Francis Ponge, une poésie offensive

Mohamed ESSAOURI


Le lien entre les lettres et la science militaire est apparu déjà chez les auteurs anciens. Ainsi on remarque que quelques approches et démarches propres à ces écrivains ne sont pas sans rappeler certaines stratégies utilisées dans le domaine militaire. En effet, de même que la stratégie militaire a recours à divers moyens et procédés pour atteindre l'adversaire, de même l'oeuvre littéraire ou artistique recèle des ruses, des artifices, des moyens rhétoriques pour émouvoir et séduire le spectateur. C'est ce que démontre Jean-Pierre Renaud dans un livre, publié récemment et intitulé Chemins Obliques ou Stratégies Indirectes(1) dans lequel il soutient qu'à l'instar du domaine militaire, il existe un style indirect dans le domaine artistique et littéraire.
Avant de vous parler de Ponge, poète que j'ai choisi pour illustrer mon exposé, j'aimerais faire une référence à la littérature arabe, car son exemple souligne cette approche indirecte, la conception de l'écriture y étant perçue comme une ruse, usant de tous les subterfuges. Par exemple, Le livre des Ruses (2), écrit cent ans avant Machiavel et traduit par R. Khawam, contiendrait apparemment — et selon les dires de son traducteur puisque des parties du texte original sont perdues — un chapitre sur les ruses des poètes. La feinte, le leurre, la duperie sont autant de moyens utilisés par eux pour désarmer leur ennemi. Jahiz (écrivain arabe du De siècle) met justement en garde ceux qui composent des livres et les prévient que celui qui en écrit doit savoir qu'il n'a que des ennemis qui guettent ses failles et ses faiblesses. Il convient donc de corriger ses écrits avec soin, d'en parfaire la composition afin de débouter l'ennemi, un ennemi averti(3).
Cette prudence (qui sous-tend la composition des textes arabes anciens) se manifeste également dans la calligraphie. Khatibi et Sijelmassi ont montré que le calligraphe arabe avait recours à plusieurs calames pour tracer les lettres sur la page blanche. Dans la croyance populaire, les outils et les matériaux utilisés pour fabriquer les calames variaient selon les destinataires des textes copiés. Ainsi se sert-on d'un calame fait avec « le bec d'une cigogne » pour célébrer l'amitié. Par contre, « le calame taillé dans une branche de grenadier » est utilisé pour « écrire à son ennemi, comme si par ce message magique on neutralisait un maléfice(4) ».
Plus proche de nous, l'écriture moderne est considérée résolument comme un combat, un défi et une lutte. Non pour défendre une quelconque cause politique ou sociale ! Mais pour atteindre une certaine rigueur, une perfection et une maîtrise de « l'expression verbale » (on retrouve Jahiz !). F. Ponge a mené cette offensive pour imposer une poésie concrète basée sur la contemplation active des objets et leur nomination.
Pourquoi le choix de Ponge ? Ce choix peut être considéré comme paradoxal. En effet Ponge n'est pas, en mots, « un peintre de batailles » mais plutôt « un peintre de natures mortes(5)» (comme il se plaît à le rappeler lui-même). Pourtant « beaucoup d'éléments subversifs » traversent sa poésie. Ainsi, le travail préparatoire du poète comparé à celui du soldat qui s'apprête à aller en guerre, l'acte créatif assimilé à un acte d'autorité, la conception du paysage comme un terrain de combat, sont autant d'éléments dans la poésie de Ponge qui attestent que la poésie considérée d'habitude comme une pratique fort éloignée de la guerre (et dont le domaine de prédilection serait axé sur l'émotion, les sentiments, etc.) emprunte dans son élaboration des métaphores guerrières.
Une préparation méthodique
Dans l'avant propos à son livre Comment une Figue de Paroles et Pourquoi (6) (publication dévoilant les feuillets manuscrits et dactylographiés du poème « Une figue sèche » F. Ponge reprend une citation ancienne longtemps demeurée « cachée dans le Littré », la réhabilite en quelque sorte et invite le lecteur à l'adopter comme une « instruction » ou « disposition » :
Lors le Roy... print son escu que portait l'un de ses escuyers et son glaive, et après se polit et acoustra de ses armes(7).
