Université Sidi Mohamed Ben Abdellah

Faculté Polydisciplinaire de Taza

Filière : Etudes Françaises

Projet de fin d'études

Option : Sciences de l'information et de communication

L'altérité dans les livres sacrés

(L'ancien testament, le nouveau testament, le saint coran )


Réalisé par :

HAKIM KHALID

BOUALEM M'HAMED

Encadré par :

DR. SLIMAN LAMNAOUI

Année universitaire : 2008/2009

REMERCIEMENTS

- Nous remercions Allah;

-Nous remercions nos familles pour leur soutien ;

- Nous remercions tous ceux et celles qui nous ont aidés

à réaliser ce projet ;

-Nous remercions notre Tuteur Mr. Sliman Lamnaoui pour

ses orientations, son soutien et ses efforts qui nous ont

indiqué le bon chemin à suivre ;

Nous remercions nos professeurs qui nous ont bien formés lors du cursus universitaire.

DEDICACES

Nous dédions ce travail à notre bien aimé le prophète Mohammed

A notre professeur Dr Sliman LAMNAOUI

A nos parents qu'Allah les garde, à nos familles

A tous nos amis et étudiants ainsi que les professeurs de la filière études

françaises toutes options


Sommaire

INTRODUCTION

CHAPITRE PREMIER : Les modalités de l'autre dans les livres sacrés

Axe I : Le concept de l'autre dans l'ancien Testament

Axe II : Le concept de l'autre dans le Nouveau Testament

Axe III : L'autre dans le Saint Coran

CHAPITRE DEUXIEME : Les valeurs humaines dans les livres sacrés

Axe I : L'amour du prochain

Axe II : La tolérance dans les livres Bibliques

Axe III : Le concept de la tolérance dans le Coran

CHAPITRE TROISIEME : La transgression de l'autre dans les livres sacrés

Axe I : La violence dans les livres Bibliques

Axe II : La guerre dans le Coran

Axe III : L'islamophobie

CHAPITRE QUATERIEME : Le dialogue interreligieux

Dialogue vu par les religions :

Axe I : Le dialogue vu par la religion chrétienne

Axe II : Le dialogue vu par l l'Islam

Axe III : Tentatives de dialogue entre l'islam et l'occident

CONCLUSION

Annexe:

'Je ne suis ni chrétien, ni juif, ni zoroastrien, ni musulman,

Ni d'Orient ni d'Occident…

Ma place est d'être sans place…

Je suis enivré de la coupe d'amour…

Je n'ai d'autre fin que l'ivresse et l'extase…'

« Rûmi, le grand maître soufi »

INTRODUCTION

On a l'impression que l´« autre » peut prendre des visages protéiformes et que l'altérité est une question personnelle, singulière et unique, cachée parfois derrière le masque du même. Les problèmes de l´altérité restent toujours ambigus et flous. On ne peut concevoir un autre qui ne soit le possible du même. On y recourt fréquemment afin de proposer une mise en valeur nuancée de l´altérité, en arrivant à la question primordiale de leur réflexion : comment l´altérité se manifeste-t-elle lorsque je m´adresse à autrui ou lorsque autrui s´adresse à moi ?

Une telle étude passe par la description des différents itinéraires à travers les quels on distingue mon discours et le discours d'autrui. D'abord Une parole que j'adresse à l'autre, puis la parole que l'autre m'adresse. Cette parole nous permet parfois d´éprouver l´expérience d´une véritable altérité du sens. L´expérience de l´altérité du sens est une expérience de compréhension qui se présente d´abord sous une forme paradoxale. Autrement dit, le sens autre excède les capacités de compréhension, sinon il ne s´agit pas d´une véritable altérité du sens.

La définition de l'autre nous parait très simple c'est un autre, qui n´est pas nous et qui est, peut-être, très différent de nous, mais qui mérite d´être découvert pour nous enrichir et se faire enrichir par nous.

« Il n'est jusqu'à nos jours aucune grande civilisation qui n'ait été religieuse »1 (l'historien Toynbee : Les religions de Paul Poupard). Car l'homme est par nature homo religiosus. Il est toujours avide d'une spiritualité, d'une foi et d'une croyance divine. Le phénomène religieux a toujours marqué l'histoire de l'Homme ainsi que sa réflexion en posant des grandes interrogations essentielles. Dans le cadre du dialogue interreligieux et la relation de l'Eglise avec les non chrétiens

« le 28 Octobre 1965, le concile oecuménique Vatican II présente ainsi cette quête fondamentale : « Les hommes attendent des diverses religions la réponse aux énigmes cachées de la condition humaine, qui, hier comme aujourd'hui, troublent profondément le coeur humain : Qu'est ce que l'homme ? Quels sont le sens et le but de la vie ? Qu'est ce que le bien et qu'est ce que le péché ? Quels sont l'origine et le but de la souffrance ? Quelle est la voie pour parvenir au vrai bonheur ? Qu'est ce que la mort, le jugement et la rétribution après la mort ? Qu'est-ce enfin que le mystère dernier et ineffable qui entoure notre existence, d'où nous tirons notre origine et vers lequel nous tendons ? »2.

