Ahmed ISMAILI Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de Meknès Le crime dans les Rougon-Macquart En octobre 1871, Zola commence la publication des Rougon Macquart, « Histoire naturelle et sociale d'une famille sous le Second Empire.» Il s'agit des romans suivants: La Fortune des Rougon, La Curée, Le Ventre de Paris, La Conquête de Plassans, La Faute de l'abbé Mouret, Son Excellence Eugène Rougon, L'Assommoir, Une Page d'amour, Nana, Pot-Bouille, Au Bonheur des dames, La joie de vivre, Germinal, L'ceuvre, La Terre, Le Rêve, La Bête humaine, L'Argent, La Débâcle et Le Docteur Pascal. Cette famille se répartit en deux branches: les Rougon qui comptent un ministre, un banquier, un médecin, etc. et les Macquart, branche bâtarde constituée d'ouvriers, de soldats, de prostituées et de criminels. Notre romancier est également, rappelons-le, le chef de file du naturalisme perçu comme une théorie fataliste et pessimiste, mettant en scène des personnages dominés par leurs instincts. Ils sont souvent les instruments d'un dessein de la nature et de l'histoire. On comprend dans ces conditions pourquoi il est souvent question de crimes dans cette oeuvre. On a en effet affaire dans la série des vingt romans qui nous intéressent à diverses formes de manquements particulièrement graves à la morale et à la loi : attentats, complots, forfaits, trahisons, vols, escroqueries, assassinats, empoisonnements, meurtres... Compte tenu du temps qui m'est imparti, je ne parlerai dans ma communication que de quelques ouvrages de ce cycle zolien en partant des textes eux-mêmes pris comme systèmes de corrélations signifiantes et en m'abstenant de les percevoir à travers le prisme d'un modèle d'analyse préétabli. Je m'efforcerai donc de suivre une démarche visant à déceler le jeu des rapports entre les divers éléments d'une oeuvre qui ne correspond pas obligatoirement à une formule canonique impérative. Le narrateur dispose souvent en effet de différentes alternatives, ce qui lui permet d'orienter son récit à sa guise et de tenir son lecteur en haleine ( En lisant La Bête humaine, par exemple, on se dit à un moment donné que logiquement, Jacques Lantier va tuer le mari de sa maîtresse. Il assassinera plutôt Séverine). Mais il faudrait peut-être préciser tout d'abord que, pour Zola, le cadre historique revêt une importance capitale. D'après ses propres termes, le Second Empire est «une étrange période de folie et de honte». Il condamne énergiquement en effet le coup d'Etat de décembre 1851 qui constitue à ses yeux un crime impardonnable commis par le futur Napoléon III (Charles Louis Napoléon, président de la République à partir du 10 décembre 1848 et empereur entre 1852 et 1870), coup d'État dans lequel les Rougon, symbolisant une bourgeoisie provinciale, arriviste et sans scrupules, jouent un rôle considérable. Ainsi, Eugène Rougon qui deviendra ministre s'entoure de toute une bande d'aventuriers décrite comme une clientèle affamée, une nuée de rapaces, une meute dangereuse capable des pires forfaits (Le Docteur Pascal, L.P., 1963, p.157). Son frère Aristide Saccard qu'on retrouve dans La Curée et L'Argent est un personnage cynique et crapuleux. Il se rend ainsi coupable d'infractions à base de ruse, d'escroqueries, d'abus de confiance et de biens sociaux. C'est un spéculateur perverti, véreux, corrompu qui s'abat sur la ville de Paris, la défigurant, la perçant de tous côtés. La capitale est ainsi assimilée à une bête énorme livrée à un rat infatigable qui ne cesse de la ronger. Cependant, au même titre que son frère, Saccard donne souvent l'impression d'être habité par le démon. Il est à la merci de forces invisibles et invincibles. Il n'est pas maître de son destin. Il est plutôt victime d'un appétit insatiable qui le guide, le poussant souvent à l'infamie et au désastre. On remarque par ailleurs que le narrateur se plaît à porter des jugements de valeur