Réponse N°11 22268 re
Par abdeslam slimani(Prof)le 2012-05-29 21:43:31
Fouad Laroui se la coule douce en Hollande et porte ce regard"étranger" sur son propre pays, il ne sait peut-être pas que c'est ce qui fait du Maroc le plus beau pays du monde!
Réponse N°12 22269 En plus
Par Dounia Azouz(CS)le 2012-05-29 21:53:11
Quand on marche sur une corde et que c'est vertigineux, on prend des précautions. M. Fouad LAROUI nous dit Méfiez-vous des parachutistes.
Réponse N°13 22270 Mon avis
Par Dounia Azouz(CS)le 2012-05-29 22:00:06
J'ai horreur de ces écrivains qui ont fait le choix de vivre ailleurs et qui se permettent de se mettre à la place des Marocains.
Réponse N°14 22272 Je n'ai pas besoin de marcher sur un fil pour vivre.
Par Idoubiya Rachid(Inspecteur)le 2012-05-29 22:28:09
Le Maroc, s'il est beau c'est grce à Nous! S'il est moins beau, c'est à cause de Nous aussi. Désormais/ depuis quelques années, je regardais/erais autour de moi: ma famille, mes élèves et mes amis(ies), les gens qui auront besoin de moi. C'est tout. J'ai appris une chose: il ne faut pas forcer le temps: il faut le vivre. Aujourd'hui, grce à Dieu, je suis en bonne santé, mes enfants et ma femme aussi, mon père et frère et soeurs aussi. Je n'ai pas besoin de marcher sur un fil pour vivre. J'essaie seulement de me rendre utile: à ma manière et comme je peux.
Merci cher ami pour le partage.
Réponse N°15 22283 re
Par fatih brahim(Prof)le 2012-05-29 23:32:56
Avoir de la concentration c'est une forme d'intelligence selon les normes occidentales. Autrement dit, les Marocains sont intelligents. Certes, c'est épuisant, mais cela fait partie de notre climat, de notre culture. Cela dit, les Marocains auront beaucoup à gagner à être plus rationnels, un peu à la manière occidentale ou pour être plus exact à la manière universelle. Enfin, en la matière, il n'y avait/a/aura pas d'exception marocaine.
Réponse N°16 22511 Pas d'accord
Par Adi Lachgar(CS)le 2012-06-02 10:32:52
Cela fait longtemps qu'il n' y a plus eu de discorde dans la famille marocagreg. C'est le moment: je ne suis pas d'accord avec mes amis Hayat et Abdeslam. Tout en vous comprenant, je ne vois pas pourquoi on priverait quelqu'un, écrivain ou pas, de son droit d'expression à l'endroit des Marocains? Qu'il ait fait un choix de vie ne le prive en rien de sa marocanité. Ce n'est pas Laroui que je défends: il n'en a pas besoin, mais l'idée que TOUT le monde, dès lors qu'il argumente, peut faire état de ses impressions. Notez qu'en suivant votre logique, on exclurait tous ces marocains nés sous d'autres cieux. On leur dirait:"On veut bien de votre argent mais fermez-la à propos du Maroc que vous ne pouvez connaître!"
Je vous rappelle également que c'est une logique très "basriste", celle qui mesure la marocanité des gens à leur degré de complaisance et de compromission.
Sur le fond, Laroui n'a pas tort, et il n'y a rien de péjoratif dans son discours. D'où vient cette paix sociale que nous avons dans le "plus pays du monde"? Ce n'est certainement un don de Dieu. Les Marocains-Nous avons une extraordinaire capacité d'adaptation, une sorte de tolérance absolue qui arrive, on ne sait trop comment, à concilier l'inconciliable. Notre rapport à la modernité et notre complaisance vis à vis des extrémismes font de nous les champions du "taoufiquisme." Il ne faut pas aller loin pour en être convaincu: qu'est ce qui nous épuise en classe, en tant qu'enseignants d'une langue étrangère?
