La pédagogie de l'intégration en bref | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
AICHA MOHSINE (?) [1 msg envoyés ] Publié le:2011-02-06 16:18:53 Lu :7022 fois Rubrique :Etudes littéraires et questions pédagogiques ENVOYE La Xavier Rabat, Mars Table des matières 1 L'approche par les compétences de base 3 1.1 L'approche par les compétences de base en quelques lignes 3 1.2 Les objectifs de l'approche par les compétences de base 3 1.3 Les principales notions relatives à l'approche par les compétences de base 4 1.4 La conception des apprentissages dans l'approche par les compétences 8 1.5 Comment planifier les apprentissages en termes de compétences de base ? 11 1.6 L'impact de l'approche par les compétences de base 12 1.7 Pour en découdre avec certaines idées véhiculées autour de l'approche par les compétences 14 2 Un cadre de référence en matière d'évaluation des acquis des élèves 17 2.1 Une définition de l'évaluation 17 2.2 Deux types d'informations à recueillir 17 2.3 Les qualités des informations recueillies : pertinence, validité, fiabilité 18 2.4 Information, critère, indicateur : des clarifications conceptuelles 19 2.5 Le recours aux critères 22 3 L'élaboration des outils de recueil des informations 30 3.1 L'élaboration d'une épreuve d'évaluation 31 4 La correction des copies d'élèves 36 4.1 Les principes de la correction des copies 36 4.2 Des exemples de grilles de correction 38 1L'approche |
La question à | Ce qui est en jeu | |
Pertinence des | Est-ce que les | Le choix du type |
Validité des | Est-ce que mon | Le dispositif de |
Fiabilité des | Est-ce que les | Les conditions dans |
Comme
dans toute évaluation, la notion d'information est centrale dans
l'évaluation des acquis des élèves, puisque l'évaluation
consiste à recueillir de l'information. Mais de quelle information
parle-t-on ?
On peut identifier
quatre types principaux d'informations à recueillir, que l'on
peut d'ailleurs décider de combiner ou non. Ces quatre types
correspondent aux quatre méthodes de recueil d'informations (De
Ketele & Roegiers, 1993, 3e édition 1996) :
questionnaire, interview, observation, étude documentaire.
Des
performances réalisées par les élèves, à propos de
compétences, d'objectifs spécifiques, de savoirs, de
savoir-faire, de savoir-être à acquérir. Ces informations peuvent
être soit une performance à exécuter, un projet à monter, une
tche à réaliser (disciplines artistiques ou manuelles, dans
lesquelles la composante gestuelle est prédominante), soit des
informations orales (épreuves orales), soit encore et c'est
le cas le plus fréquent des informations écrites, recueillies
à travers des épreuves organisées à cette fin (disciplines ou
champs disciplinaires dans lesquel(le)s la composante cognitive est
dominante). Selon les niveaux et les disciplines, ces dernières
informations sont soit des réponses, lorsqu'on pose des questions
à l'élève, soit des productions, lorsque l'on donne à
l'élève une consigne de travail (Roegiers, 2003).
Des
représentations des acteurs concernés par les acquis
scolaires à propos de ces acquis : l'élève lui-même, ses
camarades de classe, ses parents, ses enseignants, les personnes qui
le côtoient (éducateurs, psychologues, orthophonistes.). Ces
représentations sont la plupart du temps recueillies à travers des
entretiens informels. Entrent dans cette catégorie les
représentations qu'a l'élève de ses propres acquis et de la
façon dont il les acquiert (métacognition), l'explicitation
qu'il fait d'un processus cognitif, le regard qu'il porte sur
un travail (grille d'autoévaluation)., dans le sens du modèle
de l'évaluation formatrice.
Des faits
observés en classe, ou en dehors de la classe, à propos des
acquis d'un élève : une réaction à propos de telle tche
à accomplir, de tel savoir à mobiliser, de tel savoir-faire, de
tel savoir-être. Ces réactions peuvent être de différents
types : une question posée, un (dés)intérêt particulier,
attention/distraction, rapidité/lenteur, un manque de
compréhension, une demande de clarification, un (dés)investissement
particulier, etc.
Des informations
relevées sur les documents utilisés par l'élève en classe
ou en dehors de celle-ci, c'est-à-dire sur des documents
authentiques : son journal de classe, ses cahiers, ses manuels
scolaires (cahiers d'exercices), un portfolio, etc. Ces
informations peuvent être de tous types : ratures, productions
scolaires, dessins, commentaires spontanés, cours inachevés, etc.
Selon les évaluations à
mener, une seule catégorie d'informations peut être mobilisée,
ou plusieurs, voire toutes.
Dans la mesure où
l'évaluation vise à donner du sens (surtout dans le cas de
l'évaluation d'orientation, de l'évaluation de régulation,
de l'évaluation formative), on peut également recueillir des
informations de contexte, comme les caractéristiques
socioculturelles des élèves, afin de mettre du relief et des
nuances dans les conclusions de l'évaluation.
Selon les critères
d'évaluation que l'on se donne, ces informations seront
pertinentes, ou non.
Le critère est
considéré comme une qualité que doit respecter le produit d'une
tche complexe. Il est pris dans le sens d'un critère de
correction d'une production. Cela signifie qu'un critère sera
une qualité que l'on attend de la production d'un élève :
une production précise, une production cohérente, une production
originale, etc.
Un critère est donc un
point de vue selon lequel on se place pour apprécier une production.
C'est un peu comme une paire de lunettes que l'on mettrait pour
examiner une production : si on veut évaluer une production à
travers plusieurs critères, on change chaque fois de paire de
lunettes. Les différentes paires de lunettes sont choisies de
manière à ce que le regard soit le plus complet possible. Si un
élève exécute une performance sportive collective, on peut par
exemple examiner cette performance sportive selon plusieurs points de
vue : l'esprit d'équipe, la dextérité, l'élégance, le
respect des règles, etc. Ce sont autant de paires de lunettes que
l'on met.
Parmi les informations
que l'on relève dans le cadre d'une évaluation, il y a les
informations relatives à la correction des copies d'élèves. Ce
sont des informations relatives à une des catégories abordées à
la page 19 : la catégorie des performances réalisées par les
élèves.
Si les critères donnent
le sens général dans lequel la correction doit s'effectuer, ils
ne sont la plupart du temps pas assez précis pour permettre
une correction efficace. En effet, un critère possède un caractère
général, et abstrait. On ne peut apprécier un critère que de
façon globale, sauf si on se donne un moyen de l'approcher de
façon plus précise : c'est le rôle des indicateurs.
Les
indicateurs sont de l'ordre de l'observable en situation, et
ont une valence positive ou négative. Ils précisent un critère,
ils permettent d'opérationaliser un critère.
Exemples
- Le
critère « présentation correcte d'une copie » peut
s'opérationaliser à travers quelques indicateurs : :
présence de titres identifiables, absence de ratures, absence de
taches.
- Le
critère « correction syntaxique d'une production »
peut être opérationalisé par les indicateurs suivants :
présence d'un verbe dans une phrase, agencement correct des mots
dans la phrase, utilisation correcte des substituts.
Selon les cas, un
indicateur précise :
la présence ou
l'absence de. (indicateur qualitatif) ;
le nombre de. ,
la quantité de., la proportion de. (indicateurs quantitatifs
absolus) ;
le taux
d'augmentation ou de diminution de. (indicateurs quantitatifs
relatifs).
La maîtrise d'un
critère, entre la photo souvenir et le mythe de l'élève parfait
La question de la
maîtrise d'un critère est un point important, et délicat.
Doit-on exiger qu'un critère soit vérifié une seule fois pour
que sa maîtrise par l'élève soit actée ? On tomberait
alors dans le travers de guetter la moindre occasion de voir l'élève
maîtriser le critère, que l'on immortaliserait comme une photo
souvenir, sans oser vérifier si la performance est due à un état
de grce passager, au hasard des circonstances, à un effet
d'osmose, ou au contraire si elle s'installe dans le temps.