et à recourir à des termes relevant de la morale, bien que Zola prétende produire une oeuvre à caractère scientifique. Du reste le nom du personnage est assez significatif: dans Saccard, il y a le mot « sac » que contient l'expression « mise à sac » + ard : suffixe ayant une valeur péjorative et faisant penser à pillard. On constate également que l'idée de méfait est souvent liée dans l'univers zolien au champ lexical de l'alimentation et de l'ivresse. D'ailleurs, l'alcool et l'alcoolisme mènent souvent les personnages au crime. Cependant, dans L'Argent, dix-huitième roman de la série, le narrateur semble amorcer une nouvelle attitude envers Saccard, capable de vaincre et de comprendre le rôle civilisateur de la richesse. Il manifeste même une certaine admiration à son égard, le comparant ainsi à Napoléon. On peut donc parler d'une certaine oscillation, d'une certaine ambiguïté de la part du narrateur vis-à -vis des personnages. Ce n'est pas toujours manichéen. Cependant, dans L'Argent aussi, Saccard se révèle inhumain envers les faibles, n'hésitant pas à les achever. Dans La Conquête de Plassans, quatrième volume de la série, le crime est commis en particulier par l'abbé Faujas, personnage typiquement agressif et inflexible qui se sert de Marthe Rougon pour satisfaire son ambition avant de l'abandonner d'une manière cruelle. Là aussi, Zola prend partie: fidèle à son habitude, il se montre résolument anticlérical. Dans L'Assommoir, c'est plutôt l'indigence qui prend l'aspect d'un bourreau, d'un assassin. En effet, Gervaise est la «victime pitoyable de la misère complice » qui finit «de la tuer un soir le ventre vide». Mais sa fille Nana la vengera. Elle vengera toute sa classe sociale en se livrant à une entreprise de destruction inconsciente d'une aristocratie décadente et pourrie. Là aussi, les termes utilisés par l'auteur relèvent de la morale. Ils ont une connotation dépréciative (l'ordure des faubourgs, les pourritures d'en bas) et visent à désavouer le milieu en question. On peut même parler de dimension scatologique. Zola recourt à une métaphore filée servant à identifier Nana à une mouche d'or, singulièrement nuisible empoisonnant les hommes rien qu'à se poser sur eux, des hommes ayant un comportement suicidaire et courant constamment à leur perte. Ainsi, le lexique employé est celui de la pathologie et de la mort: contagion, air empesté, se décomposait, crevait, cadavre, petite vérole, lit de mort (idem, p. 164). Le narrateur insiste d'une manière obsessionnelle sur l'idée d'effondrement, d'ivresse et de folie générale conduisant au suicide collectif, celui de toute une nation: la débâcle de 1970. En outre, le besoin de posséder la terre qu'ils considèrent comme leur propre chair, pousse au parricide des paysans sordides, aux noms révélateurs: les Buteau et les Foucan, mis en scène dans le dix-septième roman de la série. La terre se présente alors comme une mère horrible, excessive, mystérieuse et secrète. Elle est à la fois nourricière et meurtrière. Elle mange ses enfants et les pousse à s'entre-tuer. Zola s'évertue fréquemment à prêter à la matière les pulsions d'un être névrotique. De même, pour se venger de l'épicier Maigrat qui exerce du chantage sur elles, les harcèle, les exploite sexuellement, les ouvrières de Germinal le castrent après avoir provoqué sa chute fatale du toit de son magasin. Mais en lisant ce roman, on a le sentiment que le crime est inhérent au système. Le capitalisme semble en effet incarner le mal. Dans ses dernières oeuvres (Les Quatre Evangiles), Zola défendra les idées du philosophe et économiste français Charles Fourier, manifestant ainsi sa préférence pour un certain socialisme. Mais c'est surtout Jacques Lantier, fils de Gervaise Macquart et personnage principal de La Bête humaine qui porte le mal, incarnant le criminel insatiable. Résumons ce roman : Ayant découvert que sa femme Séverine a