Gautier : contrôle continu-dfds | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Essarsari Maria (?) [2 msg envoyés ] Publié le:2013-03-03 18:48:50 Lu :2960 fois Rubrique :Lycée et Entraide scolaire Ministère de l'éducation nationale Académie de Tanger Tétouan Délégation: Chefchaouen Lycée: Abd AL Karim Al KHATTABI Contrôle continu N°2 Matière: Langue française. Pr: Asmae Mezzi. Nom et prénom:
Support: La pendule sonna une heure; ils s'arrêtèrent. Je vis quelque chose qui m'était échappé: une femme qui ne dansait pas. Elle était assise dans une bergère au coin de la cheminée, et ne paraissait pas le moins du monde prendre part à ce qui se passait autour d'elle. Jamais, même en rêve, rien d'aussi parfait ne s'était présenté à mes yeux; une peau d'une blancheur éblouissante, des cheveux d'un blond cendré, de longs cils et des prunelles bleues, si claires et si transparentes, que je voyais son me à travers aussi distinctement qu'un caillou au fond d'un ruisseau. Et je sentis que, si jamais il m'arrivait d'aimer quelqu'un, ce serait elle. Je me précipitai [.] et je me dirigeai vers elle, conduit par quelque chose qui agissait en moi sans que je puisse m'en rendre compte; et je me trouvai à ses genoux, une de ses mains dans les miennes, causant avec elle comme si je l'eusse connue depuis vingt ans. Mais, par un prodige bien étrange, tout en lui parlant, je marquais d'une oscillation de tête la musique qui n'avait pas cessé de jouer; et, quoique je fusse au comble du bonheur d'entretenir une aussi belle personne, les pieds me brûlaient de danser avec elle. [.] Et nous commençmes à valser. Jamais de la vie je n'avais éprouvé une pareille émotion; mes nerfs tressaillaient comme des ressorts d'acier, mon sang coulait dans mes artères en torrent de lave, et j'entendais battre mon coeur comme une montre accrochée à mes oreilles. Pourtant cet état n'avait rien de pénible. J'étais inondé d'une joie ineffable et j'aurais toujours voulu demeurer ainsi, et, chose remarquable, quoique l'orchestre eût triplé de vitesse, nous n'avions besoin de faire aucun effort pour le suivre. Angéla, qui jusqu'alors avait valsé avec une énergie et une justesse surprenantes, parut tout à coup se fatiguer[.] Angéla, vous êtes lasse, lui dis-je, reposons-nous. Je le veux bien, répondit-elle. [.] Angéla s'assit, m'entourant de ses bras comme d'une écharpe blanche, cachant sa tête dans mon sein pour se réchauffer un peu, car elle était devenue froide comme un marbre. Je ne sais pas combien de temps nous restmes dans cette position, car tous mes sens étaient absorbés dans la contemplation de cette mystérieuse et fantastique créature. Je n'avais plus aucune idée de l'heure ni du lieu; le monde réel n'existait plus pour moi. Théophile Gautier, La Cafetière, 1831.
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