Eh mon Maître d'armes.
MAÃŽTRE À DANSER.- Comment ? grand cheval de carrosse.
MONSIEUR JOURDAIN.- Eh mon Maître à danser.
MAÃŽTRE D'ARMES.- Si je me jette sur vous...
MONSIEUR JOURDAIN.- Doucement.
MAÃŽTRE À DANSER.- Si je mets sur vous la main...
MONSIEUR JOURDAIN.- Tout beau.
MAÃŽTRE D'ARMES.- Je vous étrillerai d'un air...
MONSIEUR JOURDAIN.- De grce.
MAÃŽTRE À DANSER.- Je vous rosserai d'une manière...
MONSIEUR JOURDAIN.- Je vous prie.
MAÃŽTRE DE MUSIQUE.- Laissez-nous un peu lui apprendre à parler.
MONSIEUR JOURDAIN.- Mon Dieu. arrêtez-vous.
SCÉNE III
MAÃŽTRE DE PHILOSOPHIE, MAÃŽTRE DE MUSIQUE, MAÃŽTRE À DANSER, MAÃŽTRE D'ARMES, MONSIEUR JOURDAIN, LAQUAIS.
MONSIEUR JOURDAIN.- Holà , Monsieur le philosophe, vous arrivez tout à propos avec votre philosophie. Venez un peu mettre la paix entre ces personnes-ci.
MAÃŽTRE DE PHILOSOPHIE.- Qu'est-ce donc ? Qu'y a-t-il, Messieurs ?
MONSIEUR JOURDAIN.- Ils se sont mis en colère pour la préférence de leurs professions, jusqu'à se dire des injures, et en vouloir venir aux mains.
MAÃŽTRE DE PHILOSOPHIE.- Hé quoi, Messieurs, faut-il s'emporter de la sorte ? et n'avez-vous point lu le docte traité que Sénèque a composé, de la colère ? Y a-t-il rien de plus bas et de plus honteux, que cette passion, qui fait d'un homme une bête féroce ? et la raison ne doit-elle pas être maîtresse de tous nos mouvements ?
MAÃŽTRE À DANSER.- Comment, Monsieur, il vient nous dire des injures à tous deux, en méprisant la danse que j'exerce, et la musique dont il fait profession ?
MAÃŽTRE DE PHILOSOPHIE.- Un homme sage est au-dessus de toutes les injures qu'on lui peut dire ; et la grande réponse qu'on doit faire aux outrages, c'est la modération, et la patience.
MAÃŽTRE D'ARMES.- Ils ont tous deux l'audace, de vouloir comparer leurs professions à la mienne.
MAÃŽTRE DE PHILOSOPHIE.- Faut-il que cela vous émeuve ? Ce n'est pas de vaine gloire, et de condition [11] , que les hommes doivent disputer entre eux ; et ce qui nous distingue parfaitement les uns des autres, c'est la sagesse, et la vertu.
MAÃŽTRE À DANSER.- Je lui soutiens que la danse est une science à laquelle on ne peut faire assez d'honneur.
MAÃŽTRE DE MUSIQUE.- Et moi, que la musique en est une que tous les siècles ont révérée.
MAÃŽTRE D'ARMES.- Et moi, je leur soutiens à tous deux, que la science de tirer des armes, est la plus belle et la plus nécessaire de toutes les sciences.
MAÃŽTRE DE PHILOSOPHIE.- Et que sera donc la philosophie ? Je vous trouve tous trois bien impertinents, de parler devant moi avec cette arrogance ; et de donner impudemment le nom de science à des choses que l'on ne doit pas même honorer du nom d'art, et qui ne peuvent être comprises que sous le nom de métier misérable de gladiateur, de chanteur, et de baladin !
MAÃŽTRE D'ARMES.- Allez, philosophe de chien.
MAÃŽTRE DE MUSIQUE.- Allez, belître [12] de pédant.
MAÃŽTRE À DANSER.- Allez, cuistre fieffé.
MAÃŽTRE DE PHILOSOPHIE.- Comment ? marauds que vous êtes...
Le philosophe se jette sur eux, et tous trois le chargent de coups, et sortent en se battant.
MONSIEUR JOURDAIN.- Monsieur le philosophe.