A l'inverse, pour
qu'un critère soit déclaré atteint, l'élève doit-il en
manifester la maîtrise à chaque occasion ? On tomberait alors
dans le mythe de l'élève parfait, qui veut qu'un élève soit
déclaré compétent lorsqu'il ne commet plus aucune erreur. Or,
compétence n'est pas perfection. « Même le plus compétent
commet des erreurs », dit-on. Quel est le grand joueur de
football qui n'a jamais raté un penalty ? Quel est le grand
cuisinier qui n'a jamais raté un plat ? L'école
aurait-elle à ce point perdu la tête qu'elle ne permettrait pas à
un élève en apprentissage ce qui est permis au plus grand
spécialiste ?
D'autres questions se
posent également. Un critère vérifié dans une compétence
reste-t-il acquis dans une autre compétence ? Un critère
vérifié en situation provoquée (un examen par exemple) mais non en
situation naturelle est-il considéré comme acquis ? Que faire
par exemple de ces élèves qui ne remettent une copie sans faute
d'orthographe que lorsqu'il s'agit d'une situation d'examen ?
Que se passe-t-il lorsque le nombre de critères devient important
(Gerard & Muguerza, 2000) ?
Une formalisation
souvent utile
Il est des cas où point
n'est besoin de formaliser : la connaissance qu'a
l'enseignant de ses élèves suffit, grce à l'expérience
et/ou l'expertise acquise. Mais dans la plupart des cas, il est
utile de formaliser les choses. La règle des 2/3, proposée par
De Ketele (1996), et validée empiriquement, donne des réponses
intéressantes à cette question.
La
règle des 2/310
La règle
des 2/3 consiste à construire l'épreuve d'évaluation de façon
telle que l'élève ait trois occasions indépendantes de montrer
sa maîtrise de chaque critère.
Ces trois
occasions peuvent prendre des formes diverses. Ce peut être :
- trois questions pour
vérifier le critère « adéquation par rapport à la
consigne », ou « pertinence de la production »
- trois phrases dont on
souhaite vérifier le critère « correction syntaxique »
- trois
occasions d'effectuer une technique de calcul, pour le critère
« utilisation correcte des outils mathématiques en situation »
- etc.
On
considère qu'il y a maîtrise d'un critère par l'élève
lorsque celui-ci montre sa maîtrise du critère lors de 2
occasions sur 3 au moins : 2 phrases sur 3 correctes sur le
plan syntaxique, 2 réponses en adéquation avec la consigne, etc.
Ce seuil de maîtrise porte le nom de maîtrise minimale du
critère. La maîtrise maximale correspond pour sa part à la
réussite l'ensemble des occasions de montrer sa maîtrise d'un
critère.
On n'exige donc pas la
perfection de la part de l'élève : une erreur ne signifie
pas la non-maîtrise et l'échec. Ce n'est qu'à partir où
l'erreur se répète que l'on parle de non-maîtrise.
Les trois occasions doivent
être de réelles occasions, c'est-à-dire qu'il faut garantir
que l'on puisse apprécier positivement le critère 2 si l'élève
s'est trompé dans le critère 1. Si par exemple le critère 1 est
le critère 'choix du bon outil mathématique€, et le critère 2
est le critère 'utilisation correcte des outils mathématiques en
situation€, il faut pouvoir se prononcer sur l'utilisation
correcte des outils mathématiques par l'élève (critère 2), même
s'il s'est trompé d'outil (critère 1). Sinon, on a un critère
qui est absorbant (dans ce cas, le critère 1).
Ces trois occasions doivent
être également indépendantes, c'est-à-dire que la réussite de
l'occasion 2 ne doit pas dépendre de la réussite de l'occasion
1.
Selon les
cas, il y aura une production relativement courte de la part de
l'élève, cette production étant analysée selon plusieurs
regards, correspondant chacun à un critère. En général, c'est
le cas des disciplines orientées vers une production originale (un
repas, une œuvre artistique, une production littéraire, une
réalisation manuelle,...). C'est également le cas de la
production d'un écrit (en langue), que l'on regarde selon la
cohérence sémantique, la correction syntaxique, etc.
Dans
d'autres cas, il y aura une question pour chacun des critères, ou
plutôt trois questions (items) pour chacun des critères, chaque
item ne servant qu'à se prononcer sur un critère.
Remarque :
on n'a pas toujours l'occasion de vérifier un critère trois
fois exactement. Le minimum est de trois fois. Lorsqu'il s'agit
de plus de trois fois, on peut prendre des proportions proches de 2/3
comme point de repère pour la maîtrise minimale :
3 sur 4 - 3 sur
5 - 4 sur 6 - 5 sur 7 etc.
- Les
principaux critères en langue (primaire / collège)
Critères
généralement présents
Adéquation de la
production au support (pertinence)
Correction de la langue
(correction syntaxique.)
Autres
critères pouvant apparaître
Respect de la consigne
Volume
Cohérence sémantique
Correction
orthographique
Originalité
Correction de la
prononciation
- Les
principaux critères en mathématiques
Critères
généralement présents
Interprétation correcte
de la situation problème
Utilisation correcte des
outils mathématiques en situation
Cohérence de la réponse
Autres critères
pouvant apparaître
Précision
Caractère personnel de
la production
- Attention !
Eviter le critère « correction de la réponse »
Dans les sciences -
sciences humaines
Critères
généralement présents
Pertinence de la
production
Utilisation correcte des
outils de la discipline
Qualité / cohérence de
la production
Autres critères
pouvant apparaître
Qualité de la langue.
Dans
le cadre de l'évaluation d'une tche complexe, il est
intéressant de distinguer deux catégories de critères : les
critères minimaux et les critères de perfectionnement (De Ketele,
1996). Les critères minimaux sont ceux qui déterminent la
réussite, c'est-à-dire la maîtrise de la compétence. Les
critères de perfectionnement sont des critères non
strictement indispensables, qui situent les productions des élèves
entre une production tout juste satisfaisante et une production
excellente. Les critères de présentation, d'originalité, de
précision sont en général des critères de perfectionnement.
Comment déterminer si
un critère est un critère minimal ou un critère de
perfectionnement ? Si l'élève trébuche sur un critère,
mais réussit tous les autres, estime-t-on que la compétence est
acquise malgré tout ? Si oui, alors ce critère est un critère
de perfectionnement. Si on estime que la compétence n'est pas
acquise, c'est un critère minimal. Dans ce cas, il faut orienter
l'effort de l'élève en direction de ce critère pour qu'il
puisse maîtriser la compétence.
La réflexion sur les
critères minimaux et les critères de perfectionnement pose donc la
question de savoir quelle est la limite de la maîtrise d'une
compétence.
Il faut éviter d'avoir
trop de critères parce que cela allonge le temps de correction de
l'enseignant. Il faut aussi éviter d'avoir trop de critères
minimaux, parce qu'on risque d'être trop sévère. Pour
déterminer si un critère est minimal, il faut se poser la
question : ' un élève qui échoue à ce critère,
peut-il néanmoins être déclaré compétent ? €. Par
exemple, un élève qui effectue une production excellente en
histoire, mais qui fait plusieurs fautes d'orthographe, mérite
certes de ne pas avoir le maximum, mais mérite-t-il d'échouer
dans la compétence ?
Quels poids accorder
aux critères de perfectionnement ?
Dans une optique de
maîtrise des compétences, il est normal que le poids accordé aux
critères de perfectionnement soit limité. En effet, un enjeu majeur
est d'éviter les échecs abusifs. Pour cela, il faut garantir que
les échecs soient dus à la non-maîtrise des critères minimaux
ceux qui traduisent véritablement la compétence , et non à
celle des critères de perfectionnement. De même, si on veut éviter
les réussites abusives, il s'agit d'éviter qu'un élève
puisse réussir grce à sa maîtrise des critères de
perfectionnement.