Réponse N°17 22519 C'est bien
Par Dounia Azouz(CS)le 2012-06-02 17:58:39
et même c'est très sain qu'il y ait divergence c'est comme ça qu'on peut progresser. Votre point de vue ne me dérange pas, bien au contraire. M. Adi, si vous le permettez, je vais relire et prendre du recul pour justifier mon point de vue.
Réponse N°18 22524 point de vue
Par LAKHDER Kenza(Prof)le 2012-06-02 18:50:42
personnellement ,je suppose que le problème de cette double identité et ce tiraillement entre la langue enseignée et le pays d'origine auquel nous appartenons avec force ne se pose plus comme avant .tout le système pédagogique est à revoir depuis la source ,tous les enseignants sont épuisés en classe quelque soit la matière .Le mal continue à faire des ravages .
Réponse N°19 22529 M. Adi
Par Dounia Azouz(CS)le 2012-06-02 21:39:40
Je ne suis pas contre le droit d'expression. Que les Marocains soient d'ici ou d'ailleurs, ils ont parfaitement le droit de porter un regard sur leur pays. Plus que cela, leur biculturalisme peut être profitable pour nous. Donc, je n'exclus pas les Marocains du monde.
La marocanité pour moi n'est ni complaisance ni compromission. Elle est plus compromis car elle ne peut tourner le dos aux traditions pour entrer dans la modernité ni s'enfermer dans le passé et rejeter le progrès. Dans ce sens, ce fait de s'adapter est une intelligence.
La vision de Laroui est quelque peu péjorative lorsqu'il l' associe à quelque chose d'épuisant. Donc, il laisse entendre que le Marocain est victime de cette situation. Or, ce qu'il dit n'est pas propre au Maroc. Même l'Occident est tiraillé entre les extrémismes idéologiques( chute du pôle est, effondrement du système capitaliste...).Cet Occident n'arrive pas à gérer les flux de populations venues du monde entier et les problèmes générés par ces flux. La montée de l'extrême droite dans bien des pays occidentaux montre ce tiraillement des populations à choisir non à travers un compromis mais par méfiance, peur , haine de l'autre.
Ce qui me gêne chez certains écrivains marocains du monde c'est leur vision très stéréotypée qu'on retrouve notamment dans les médias occidentaux quand ils parlent du monde arabe.
Réponse N°20 22531 souris?!
Par Idoubiya Rachid(Inspecteur)le 2012-06-02 22:12:47
A pars la discussion avec M. Adi, je vous félicite madame Aziz... Vous avez plusieurs styles d'écriture. C'est vraiment étonnant. Plus, vous savez vraiment écrire...
C'est plutôt d'une grande lionne qu'il s'agit! Qui parle donc de souris?!
Réponse N°21 22533 Ce qu'il en dit
Par Adi Lachgar(CS)le 2012-06-02 22:19:18
En tournée à travers les villes du royaume, Fouad Laroui, intellectuel touche-à -tout qu'on ne présente plus, a donné plusieurs conférences sous le thème des libertés de l'écrivain. Entre deux trains, il nous a accordé cet entretien autour d'un café.
Le Matin : On vous voit de plus en plus souvent au Maroc, alors que dans le passé, vous sembliez refuser de revenir.
Fouad Laroui : Pendant longtemps j'ai eu un rapport problématique avec le Maroc. J'en ai fait des romans, et quantité d'articles dans la presse, mais puisque le Maroc change, je me dois de changer ! Ce qui était vrai il y a quinze ans ne l'est plus aujourd'hui, beaucoup de choses ont été réalisées.
D'autant plus que je ne cultive pas une rancune particulière ou un quelconque ressentiment. Je ne voudrais pas non plus me trouver dans la posture de dire du bien de tout le monde, je suis un homme libre ! Tout ne va évidemment pas pour le mieux mais ce n'est pas particulier au Maroc, même la Suisse a ses problèmes ! Mais je dis tout de même que c'est le rôle de l'artiste, de l'intellectuel, du journaliste de garder un équilibre entre l'éloge et le dénigrement.
Au bout du compte seul l'objectivité prime. Pour cela, je multiplie mes visites au Maroc parce que je prétends qu'on ne peut le comprendre sans le vivre. Lors d'une conférence à Marrakech, on m'a même contesté le «droit» de parler de mon pays ! Ce droit, je le prends ! De la même manière que nous prenons des positions tranchées sur le conflit israélo-palestinien alors que nous n'appartenons à aucune des parties en guerre. La vraie question se trouve plus dans l'efficacité de l'analyse, et la justesse du propos. Pour preuve, il y a des gens qui n'ont jamais quitté le Maroc et en ont pourtant une vision complètement «allumée» !
Mais le fait d'analyser de l'extérieur ne vous fait-il pas courir le risque d'être trop théorique ?
Justement, durant ce séjour qui a duré plus de quatre semaines, je n'ai rencontré aucun officiel, je suis allé à la rencontre des gens. Par exemple, au lieu de rester à Marrakech, je suis allé à Tahannaout, j'ai bavardé avec les gens. Je n'ai pas voulu avoir le point de vue officiel du pays non pas par refus mais du fait qu'il soit connu. Je voulais avoir d'autres points de vue qui ne peuvent qu'améliorer mes outils d'analyse.
Ce que je constate, aujourd'hui, c'est que les Marocains ont compris qu'il fallait se prendre soi-même en charge. Dans le passé, les gens avaient peur de parler, et ceux qui avaient le courage de parler, avaient tendance à rejeter toute la faute sur l'autre, ce qui biaise un peu l'approche de la réalité.
On vous a souvent reproché votre dérision vis-à -vis de la réalité marocaine.
Il faut savoir d'abord une chose importante, il existe une différence entre la dérision et le mépris. Ma manière ironique de toucher les problèmes du pays reste dans la sphère de l'efficacité. J'estime que le pamphlet ou l'attaque frontale sont plus blessants que mon approche. D'ailleurs je ne m'éloigne pas de cette culture marocaine dont l'humour est souvent une façon agréable de remettre en question ce qui ne va pas.
Est-ce dû à une limitation au niveau de la liberté d'expression ?
On m'a reproché d'avoir une vue «trop rose» du vécu marocain car on ne peut pas tout dire. Cependant, dans tous les pays du monde, la loi encadre la liberté d'expression. A titre d'exemple, en France la remise en question de l'holocauste est réprimée par le code pénal. Il est indéniable que certaines lois tendent à étouffer cette liberté, mais j'estime que l'évolution du Maroc dans ce domaine est un constat de fait !
La diaspora marocaine est souvent perçue comme une source de devises et non pas forcement un générateur d'idées, de savoir, de culture.
Il est vrai que l'importance économique de cette diaspora est incontournable. Cependant, j'ai une impression que la vie culturelle (hors de Rabat et Casablanca) n'est pas ce qu'elle devrait être. Une manière de la stimuler serait d'intégrer ces artistes, ces intellectuels, ces producteurs de culture afin de provoquer des réactions d'imitation ou d'émulation qui n'ajouteraient que plus de dynamisme pour un pays qui a toute cette histoire. C'est important d'accueillir des euros et des dollars mais c'est aussi important d'accueillir les idées.
Au Maroc, il existe une tendance à reproduire ce qui se fait en France excepté dans l'industrie culturelle.
Cela me fait penser à ce que disait Jack Lang lorsqu'il était ministre dans les années 80 «.il n'y a pas un seul ministère de la culture mais quarante !» pour répondre à une erreur profonde qui consiste à croire que la culture est secondaire dans l'ordre des priorités d'un pays. En effet, la culture est et sera toujours au premier plan. Il faut dire que c'est aussi une industrie qui produit des emplois et de la richesse, d'autant plus qu'elle revient souvent moins cher que d'autres types de richesse. Si au Maroc il y a une prise de conscience que la culture est primordiale, on aura fait un grand pas.
