Cpge-dissertation : le moi et l'idéal du temps | ||||
Hassan OUMOULOUD (?) [1 msg envoyés ] Publié le:2014-01-21 20:08:20 Lu :3576 fois Rubrique :CPGE 9 votes 4/5 Lycée Lissane Eddine Ben Khatib Classes préparatoires MP Français et philosophie M. Hassan OUMOULOUD Dissertation: reprise Quand Faulkner déclare que «le passé n'est jamais mort, il n'est même pas passé», il savait pertinemment la valeur de cette période de la vie dont la lourdeur accompagne incessamment la conscience humaine. C'est ainsi que les souvenirs du passé hantent l'esprit et le détournent souvent de la réalité pour l'amener vers un monde où s'entremêlent toutes les contradictions de la condition humaine. L'oeuvre de Nerval est à ce point l'épreuve indéniable du passé qui se présente à l'image d'un monde à la charnière entre le réel et le rêve .Le narrateur s'exclame, dans le chapitre «Chalis» à la page 43 «en me retraçant ces détails , j'en suis à me demander s'ils sont réels ou bien si je les ai rêvés».En effet , cette interro-exclamation dévoile la face pluridimensionnelle du temps du passé dans l'oeuvre. Le narrateur, ce voyageur sans bagages dans le temps, se surprend à mi-chemin entre réalité et rêve en «retraçant (les) détails» de son passé de jeune passionné d'aventures amoureuses suivant «le hasard et l'inconnu». Le souvenir alors est un retraçage d'un temps vécu dont les conséquences demeures incertaines , une recherche de soi dans le monde d'antan .Or , dans la citation objet de notre étude , le voyage dans le passé , parait-il , n'a de valeur qu'en étant un lieu propice à la médiation de son destin , à la tentative de se reconstruire des débris d'un moi révolu. Le mot «détails» auquel est endossé le démonstratif «ces» révèle chez le narrateur une intention de diminuer la valeur de «ces» souvenirs en tant que tels au profit de la contemplation qu'ils inspirent; au profit des questions existentielles qu'ils dictent à la conscience .En témoigne le pronom «si» employé à double reprise au milieu d'une opposition entre «réels» et «rêvés» .Le voyageur se demande , au sein même de son voyage , «si» ce qu'il retrace est réellement passé où «si» ce n'était qu'un effet d'imagination , synonyme de somnolence .De là , le «je» lyrique du narrateur entreprend une remontée aux origines du moi actuel qui est aussi un retour à soi pour tenter de se comprendre , de se trouver dans ce qu'il appellera ailleurs «les mystères des anciens temps» .Ainsi , on a droit donc de se demander comment ce vacillement du temps vécu entre rêve et réalité traduit une tentative permanente , elle-même entre échec et espoir , de reconstruire un moi brisé de ses vestiges . Sur ce point , nous allons nous baser sur l'étude de Sylvie de Gérard de Nerval , où le narrateur plonge dans son passé en quête d'un idéal souhaité , puis sur Mrs Dalloway où Virginia Woolf fait d'une journée tout une vie peuplée par des personnages en va-et-vient entre un monde intérieur touffu de mystères et une réalité où règnent l'incertitude et l'attente , et enfin sur Essai sur les données immédiates de la conscience de Bergson qui se présente comme un champ vaste d'étude métaphysique du moi humain en quête d'un sens exact à la notion du temps. Nous allons nous pencher tout d'abord sur les multiples figures de passé, ce voyage entre rêve et réalité .Ensuite, ce vacillement permanent traduit, dans les oeuvres au programme, une distance apparente entre le temps du moi et le temps du monde qui nous mène enfin à déchiffrer cette tentative de retrouver un idéal perdu qui demeure à mi-chemin entre échec et espoir. 1-le voyage dans le passé entre rêve et réalité: Le souvenir est le leitmotiv des oeuvres au programme. Ces dernières renferment l'histoire d'un être à la recherche du temps perdu .Un élan vers le monde du passé qui finit par précipiter les personnages dans l'abime d'une ambigüité existentielle, d'une perte dans le labyrinthe d'un monde «à demi rêvé» ( Sylvie p.27) . A-A la recherche du temps perdu: Les oeuvres au programme partagent une volonté de tracer les trajectoires des personnages souvent en réminiscence .Des personnages qui choisissent de quitter le monde réel pour plonger dans le dédale du passé .Ce voyage dans l'espace-temps est révélateur d'un nombre illimité de mystères et de contradiction en harmonie douloureuse .Dans Sylvie de Nerval , c'est «plein des idées tristes qu'amenait ce retour tardif en des lieux si aimés» comme le déclare le narrateur au chapitre Ermenonville (page 48); chapitre porteur du nom de l'un de ces lieux admirés que traverse la conscience du narrateur en quête