eu des rapports sexuels depuis son enfance avec son protecteur le vieux président Grandmorin, l'ouvrier Roubaud oblige son épouse à l'aider à tuer le violeur dans un train. Pour gagner la sympathie du mécanicien Jacques Lantier, un témoin gênant, le jeune couple lie amitié avec lui. Séverine devient même sa maîtresse. Mais Jacques est un possédé, un névrosé, un malade mental incapable de se contrôler. Il ne peut voir la gorge nue d'une femme, sans éprouver une envie irrésistible de lui planter un couteau dans le cou, de l'égorger, de l'éventrer. Il finit d'ailleurs par assassiner Séverine. Puis, pour être sûr qu'il a bien assouvi son désir de meurtre et qu'il est bien guéri, il séduit la maîtresse de Péqueux, son adjoint. Jaloux, ce dernier se bat à mort avec son chef dans le train débridé, allant précipitamment à la catastrophe. Il s'agit donc d'un récit où le désir se confond avec le besoin de meurtre. On assiste là encore à une inversion de signes: l'Eros se transforme en Thanatos. C'est l'histoire d'une folie homicide, d'une atroce et inéluctable envie de sang, mais aussi d'actes de terribles vengeances. Pourtant, au début de leur liaison, Jacques se montre doux et se sent heureux avec Séverine. Il pense qu'il est délivré de son mal jusque là incurable. Sa maîtresse l'adore, d'autant plus qu'il lui a révélé ses sens. Mais Séverine cède à l'envie folle de raconter à son amant comment elle a participé avec son mari à l'égorgement du président. Cet aveu réveille fatalement la bête momentanément endormie. Surexcité, Jacques exige de Séverine qu'elle lui décrive en détail le meurtre perpétré. Il est par la suite en proie à une crise extrêmement aiguë: l'envie irrésistible d'étriper Séverine. Jacques ne s'appartient pas. Il obéit à ses muscles, à un réflexe de sa nature de personnage détraqué, à la bête qui l'habite, hurlante, avide, insatisfaite. Ce qui peut paraître curieux, c'est que Jacques ne se sent à l'aise qu'avec le train, la machine qui lui inspire beaucoup de tendresse. Il vit en harmonie avec elle, la soignant continuellement si bien que ses chefs, plutôt exigeants, sont satisfaits de lui, le considérant comme un ouvrier modèle. Dans les moments de crise, Jacques devient physiquement méconnaissable. Il se sent comme chassé de son propre corps (La Bête humaine, L.P., 1970 , p. 390) Après avoir tué, il entend un grognement de monstre partir de sa propre gorge (idem, p. 392). Pourtant, Jacques évite de boire, car l'alcool achève de le dérégler. La bête se réveille lentement mais inexorablement pour l'entraîner vers le crime. Jacques essaie de lutter contre son désir fou de tuer, mais toute lutte contre la bête est vaine. Jacques essaie de réfléchir, de raisonner. Il pense que s'il faut absolument tuer, il vaut mieux se débarrasser du mari encombrant que Séverine ne supporte plus. Mais son éducation l'empêche d'accomplir cet acte barbare: «Le raisonnement ne ferait le meurtre. Il fallait l'instinct de mordre, le saut qui jette sur la proie, la faim ou la passion qui la déchire » (p. 318) «Est-ce qu'on tue par raisonnement! on ne tue que par pulsion du sang et des nerfs. » (p. 393) Il essaie de fuir la bête, mais elle galope aussi vite que lui. C'est donc, l'instinct qui l'emporte. Se trouvant un jour en tête à tête avec sa cousine Flore, Jacques la prend dans ses bras. Mais une crise le secoue violemment: «Une fureur semblait le prendre, une férocité qui lui faisait chercher des yeux, autour de lui une arme, une pierre, quelque chose enfin pour 1 a tuer. Ses regards rencontrèrent les ciseaux luisants parmi les bouts de corde et il les ramassa d'un bond, et il les auraient enfoncés dans cette gorge nue, entre les deux seins blancs, aux fleurs roses. Mais un grand froid le dégrisait, il les rejeta, il s'enfuit éperdu; tandis qu'elle, les paupières closes, croyait qu'il la refusait à son tour, parce qu'elle lui avait résisté.» Il