MAÃŽTRE DE PHILOSOPHIE.- Infmes ! coquins ! insolents !
MONSIEUR JOURDAIN.- Monsieur le philosophe.
MAÃŽTRE D'ARMES.- La peste l'animal !
MONSIEUR JOURDAIN.- Messieurs.
MAÃŽTRE DE PHILOSOPHIE.- Impudents !
MONSIEUR JOURDAIN.- Monsieur le philosophe.
MAÃŽTRE À DANSER.- Diantre soit de l'ne bté !
MONSIEUR JOURDAIN.- Messieurs.
MAÃŽTRE DE PHILOSOPHIE.- Scélérats !
MONSIEUR JOURDAIN.- Monsieur le philosophe.
MAÃŽTRE DE MUSIQUE.- Au diable l'impertinent.
MONSIEUR JOURDAIN.- Messieurs.
MAÃŽTRE DE PHILOSOPHIE.- Fripons ! gueux ! traîtres ! imposteurs !
Ils sortent.
MONSIEUR JOURDAIN.- Monsieur le Philosophe, Messieurs, Monsieur le Philosophe, Messieurs, Monsieur le Philosophe. Oh battez-vous tant qu'il vous plaira, je n'y saurais que faire, et je n'irai pas gter ma robe pour vous séparer. Je serais bien fou, de m'aller fourrer parmi eux, pour recevoir quelque coup qui me ferait mal.
Réponse N°12 20769 Merci Par LOUMATINE Abderrahim(Prof)le 2012-05-02 13:03:43 salam;
Merci pour le partage M. Omari.
Merci à vous aussi M.Idoubiya.
Réponse N°13 20774 Précieuse contribution Par Dounia Azouz(CS)le 2012-05-02 13:19:05
C'est bien expliqué et bien illustré. Votre contribution aide à mieux appréhender la notion de comique. Maintenant à nous d'amener les élèves à utiliser certains procédés comiques dans des
situations qui s'y prêtent bien entendu.
Merci à vous.
Réponse N°14 20949 3-Le comique de gestes et de mouvements... Par Idoubiya Rachid(Inspecteur)le 2012-05-06 00:43:17
MAÃŽTRE D'ARMES, après lui avoir mis le fleuret à la main.- Allons, Monsieur, la révérence. Votre corps droit. Un peu penché sur la cuisse gauche. Les jambes point tant écartées. Vos pieds sur une même ligne. Votre poignet à l'opposite de votre hanche. La pointe de votre épée vis-à -vis de votre épaule. Le bras pas tout à fait si étendu. La main gauche à la hauteur de l'œil. L'épaule gauche plus quartée [i] . La tête droite. Le regard assuré. Avancez. Le corps ferme. Touchez-moi l'épée de quarte, et achevez de même. Une, deux. Remettez-vous. Redoublez de pied ferme. Un saut [6] en arrière. Quand vous portez la botte [7] , Monsieur, il faut que l'épée parte la première, et que le corps soit bien effacé. Une, deux. Allons, touchez-moi l'épée de tierce, et achevez de même. Avancez. Le corps ferme. Avancez. Partez de là . Une, deux. Remettez-vous. Redoublez. Un saut [8] en arrière. En garde, Monsieur, en garde.
Réponse N°15 20950 1-Le comique de caractère ... Par Idoubiya Rachid(Inspecteur)le 2012-05-06 00:44:42
MONSIEUR JOURDAIN.- Monsieur le Philosophe, Messieurs, Monsieur le Philosophe, Messieurs, Monsieur le Philosophe. Oh battez-vous tant qu'il vous plaira, je n'y saurais que faire, et je n'irai pas gter ma robe pour vous séparer. Je serais bien fou, de m'aller fourrer parmi eux, pour recevoir quelque coup qui me ferait mal.
Réponse N°16 20951 4-Le comique de mots... Par Idoubiya Rachid(Inspecteur)le 2012-05-06 00:47:19
MAÃŽTRE DE PHILOSOPHIE.- Et que sera donc la philosophie ? Je vous trouve tous trois bien impertinents, de parler devant moi avec cette arrogance ; et de donner impudemment le nom de science à des choses que l'on ne doit pas même honorer du nom d'art, et qui ne peuvent être comprises que sous le nom de métier misérable de gladiateur, de chanteur, et de baladin !