des «fêtes naïves de la jeunesse» . Ainsi, entre Cythère et Ermenonville, passant par Othys , Chalis ,et Loisy , la mémoire du voyageur tente de retracer , «sans beaucoup d'ordre» toute une vie en «détails» qui laisse perplexe. De même , Virginia Woolf relate l'histoire détaillée de la journée d'une jeune femme élégante de Londres .Une histoire où interfèrent deux mondes étrangement harmonieux : un présent qu'occupent les préparatifs de la fête , traversé ça et là par de brillons fragments d'un passé plein d'émotions .Des souvenirs que trouve Clarissa semblables à «des bourgeons sur l'arbre de la vie; ce sont des fleurs de l'ombre , se dit-elle , (comme si une rose ravissante qui s'était ouverte pour ses seuls yeux)»p.97.Et si Bergson ne choisit par pour son oeuvre un moule romanesque , il excelle pour autant dans l'étude de la mémoire humaine et trace lui-aussi l'histoire du «moi profond» capable de revoir toute sa vie en un instant comme «il arrive quand nous nous rappelons ,fondues pour ainsi dire ensemble ,les notes d'une mélodie» p.55.Le passé est donc pour lui «une mélodie» harmonieuse dont on est apte à se souvenir note par note dans «sa succession pure» .Bref , le voyage dans le passé est le pivot des oeuvres au programme .Or , les souvenirs n'ont pourtant pas de valeur en tant que tels mais en tant que lieu d'une perte entre les contradictions de l'existence humaine. b-L'ambiguïté existentielle: Entre rêve et réalité se crée l'ambigüité .Emporté par le vent du passé, le moi se surprend au milieu d'un labyrinthe indéchiffrable. Une perte lourde de signification dans laquelle le personnage lance des questions à tous azimuts. En témoigne, l'état de Peter Walsh qui, rejeté par Clarissa, se met immédiatement à la recherche d'une consolation, d'un remède à ce coup violent. Une quête qui finit par le rendre «somnolent» , éperdu , rêveur , au bout de la folie. Aussi répète-t-il sans cesse «où aller? » p.131; une interro-exclamation qui traduit chez lui le comble d'une perte entre réalité et cauchemar .Au milieu du Regent's Park «il chercha un banc vide où s'asseoir .Il ne voulait pas être dérangé (lui qui se sentait un peu somnolent) par des gens qui viendraient lui demander l'heure».p.131.En outre , le labyrinthe de Peter est aussi celui de Septimus Warren Smith «visage ple , nez en bec d'aigle, portant chaussures jaunes et pardessus élimé, avec des yeux noisette empreints d'une inquiétude qui se communiquait à de parfaits inconnus»p.77.Ce profil résume clair et nette l'histoire de ce personnage perdu dans son passé de soldat traumatisé par les atrocités de la Première Guerre mondiale. De même, la condition du narrateur de Sylvie ne diffère nullement avec celle des personnages de Virginia Woolf. Ceux de Nerval témoignent également d'un lyrisme accentué par la perte entre rêve et réalité, et par extension entre illusion et vérité. Le narrateur résume son passé pareil à «ce souvenir à demi rêvé» p.27; attribut qui corrobore exactement le sens de notre sujet. En général, les souvenirs occupent une large partie des oeuvres et dérobent aux trois auteurs un souffle considérable. Ils forment en contrepartie le lieu d'une ambigüité existentiel qui accentue la souffrance et la douleur des personnages. Or , le passé comme étant du temps vécu dévoile une autre face du moi .Cette harmonie douloureuse des contradictions ( rêve/ réalité , illusion/ vérité) n'est rien d'autre qu'une manifestation immédiate de cette distance entre le temps du moi et le temps du monde. II- Le temps du moi et le temps du monde: Le segment «J'en suis à me demander s'ils sont réels ou bien si je les ai rêvés» , tel que le déclare l'auteur de la citation ,cache en filigrane une autre image du passé .Il est avant tout un choix délibéré , une prise de position , un engagement pour soi avant d'être pour le monde .Le pronom «me» suffit à cet égard comme preuve que le narrateur plonge dans le passé comme étant un temps du moi et nom des autres ( «me retraçant» = «me demander»). Se souvenir est donc vivre son temps personnel, individuel, privé, mais sans pour autant omettre l'existence d'un temps commun, obligeant, sévère qui dévoile les failles du moi , ses faiblesses et ses paradoxes. Il existe alors à la base de cette perte entre rêve et réel , une autre perte entre les méandres du moi et les restrictions du monde .Un étourdissement fruit des multiples folies du moi qui sont aussi des folies du temps lui-même. 1-Les folies du temps individuel: Les oeuvres au programme mettent en oeuvre un moi paradoxal, noyé dans des contradictions souvent