Je commence à haîr mon métier

Oui cher collègue, je comprends parfaitement votre sentiment. Si vous prenez les choses à coeur de cette façon, c'est parce que vous aimez votre métier, parce que vous aspiriez à bien mieux, parce que vous avez ce sentiment d'impuissance en vous trouvant devant ces yeux hagards , ces bouches bée , ces pauvres créatures qui réagissent tout comme nous le ferions devant une langue étrangère jamais connue. C'est comme si nous étions , nous, dans une salle face à un professeur nous enseignant le chinois. Pourrions- nous lui répondre ? Prononcer un seul mot? Impossible.

Je vous comprends, M Hicham, je vous plains surtout si vous avez plus d'une classe littéraire.

Nous avions hier une réunion plutôt notre première rencontre avec notre nouvelle inspectrice.

Après nous avoir expliqué ce qu'on devait faire, comment travailler, les voix criaient de toutes parts leur impuissance devant ces élèves incroyablement faibles en français.

Elle nous a écoutés le plus attentivement du monde , étant nouvelle inspectrice , elle a souffert de la même situation.

Ce que j'ai gagné comme leçon, d'ailleurs M Kasbaoui, me l'avait déjà conseillée, de faire un projet convenable pour cette classe qui n' aura rien à voir avec les autres et je commencerai à zéro avec ces pauvres victimes de notre système éducatif et la carte scolaire.

Merci pour le partage, cher collègue.

C'est normal, un programme qu'on répète depuis plus de 15 ans, ça pue. Et après, on vient incriminer les oeuvres, dénoncer l'ennui des profs et des élèves. Même les manuels, on les changeait plus souvent !!! Donnez la meilleure recette à nos responsables, ils vous la transformeront en une catastrophe pédagogique. Normalement, après cinq ans d'études, il aurait fallu changer toutes les oeuvres au programme. Il aurait fallu aussi proposer des livres de jeunesse, des livres d'aventures, et des oeuvres accessibles aux élèves moyens et non le Père Goriot et sui generis.

Merci à Marocagreg, et mes respects à Mme Samira de ton intervention .Je sais que c'est le souci de tous les professeurs de français mais l'ampleur du problème diffère d'une région à une autre et d'un établissement à un autre. Le problème ne réside pas dans le programme je ne m'ennuie absolument pas en le répétant mais c'est la passivité des élèves et leur incapacité à réagir face à ce qu'on leur présente qui me tue à petit feu. il m'arrive de m'énerver ,de les accabler de reproches, de les humilier parfois pour la médiocrité de leur niveau . Mais quand je reprends mon calme, je me rends compte qu'ils ne sont que des victimes. sachez que j'ai trois classes de troncs communs lettres à vous d'imaginer l'effort que je fais avec ces classes et ce qui me fait mal au coeur c'est que mes efforts s'avèrent vains à l'exception de deux ou trois éléments qui arrivent quand même à suivre le cours. je me trouve obligé de recourir à l'arabe pour leur expliquer mais je me sent coupable en agissant ainsi . J'aurais souhaité avoir des classes qui comprendraient le cours présenté entièrement en français sans faire l'interprète à chaque mot ou à chaque expression. vraiment je vis ou plutôt nous vivons un vrai calvaire. Pourvu que les responsables et les inspecteurs soient compréhensifs et cherchent des moyens pour alléger notre souffrance et redonner de la valeur à cette langue vivante - mourante dans nos classes.

J'ignorerais le programme et je ferais un autre depuis les consonnes et les voyelles, l'auxiliaire être et avoir pour aboutir à l'explication linéaire de quelques lignes de l'une des oeuvres au programme.

Soyez sûr , M Hicham Zine que le résultat serait bien meilleur.

D'ailleurs, on en a discuté avec inspectrice et nous a expliqué qu'on était libre dans notre programme que le programme n'est prétexte pour leur apprendre du français.

Bon courage, cher collègue.

Puisque le constat est là, il fallait agir en conséquence. Un projet est un outil souple qui répond aux besoins des élèves. Les élèves ont des difficultés relatives à la phrase simple par exemple (un autre sur le verbe, etc), il vaut mieux élaborer un petit projet autour de la phrase simple; tout le reste (qui ne doit pas être littérature) doit être au service de ce projet. On veillera à ce que les extraits retenus comportent d'une manière représentative le problème répertorié et tous les autres supports.

L'essentiel est qu'il comporte des activités diverses, qu'il soit cohérent et progressif.

c'est comme ça qu'on propose des actions qui prennent en compte les vrais besoins des élèves