ressent de subites pertes d'équilibre ressemblant à des cassures. Ses mains ne dépendent plus de lui. Elles échappent à son contrôle. Elles lui font peur: «Et la terreur de ses mains les lui fit enfoncer davantage sous son corps, car il les sentait bien qui s'agitaient, révoltées, plus fortes que son vouloir. Est-ce qu'elles allaient cesser de lui appartenir ? des mains qui lui viendraient d'un autre, des mains léguées par quelque ancêtre, au temps où l'homme dans les bois étranglait les bêtes». Nous sommes à la limite du fantastique. Après l'aveu de Séverine, Jacques est en proie à une crise: «la vue de cette gorge blanche le prenait tout entier, d'une fascination soudaine, inexorable; et en lui, avec une horreur encore consciente, il sentait grandir l'impérieux besoin d'aller chercher le couteau sur 1 a table, de revenir l'enfoncer jusqu'au manche dans cette chair de femme » (p. 273) Il se hâte de s'habiller, s'empare du couteau et descend dans la rue à la recherche d'une autre femme à tuer pour ne pas assassiner Séverine. Il rôde longuement tel un somnambule ou une bête carnassière en quête de sang. En fait, la malédiction porte sur toute la famille à cause de l'alcoolisme. Les mobiles du meurtre sont ainsi expliqués. Cela remonte à la fêlure originelle des Rougon-Macquart, symbolisée par la démence de l'aïeule fondatrice, Adélaïde Fouque (Dans Fouque, il y a « fou »), Adélaïde Fouque, la grande fille détraquée considérée comme une figure spectrale de l'expiation et de l'attente (Le Docteur Pascal, p.154. Idée de faute et de rachat). Cela remonte plus loin encore, à une origine mythique, primitive, à l'homme des cavernes. La maladie de Jacques est une sauvagerie qui le ramène «avec les loups mangeurs de femmes au fond des bois [...] Chaque fois, c'était comme une soudaine crise de rage, une soif toujours renaissante de venger des offenses très anciennes dont il aurait perdu l'exacte mémoire. Cela venait-il de si loin, du mal que les femmes avaient fait à sa race, de la rancune amassée de mâle en mâle, depuis la première tromperie au fond des cavernes ? » (pp.64-65). A l'image de l'homme primitif, Jacques éprouve la nécessité de conquérir la femelle et de la dompter, «le besoin perverti de la jeter morte, ainsi qu'une proie qu'on arrache aux autres à jamais». On peut parler de roman à thèse, portant sur l'hérédité pathologique. Le crime est lié dans ce contexte à la démence. On se rend compte en effet du souci de l'auteur d'expliquer, de déterminer les causes premières du crime et de l'influence manifeste des idées de certains savants et chercheurs de l'époque, tels que Claude Bernard tout d'abord, mais aussi de Darwin et, d'une manière plus ou moins directe, de l'italien Lombroso (1836-1909) qui s'efforçait d'étudier les facteurs individuels du crime. Selon Lombroso, les réactions biologiques et psychologiques de plusieurs criminels relèvent d'une espèce d'individus peu évolués, voire assez proches des sauvages primitifs. Certains caractères hérités des ancêtres réapparaîtraient même après de nombreuses générations intermédiaires. On assisterait alors à un phénomène de dégénérescence, de régression. D'après cette théorie marquée par un déterminisme biologique, il y aurait au sein de la société des criminels-nés voués inévitablement au meurtre. Ce qui est remarquable aussi, c'est que le narrateur nous prépare habilement au dénouement tragique qui est assez conforme aux prémisses. L'ceuvre est ainsi traversée d'avertissements, de signes prémonitoires annonçant une fin dramatique: au chapitre VI on s'attend à ce que Roubaud tue sa femme et son amant: «Ils étaient au bras l'un de l'autre lorsqu'un coup de feu les mit debout, frémissants » (p.204). De son côté, Séverine pressent instinctivement le malheur: «la fusion du désir se perdait dans un autre frisson de mort revenu en elle. C'était comme au fond de toute volupté, une agonie qui