MAÃŽTRE D'ARMES.- Je vous l'ai déjà dit ; tout le secret des armes ne consiste qu'en deux choses, à donner, et à ne point recevoir : et comme je vous fis voir l'autre jour par raison démonstrative, il est impossible que vous receviez, si vous savez détourner l'épée de votre ennemi de la ligne de votre corps ; ce qui ne dépend seulement que d'un petit mouvement du poignet ou en dedans, ou en dehors.
MONSIEUR JOURDAIN, au Maître à danser.- Étes-vous fou de l'aller quereller, lui qui entend la tierce et la quarte, et qui sait tuer un homme par raison démonstrative ?
Réponse N°17 20952 5-Le comique de situation... Par Idoubiya Rachid(Inspecteur)le 2012-05-06 00:50:19
MONSIEUR JOURDAIN.- Holà , Monsieur le philosophe, vous arrivez tout à propos avec votre philosophie. Venez un peu mettre la paix entre ces personnes-ci.
MAÃŽTRE DE PHILOSOPHIE.- Qu'est-ce donc ? Qu'y a-t-il, Messieurs ?
MONSIEUR JOURDAIN.- Ils se sont mis en colère pour la préférence de leurs professions, jusqu'à se dire des injures, et en vouloir venir aux mains.
MAÃŽTRE DE PHILOSOPHIE.- Hé quoi, Messieurs, faut-il s'emporter de la sorte ? et n'avez-vous point lu le docte traité que Sénèque a composé, de la colère ? Y a-t-il rien de plus bas et de plus honteux, que cette passion, qui fait d'un homme une bête féroce ? et la raison ne doit-elle pas être maîtresse de tous nos mouvements ?
MAÃŽTRE À DANSER.- Comment, Monsieur, il vient nous dire des injures à tous deux, en méprisant la danse que j'exerce, et la musique dont il fait profession ?
MAÃŽTRE DE PHILOSOPHIE.- Un homme sage est au-dessus de toutes les injures qu'on lui peut dire ; et la grande réponse qu'on doit faire aux outrages, c'est la modération, et la patience.
MAÃŽTRE D'ARMES.- Ils ont tous deux l'audace, de vouloir comparer leurs professions à la mienne.
MAÃŽTRE DE PHILOSOPHIE.- Faut-il que cela vous émeuve ? Ce n'est pas de vaine gloire, et de condition [11] , que les hommes doivent disputer entre eux ; et ce qui nous distingue parfaitement les uns des autres, c'est la sagesse, et la vertu.
MAÃŽTRE À DANSER.- Je lui soutiens que la danse est une science à laquelle on ne peut faire assez d'honneur.
MAÃŽTRE DE MUSIQUE.- Et moi, que la musique en est une que tous les siècles ont révérée.
MAÃŽTRE D'ARMES.- Et moi, je leur soutiens à tous deux, que la science de tirer des armes, est la plus belle et la plus nécessaire de toutes les sciences.
MAÃŽTRE DE PHILOSOPHIE.- Et que sera donc la philosophie ? Je vous trouve tous trois bien impertinents, de parler devant moi avec cette arrogance ; et de donner impudemment le nom de science à des choses que l'on ne doit pas même honorer du nom d'art, et qui ne peuvent être comprises que sous le nom de métier misérable de gladiateur, de chanteur, et de baladin !
Réponse N°18 20966 Tout à fait juste Par OMARI Abdellatif(CS)le 2012-05-06 15:41:38
En effet, vos extraits, cher Idoubya, illustrent parfaitement les formes du comique citées, et parallèlement vous complétez ce que j'ai déjà avancé. Merci pour le partage cher ami et Merci d'avoir tenu à vos promesses. Comme je l'ai déjà annoncé, vous avez du souffle, une aubaine, profitez en bien pour nous régaler de vos interventions combien précieuses.
Tous mes respects
Réponse N°19 20987 Re Par Idoubiya Rachid(Inspecteur)le 2012-05-07 11:55:27
Merci cher OMARI Abdellatif. C'est un plaisir de partager un travail en commun avec vous.
| | | | | | | | | |
|