La
« règle des 3/4 », introduite par De Ketele (1996)
propose à ce sujet un garde-fou intéressant11.
La règle
des 3/4 veut que le poids attribué aux critères de perfectionnement
dans une épreuve d'évaluation ne dépasse pas 1/4, ce qui permet
aux critères minimaux d'avoir un poids qui soit au moins de 3/4.
Si un
poids supérieur était attribué aux critères de perfectionnement,
on n'aurait pas la garantie qu'un élève qui ne maîtrise que
les critères minimaux arrive au seuil de réussite.
Supposons en effet que 1/3
du poids soit mis sur des critères de perfectionnement, et 2/3 sur
des critères minimaux. Un élève qui réussit 2/3 des occasions
relatives aux critères minimaux (la maîtrise minimale) devrait
avoir réussi, selon la règle des 2/3 (voir page 22). Or,
mathématiquement parlant, il n'obtient que 2/3 x 2/3 des points,
soit 4 points sur 9, c'est-à-dire moins que la moitié des points.
Bien sûr, on n'est pas
obligé de compter en « points », mais l'expérience
montre que rares sont les systèmes éducatifs qui peuvent se
débarrasser entièrement d'une note chiffrée. Nous reviendrons
plus tard sur cette question.
La règle
des 3/4 complète donc la règle des 2/3 en ce sens que, si un élève
satisfait 2 fois sur 3 aux critères minimaux, qui eux-mêmes
représentent 3/4 des points, il est certain d'obtenir 2/3 x 3/4
des points, c'est-à-dire 50% des points. La réussite est donc
certifiée avec la maîtrise minimale des critères minimaux.
En résumé,
on peut dire qu'on peut faire reposer l'évaluation certificative
sur deux règles énoncées ci-dessus : la règle des 2/3 et la
règle des 3/4.
1. Les
épreuves d'évaluation doivent comporter au minimum 3/4 de
critères minimaux (c'est-à-dire maximum 1/4 de critères de
perfectionnement).
2. La
maîtrise minimale des critères minimaux est une maîtrise des 2/3
des occasions de vérifier ces critères minimaux.
Le
choix de 2/3 et de 3/4 n'est pas un hasard. En effet, lorsqu'on
combine ces deux règles, on s'aperçoit qu'un élève qui
réussit 2/3 des occasions de montrer sa maîtrise des critères
minimaux (3/4 du poids total) est un élève qui obtient 50% des
points12.
De même
que la règle des 2/3, la règle des 3/4 est valable aussi bien quand
on évalue des contenus que quand on évalue des compétences ou
encore l'objectif terminal d'intégration. Ces règles ne
constituent qu'une proposition d'opérationalisation du recours
aux critères. D'autres formes d'utilisation des critères, plus
légères, ou au contraire plus détaillées, peuvent être imaginées
en fonction du contexte spécifique dans lequel on se trouve.
Comment choisir les
critères, et comment déterminer si un critère est minimal ou de
perfectionnement ?
On peut procéder par
deux démarches, qui ne sont pas nécessairement contradictoires.
On peut tout d'abord
procéder par consensus, à partir de l'avis de plusieurs experts.
Par exemple, on rassemble un ensemble d'inspecteurs, de conseillers
pédagogiques, d'enseignants, qui se prononcent sur les critères
minimaux ou de perfectionnement.
On peut aussi s'y
prendre de façon empirique, à partir de l'analyse de copies
d'élèves. On met d'un côté les élèves que l'on estime
être les élèves qui ont réussi, c'est-à-dire qui ont maîtrisé
la compétence, et d'un autre côté ceux dont on estime qu'ils
ne la maîtrisent pas. Les critères minimaux sont ceux qui sont
respectés par les élèves qui ont réussi, sans l'être par ceux
qui ont échoué.
Une des qualités
principales des critères est d'être indépendants les uns des
autres. Par exemple, la pertinence de la production permettra de
déterminer si l'élève a répondu à ce qui était demandé,
tandis que la cohérence de la production déterminera si ce qu'il
écrit se tient, même s'il ne répond pas à ce qui est demandé.
Cette indépendance est
importante pour éviter de pénaliser deux fois un élève qui commet
une erreur. Par exemple, un élève qui s'est trompé dans un
calcul ne devrait être pénalisé que pour le critère ' utilisation
correcte des outils mathématiques €, et non pour les autres
critères (interprétation correcte du problème, précision,.).
Pour
cette raison, il est bon d'éviter, dans les disciplines
scientifiques, le critère « Réponse correcte », car
c'est un critère qui englobe tous les autres critères : un
élève qui fait une seule erreur est de toutes les façons
sanctionné à ce critère, de même qu'il le sera probablement
dans un des autres critères. Ce critère est un critère
« absorbant ». La seule utilisation que l'on pourrait
en faire serait d'examiner tout d'abord si la réponse de l'élève
est correcte. Dans l'affirmative, on attribue la note maximale à
l'élève13,
dans la négative, on regarde l'ensemble des critères, ce qui fait
gagner à l'enseignant du temps dans la correction. Nous
reviendrons sur cette pratique plus loin.
Nous avons vu ci-dessus
que le recours aux critères présente trois avantages majeurs dans
l'évaluation.
1. Des notes plus
justes
Tout d'abord, il
permet de rendre les notes plus justes que dans l'approche
traditionnelle, dans la mesure où le recours aux critères limite
les échecs abusifs, et les réussites abusives. Autrement dit, il
permet de faire réussir une plus grande proportion d'élèves qui
ont les acquis pour réussir, et de faire échouer une plus grande
proportion de ceux qui doivent échouer, parce qu'ils ne possèdent
pas les acquis qui leur permettent de passer d'une classe à
l'autre.
2. La valorisation
des points positifs
Ensuite, le recours aux
critères permet en général de valoriser les éléments positifs
dans les productions des élèves, et par là d'élever les notes.
Nous verrons qu'une recherche évoquée ci-dessous confirme cette
tendance.
3. Une meilleure
identification des élèves à risque
Enfin,
le pouvoir discriminatoire du recours aux critères est supérieur,
c'est-à-dire que le recours aux critères permet de distinguer
beaucoup mieux les élèves à risque, c'est-à-dire les élèves à
qui il faut peu de chose pour basculer au-dessus ou en dessous du
seuil de réussite, comme en témoigne une recherche récente menée
en Tunisie14,
ou encore les recherches menées par Jadoulle & Bouhon (2001). En
effet, il permet de diagnostiquer de façon plus efficace les
difficultés rencontrées par les élèves, et l'identification
d'un critère déficient donne des pistes pour la remédiation.
Dans l'approche traditionnelle, de par le jeu de l'échantillonnage
de savoirs et d'objectifs spécifiques qui sont évalués, le fait
qu'un élève échouait à quelques savoirs ou quelques objectifs
spécifiques ne donnait pas la garantie que, si on remédie aux
faiblesses, l'élève possède les acquis nécessaires pour passer
d'un niveau à un autre.
Si le recours aux
critères n'est plus contesté dans le monde des sciences de
l'éducation, son utilisation est parfois galvaudée. En
particulier, on aurait spontanément tendance à multiplier le nombre
de critères pour apprécier de façon la plus fine possible une
production donnée. La pratique montre le contraire : un
petit nombre de critères permet souvent d'arriver à une note plus
juste.
Quatre raisons
essentielles justifient le fait de limiter le nombre de critères.
1. L'effort de
correction
La première raison est
liée à l'effort de correction. Plus un système prône la
multiplication du nombre de critères, et plus il court le risque que
ces critères ne soient pas utilisés du tout par les enseignants,
pour une raison de temps de correction.
