université hassan ii

faculté des lettres

et des sciences humaines

ain chock casablanca

département: etudes françaises semestre: vi

option: enseignement

exposé


la mémoire tatouée de abdelkebir khatibi


encadré par:mme berrada
présenté par: amaayach siham etel alami ferricha abdeslam


année universitaire: 2007-2008



plan:


introduction:

1. présentation de l'auteur:

2. présentation de l'oeuvre:

i- description et résumé de l'oeuvre:

1. le paratexte:

2. résumé de l'oeuvre:

ii- analyse de l'oeuvre:

1. thèmes abordés dans l'oeuvre:

1.1 les souvenirs:

1.2 le contexte politique:

1.3 la vie estudiantine:

1.4 le rapport de khatibi avec la langue française:

1.5 l'identité et la différence:

2. la mémoire tatouée et l'écriture du moi:

conclusion:




introduction:

1. présentation de l'auteur:

abdelkebir khatibi est un romancier marocain, sociologue, spécialiste de la littérature maghrébine et l'un des commentateur les plus en vue de la vie politique marocaine.

né à el jadida en 1938, abdelkebir khatibi a étudié la sociologie à la sorbonne et a soutenu en 1969 la première thèse sur le roman maghrébin. découvert par maurice nadeau, il fait paraître en 1971, son premier roman, la mémoire tatouée. il a continué son oeuvre en publiant des récits et des romans, de la poésie, du théâtre, de nombreux essais sur les sociétés et l'art islamiques.

abdelkebir khatibi enseigne la littérature et dirige le bulletin économique et social du maroc qui devient en 1987 signes du présent.

parmi ses oeuvres: la mémoire tatouée(1971),le prophète voilé (1979), le livre du sang (1979), figures de l'étranger dans la littérature française (1987), amour bilingue (1983),maghreb pluriel (1983), dédicace à l'année qui vient (1986), un été à stockholm (1990), et penser le maghreb (1993).

a propos de cet héritage littéraire, rené char a dit: 'un poète doit laisser des traces de son passage, non des preuves. seules les traces font rêver.'

2. présentation de l'oeuvre:

la mémoire tatouée de abdelkebir khatibi est inaugurée par une dédicace: à ma mère. l'oeuvre est composée d'une présentation qui peint avec exactitude le problème de l'écriture ainsi que l'amour de l'écrivain vis-à-vis de la langue française.

après la représentation, le roman se subdivise en deux séries: série hasardeuse (i) et série hasardeuse (ii).

la première série englobe sept parties nommées comme suit: la mémoire tatouée, deux villes parallèles, ainsi tourne la culture, adolescence à marrakech, le corps et les mots, par gestes décrochés, rives gauche.

cette série est apparemment longue par rapport à la deuxième série qui, à son tour, contient trois parties: fugue sur la différence sauvage, variation sur la différence, double contre double.

chaque partie véhicule des idées qui seront bien explicitées dans la phase de l'analyse de l'oeuvre.

juste après la deuxième série hasardeuse, un annexe surgit intitulé: repères.

la fin du roman coïncide avec une postface de roland barthes qui a pour titre: ce que je dois à khatibi.

au sein de cette postface barthes affirme que:'khatibi m'enseigne quelque chose de nouveau, ébranle mon savoir'.

roland barthes ajoute dans une autre citation que'l'originalité de khatibi, au sein de sa propre ethnie, est donc éclatante: sa voix est absolument singulière, et par là même absolument solitaire. car ce qu'il propose, paradoxalement c'est de retrouver en même temps l'identité et la différence…c'est en cela qu'un occidental (comme moi) peut apprendre quelque chose de khatibi.'

i- description et résumé de l'oeuvre:

1. le paratexte:

le paratexte est l'ensemble des éléments entourant un texte et qui fournissent une série d'informations. le paratexte de la mémoire tatouée est constitué des indices péritextuels suivants:

le titre: la mémoire tatouée.

les sous-titres: série hasardeuse i, et ii…etc.

la présentation.

la postface de roland barthes: ce que je dois à khatibi.

la dédicace: a ma mère.

la note.

annexe: repères.

la quatrième de couverture.

