Bribes de souvenirs 2 | |||||
jamal adib (?) [201 msg envoyés ] Publié le:2011-10-07 11:19:14 Lu :3303 fois Rubrique :Lycée et Entraide scolaire 2 vote 4/5 J'approchais à pas hésitants vers le cabinet du psychiatre qui a été recommandé à ma mère par une proche. Jusqu'à un temps récent, l'idée de consulter les soins d'un tel médecin m'était bel et bien exclue. J'étais entre le marteau de la psychologie populaire qui voit dans les clients du psychiatre de véritables fous et l'enclume de mon vif désir à me débarrasser de mon complexe qui a transformé mon quotidien en un véritable calvaire. Je me sentis un peu rassurée quand mes yeux rencontrèrent ceux d'un quadragénaire, l'air affable. Ma mère m'intima l'ordre de m'asseoir sur un divan commode et commençait à chuchoter avec le médecin. Malgré mon état asthénique qui était flagrant sur mes yeux entourés de cernes, mes oreilles réussirent à glaner la phrase «elle manque d'estime en soi» répétée plusieurs fois sur la langue de ma mère. Le médecin me dévisagea avec un large sourire et m'invita à m'approcher. Une vague appréhension vint me submerger de ce monsieur qui se démenait pour se montrer gentil avec moi. Il commença à me poser des questions sur la période de mon enfance auxquelles je répondis à contrecœur. Inopinément, une question trouva son chemin préludé vers mon cœur. Je tressaillais et ma mémoire fit un rebond en arrière. Ma langue se délia aussitôt et je commençai à raconter des bribes de douloureux souvenirs qui ont empoisonné ma vie. Je me vis encore une fillette de six ans. Malgré mon jeune ge, ma mémoire était une cire fraîche. Je me rappelle encore quand ma mère demandait à mon père, qui était de nature irritable, de baisser la voix pour ne pas attirer l'attention des voisins. Chose qui ne faisait qu'à attiser son tempérament hostile au lieu de le calmer. La joie quittait notre toit à longueur de l'année, même les fêtes étaient pour nous des détresses. Le pire, c'était que notre relation avec la famille allait de mal en pis à cause du caractère revêche de mon père. À l'encontre de toutes mes copines qui avaient l'occasion de fêter leurs anniversaires, c'était hors de question pour moi de penser même à inviter une copine chez moi. Un jour, il me surprit en train de chatter avec une copine et il ne tarda pas à résilier l'abonnement de l'Internet après avoir impitoyablement cassé mon ordinateur. Je subissais ses comportements violents avec ma mère et avec mes sœurs avec une grande patience. Je ne pensais pas que tout cela aurait des effets néfastes sur ma psychologie. Au fil des jours, je devenais pantouflarde , solitaire, insociable, replie sur moi-même, voire misanthrope. Mon caractère acaritre me rendait peu aimable et mes amis finirent par me réduire au paria. Mon seul exutoire était mes études. J'excellais le jour au jour au point d'être toujours la première dans notre classe. J'implorais constamment Dieu pour que mon père change de caractère, mais comme dit l'adage : «chassez le naturel, il revient au galop». Un jour, j'eus une dépression nerveuse et je faillis périr. Mon père qui, par un coup de baguette magique se sympathisa avec moi, me promit de rompre avec ses habitudes gteuses. Malgré les efforts de mon père de tourner la page sombre de son passé, mes complexes furent devenus chroniques . Je pleurais de cette réalité amère jour et nuit. J'en devenais même anorexique lorsque je découvris, à mon grand malheur, que j'étais incapable de vivre comme les autres. Je bégayais de timidité quand je voulais demander la moindre chose. «Excuse-moi mademoiselle, tu es encore anorexique ?» m'interrompit le psychiatre. Cette phrase coupa le fil de mes idées et me jeta violemment dans la réalité. Prof Jamal N.B : Ce texte est adapté au niveau des élèves lycéens Agrégation de français- Programme 2025 (Maroc) Vu 1922 fois Nouveaux agrégés de traduction 2024 Vu 937 fois Nouveaux agrégés de français session 2024 - admis Vu 1099 fois LE PERE GORIOT Vu 1646 fois évaluation : la ficelle (jour de marché) Vu 1853 fois évaluation : Tronc commun Vu 2443 fois Le commentaire composé Vu 1950 fois Anarchie Vu 828 fois |