2. La prise en compte
des critères pendant les apprentissages
La deuxième raison
tient au potentiel des enseignants et des élèves à prendre en
compte de façon spontanée les critères dans les apprentissages.
Tout comme ils peuvent assez facilement avoir en tête deux ou trois
compétences à développer chez les élèves, les enseignants
peuvent assez facilement s'approprier un petit nombre de critères,
et les mobiliser de façon spontanée, non seulement au moment de la
correction, mais au cours des apprentissages. Si leur nombre
augmente, ces critères perdent de facto leur statut de point de
repère.
Il en va de même des
élèves qui peuvent être attentifs à deux ou trois critères
lorsqu'ils effectuent une production, mais qui, lorsqu'ils ont un
grand nombre de critères à prendre en compte, peuvent plus
difficilement cibler leur effort.
3. Le risque de
dépendance des critères entre eux
La troisième raison,
plus technique, est liée au risque de dépendance. Plus le nombre de
critères est élevé, plus on a des chances de trouver des critères
qui ne sont pas indépendants l'un de l'autre : en
augmentant le nombre de critères, on multiplie les chances qu'une
erreur de l'élève soit sanctionnée deux, voire trois fois.
4. Les effets liés
au comportement du correcteur
Pour bien cerner ces
effets liés au comportement du correcteur, présentons les résultats
de la recherche suivante, visant à déterminer l'effet du nombre
de critères sur la qualité de la correction. Dans cette recherche,
les trois premiers facteurs (l'effort de correction, la prise en
compte des critères pendant les apprentissages et l'indépendance
des critères) sont neutralisés, et seule entre en ligne de compte
la façon dont le correcteur opère.
Les considérations
émises ci-dessus ne portaient que sur les critères. Pour réduire
encore l'écart type relatif à la note des différents
correcteurs, on peut encore jouer sur les indicateurs et sur la
grille de correction (voir plus loin), dont il est utile qu'elle
soit détaillée.
En résumé, il vaut
mieux un petit nombre de critères et des grilles de correction
précises, assez détaillées sur la base d'indicateurs, qu'un
grand nombre de critères, surtout lorsqu'on ne dispose pas de
grille de correction.
Les pédagogues ont déjà
répondu depuis longtemps à la question de savoir s'il faut
communiquer les critères aux élèves. La réponse est positive,
bien entendu, sans aucune restriction.
Cette pratique a en
effet plusieurs conséquences positives.
Tout d'abord, les
résultats de recherche (Bonniol, 1985 ; Jadoulle & Bouhon,
2001) ont montré qu'un élève qui connaît les critères
d'évaluation effectue des meilleures performances à l'examen,
parce qu'il sait comment orienter son effort dans la préparation
de l'examen.
Ensuite, il s'agit là
d'un levier gigantesque pour l'autonomie de l'élève, dans la
mesure où non seulement on lui donne la liste des critères de
correction, mais on lui propose également des grilles
d'autoévaluation élaborées sur la base de ces critères, voire
même on lui fait construire ce type de grille par lui-même. Ces
outils sont des supports privilégiés pour l'autoévaluation, qui
elle-même déclenche des démarches métacognitives chez l'élève.
Les travaux sur l'autoévaluation et la métacognition (Noël,
1991, 2001 ; Grangeat, 1998 ; Allal, 2001) mettent en
évidence l'apport de ces types de pratiques dans la régulation
des apprentissages.
Ces réflexions vont
dans le même sens que les précédentes, qui portent sur les
critères comme axes des apprentissages. Il est beaucoup plus
efficace d'accorder une place de choix aux activités visant à
apprendre à l'élève à maîtriser les critères que de baser les
apprentissages sur la seule maîtrise des contenus. Mais il s'agit
là d'un changement culturel, qui touche à l'habitus, aux
comportements intériorisés de l'enseignant, et ce type de
changement met toujours un certain temps à s'installer en
profondeur.
Rappelons
que nous entendons ici par « épreuve d'évaluation »
une ou plusieurs situations d'intégration, des situations
complexes, à travers lesquelles l'élève démontre sa compétence.
Dans la pédagogie de l'intégration15,
les épreuves consistent essentiellement en des situations
appartenant à la famille de situations de la compétence ou de
l'OTI16
que l'on veut évaluer.
Voici les qualités
requises pour l'élaboration d'une situation d'intégration,
c'est-à-dire pour l'élaboration d'une situation « cible »
(Roegiers, 2003).
1. Une situation
d'intégration
- Susciter
l'intégration des savoirs et savoir-faire, non leur juxtaposition
2. Une situation
nouvelle
- Garantir le
caractère de nouveauté de la situation
- Eviter la
restitution déguisée
- Travailler sur des
documents inédits
3. Une situation
débouchant sur une production
- Préférer une
consigne à une question, ou à un ensemble de questions
4. Une situation dont
l'élève est acteur
- Rendre la situation
gérable par chaque élève compte tenu du contexte local
- S'adresser
personnellement à l'élève
5. Une situation en
adéquation avec les objectifs pédagogiques
- Se situer au sein
d'une situation de communication
- Proposer une
consigne en adéquation avec la compétence visée
- Eviter la dérive
littéraire
6. Une situation d'un
niveau adapté
- Donner à la
situation le niveau de difficulté voulu (savoirs, savoir-faire à
mobiliser)
- Ajuster les données,
et la façon de les fournir à l'élève
- Ajuster le niveau
par les contraintes
7. Une situation qui
véhicule des valeurs positives
- Véhiculer des
valeurs positives
8. Une situation
significative pour l'élève
- Donner à la
situation un but opérationnel
- Choisir un contexte
qui parle à l'élève
- Illustrer
- Introduire des
données qui soient, sinon réelles, du moins vraisemblables
- Travailler sur des
documents authentiques
9. Une situation dont
la présentation est accessible
- Rendre lisible la
présentation de la situation
- Proposer une
consigne claire
- Eviter des supports
trop verbeux
10. Une situation
valorisante pour l'élève
- Rendre les consignes
/ questions indépendantes
Ces qualités sont
valables pour toutes les situations « cibles », qu'elles
soient utilisées à des fins d'apprentissage de l'intégration
ou à des fins d'évaluation.
Seule va changer la
façon dont on présente la situation.
Exemple de situation
(Djibouti, Roegiers, 2003)
AVIS DE
CANDIDATURE
Un grand
hôtel de la place cherche
pour une activité
temporaire (juillet et août)
Une
personne chargée de la réception de la clientèle
- ayant
une maîtrise des langues nationales (afar, somali, arabe)
parlant et écrivant
correctement le français (niveau 3e)
ayant des facilités
de communication
disponible le
week-end à temps plein
Adresser
une lettre de motivation
à la boîte postale n°
426 - DJIBOUTI
Tu es intéressé(e)
par cet avis de candidature publié dans le journal La Nation.
Rédige une lettre d'une
page environ pour exposer les raisons qui t'amènent à présenter
ta candidature.
N.B. Ce type de
situation est particulièrement recherché dans la pédagogie de
l'intégration, parce qu'elle repose sur un support « actif » :
pour produire, l'élève est obligé de manifester sa compréhension
du texte qui sert de support. On combine donc la production écrite
et la compréhension à la lecture, qui sont les caractéristiques
d'une situation de communication à l'écrit.
On peut résumer par les
étapes suivantes la démarche à suivre pour construire une
situation à des fins d'évaluation :
- choisir la compétence
(les compétences) ou l'OTI à évaluer ;
- choisir ou construire
une ou deux situations de la famille de situations, mais en
s'assurant que l'élève n'ait pas encore rencontré ces
situations qu'on lui demande de résoudre, sinon ce serait de la
reproduction !