2. résumé de l'oeuvre:

il est apparemment difficile de donner un résumé à l'oeuvre de khatibi, la mémoire tatouée. les sujets traités sont multiples et même la sélection devient une technique hasardeuse. l'écrivain a commencé par le problème de l'écriture qui fait appel à la défaillance de la mémoire, obstacle, malgré sa présence ne fait que renforcer l'amour de khatibi envers la langue française.

cet amour va de pair avec le problème de l'identité, car le climat de l'époque était perturbé par la présence des colons ce qui donne naissance à une lutte acharnée pour jouir de l'indépendance, moyen qui permet au peuple de préserver sa dignité et son identité.

khatibi, l'enfant et l'adolescent est jeté dans l'amertume de la solitude des interdits et aussi dans le dilemme de la double culture qui engendre la double identité.

par le biais des mots, khatibi représente le visible (le réel) et transforme en améliorant l'invisible via son imagination qui exige un double effort de la part du lecteur car l'écriture de khatibi est élitiste.

ii- analyse de l'oeuvre:

1. thèmes abordés dans l'oeuvre:

1.1 les souvenirs:

la mémoire de khatibi garde et fournit plusieurs images de sa vie. de prime abord, il évoque le rite sacré lors de sa naissance qui coïncide à la fois avec le jour de l'aïd el kebir et avec la deuxième guerre mondiale. puis, sa maladie, le trachome, après le sevrage et sa visite au marabout guérisseur. il avait également à l'esprit le décès de son père et de son petit frère à l'âge de sept ans, le mariage de sa mère après quatre mois de veuvage et son départ avec sa tante, sa vraie mère, à essaouira, où il avait une vie facile, entouré d'un harem de sept fillettes berbères.

dans cette ville, il garde en souvenance son premier film vu au cinéma même s'il ne comprenait pas le français: 'mon premier film était un film d'épouvante (…) d'ailleurs, je ne comprenais pas le français', et le mellah où il se procurait de l'argent en vendant les calottes.

parallèlement à ses souvenirs dans cette ville, il avait aussi à l'esprit ceux qui sont relatifs à une autre ville, el jadida, à savoir; ses promenades en calèches, la chasse des hirondelles par cailloux, ses parties de jeu au parc spiney, et ses réminiscences de l'ogresse légendaire aicha kendicha et du djinn vu à la plage.

khatibi avait également la faculté de conserver et de se rappeler des faits marquants de sa vie sexuelle comme le viol à l'âge de quatre ans lors de sa cohabitation avec une bonne, la partie de débauche avec ses deux frères et une autre bonne, la fréquentation du bordel à l'âge de neuf ans et lors de sa quête du savoir à marrakech.

1.2 le contexte politique:

l'oeuvre de khatibi traite une panoplie de thèmes qui varient selon l'époque, la ville et le niveau de scolarisation de l'écrivain.

la mémoire tatouée est écrite dans un contexte politique, national et international, taxé de perturbation.

a ce propos, on note la deuxième guerre mondiale, la guerre d'algérie ainsi que la politique de l'indépendance au maroc.

la naissance du narrateur coïncide avec la deuxième guerre mondiale, cette époque est caractérisée par la rareté des produits.

la population est mise dans une situation misérable, car le maroc de l'époque est affecté par les répercussions négatives de cette crise mondiale.

la dite crise, est intégrée dans la trame romanesque via radio berlin, l'un des multiples éléments qui marquent l'enfance du narrateur:«je naquis avec la deuxième guerre mondiale, je grandis aussi dans son ombre et peu de souvenirs me reviennent de cette époque. se détachent de ma mémoire de vagues paroles sur la rareté des produits…radio berlin captait l'attention de nos pères.»

a cause de cette guerre mondiale plusieurs soldats marocains se sont engagés: ' aux cotés de ceux qui te dominent, (ils) ont parcouru sans comprendre l'occident et la différence sauvage (ils disent) pourquoi, pourquoi nous sommes nous engagés? pour la soupe et la gamelle'.

donc, la deuxième guerre mondiale, exploite toutes les forces inclues les forces humaines, car le marocain de cette époque se trouve face à un dilemme soit l'engagement obligatoire, soit la famine et la mort.

après avoir vu la guerre mondiale et ses mauvaises répercussions sur la vie des marocains. il est temps de passer à une autre phase: la guerre d'algérie.

cette guerre coïncide avec l'arrivée du narrateur à paris:'j'arrivais à paris avec la guerre d'algérie, déjà en rupture avec l'occident de mon enfance. a la cité universitaire, nous logions des algériens, la police suivait nos mouvements.'