F. Ponge se compare à ce roi — probablement du Moyen Age — qui se prépare à aller en guerre : il s'empare de l'écu et du glaive portés par son écuyer et s'en va fourbir ses armes. Nous savons que le fourbissage consiste à polir des armes par le frottement pour leur conférer une souplesse et une efficacité supérieures. Le guerrier qui se prépare à la guerre confie son épée à l'armurier qui s'assure que la lame est flexible, résistante et capable de porter des coups sans se fausser ni se plier. De même, l'écriture pour Ponge est un combat dans lequel l'écrivain est constamment en train de polir, de reprendre et de corriger. « Polissez-le sans cesse et le repolissez(8)», autre citation du Littré affectionnée par Ponge et reproduite dans Comment une Figue de Paroles et Pourquoi, telle semble être la devise de notre poète qui cherche en effet à parfaire ses mots avant de les livrer au lecteur comme autant « d'armes fulgurantes ».
L'inspiration chez Ponge est constamment corrigée par un travail consciencieux, méthodique. Les premiers jets de l'écriture sont contrôlés et souvent jugés comme insuffisants, comme l'attestent les états préparatoires de ses textes, (c'est sa façon à lui de se préparer à la guerre). Les phases de la composition du « Grand verre » dans Méthode(9), celles de la « Figue sèche » dans Comment une Figue de Paroles et Pourquoi, présentent au lecteur des brouillons et les premiers jets ayant servi à l'écriture de ces textes. La fabrique du pré(10) contient une partie des feuillets manuscrits et dactylographiés ayant abouti au « pré », etc. En mettant le lecteur au courant des étapes qui jalonnent l'écriture d'un texte (notes, ébauches, modifications...), en développant ce genre d'écrit qu'il qualifie de « démonstratif (11)», F. Ponge démontre justement que cette préparation méthodique est identique à l'entraînement sévère auquel le guerrier est soumis avant le combat.
Outre le fourbissage ou le polissage (que nous venons de mentionner) qui mettent en relief le côté offensif de l'art de Ponge, des références sont faites, cette fois-ci dans Pour un Malherbe(12) et dans La Fabrique du Pré, au forgeage (activité également liée à la préparation de la guerre). Selon Littré, forger signifie « travailler le fer, l'argent, au feu et au marteau », forger une épée ou toute autre arme.
Le forgeage est en effet un moment important dans la préparation de la guerre et la profession des fabricants d'épées qui transformaient un métal rare et précieux avait un caractère plus ou moins sacré. Dans l'antiquité chinoise, par exemple, le forgeage des lames « s'accompagnait de sacrifices humains symboliques ; c'était un acte rituel dont le cérémonial était connu des seuls initiés(13)».
Et c'est peut-être le côté magique, éclatant mais aussi créatif de cette profession qui aurait inspiré à Ponge sa comparaison de Malherbe avec un maître des forges. A l'origine de cette comparaison il y a aussi, ne l'oublions pas, les évènements historiques (guerres de religion, troubles, désordres qui ont caractérisé le siècle de Malherbe), la vie combative du poète, (« il tenait des discours l'espée au côte (14)»), les images de la forge et de la trempe fréquentes dans sa poésie. Tous ces éléments font de Malherbe un fondeur ou un métallurgiste. Pour Ponge, l'évolution de la littérature et de l'esprit français s'est faite « au milieu des flammes les plus fougueuses et les plus ardentes exaspérées par la guerre civile... ». Ce « feu de forge » a été alimenté par des poètes comme Villon, Rabelais, dont les oeuvres, « des minerais », ont été forgées par des métallurgistes tel Malherbe(15).
A son tour, Ponge se considère comme un métallurgiste moderne et on le voit à l'oeuvre dans La Fabrique du Pré. L'écrivain y est représenté dans son atelier ou dans sa fabrique (selon Littré, « étymologiquement, forge est la forme presque régulière pour fabrica »). Il est au travail : créer n'est pas un acte mystérieux ou magique devant être tenu secret et limité à une catégorie de génies inspirés ; il est avant tout un exercice qui consiste à forger et à travailler « la matière brute » : la parole, le mot, « Forger des vers : les faire péniblement et comme le marteau », une autre définition de Littré qui nous renseigne sur les conditions pénibles du travail dans cette fabrique. Mais en dépit de ces difficultés, la forge (ou la fabrique) sont des lieux où les travaux sont basés sur l'exactitude et la précision et où rivalisent l'acuité de l'orfèvre avec la dextérité du fabricant d'objets en alliage, en fer.