- veiller à ce que
chaque critère puisse être vérifié à plusieurs reprises, de
façon indépendante (au moins trois fois, si on veut respecter la
règle des 2/3) ;
- rédiger soigneusement
les supports et les consignes pour que la tche à exécuter
apparaisse clairement à l'élève ;
- préciser les
indicateurs que l'enseignant relèvera lorsqu'il passera à la
correction de la copie ;
- rédiger la grille de
correction.
Voici quelques
précisions pour guider certains choix à poser. Ces questions
reflètent celles que l'on pose habituellement lorsqu'il s'agit
d'élaborer des épreuves d'évaluation sur la base de situations
complexes.
Choisir une ou deux
ou trois situations ?
L'important, c'est
que chaque critère puisse être évalué à plusieurs reprises, de
façon indépendante. Trois occasions apparaissent comme un point de
repère intéressant (voir page 22). Dans certains cas, une situation
unique suffira pour que chaque critère puisse être évalué à
trois reprises différentes. Dans d'autres cas, il faudra recourir
à deux, voire à trois situations pour permettre d'évaluer chaque
critère à trois reprises au moins.
Ces trois reprises sont
surtout importantes pour les critères minimaux (voir page 25). On
peut admettre plus de souplesse pour les critères de
perfectionnement.
Travailler sur une
consigne unique, ou la détailler en plusieurs consignes, ou en
plusieurs questions ?
Les avantages du travail
sur une consigne unique résident essentiellement dans le fait que
l'on est certain d'avoir la complexité requise. On ne réduit
pas cette complexité. L'inconvénient majeur est qu'une consigne
unique peut provoquer du « tout ou rien », et handicaper
les élèves qui pourraient exécuter une partie de la tche
seulement.
Les avantages d'un
ensemble de questions est de répondre à cet inconvénient, en
multipliant les chances pour l'élève de pouvoir effectuer des
productions indépendantes, c'est-à-dire qui ne soient pas liées
à des réponses ou à des productions antérieures. Un autre
avantage est de pouvoir orienter ces questions d'une manière telle
que chaque question soit davantage orientée vers un critère
particulier, ce qui facilite la correction.
Comme nous l'avons vu
ci-dessus, l'inconvénient d'un ensemble de questions ou de
consignes est un risque important de réduction de la complexité.
Il n'existe pas de
règle générale. Chaque cas doit faire l'objet d'un examen
attentif, en fonction de la discipline et en fonction du niveau.
Comment choisir les
critères ?
Il ne faut pas oublier
que les critères sont liés à la compétence, et non à chaque
situation témoin de cette compétence. La question qui doit guider
le choix des critères est la suivante : quelles qualités la
production de l'élève face à une tche complexe doit-elle
posséder ?
Selon que l'on attend
une production originale dans le cadre d'une situation ouverte, ou
une réponse à une situation fermée, les types de critères à
choisir sont différents (voir page Erreur : source de la référence non trouvée
et suivantes).
Est-il bon de garder
les mêmes types de consignes que les situations travaillées
antérieurement ?
Dans les petites
classes, introduire une nouvelle consigne est une chose compliquée,
et on peut reprendre la même consigne. L'important est que le
contexte de la situation, ainsi que la production attendue, soient
entièrement nouveaux.
Est-il intéressant
de travailler sur des documents connus, sur des supports connus ?
La réponse générale
est non. La raison est que, si l'on cherche à élaborer une
situation nouvelle, le fait de travailler à partir d'un support
connu va inciter l'élève à de la reproduction, même si cette
reproduction n'est pas tout à fait pertinente, elle va induire
chez lui le fait qu'il peut reproduire. Et la reproduction à
l'école a la vie dure !
La liste
suivante reprend quelques questions essentielles relatives aux
principales étapes de l'élaboration d'une épreuve
d'évaluation.
1.
Centration sur la compétence
- Ne
se trompe-t-on pas de compétence à évaluer ?
- N'évalue-t-elle
pas une compétence d'un autre niveau ?
- L'épreuve
évalue-t-elle bien la compétence qu'elle est censée évaluer ?
2.
Situation-problème
- Evalue-t-on bien une
compétence et non des éléments séparés ?
- Est-ce
bien une tche orientée dans une situation précise et non une
suite de petites questions sans lien ? L'élève voit-il pourquoi
il résout ce qu'on lui demande de résoudre ?
- La
situation-problème est-elle nouvelle ?
3.
Appartenance à une famille de situations
- La
situation-problème appartient-elle bien à la famille de situations
de la compétence ?
- Le
niveau de difficulté est-il comparable à celui d'une autre
épreuve qui évalue la même compétence ?
4.
Caractère significatif
- Le travail demandé
a-t-il un caractère significatif pour l'élève ?
- Le
sens du travail demandé est-il évident pour l'élève ?
5.
Répétition des observations
- Chaque critère de
réussite est-il bien vérifié au moins 3 fois (réussite : règle
des 2/3) ?
- Les
occasions de vérifier chaque critère sont-elles bien indépendantes
les unes des autres ?
6.
Centration sur les critères essentiels
- L'épreuve
respecte-t-elle bien la règle des 3/4 ? Le poids des critères de
perfectionnement n'est-il pas trop important ?
A la page 21, nous avons
abordé la notion d'indicateur, comme signe observable pour
opérationnaliser un critère. Un indicateur est une information
précise que l'on recueille, pour se prononcer sur la maîtrise
d'un critère par les élèves.
On peut distinguer deux
types d'indicateurs.
Un indicateur peut être
qualitatif, quand il précise une facette du critère, comme
dans les deux exemples ci-dessus. Il reflète alors soit la présence
/ l'absence d'un élément, soit un degré d'une qualité donnée.
Utilisé dans une
optique descriptive, un indicateur qualitatif aide à repérer les
sources d'erreur, et à y remédier.
Il peut également être
quantitatif, quand il fournit des précisions sur des seuils
de réussite du critère. Il s'exprime alors par un nombre, un
pourcentage, une grandeur.
Exemples :
deux tiers des
additions sont correctement effectuées
deux
transformations de grandeurs sur trois sont correctes
80% des mots
doivent être correctement orthographiés
quatre
caractéristiques sur cinq doivent être présentes
.
Cette utilisation de
l'indicateur est plus simple, mais elle est moins descriptive, et
dès lors moins formative, c'est-à-dire qu'elle aide moins à la
remédiation.
On
peut définir une grille de correction comme un outil d'appréciation
d'un critère à travers des indicateurs précis. En termes
stratégiques, elle répond à un souci de standardisation de la
correction.
En termes pédagogiques,
elle constitue un outil d'aide à la correction des productions des
élèves, utilisé essentiellement dans deux buts :
- garantir un maximum
d'objectivité dans la correction, permettre un accord
intercorrecteurs le plus élevé possible, grce aux indicateurs ;
en effet, un correcteur est souvent influencé par une erreur, en
rapport avec un critère, qui contamine tout le reste de la
correction ; l'exemple le plus frappant est donné par ces
corrections en mathématiques pour lesquelles on attribue zéro
d'office à l'élève si la première partie de la réponse est
erronée ;
- procurer un appui
aux enseignants débutants, ou à ceux qui veulent (doivent)
changer leurs pratiques d'évaluation (outil de formation). Il ne
s'agit pas de déresponsabiliser l'enseignant par rapport à la
correction qu'il mène, mais de lui fournir des outils pour
l'amener à changer son regard sur la production de l'élève.
Une grille de correction
peut être envisagé qualitativement ou quantitativement.
Envisagée dans une
optique qualitative, elle fournit au correcteur une liste
d'indicateurs qualitatifs.
Exemple pour le critère
« présentation matérielle »
Indicateurs du
critère « présentation matérielle »
Lisibilité de
l'écriture (lisible ou non)
Absence de taches
(présence ou absence)
Orthographe
(présence ou absence de fautes d'orthographe)
.
Envisagée dans une
optique quantitative, elle établit le lien entre la
production et la note en fixant des seuils.