cette citation montre les abus de la police à cause du climat raciste qui régnait à l'époque: 'je souffrais d'être objet de haine.'

cette guerre met en cause plusieurs facteurs (la culture, l'identité) et pousse vers une véritable révolution.

pour se frayer un chemin qui sera autre que celui de la tristesse, l'auteur se donne au monde de la littérature, voire l'art en général nedjma de katib yacine, le cinéma, la peinture, le théâtre, les galeries d'art…

de surcroît, l'indépendance au maroc occupe une place privilégiée dans l'économie du roman.

le narrateur relate tous les événements relatifs à l'indépendance du pays.

la lutte contre le colon se fait par plusieurs outils parmi eux l'écriture qui permet la survie.

le collège est le lieu par excellence de la vie politique de l'époque. les étudiants y circulent la poésie engagée' au collège, l'action politique, à tous égards, était tortueuse. nous arrivaient de façon épisodique quelques tracts que nous commentions par petits groupes.'

marrakech était la ville des études et aussi la ville du pacha qui représente aux yeux du peuple un roi fantoche. sa présence suscite des révoltes de la part de la majorité du peuple.

ainsi, le retour du roi mohamed v est un moment de joie. le peuple était ému jusqu‘aux larmes 'ma mère contemplait, sur la lune, la figure du roi exilé. poursuivant sa recherche, elle finissait par y voir toute la famille royale.' tellement attaché à son roi, le peuple le voyait sur la lune.

donc, la guerre mondiale, la guerre d'algérie, la politique de l'indépendance au maroc sont trois volets qui expliquent, que le roman autobiographique ne peut être en aucun cas neutre sur le contexte politique du pays et de l'époque en question.

1.3 la vie estudiantine:

la vie estudiantine de khatibi est jalonnée de repères. dans un premier temps, l'école coranique qui a contribué à l'épanouissement de sa mémoire et où il se souvient bien des coups de bâton sur les pieds. ensuite, l'école franco-musulmane où il y avait un enseignement laïc disposé dans une classe divisée en deux cliques, celle qui savait et celle qui tuait les mouches. puis, le départ à marrakech à l'âge de douze ans pour une quête du savoir malheureuse dès le premier jour: ' je pleurais, allongé la nuit dans le dortoir orphelin'; 'prison dans un oasis (…) le collège côtoie un jardin à n'en plus finir'; 'quelques mois de malheur dans cette prison ! '; 'quant à mon aspect minable, un peu chétif, il ne récoltait que le dégoût: zéro d'office, avec en plus son refus obstiné de corriger mes copies.'

dans un dernier lieu, le voyage à paris pour préparer une licence de sociologie. ce nouveau monde, synonyme de tristesse et de racisme: 'je souffrais d'être objet de haine', va l'initier à des univers nouveaux comme la drague des filles qui constitue le seul moyen pour se sauver de la triste solitude qui pèse sur son âme.

khatibi va chercher refuge, par la suite, en se penchant sur le monde de la littérature, du cinéma, de la peinture, des galeries d'art, et du théâtre.

1.4 le rapport de khatibi avec la langue française:

le rapport du narrateur avec la langue française est l'un des thèmes qui jouissent d'une grande importance dans la trame romanesque.

l'auteur peint son amour envers la langue française 'je retourne ma rage contre ceux qui défigurent les lois de cette belle langue que j'aime'.

cet amour est justifié par un pouvoir de la langue en question'par ses racines voilées, la langue …indique au poète par un labyrinthe souterrain, la survivance de son être oublié, perdu, délaissé dans le silence et la solitude folle'

a travers ce thème, l'auteur soulève le problème de l'écriture et en même temps parle de son amour pour la langue française'c'est pour quoi je demeure ici entre les mains de la langue française…langue que j'aime …je le répète'

cette langue constitue pour khatibi un univers sacré et indestructible mais qui lui impose une désacralisation car l'auteur offre à cette langue une partie de sa mémoire. cette dernière est qualifiée de tatouée.

en particulier, intégrer l'univers de cette langue oblige à faire une offrande tatouée de soi même.

en outre, khatibi établi une comparaison entre les deux langues: l'arabe et le français:'de là à comparer mon français à la langue du coran exige un autre parchemin, arbre de mon enfance, le coran dominait ma parole alors que l'école, c'était une bibliothèque sans le livre'

par le biais d'un enseignement laïc, l'enfant est devenu tri glotte (français, arabe, dialecte).