Une poésie de la résolution
Les textes de F. Ponge sont travaillés, fignolés jusqu'à la perfection. Jamais satisfait des premiers mots qui se bousculent sous sa plume, le poète les remanie sans cesse jusqu'à l'obtention de la « formule perle(16)». Cette formule obtenue (ou proverbe) est surtout une nomination réussie. Formules, proverbes : telles sont les armes que le poète doit fournir.
Nouvelle conception de l'artiste, comme devant fournir des armes, des proverbes armes fulgurantes(17).
Les armes fournies (formules de qualité) sont le reflet de l'arrogance et de l'autorité de l'écrivain satisfait de sa maîtrise de la langue et conscient du contrôle qu'il exerce sur les mots. Cette autorité se manifeste dans tout son éclat lors de la signature. L'auteur ne signe son texte que si les qualités de rigueur, attribuées à sa démarche, sont observées et les conditions de publication et d'impression (mise en page, typographie) réunies. Les mots forgés puis fourbis, portant l'uniforme pongien et en bon ordre, peuvent être alors passés en revue par Fauteur, comme des soldats présentés à un officier supérieur :
Il s'agit de mots usinés, redressés (par rapport au manuscrit), nettoyés, fringués, mis en rang et que je ne signerai qu'après être minutieusement passé entre leurs lignes comme un colonel.
Et encore faudra-t-il pour que je les signe que l'uniforme choisi, le caractère, la justification, la mise en page, je ne dis pas me paraissent adéquats mais trop inadéquats...(18)
La vigueur de ce propos, véritable discours autoritaire, l'assurance traduite par le « je », imprègnent sa poésie, poésie de la résolution et de la certitude. Ponge est en effet certain d'atteindre sa cible, de remporter la victoire sur ses détracteurs : « Le goût de la victoire — écrit-il dans Pour un Malherbe — (d'une victoire définitive) l'emporte toujours chez moi sur les susceptibilités immédiates. Puis je me devais à moi-même de rassembler mes armes et mes forces pour ne porter mes coups qu'une fois et peut être un seul coup mais décisif...(19) »
Toutes les précautions semblent avoir été prises pour préserver l'effet de surprise dans les actions menées, actions brèves et foudroyantes mais dont l'issue est victorieuse.
Le paysage, « un champ de bataille »
Ces images empruntées par Ponge au domaine militaire (préparation à la guerre, confiance en soi, autorité et certitude, effet de surpris, victoire, etc...) visent surtout à expliquer sa manière d'écrire et témoignent de l'aspect offensif et conquérant de son art.
L'intérêt pour l'art de la guerre ne s'arrête pas là ; il apparaît parfois au niveau thématique. Ainsi, parmi les différentes manifestations et définitions qui influent sur son poème « Le pré », il y a un paysage guerrier ; le pré avec des disputeurs et des duellistes entre autres.
Certes, un certain idéalisme s'est toujours déployé chez les artistes paysagistes ; en témoignent les célèbres pique-niques et les loisirs printaniers, dont regorge la peinture. Néanmoins, la notion de paysage est aussi liée à celle du terrain sur lequel se déroulent les combats (on peut se référer aux définitions qu'en donne Sun Tzu(20)). De même dans la plupart des miniatures persanes, les scènes de batailles sanglantes se déroulent dans une nature attrayante (collines, fleurs, arbres, etc...). Cueco, lui, met l'accent, aussi bien dans ses écrits que dans sa peinture, sur le paysage « champ de bataille » et « zone de combat » :
Du point de vue de notre culture universitaire, le paysage est une vieille notion militaire qui codifie l'espace de la conquête, le champ de bataille, la zone de combat. Les relevés, les croquis de campagnes militaires obéissent à des conventions qui sont l'oeuvre de techniciens ou d'artistes. Les deux activités n'étaient pas aussi antithétiques qu'aujourd'hui(21)
Comme nous pouvons le constater, le paysage n'est pas uniquement un lieu de pique- nique, il est aussi un terrain de confrontations.