L'essentiel dans cette parole, c'est que toutes les religions du monde ont la même voie spirituelle à travers laquelle chaque croyant existe devant un Dieu mystérieux qu'on ne connaît que grâce à l'âme religieuse. Le principe est le même pour toutes les religions. On adore un Dieu invisible qu'on ne connaît que par la foi (Le monothéisme), pourtant des guerres féroces avaient lieu durant l'histoire religieuse de l'homme (les guerres saintes, le Jihad, les croisades). Or tout cela va changer. Tout cela est déjà en train de changer. La vérité, qu'on doit considérer en fait comme relation entre les hommes et les cultures, subit une telle accélération exponentielle qu'il ne sera bientôt plus possible de croire en son Dieu comme si celui des autres n'existe pas. C'est une véritable révolution qui s'éveille, elle met en question la notion de croyance et l'homo religiosus prend conscience de lui-même, de son histoire et de la diversité de ses symboles. Il est en train de tisser les fils d'une nouvelle approche du dialogue religieux et rompre avec ses ancestrales habitudes.

Une évolution est en marche, qui fera du dialogue avec la foi et la croyance divine universelle des autres une donnée principale de l'expérience religieuse. Le croyant va finalement comprendre que le mythe fondateur de sa tradition est l'un de plusieurs mythes et pas leur meilleur.

Par ailleurs, on doit également comprendre le concept ' altérité' et les significations qu'il porte surtout sur le côté religieux. Ce concept est lié à la sémantique ; la philosophie permet d'en appréhender les différents signifiés culturels. De l'alter latin signifiant 'autre' à 'l'alter ego' consacré par l'usage, le sens a évolué avec le langage et de cela découlent des acceptions multiples du concept altérité.

Les ethnologues et les linguistes nous apprennent qu'il y a des langues où le ‘‘je'' n'existe pas dans le langage usuel, certains peuples utilisent ‘‘lui'' pour se désigner, même certains français parlent d'eux-mêmes en disant “ il “, comme s'il s'agissait de quelqu'un d'autre.

L'altérité devient la reconnaissance de l'unité de l'âme humaine dans sa diversité, et chaque être humain ne connaît d'autrui que ce qui en apparaît ; le visage de l'autre est ce que l'on perçoit de ce qu'il veut bien laisser apparaître. Or l'humanisme de l'Islam situe l'être humain sous deux dimensions : l'une est apparente (Zahir), et l'autre c'est interne (baténe), c'est pourquoi donc la connaissance de l'autre et surtout son côté interne devient une obligation cruciale qu'on peut réaliser grâce à sa religion dans sa vision de l'autre.

Donc le travail que nous allons mener va étudier les formes de l'autre dans les trois religions monothéistes à savoir le Judaïsme, le Christianisme et l'islam selon une perspective chronologique. Dans le premier chapitre, on va aborder les modalités de l'autre dans les livres sacrés pour comprendre la vision religieuse de l'étranger, l'émigré, le prochain et grosso modo « l'autre ». Et dans le deuxième chapitre notre travail va consister sur l'étude des valeurs humaines traitées dans les trois textes religieux : L'amour du prochain et la tolérance. Nous allons démontrer dans cette partie que les relations entre les hommes subissent à des règles humanistes afin de conserver une belle image de l'autre, et d'assurer un bon lien social. L'homme est censé être tolérant, aimant l'autre pour aboutir à une paix mondiale. Or, il s'agit d'une paix souvent détruite et qui fini par une transgression de l'autre qu'elle soit verbale ou physique due surtout aux guerres dîtes « Saintes » à savoir le « djihad » et les « Croisades ».

En revanche, Les guerres n'aboutissent jamais à des vraies solutions et c'est pourquoi on doit se donner tous à un dialogue interreligieux qui peut garantir notre paix. On va voir cela en détails dans le quatrième chapitre où les différentes religions romprent avec ses traditions ancestrales « les guerres saintes », et s'arrêtent sur les tentatives d'un dialogue universel.

CHAPITRE PREMIER

Les modalités de l'autre dans les livres sacrés

Axe I : