La cour des comptes, de la transparence à la bonne gouvernance. | |||||||||||
Idoubiya Rachid (Prof) [1316 msg envoyés ] Publié le :2011-05-09 22:56:25 Lu :5343 fois Rubrique :Politique et société La cour des comptes, de la transparence à la bonne gouvernance. La Cour des comptes est une institution constitutionnelle. Sa mission est le contrôle d'exécution des lois de finances. C'est-à-dire d'enquêter sur la manière avec laquelle est dépensé l'argent du contribuable. La transparence absolue et l'amélioration de l'action des services publics sont donc les premiers objectifs visés. Ce que dit la Constitution: Article 96 : « La Cour des comptes est chargée d'assurer le contrôle supérieur de l'exécution des lois de finances… ». Article 97 : « La Cour des comptes assiste le Parlement et le Gouvernement dans les domaines relevant de sa compétence en vertu de la loi. Elle rend compte au ROI de l'ensemble de ses activités ». Article 98 : « Les Cours régionales des comptes sont chargées d'assurer le contrôle des comptes et de la gestion des Collectivités Locales et de leurs groupements ». La cour des comptes contrôle donc entre autre la gestion des collectivités locales et de leurs groupements. Cela depuis l'ordonnateur, le contrôleur, jusqu'à le comptable public. C'est le fameux contrôle-suivi-reddition des comptes! Il s'agit de vérifier si les résultats atteints par les entités publiques/ les responsables élus et les hauts fonctionnaires de l'Etat ont travaillé de façon efficace, efficiente, économe, éthique et respectueuse de l'environnement ou pas! Il s'agit de voir sur quoi l'argent du contribuable est dépensé! Et comment est-il dépensé! La cour des comptes vise la moralisation de la vie dans la cité, en veillant à contrôler : partis politiques, gouvernement, compagnes électorales, impôts sur la fortune et sur le patrimoine, pour dégager et révéler les dysfonctionnements.Si la cour des comptes est une institution de contrôle, via des missions de contrôle de gestion, elle est aussi une force de propositions d'amélioration de la gestion des finances publiques ainsi que celles des services et organismes ayant fait l'objet de contrôle. Ceci dit, où réside le problème? Le rapport évoque à chaque fois et "essentiellement une quasi-absence des cultures de la performance, des ressources humaines, du contrôle des coûts et des risques, et surtout des salaires que d’anciens directeurs d’entreprises publiques continuent à percevoir sans justification." Gestion frivole/ performance en carence! "“ Le Crédit Immobilier et Hôtelier” (CIH) est un cas révélateur de la gestion des entreprises publiques au Maroc, qui reste toujours dépendante du seul marché de l’immobilier." " Le Haut Commissariat aux Eaux et Forêts", Il existe une forte insuffisance en ressources humaines. " La Société d’Exploitation des Ports". Délai de séjour trop long des conteneurs au port, insuffisances en termes de contrôle de stockage, de coût, de suivi, de livraison de visas... " L’Agence Nationale de la Réglementation des Télécommunications (ANRT). Dispose actuellement de plusieurs comptes bancaires privés et publics sans autorisation du ministère des Finances.”les prix des télécommunications sont de 60% PLUS CHER QU'EN TUNISIE." " La société Amendis", en charge des services d’assainissement liquide et de distribution d’eau potable et d’électricité à Tanger et Tétouan. ne respecte pas les clauses contractuelles concernant le paiement des frais de branchement et emploie des facturations et des encaissements de frais fictifs." " L’Institut Pasteur du Maroc: Nombreuses défaillances techniques et de gestion. Des négligences de sécurité inquiétantes compte tenu de la nature de l’activité..." Attardons-nous aussi sur un petit grand point! Celui "des salaires que d’anciens directeurs d’entreprises publiques continuent à percevoir sans justification." Voilà déjà une idée sur les grands salaires au Maroc: 1- HOLDINGS Mustapha Bakkoury Caisse de Dépôts et de Gestion 130 000 DH nets /mois . Driss Benhima Royal Air Maroc 130 000 DH nets /mois. Anas Alami Barid Al-Maghrib 80 000 DH nets /mois. Najib Laâraïchi Holding d’Aménagement Al Omrane 60 000 DH nets /mois . Othmane Fassi Fihri Autoroutes du Maroc 60 000 DH nets /mois. Mohamed Abdeljalil MARSA Maroc 50 000 DH nets /mois. Mostafa Terrab Office Chérifien des Phosphates 300 000 DH nets /mois. Ali Fassi Fihri Office National de l’Electricité ET ONEP 100 000 DH nets /mois. Mohamed Rabie Khlie Office National des Chemins de Fer 75 000 DH nets /mois. Abdelhanine Benallou Office national des Aéroports 60 000 DH nets /mois. 2- FINANCES Abdellatif Jouahri Bank Al-Maghrib 250 000 DH nets /mois. Mohamed Benchaâboun Banque Centrale Populaire 120 000 DH nets /mois. Ali Harraj Crédit Immobilier et Hôtelier 120 000 DH nets /mois. Hassan Boulaknadel Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières 75 000 DH nets /mois. Noureddine Bensouda Direction générale des impôts 70 000 DH nets /mois. Tarik Sijilmassi Crédit Agricole du Maroc 65 000 DH nets /mois. Saïd Ibrahimi Trésorerie Générale du royaume 50 000 DH nets /mois. 3- MEDIAS Fayçal Lâraïchi Société Nationale de Radio et Télévision 95 000 DH nets /mois. Salim Cheikh Soread - 2M 70 000 DH nets /mois. Ahmed Ghazali Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle 60 000 DH nets /mois. Ali Bouzerda Maghreb Arabe Presse 50 000 DH nets /mois. 4- AGENCES Saïd El Hadi Agence Spéciale Tanger Méditerranée 80 000 DH nets /mois. Azzedine El MountassirBillah Agence Nationale de Réglementation des Télécoms 50 000 DH nets /mois .Mohamed Lambarki Agence de l’Oriental 50 000 DH nets /mois. Mohamed Jamal Benjelloun Agence Nationale des Ports 50 000 DH nets /mois. 5- MINISTRES Abbas El Fassi est aujourd’hui payé 70 000 dirhams nets par mois, 100 000 si l’on compte ses primes. Les ministres, eux, sont à 60 000 dirhams, les secrétaires d’Etat à 50 000. Mais l’Etat prend en charge le loyer, paie les factures d’eau et d’électricité, et met à leur disposition deux voitures (et paie l’essence), en plus de trois employés de maison. + prime d’investiture 10 000 dirhams par ministre. + prime d’investiture 20 000 dirhams pour le chef du gouvernement. Tous ces salaires, ce sont les contribuables qui les payent. C'est bien! Le rôle des hauts dignitaires de l'Etat est de travailler bien pour le bien de tous les citoyens marocains! Mais le rapport de la cour des comptes: l'institut supérieur de contrôles des finances publiques au Maroc, note plusieurs "dysfonctionnements" au niveau de la gestion de la chose publique. Il donne même des recommandations très détaillées dans ce sens! Mon rêve d'enfant et d'adulte: J'aimerai que mon pays soit aussi performant, au niveau de la gestion politique, économique, sociale, que les pays développés! Est-ce c'est possible? J'ai confiance en la future nouvelle constitution! J'ai aussi confiance en les hommes de bonne foi!
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