Ponge se comportera face au paysage comme un aviateur repérant une cible et exécutant une série de manoeuvres (observations, analyse des informations, décision puis action).
Semblable à cet aviateur effectuant des « raids de reconnaissance(22) », le poète prospecte le paysage avant de s'en emparer. Une fois l'endroit qui constitue le sujet du poème, tel celui du pré par exemple, délimité, il l'explore et l'arpente dans tous les sens afin de mettre au jour ses particularités. Au premier stade figure l'observation concrète et rigoureuse de la nature environnante. Tout objet, tout lieu décrit est soumis à cette observation minutieuse et précise qui prend en considération toutes ses caractéristiques et qui permet, grâce à l'objectivité qu'elle suppose, de prendre « le recul nécessaire ». Bien plus, non content de parcourir le pré, il fournit également aux lecteurs toutes les indications géographiques le concernant : c'est ainsi qu'il joint à son texte une photographie du Lignon à Chantegrenouille, une carte topographique de la commune de Chambon sur Lignon, une vue aérienne de la plaine lombarde etc. Photographies, cartes, rappellent donc le « raid de reconnaissance » préconisé par Ponge et qui permet au poète comme à l'aviateur de repérer tous les points stratégiques d'une région. Ensuite le poète nous livre ses réflexions sur cet endroit et sur les éléments géologiques qui l'ont créé. H explore le dictionnaire ou d'autres livres, relève plusieurs passages d'auteurs différents exaltant les significations du mot « pré », et il explique comment le thème du pré a été perçu à travers des époques historiques et picturales distinctes. Le paysage se trouve alors cerné, délimité, exploré, catalogué et mis en rapport avec tout ce qui l'enrichit de nouveaux sens. Ponge peut alors proposer son projet : « Ce que j'ai envie d'écrire c'est le pré : un pré entre bois (et rochers) et ruisseau (et rochers) (23). »
F. Ponge vise tout d'abord à créer un paysage plat qui offre au lecteur une impression de netteté », de « propreté » et de « discipline ». C'est la raison pour laquelle il souligne à maintes reprises la « platitude » du pré qui laisse entrevoir à perte de vue une étendue colorée, sans aspérités ni vallonnement, semblable à « un régiment à la parade... formé en carré (24) ». Les herbes et les plantes (troupes défilant, portant leur tenue de parade) doivent être coupées, « rasées » avec soin et diligence, et croître avec hiérarchie ; le pré « ne doit pas pousser trop long, ni trop vite, ne doit pas devenir un herbage (25)».
Mais ce carré d'herbe vert, encadré par quatre rochers ou/et par quatre haies d'aubépines (« tiré à quatre rocher ») va accueillir d'autres formes et d'autres lignes verticales et obliques chargées de rompre sa « plénitude » et sa discipline ; l'herbe verte à laquelle F. Ponge est sensible s'insurge contre son destin. Bercée par les rayons de soleil printaniers, l'herbe s'éveille, se révolte et ses brindilles se tendent verticalement comme les lances de la victoire qui se dressent vers le ciel dans le célèbre tableau de Velasquez, La Reddition de Breda. Les herbes deviennent alors « les enfants de troupe de l'insurrection(26)» et sont comparées aux soldats d'un régiment qui se révolte.
La « verticalité » de l'herbe et son « insurrection » dérangent donc la quiétude du pré et sa sérénité. En effet, le pré est « le lieu du combat bref le lieu de la décisions», il abrite des duels, on y croise des fers obliques. La poésie pour Ponge est un combat dont la finalité est particulière. Les armes fournies par le poète renvoient à l'effort fait continuellement et quotidiennement, et révèlent une recherche laborieuse d'une méthodologie appropriée et d'une perfection verbale. Lors, ces approches et démarches propres à ces écrivains ne sont pas sans rappeler certaines stratégies utilisées dans le domaine militaire.