c'est pour cette raison que les questions de la cohérence, la continuité et l'identité sont posées.

le narrateur fait montre d'un début un peu médiocre en tant qu'élève .les institutrices françaises représentent le harem scolaire pour l'élève marocain.

a ce propos, la comparaison de l'arabe avec le français s'impose à nouveau car c'est ce qui donne naissance à une double identité voire à une double civilisation'pour ma mère…notre arbre généalogique s'éloignait par sa floraison…celle-ci commençait avec le prophète, et se terminait au paradis ou en enfer…à l'école, on retrouvait le chaos .page tournée, dynastie tombée la tête d'un roi! les dynasties se bousculaient…ému par ce désordre, l'occident colonial décida d'intervenir pour le bien de tout le monde .alléluia la colonisation! '.

cet amour pour la langue justifie le grand attachement à l'écriture'j'ai rêvé, l'autre nuit, que mon corps était des mots'. l'écriture est un bonheur qui détient des secrets déchiffrables réservés seulement aux initiés'le parfum d'un mot me bouleversait. je tremblais. quel travail forcené que d'avaler le dictionnaire des rimes et celui des synonymes! d'ailleurs, je prenais le livre à son auteur, le rendant discours de mon propre miroir'

l'auteur nous fait plonger dans son univers meublé par la poésie, le vers, le parfum des mots, le goût de la lecture'mes dieux étaient de préférence des poètes marginaux, exilés, fous, suicidés, morts jeunes ou tuberculeux.'

cette citation insiste sur la composante numéro un, la solitude:'le soir …j'imitais la profondeur du solitaire…on me dérangeait, je m'esquivais. j'étais un autre ayant ainsi un alibi, je rangeais la société dans un coin, me vassalisais à la solitude'. ce facteur pousse l'adolescent aux yeux verts de choisir des fraternités littéraires.plus exactement, le goût pour la lecture et pour l'écriture a des répercussions positives sur la vie estudiantine du narrateur. l'adolescent était brillant dans toute sorte de production écrite.

pour conclure, le rapport de khatibi avec la langue française relève d'un amour qui renforce la problématique de l'identité et de la différence.

1.5 l'identité et la différence:

le départ de khatibi à marrakech puis à paris pour la quête du savoir soulève la problématique de l'identité et de la différence:' séparation d'un adolescent, arraché d'un double exil, deux villes et deux mères'; 'je partais à paris (…) à la recherche d'une autre image des autres et de moi-même (…) ce vol, rencontrer l'occident dans le voyage de l'identité et de la différence sauvage.'; ' qu'avais-je retenu de ce long séjour de six ans en europe? (…) soit! je donne la parole à un autre double.'

le retour au pays, après son voyage à paris, ne représente qu'une illusion car le moi ne revient jamais le même, il procrée son double: 'on ne revient jamais chez soi, on retombe dans le cercle de son ombre', tandis que le voyage pluriel à londres, en inde, en espagne, montre à quel point le moi peut être différent de l'autre en prenant en considération plusieurs facteurs tels la religion, les traditions, la culture, le goût, l'art.

l'étrangeté de khatibi dans ces lieux est un va et vient entre ce qui est soi est ce qui est le soi-autre, car nous sommes toujours confrontés à nous- mêmes:

'l'occident est une partie de moi, que je ne peux nier que dans la mesure où je lutte contre tous les occidents et orients qui m'oppriment ou qui me désenchantent.'

le moi est devenu une addition de simulacres, les effets de la séparation, de la duplicité ponctuent la vie de khatibi: double mère, double ville, double langue. le souci de soi est une réalité multiple d'état d'existence.

malgré sa possession par une double identité, par la culture, par l'occident qui blesse, kidnappe les éléments qui établissent l'identité personnelle, fascine et considère l'univers sa demeure, l'identité, même entamée, même frappée de dissymétrie, ne suppose pas la dépersonnalisation et reste unique et intacte.