Exemple pour le critère
« Les informations utiles sont-elles extraites des
documents ? »
Toutes les
informations sont extraites (3 pts)
2/3 des
informations sont extraites (2 pts)
Au moins une
information est extraite (1 pt)
Aucune information
n'est extraite (0 pt)
Les deux optiques,
qualitative et quantitative, peuvent être combinées, comme dans
l'exemple suivant :
Indicateurs du
critère « présentation matérielle »
Lisibilité de
l'écriture
Absence de taches
Orthographe
Respect des 3
indicateurs (3 pts)
Respect de 2
indicateurs (2 pts)
Respect d'un seul
indicateur (1 pt)
Respect d'aucun
indicateur (0 pt)
Pour des raisons
d'efficacité de la correction, on a toutefois intérêt à
construire des grilles de correction ciblées, c'est-à-dire qui se
rapportent à chaque situation-problème, surtout lorsque la
situation-problème n'a pas été élaborée par l'enseignant
lui-même.
Compétence de base
visée : résoudre une situation problème qui met en œuvre les
4 opérations sur les nombres de 0 à 1000.
Situation
Omar est père d'une
famille de 5 enfants. Pour la fête du mouton, il achète un mouton à
470 DH et paie 30 DH pour le transport, aller-retour. Il nourrit le
mouton pendant une semaine à raison de 50 cts par jour.
1) Combien le père
a-t-il dépensé pour acheter le mouton ?
2) Quel est le prix du
transport aller ?
3) Calcule la dépense
pour la nourriture.
Critères
C1 : interprétation
de la situation-problème : l'opération est correctement
posée
C2 : utilisation
correcte des outils mathématiques en situation : les calculs
sont exacts
C3 : cohérence de
la réponse : l'ordre de grandeur est respecté (par exemple
entre la moitié et le double de la bonne réponse, l'unité de
mesure figure à côté du nombre.)
C4 : présentation
de la copie
Grille de correction
C1 Interprétation | C2 utilisation | C3 cohérence de la | C4 présen-tation de | |
Q1 | L'élève pose 470 + 30 = /1pt | L'élève résout / 1 pt | - La réponse se - L'élève / 1 pt | Absence de taches Ecriture lisible |
Q2 | L'élève pose / 1 pt | L'élève résout / 1 pt | - La réponse - L'élève / 1 pt | |
Q3 | L'élève pose 50 x 7 = / 1 pt | L'élève résout / 1 pt | - La réponse se - L'élève / 1 pt | |
/ 3 | / 3 | / 3 | / 1 |
Palier de la compétence
(CE1)
Dans une situation de
communication, et à partir d'un texte écrit de 5 phrases environ
adapté à l'ge de l'enfant, produire un paragraphe cohérent
de 3 phrases au présent de l'indicatif ou de l'impératif pour
décrire une scène ou pour donner des conseils.
Situation
T
on
ami te demande ce qu'il faut faire pour lutter contre le palu. Tu
as lu une bande dessinée qui porte sur la lutte contre le paludisme.
Consigne Lis
attentivement cette bande dessinée, et donne 3 conseils à ton ami
pour se protéger du paludisme.
N.B. Alternative d'un
niveau supérieur (pour un CE2 par exemple) : « Lis
attentivement cette bande dessinée, et écris à ton ami une petite
lettre dans laquelle tu lui donnes 3 conseils pour se protéger du
paludisme. Parle-lui aussi des dangers du paludisme.»
Exemple de grille de
correction et barème de notation de la situation « PALU »
Critère 1.
Pertinence par rapport à la situation
Toutes les phrases | 3 pts |
Il y a au moins deux | 2 pts |
Il y a au moins un | 1 pt |
Il n'y a ni | 0 pt |
Par exemple « Flaques
élimine » est accepté pour ce critère, mais pas regarder
moustique »
Critère 2.
Correction de la langue
Toutes les phrases | 6 pts |
Au moins deux tiers | 4 pts |
Une phrase au moins | 2 pt |
Aucune phrase n'est | 0 pt |
(*) En dehors de
l'orthographe. « Agencées correctement signifie
essentiellement S, V, C dans le bon ordre, et la présence correcte
des déterminants». On ne tient pas compte de l'orthographe.
Critère 3.
Originalité (critère de perfectionnement)
Présence d'un | 1 pt |
Tous les verbes et | 0 pt |
Une grille de correction
est surtout utile pour la correction d'une copie. Lorsqu'il
s'agit d'évaluer une production orale ou une performance à
réaliser (comme en éducation physique), il s'agit souvent de
prendre l'information « au vol ». Par exemple, lorsque,
en début d'apprentissage, l'enseignant évalue une production
orale, il va apprécier au vol la production de l'élève selon les
différents critères : pertinence de la production, cohérence
sémantique, correction syntaxique, prononciation, etc. Il s'agit
de disposer d'une petite grille opérationnelle de deux ou trois
indicateurs par critère, à titre de point de repère.
Cela veut-il dire qu'on
a toujours besoin d'une grille d'évaluation, quand la production
est écrite ? La réponse est non. Une grille de correction
n'est nécessaire que quand il existe un doute sur le lien entre
une production de l'élève et le critère que l'on veut
apprécier.
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Boeck Université.
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former pour évaluer. Se donner une problématique et élaborer des
concepts, Bruxelles : De Boeck Université.
Glossaire
Barème de
notation
Dans une évaluation à
travers des situations complexes, un barème de notation est
un tableau qui précise les seuils de maîtrise requis pour chaque
critère de correction.
En général, un barème
de notation définit quatre niveaux de maîtrise de chaque critère :
la maîtrise maximale, la maîtrise minimale, la maîtrise partielle
et l'absence de maîtrise du critère.
Capacité
Une capacité,
c'est le pouvoir, l'aptitude à faire quelque chose. C'est une
activité que l'on exerce. Identifier, comparer, mémoriser,
analyser, synthétiser, classer, sérier, abstraire, observer,...
sont des capacités.
Une capacité se
développe tout au long de la vie. Elle est transversale, dans la
mesure où on peut la mobiliser dans toutes les disciplines. De par
son caractère général, elle est très difficilement évaluable.
Champ
disciplinaire
Un champ
disciplinaire est un ensemble de disciplines proches, le terme
« discipline » étant entendu dans un sens large
englobant les nouvelles disciplines : l'éducation à la
santé, à l'environnement, l'éducation à la citoyenneté,
l'éducation en matière de population, etc.
Par
exemple, la physique, la chimie, la biologie et les sciences de
l'environnement peuvent être regroupées dans un champ
disciplinaire unique. De même, l'histoire, la géographie,
l'éducation à la citoyenneté et l'éducation en matière de
population peuvent être regroupées dans un champ disciplinaire.
Compétence
Une compétence
est la possibilité, pour un élève, de mobiliser un ensemble de
savoirs, de savoir-faire et de savoir-être pour résoudre des
situations.
L'élève exerce une
compétence en résolvant des situations. Pour vérifier si l'élève
a acquis la compétence, l'enseignant lui soumet une situation
nouvelle qui est le témoin de la compétence.
Compétence de base
Une compétence de
base est une compétence définie en termes de profil minimum à
acquérir par l'élève pour qu'il puisse suivre avec succès les
apprentissages de l'année suivante.
Pour constituer un point
de repère efficace, le nombre de compétences doit se situer autour
de 2 ou 3 par discipline et par année.
Complexe (situation)
Une situation
complexe est une situation qui, pour être résolue, fait appel à
plusieurs éléments (ressources) qui ont déjà été abordés par
l'élève, mais de façon séparée, dans un autre ordre, dans un
autre contexte. Une situation complexe n'est pas une simple
application d'une notion, d'une règle, d'une formule.
La complexité est
principalement liée au contexte, à la quantité de ressources à
mobiliser, tandis que le caractère compliqué est plutôt lié à la
nouveauté des contenus qui interviennent dans la situation.