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1 Paris, JPR, 1998.
2 Paris, Phébus, 1976.
3 Kitab al hayawan, Beyrout, Dar el jIl, 1996.
4 Abdel Kébir Khatibi, Mohamed Sijelmassi, l'Art Calligraphique de l'Islam, Paris, Gallimard, 1994.
5 « Entretien avec Francis Ponge » in Les Cahiers Critiques de la Littérature, n°2, déc. 1976, p. 9. 6 Paris, Flammarion, 1977.
7 Ibid., p. 6.
8 Ibid., p. 6.
9 Francis Ponge, Méthodes, Paris, Gallimard, coll. « Idées », 1961, pp. 115-173.
10 Genève, Skira, 1971.
11 Comment une Figue de Paroles et Pourquoi, op. cit., p. 5.
12 Francis Ponge, Pour un Malherbe, Paris, Gallimard, 1965.
13 Samuel B. Griffith dans son introduction à L'Art de la Guerre de Sun Tzu, Paris, Flammarion, coll. « Champs », 1978, pp. 49-50.
14 Pour un Malherbe, op. cit., p 185.
15 Ponge écrit notamment : « (... ) ainsi dans la littérature française, dans l'esprit français il y a un noyau. Ce noyau, c'est l'oeuvre de Malherbe, sur laquelle on se cassera les dents éternellement.
Il y a eu des moments plus radieux, d'autres plus grandioses (Louis XIV, 1792, Napoléon), mais il fallait d'abord former, constituer le noyau ; cela s'est fait sous Henri IV, Malherbe et Richelieu.
Cela a été mis au creuset au milieu des flammes les plus fougueuses et ardentes, exaspérées par le soufflet de la guerre civile (de religion et autres). Sans doute fallait-il ce feu de forge pour fondre tout le minerai apporté de toutes parts, par les siècles et les partis, et obtenir le métal le plus dur. Il fallait aussi la patience, l'habileté, l'énergie et le mauvais caractère du forgeron. La bonne et la mauvaise humeur du forgeron.
Certains donc ont apporté du minerai : ainsi Villon et Marot, Du Bellay et Ronsard, Montaigne et Rabelais. D'autres ont joué les métallurgistes. Parmi eux, Malherbe est certainement le plus important.
» (ibid., p 94.)
16 Cf. « L'huître » in Le Parti Pris des Choses, Paris, Gallimard, coll. « Poésie », 1967, p 43.
17 Francis Ponge, Nioque de l'Avant Printemps, Paris, Gallimard, 1983, pp 62-63.
18 Méthodes, op. cit., p 223. Max Ernst parlant d'une conférence de Heidegger écrit : « Aussi désagréable que soit le langage heideggerien, on ne peut lui dénier une certaine grandeur militaire. Chaque mot porte- l'uniforme heideggerien. Chaque phrase se plie aux ordres impitoyables, martiaux, du sage. Tout marche au pas, en bon ordre, obéit à Viril du commandant. Et si vous aviez la chance d'assister à un défilé de ces mots en uniforme, aux jolies figures de discipline que forment ces tirades, vous seriez étourdi. » (Max Ernst, Ecritures, Paris, Gallimard, 1970, p 406.) Cette affirmation peut s'appliquer aux mots pongiens.
19 Pour un Malherbe, op. cit., p 319.
20 Sun Tzu qui relève neuf sortes de terrains insiste sur la nécessité de connaître la configuration du terrain avant toute attaque : « sur le territoire de l'ennemi, les montagnes, les fleuves, les hautes terres, les basses terres et les collines_ les forêts, les roseaux, les joncs et les herbes plantureuses... tout cela doit être parfaitement connu. » (L'Art de la Guerre, op. cit., p. 142 et pp. 165-172.)
21 Cueco, le Paysage Regardé, Paris, Limage 2, 1982, p 68.
22 La Fabrique du Pré, op. cit., p 126.
23 Ibid., p 199.
24 Ibid., p 251.
25 Ibid., p 246.
26 Ibid., p 231.
27 Ibid., p 210.


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Auteur : Mohamed ESSAOURI -   - Titre : Francis Ponge une poésie offensive ,
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