2. la mémoire tatouée et l'écriture du moi:

selon philippe lejeune, le pacte autobiographiqueest l'engagement que prend un auteur de raconter directement sa vie, ou une partie, ou un aspect de sa vie, dans un esprit de vérité.

le pacte autobiographique s'oppose au pacte de fiction. quelqu'un qui vous propose un roman, même s'il est inspiré de sa vie, ne vous demande pas de croire pour de bon à ce qu'il raconte, mais simplement de jouer à y croire.

l'autobiographe, lui, vous promet que ce que qu'il va vous dire est vrai, ou, du moins, est ce qu'il croit vrai. il se comporte comme un historien ou un journaliste, avec la différence que le sujet sur lequel il promet de donner une information vraie, c'est lui-même.

par conséquent, un texte autobiographique peut être légitimement vérifié par une enquête, même si, dans la pratique, c'est très difficile. un texte autobiographique engage la responsabilité juridique de son auteur, qui peut être poursuivi par exemple pour diffamation, ou pour atteinte à la vie privée d'autrui. il est comme un acte de la vie réelle, même si par ailleurs il peut avoir les charmes d'une oeuvre d'art parce qu'il est bien écrit et bien composé.
comment se prend cet engagement de dire la vérité sur soi ? a quoi le lecteur le reconnaît-il ?

l'absence de mention 'roman' et la déclaration dans la citation ci-dessous inscrivent la mémoire tatouée dans une écriture purement autobiographique.

' comment ai-je délimité le champ autobiographique? en démobilisant l'anecdote et le fait divers en soi, tout en dirigeant mon regard vers les thèmes philosophiques de ma prédilection: identité, et différence quant à l'etre et au désert, simulacre de l'origine, blessure destinale entre l'orient et l'occident.'

philippe lejeune a tenté d'établir des bases théoriques qui permettent de mieux cerner le genre autobiographique .tout d'abord en posant une définition de l'autobiographie'le récit rétrospectif en prose qu'une personne réelle fait de sa propre existence, lorsqu'elle met l'accent sur sa vie individuelle, en particulier sur l'histoire de sa personnalité'

philippe lejeune a forgé le concept du pacte autobiographique'pour qu'il y ait une autobiographie, il faut que l'auteur passe avec ses lecteurs un pacte, un contrat, qu'il lui raconte sa vie en détail, et rien que sa vie'

a ce propos, la définition de l'autobiographie met en jeu des éléments appartenant à quatre catégories différentes:

1- forme du langage, il s'agit d'un récit en prose.

2- sujet traité, il s'agit d'une vie individuelle racontée sous une forme d'une histoire personnalisée.

3- situation de l'auteur, il s'agit d'une identité de l'auteur, du narrateur et du personnage principal.

4- perspective rétrospective du récit.

donc, est une autobiographie, toute oeuvre qui remplit à la fois les conditions indiquées dans chaque catégorie.

conclusion:

le vécu est l'objet d'une exploration plus profonde, les faits du passé sont le support d'une forme existentielle: recherche sur soi, sur les traces collectives, quête d'une identité littéraire, pouvoir du langage, interrogation sur les notions du double, de l'identité, de l'altérité, de la différence, de la bi-polarité occident/orient. dans cette oeuvre, l'auteur est à la fois rivé sur lui-même et sur les paradigmes de son expérience. cette double tâche de l'écriture n'est possible que par la finalisation du projet autobiographique.

l'écriture pour khatibi est une dimension de l'existence; écrire c'est une façon d'exister. la mémoire tatouée, le premier récit de khatibi, a produit sa libération, son propre mode de penser l'écriture et la subjectivité littéraire. en outre, il renforce la problématique du bilinguisme qui va de pair avec la notion de l'identité, comme disait khatibi: ' cette tâche est énorme. je délimite, d'une façon ponctuelle, des noeuds, des structures et ruptures d'une langue à l'autre'.

bibliographie

abdelkebir khatibi; maghreb pluriel; édition eller denoel.

abdelkebir khatibi; la mémoire tatouée; éditions denoel, 1971.

marc gontard; violence du texte (études sur la littérature marocaine de langue française), édition l'harmattan / eller.

philippe lejeune; le pacte autobiographique (nouvelle édition augmentée); éditions du seuil.



Pour citer cet article :
Auteur : Amaayach Siham et El alami Ferricha Abdeslam -   - Titre : La mémoire tatouée de Abdelkebir Khatibi,
Url :[https://www.marocagreg.com/doss/monographies/memoire-tatouee-abdelkebir-khatibi-amaayach-ferricha.php]
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