Compliquée (situation)
Une situation
compliquée est une situation qui mobilise des acquis d'un
niveau cognitif, affectif ou gestuel élevé pour l'élève, parce
que peu connus par lui, insuffisamment maîtrisés par lui, ou qui
lui sont peu familiers.
La notion de situation
compliquée est relative à chaque élève, en fonction de ses
acquis.
Consigne
La consigne est
l'ensemble des instructions de travail qui sont données à
l'apprenant de façon explicite.
Dans la résolution de
tches complexes, le fait de recourir à une consigne, plutôt qu'à
des questions, est souvent un gage de non-réduction de la
complexité.
Contexte
Le contexte est
l'environnement dans lequel se déroule une situation.
Le contexte est une
composante à part entière d'une situation, surtout dans la mesure
où on veut rendre cette dernière significative et proche d'une
situation réelle.
Critère
Un critère est
une qualité que l'on considère pour porter une appréciation.
Un critère
d'évaluation est un point de vue selon lequel on se place pour
évaluer.
Un critère de
décision est un critère que l'on adopte pour prendre la
décision. Il est appelé « critère » de façon abusive,
puisqu'il n'est en fait qu'un indicateur quantitatif d'un
critère d'évaluation.
Un critère de
correction est une qualité attendue d'une production de
l'élève.
Donnée
Une donnée est
une information susceptible d'intervenir dans la résolution d'une
situation.
Une donnée peut être
pertinente (utile à la résolution), parasite (inutile pour la
résolution), ou lacunaire (à trouver, ou à compléter).
Epreuve en termes
d'intégration
Une épreuve en
termes d'intégration est une épreuve d'évaluation qui
consiste à présenter à l'élève une ou plusieurs situations
complexes à résoudre, plutôt qu'une série de questions.
La note obtenue par
l'élève résulte de la mise en œuvre de critères d'évaluation.
Epreuve sommative
Une épreuve
sommative est une épreuve d'évaluation qui consiste à
présenter à l'élève une série de questions (items)
indépendantes les unes des autres.
La note obtenue par
l'élève est la somme des notes obtenues à chaque item.
Equivalentes
(situations)
Des situations
équivalentes sont des situations de même niveau de
difficulté, c'est-à-dire des situations interchangeables.
Des situations
équivalentes appartiennent à la même famille de situations.
Evaluation certificative
Une évaluation
certificative est une évaluation débouchant sur une décision
d'acceptation ou de refus dans une classe supérieure, ou sur une
décision de classement.
Dans une optique
d'intégration des acquis, une évaluation certificative se déroule
sur la base de la résolution de situations complexes, plutôt que
sur la base d'une somme d'items isolés (épreuve sommative).
Evaluation formative
Une évaluation
formative est une évaluation qui a pour but de détecter les
difficultés de l'élève afin de lui venir en aide.
Au contraire de
l'évaluation certificative, qui a une fonction administrative,
l'évaluation formative a une fonction pédagogique.
Famille de situations
Une famille de
situations est un ensemble des situations de niveau de difficulté
équivalent qui traduisent une même compétence.
Chaque compétence est
définie par une famille de situations. Pour exercer la compétence
de l'élève ou pour évaluer s'il a acquis cette compétence,
l'enseignant lui soumet une situation nouvelle, mais qui appartient
à la famille de situations.
Fermée (situation)
Une situation
fermée est une situation-problème qui possède une solution
unique, déterminée au départ.
L'élève dispose de
l'ensemble des données nécessaires pour y arriver, et il doit
aboutir à cette solution quelle que soit la démarche choisie :
la même réponse est attendue de l'ensemble des élèves.
Fonction opérationnelle
(d'une situation)
La fonction
opérationnelle d'une situation, c'est le « pourquoi »
de cette situation, le besoin auquel elle est censée répondre dans
la réalité.
Cette fonction
opérationnelle d'une situation est souvent liée à son utilité
sociale.
Fonction pédagogique
(d'une situation)
La fonction
pédagogique d'une situation, c'est son utilité sur le plan
des apprentissages.
Les trois fonctions
pédagogiques principales sont (1) une fonction didactique pour de
nouveaux appren-tissages (2) une fonction d'intégration des acquis
(3) une fonction d'évaluation, formative ou certificative.
Grille de correction
Une grille de
correction est un tableau à double entrée qui reprend à la
fois, critère par critère, les indicateurs de ces critères pour
chaque question ou partie de situation, et le nombre de points qui
leur est attribué.
Il existe une grille de
correction pour chaque situation.
Habillage
L'habillage
d'une situation est la forme sous laquelle la situation est
présentée à l'élève.
L'habillage constitue
un écran à l'approche de la situation qui, selon les cas, lui
facilite le travail ou au contraire complique celui-ci.
Indicateur
Un indicateur est
un signe observable qui permet d'opérationnaliser un critère.
Un indicateur peut être
qualitatif (une qualité à posséder) ou quantitatif (un seuil à
atteindre)
Information
Dans le cadre d'une
évaluation, une information est un élément que l'on
recueille, que ce soit un fait objectif ou une représentation.
Lorsqu'il s'agit
d'évaluer les performances d'un élève, on peut recueillir des
informations de différentes façons : à travers un test
d'évaluation, à travers l'observation, à travers un
entretien, à travers l'étude de documents relatifs à l'élève,
comme un portfolio.
Intégration
Le terme intégration
désigne la mobilisation conjointe de plusieurs savoirs et
savoir-faire pour résoudre une situation complexe.
La pédagogie de
l'intégration vise à faire acquérir à l'élève des compétences
de résolution de situations complexes qui mobilisent des ressources
acquises antérieurement.
Interdisciplinaire
(situation)
Une situation
interdisciplinaire est une situation qui fait appel à
plusieurs disciplines, mais dont la contribution n'est pas
identifiée au départ.
C'est souvent une
situation qui comprend une consigne ou une question unique, dont les
éléments de réponse sont à rechercher dans plusieurs disciplines.
Item
Un item est un
élément d'un outil d'évaluation : une question (question
fermée, question ouverte, question à choix multiples.), un
exercice à résoudre, etc.
Dans une épreuve
sommative, on attribue à chaque item un score (une note).
Module d'intégration
Un module
d'intégration est un module au cours duquel l'élève a
l'occasion d'exercer une compétence, c'est-à-dire d'utiliser dans
des situations plusieurs savoirs, savoir-faire et savoir-être qu'il
a acquis.
La durée indicative
d'un module d'intégration est d'une semaine. Il n'est pas
pertinent quand l'enseignant a la préoccupation constante d'amener
les élèves à intégrer leurs acquis.
Naturelle (situation)
On appelle situation
naturelle une situation qu'offre la vie quotidienne et
professionnelle, dans toute sa diversité, une situation qui répond
à un besoin réel.
On oppose une situation
naturelle à une situation construite à des fins pédagogiques.
OTI (objectif terminal
d'intégration)
Un OTI est une
macrocompétence qui reprend les principaux acquis d'une année ou
d'un cycle.
L'OTI intègre
l'ensemble des compétences du cycle. Il se définit également à
travers une famille de situations.
Ouverte (situation)
Une situation ouverte
est une situation-problème qui débouche sur plusieurs productions
possibles, ou sur plusieurs solutions.
On l'oppose à une
situation fermée.
Palier
Un palier d'une
compétence est un niveau intermédiaire de l'atteinte de cette
compétence.
Un palier peut se
définir sur la base de contenus, de plus en plus compliqués, sur
lesquels on exerce des mêmes activités, ou sur la base d'activités
de plus en plus compliquées que l'élève est appelé à exercer
sur des mêmes contenus.
Paramètre (d'une
famille de situations)
Les paramètres
d'une famille de situations sont les caractéristiques que doivent
respecter toutes les situations qui se rapportent à une compétence.