Parfois il y a une tendance à faire l'amalgame entre culture et folklorisme.
Justement, il faut éviter à tout prix de tomber dans ce piège qui a un effet pervers sur la valeur des traditions, de l'architecture, de la poésie, de la musique, de la littérature et j'en passe. Au risque d'y perdre son identité.
Malgré le déracinement, la fibre patriotique reste présente pour chaque Marocain. Que faites-vous pour la satisfaire et promouvoir l'image de votre pays ?
Aux Pays-Bas, où j'habite et enseigne, je suis confronté au problème de l'ignorance totale de notre pays. Pour ma part, je multiplie les articles, les plateaux de télévision et les conférences pour d'abord faire connaître notre histoire, parfois même notre géographie ! Je m'évertue à empêcher la paresse intellectuelle ambiante de succomber aux clichés qui dévient la réalité. Mon effort c'est celui de l'information, pour dépasser les préjugés qui ne peuvent être que nuisibles.
Avec les vents de la mondialisation, les cultures authentiques auraient plus tendance à disparaître dans cette culture standardisée. Quelle alternative proposez-vous ?
La mondialisation est un fait irréversible, et tout passéisme serait aberrant. Cependant il est important de conserver son identité sans pour autant se positionner en dehors du processus. A mon avis, nous devrions nous inscrire dans ces changements planétaires avec notre identité plurielle, qui continuera de nous distinguer. Pour schématiser, il vaut mieux s'ouvrir aux vents du large mais surtout avoir les pieds bien plantés au sol.
En dehors de tout cela, qu'écrivez-vous en ce moment ?
Depuis un an, je n'ai plus écrit de fiction pour me consacrer à un grand essai qui traite (curieusement !) de l'islamisme. Il est à paraître, en octobre prochain à Paris ; j'y oppose un islam mystique, individuel voire «convivial» que le Maroc a toujours connu, à un autre islam qui porte un regard étriqué et obtus sur la vie, la foi et l'autre ; cependant, je pense reprendre l'écriture créative qui me donne plus de liberté, en ce sens que c'est le récit qui passe au premier plan, non l'écrivain. Or dans l'essai, c'est l'auteur qui se met en avant, chose que j'ai trouvé prétentieuse. De plus, dans un roman on peut toujours s'abriter derrière le narrateur où les personnages !
Propos recueillis par Mustapha Bourakkadi | LE MATIN
Réponse N°22 22534 M. Rachid
Par Dounia Azouz(CS)le 2012-06-02 22:21:47
Je suis très touchée. Votre avis est pour moi un honneur. Merci du fond du coeur.
Tout mon respect.
Réponse N°23 22535 M. Adi
Par Dounia Azouz(CS)le 2012-06-02 22:59:41
Je vous remercie d'apporter des preuves à l'appui. Cela ne peut qu'enrichir le débat.
Il est vrai que lorsque nous citons quelqu'un hors contexte cela peut déformer en quelque sorte sa vision. Je salue votre exigence intellectuelle.
Réponse N°24 22538 Re
Par fatih brahim(Prof)le 2012-06-02 23:09:30
Merci de me le rappeler.
Réponse N°25 22539 M. Fatih
Par Dounia Azouz(CS)le 2012-06-02 23:18:35
Mille excuses!
Je parlais en général sans vous viser. Bien au contraire, je vous remercie de nous avoir donné un sujet intéressant.
Réponse N°26 22540 Re
Par fatih brahim(Prof)le 2012-06-02 23:26:45
C'est moi qui vous remercie d'avoir alimenté le débat.D'ailleurs,je n'aime pas beaucoup qu'on partage la même opinion .
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