recommençait [...] Peut-être ce soir là avait-elle senti la mort passer sur sa nuque, avant d'éteindre la lampe. Jusqu'à ce jour, elle était demeurée souriante, inconsciente, sous la continuelle menace du meurtre, aux bras de son amant.» (pp.377-378) Mais plus elle a peur, plus elle serre Jacques contre elle, en lui demandant de la protéger. Là aussi désir et mort sont étroitement liés. Le narrateur insiste longuement sur cette idée: «Ils se possédèrent, retrouvant l'amour au fond de la mort dans la même volupté douloureuse des bêtes qui s'éventrent pendant le rut.» (pp.271-272) Le narrateur parle également de la porte d'épouvante s'ouvrant sur le gouffre noir du sexe, de l'amour jusque dans la mort et de la nécessité morbide de détruire sa partenaire pour posséder davantage (p. 390). Mais même les choses sont complices et laissent prévoir le drame: dans la chambre noire où se trouvent les deux amants, le feu du poêle se reflète au plafond, dessinant une tache rouge qui s'étend de plus en plus telle une mare de sang. Une autre idée à caractère mythique et superstitieux est exprimée: après le suicide de sa cousine Flore, Jacques est persuadé qu'elle prendra sa revanche. C'est que les morts se vengent des vivants en les massacrant. Par ailleurs, le crime garde un aspect mystérieux: « est-ce qu'on sait ? demande Séverine à Jacques après lui avoir parlé de l'assassinat du président Grandmorin dans un style qui relève plus du récit que du dialogue avec emploi du subjonctif imparfait, On fait des choses qu'on ne croirait jamais pouvoir faire. Quand je pense que je n'oserais pas saigner un poulet. » Il est question d'autres crimes encore dans La Bête humaine . Misard empoisonne sa femme, la tante de Jacques pour s'emparer de son magot. Pourtant, elle était physiquement beaucoup plus forte que lui. Il est alors mis en parallèle avec l'insecte qui dévore une grosse bête. De son côté, Flore, la fille de la victime provoque le déraillement du train qui transporte Jacques et Séverine dont elle est jalouse. Aucun de ces personnages n'éprouve le moindre remords après son forfait. A la suite de l'accident du train, Flore se montre insensible au malheur des victimes. Elle regrette uniquement que son cousin et Séverine ne soient pas morts eux aussi. Quant à Jacques, il demeure-imperturbable au tribunal après le meurtre de sa maîtresse. Il se sent même soulagé et laisse la Cour condamner u n innocent aux travaux forcés. La justice se révèle ainsi incapable de châtier les vrais coupables. Les juges dans La bête humaine sont incompétents, vaniteux, malhonnêtes, monstrueux et ridicules. Ils n'hésitent pas à sacrifier la vérité et l'équité. Ils savent que les Roubaud ont assassiné le président, mais ils préfèrent les laisser en liberté. L'essentiel pour eux, c'est d'éviter le scandale. Le narrateur a une attitude très ironique à leur égard, comparant le tribunal à un théâtre. Tous ces événements ont donc pour cadre historique le Second Empire. Mais même après l'effondrement de ce régime, les crimes n'ont pas cessé et la justice n'a pas beaucoup changé. En effet, accusé à tort d'avoir transmis des renseignements secrets à l'attaché militaire allemand, le capitaine Dreyfus est condamné en 1894 par un tribunal de guerre et déporté à l'île du Diable. Zola mène une enquête et s'aperçoit de l'innocence de cet officier. Il prend alors sa défense en publiant notamment sa fameuse lettre ouverte au président de la République J'accuse où il s'attaque avec une rare véhémence à l'état- major. Il sera condamné et obligé de s'exiler pendant toute une année en Angleterre. On soupçonne même les anti-dreyfusards de l'avoir assassiné en bouchant la cheminée de sa maison à Médan.
Auteur : Ahmed Ismaili - fac-Lettres-Meknes - - Titre : Le crime dans les Rougon-Macquart, Url :[https://www.marocagreg.com/doss/monographies/oualili/crime_Rougon-Macquart_zola.php] publié : 0000-00-00 |