inextricables. Entre folie et raison, réel et surréel, sentiment et calcul, ce moi «superficiel» comme l'appelle Bergson tente de vivre son destin personnel, de passer son temps individuel épris d'une volonté accrue de se trouver un sens. C'est «notre moi (qui) se laisse vivre» Essai p.55.Le temps du moi se trouve alors face au temps du monde exigent, rude, rigoureux, sans merci qui arrache les personnages à leur rêverie et leur rappelle sans cesse cette réalité astreignante. Dans le chapitre Chalis de Sylvie , le narrateur se montre plus obsédé par les souvenirs du passé qui le mettent à la croisée des chemins entre folie et raison .Aussi exprime-t-il à la fin du chapitre son «bonheur» de pouvoir échapper à ce monde personnel du passé douloureux et amer même pour un petit instant; il s'exclame «Ce souvenir est une obsession peut-être!-Heureusement voici la voiture qui s'arrête sur la route du Pelessis; j'échappe au monde des rêveries , et je n'ai qu'un quart d'heure de marche pour gagner Loisy par des routes bien peu frayées».p.43.Le narrateur se sauve du «monde des rêveries» en quittant un seul lieu , mais il sait pertinemment qu'il reviendra à ses folies après chaque visite de «ces lieux de solitude et de rêverie».p.63.De plus , les personnages de Virginia Woolf sont aussi porteurs d'un moi esclave d'un temps personnel , flou, ténébreux , et touffu de souvenirs d'une creté étouffante. Peter Walsh et Septimus partagent cette obligation de vivre un temps individuel, une sorte de hors-temps labyrinthique .Et si Septimus reste esclave de ce monde d'hallucinations, Peter et bien d'autre personnages s'y rendent sporadiquement et expriment après chaque petit voyage une difficulté apparente d'y rester. Le moi exprime alors , par obligation ou par choix délibéré , une volonté de vivre son temps particulier .Un temps subjectif qui se surprend bien souvent face au temps du monde , objectif , rude , et intolérant. 2- la rigueur du temps du monde: Heidegger l'appelle «temps vulgaire» , Platon l'appelle dans Timée «l'image du monde dans son aspect mobile» , et Bergson multiplie encore ses aléas entre «temps homogène» p.113 , «temps-quantité»105, ou encore «temps concret»p.79 par opposition à ce temps abstrait , subjectif , à cette «durée pure» que mène notre «moi fondamental» quand «notre moi se laisse vivre»p.55.Cette binarité temps subjectif/ temps objectif structure les trames des oeuvres au programme. Or, il s'agit bien de deux formes de temps en duel .Deux types de temps qui forment les deux pôles d'un moi déchiré, indécis, et mélancolique. Le temps du monde apparait certes d'une façon sporadique dans les histoires des personnages, mais il demeure un temps puissant et rigoureux. Les pendules, les horloges, les moments du jour (nuit , matin , soir .) , les heures , et même les dates .des calculs qui martèlent l'esprit du personnage et le laissent perplexe comme Clarissa Dalloway qui s'exclame à la page 217 «Trois heures , Ciel! Déjà trois heures! Car, avec une assurance et une dignité souveraines, horloge sonnait trois heures. » .Le temps du monde , chez Virginia Woolf , passe pour «un souverain» .Le Big Ben en est le symbole dont les coups bruyants arrachent les personnages à leur passé ou à leurs rêveries et les mettent face à une réalité qui ne pardonne pas .En plein moment d'extase ,de sentimentalité , et d'exaltation , Big Ben réapparait pour mettre fin à cette transcendance de Clarissa Dalloway et Peter Walsh lors de leur dernière rencontre «Big Ben sonnant la demi-heure résonna entre eux avec une vigueur extraordinaire , comme si un jeune homme , solide , indifférent, sans-gêne , agitait des altères en tous sens»p.122. En général, l'étourdissement du narrateur de Sylvie , auteur de la citation , vient comme une manifestation concrète et immédiate d'un conflit entre deux temps pour l'assujettissement du moi .Un temps du personnel, du passé , de la rêverie et un temps du monde commun , celui des calcules , de la réalité et de la raison. Ainsi, les «détails» que se «retrace» la citation vacillent entre ce vécu individuel et un autre vécu collectif. Or, la relation entre le moi et le monde acquiert encore un autre sens plus profond, à savoir celui d'une quête du moi perdu dans l'espace-temps .Là , et le temps personnel et celui du monde ne sont que les deux faces d'une seule monnaie: La recherche d'un idéal . III- à la recherche d'un idéal perdu, entre échec et espoir: L'écriture des oeuvres au programme s'inscrit sous le signe d'une recherche incessante, dans les méandres de soi et du langage, d'un idéal souhaité. Un moi perdu