Ce sont eux qui
permettent de garantir que l'ensemble des situations d'une même
famille sont équivalentes, du moins a priori.
Parasite (donnée,
information)
Une donnée parasite
est une donnée présente dans l'énoncé d'une situation,
mais qui n'intervient pas dans la résolution minimale de cette
situation.
C'est une donnée que
l'élève ne devra pas utiliser, mais qu'on introduit dans
l'énoncé pour l'obliger à distinguer ce qui est utile à la
résolution de ce qui ne l'est pas.
Portfolio
Un
portfolio
est un dossier élaboré par l'apprenant, qui contient
essentiellement un ensemble de productions personnelles témoins de
sa progression ou de ses compétences.
Un portfolio peut être
exploité comme aide à l'apprentissage, ou comme source
d'informations dans le cadre de la validation de acquis.
Problème
Un problème est
une question à résoudre, un obstacle, un écart à surmonter entre
une situation attendue et une situation actuelle.
Dans le cadre scolaire,
le problème est souvent vu comme un support brut, qui consiste en un
contexte, une tche et des informations.
Ressource
Le terme ressource
désigne l'ensemble des savoirs, savoir-faire, savoir-être,
savoirs d'expérience, ., que l'apprenant mobilise pour
résoudre une situation.
Les ressources dépendent
de la situation posée, mais sont aussi relatives au processus
cognitif de l'élève : celles qu'un élève va mobiliser
pour résoudre une situation problème ne sont pas nécessairement
les mêmes que celles que mobiliserait un autre élève, et elles ne
sont pas mobilisées dans le même ordre.
Savoir
Le terme savoir
est utilisé comme synonyme de "contenu", "connaissance".
Les savoirs constituent une des catégories de ressources que
l'apprenant mobilise pour résoudre une situation.
Un savoir s'exprime par
un substantif.
Savoir-être
Un savoir-être
est une attitude de l'élève, qui est passée dans l'habituel, et,
de façon plus générale, tout savoir-faire passé dans l'habituel.
Les savoir-être constituent une des catégories de ressources que
l'apprenant mobilise pour résoudre une situation.
On reconnaît qu'un
savoir-être est acquis par l'élève au fait que ce dernier le met
en œuvre spontanément, sans que l'enseignant ne doive le lui dire.
Savoir-faire
Un savoir-faire
est l'exercice d'une activité sur un savoir, sur un contenu ;
poser un geste précis, utiliser une technique de calcul, appliquer
une règle... Les savoir-faire constituent une des catégories de
ressources que l'apprenant mobilise pour résoudre une situation.
Un savoir-faire
s'exprime à l'aide d'un verbe à l'infinitif. Dans une optique
d'intégration des acquis, on apprend à l'élève à maîtriser
des savoir-faire, d'abord séparément, et puis on l'invite à
exercer les savoir-faire acquis dans des situations plus complexes.
Significative
(situation)
Une situation
significative pour un élève est une situation avec laquelle il
entretient une relation affective positive, une situation qui lui
donne l'envie de se mettre en mouvement.
Elle peut être une
situation proche d'une situation naturelle, ou encore un défi qui
intéresse l'élève et qui le motive.
Situation
Dans cet ouvrage, le
terme situation désigne le support finalisé d'une
situation-problème que l'enseignant prépare de manière à le
présenter à ses élèves dans le cadre des apprentissages, en vue
de leur faire résoudre.
Une situation a le
niveau de complexité d'une situation de vie. Elle doit être
significative pour l'élève. C'est une occasion d'exercer une
compétence, ou d'évaluer celle-ci.
Situation « cible »
Une situation
« cible » est une situation-problème qui représente
l'image de ce qui est attendu comme performance de la part de
l'élève au terme d'un ensemble d'apprentissages de savoirs et
de savoir-faire. Les termes « situation d'intégration »,
ou « situation de réinvestissement » sont des synonymes.
Une situation « cible »
peut être utilisée à des fins d'intégration des acquis de
l'élève, ou à des fins d'évaluation.
Situation-problème
Une
situation-problème désigne un ensemble contextualisé
d'informations à articuler, par une personne ou un groupe de
personnes, en vue d'une tche déterminée, dont l'issue n'est
pas évidente a priori.
On distingue les
situations-problèmes didactiques, à des fins d'apprentissage de
nouveaux savoirs, savoir-faire ou savoir-être, et les situations
« cibles », pour intégrer et évaluer des acquis.
Situation-problème
« didactique »
Une situation-problème
« didactique » est une situation-problème que
l'enseignant organise pour l'ensemble d'un groupe-classe, en
fonction de nouveaux apprentissages : nouveau(x) savoir(s),
nouveau(x) savoir-faire, etc.
Une situation-problème
didactique vise à favoriser de nouveaux apprentissages (notions,
procédures...), en vue d'une meilleure appropriation de ceux-ci
par les élèves. Elle se distingue en cela de la situation
« cible ».
Support
Le support d'une
situation représente l'ensemble des éléments matériels qui sont
présentés à l'élève : un contexte, des informations (des
données), une fonction, une consigne.
On distingue le support
brut (le contexte, les informations, la fonction, du support
finalisé, qui est le support brut préparé à des fins
pédagogiques, en fonction de ce que l'enseignant veut en faire
dans une suite d'apprentissages : une exploitation collective,
une exploitation par petits groupes, une exploitation individuelle,
une évaluation, etc.
Tche
La tche est
l'image de ce que l'on attend de l'élève quand il résout une
situation.
La tche est un
processus à mettre en œuvre, mais surtout un produit à obtenir :
la réponse à la situation-problème, une production personnelle,
l'exécution d'une tche courante, une proposition d'action,
etc.
Tche complexe
Le terme de tche
complexe est souvent pris dans le sens de « situation
complexe ».
Tout comme la situation,
une tche complexe mobilise des ressources diverses pour sa
résolution.
1
Pour plus de précisions sur la différence entre situation
« cible » et situation « didactique », voir
Roegiers (2003).
2
Encore qu'il n'est pas la même chose de jouer un match à
l'entraînement, ou devant un public, dans lequel intervient le
stress. Ce sont des compétences différentes. On pourrait préciser
si la compétence est « jouer un match de football à
l'entraînement », ou « jouer un match de football
devant un public ».
3
Et que l'on ait plusieurs occasions distinctes de vérifier
chaque critère, comme nous le verrons plus loin (voir page 22).
5
Ce qui ne veut pas dire que les méthodes pédagogiques ne sont pas
appelées, elles aussi, à évoluer. Au contraire, introduire des
apprentissages à travers des situations-problèmes didactiques est
un excellent entraînement pour l'élève, quand il sera invité
à mobiliser ses acquis dans des situations « cibles ».
9De
Ketele, J.-M., (1989), L'évaluation de la productivité des
institutions d'éducation, Cahiers de la Fondation Universitaire
: Université et société, le rendement de l'enseignement
universitaire.
11
De même que la règle des 2/3, la règle des 3/4 doit être
considérée comme un point de repère parmi d'autres, proposé
dans un souci d'opérationalité, et non comme une norme à
respecter.
12
Ce seuil de 50% doit être pris ce façon nuancée. Il ne fait que
refléter que les pratiques courantes en vigueur, mais il ne faut
pas entendre que des décisions de maîtrise doivent nécessairement
être validées sur la base de 50% de réussite. Certains
enseignants travaillent par exemple des échelles d'appréciation
dans une logique de la pédagogie de maîtrise, en déterminant des
seuils de maîtrise à 80%.
13
Du moins sur les critères liés à l'exactitude de la réponse
(pas sur un critère « propreté » par exemple)
16
Pour rappel, l'OTI est l'Objectif Terminal d'Intégration,
la macro-compétence de fin de cycle dans une discipline donnée
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