dont la narration et la spéculation (chez Bergson) rassemble les fragments en vue d'une reconstruction possible .Une réhabilitation qui oscille de même entre déroute et espoir. Ainsi, revenons encore une fois à notre sujet, le narrateur de Sylvie , marque avec l'emploi du «je» lyrique et son afférent «me» , une distance apparente entre soi et autrui , entre son intérieur bouillonnant et un extérieur indifférent .La perte est personnel et sa symbolique est universelle . A-Pour un idéal souhaité: Les trois auteurs au programme choisissent certes pour leurs écrits des tournures diverses entre roman psychologique , nouvelle romantique et spéculation métaphysique .Or, leur but profond semble être unique: la réhabilitation d'un moi brisé .Un moi qui tente de renaitre de ses cendres .Quand la narrateur de Nerval déclare à la page 60 que sa «raison pour (lui) , c'était de conquérir et de fixer (son) idéal» , il dévoile en profondeur la visée de son récit .Une écriture fondée «un peu sur le hasard et sur - l'inconnu» p.60. Ce même «inconnu» qui reviendra en force à maintes reprises dans l'oeuvre (p.28, 25.) rime avec un monde vaste, flou, pareil à ce «désert» dans lequel Septimus «se lamente sur le sort de l'homme» avec ses «mots durs, blancs, impérissables».p.152.Un monde inconnu sans fin au temps indéterminé, oppressant, indifférent aux souffrances et douleurs des chercheurs de soi. Au-delà du temps vécu se passe alors cette quête ttonnante d'un sens à soi et par extension au monde. Le sens même du «moi fondamental» où «les états de conscience s'organisent entre eux, se pénètrent, s'enrichissent de plus en plus, et pourraient donner ainsi , à un moi ignorant de l'espace , le sentiment de la durée pure» p.93. Le sentiment aussi du temps dans «sa pureté originelle» p.65 loin de tout calcul, de tout mélange des concepts .Or, cet idéal du moi demeure à la croisée des chemins entre chute brutale et lueur d'espoir. B- Entre douleur du temps et saveur de l'expérience : Un duel entre une lueur d'espoir et une déroute tragique marque l'acheminement des récits chez les trois auteurs. La confusion s'installe à propos des sorts des personnages .La recherche de soi dans «l'inconnu» est en elle porteuse de paradoxes .C'est sans doute l'illusion qui plane sur l'esprit des personnages en quête de soi .Des chimères qui accentuent la souffrance des personnages de Virginia Woolf , brouillent leur conscience , et précipitent leur fin tragique entre folie et suicide .Et si les signes d'une chute marque Mrs Dalloway , une lueur d'espoir marque le récit de Sylvie jusqu'à même l'avant dernier chapitre de l'oeuvre «Dernier feuillet» où le narrateur dresse le bilan de sa trajectoire .Il exprime son regret profond d'avoir été assez inconstant , assez rêveur et assez idéaliste sans pour autant perdre pleinement espoir puisqu'il exprimera aussi son bonheur d'avoir cueilli la fleur de sa souffrance: l'expérience. Il dit «telles sont les chimères qui charment et égarent au matin de la vie. J'ai essayé de les fixer sans beaucoup d'ordre, mais bien des coeurs me comprendront .Les illusions tombent l'une après l'autre, comme les écorces d'un fruit, et le fruit, c'est l'expérience. Sa saveur est amère; elle a pourtant quelque chose d'cre qui fortifie»p.63.L'expérience du temps vécu reste alors la seule saveur goutée tout au long de ce long voyage dans l'inconnu avant de revenir au réel inévitable , car pour Bergson aussi ce n'est que dans le réel que se réalise l'image parfaite du moi et que «les contradictions inhérentes aux problèmes de la causalité , de la liberté, de la personnalité en un mot , n'ont pas d'autre origine , et qu'il faut , pour les écarter , de substituer le moi réel , le moi concret , à sa représentation symbolique».p123. Conclusion: En guise de conclusion, il advient finalement que la perte entre réel et rêve n'est rien d'autre que l'image manifeste d'une volonté accrue de se chercher au fin fond d'un monde de rêverie , inconnu , vaste , se déroulant dans un temps indéterminé , personnel et ambigu .Il s'agit d'une tentative sans sans souffrance de se reconstruire des fragments du passé. Ce moi en anamorphose (du personnage comme de l'auteur lui-même), de par sa nature égoïste et orgueilleuse, dépasse les limites de la transcendance et de l'élévation, à la manière d'Icare qui finit par se noyer dans la mer Égée .L'écriture est à cet égard l'art de rappeler les limites de la grandeur en «retraçant» les histoires tragiques des types en révolte contre la vie simple et contre le Temps. 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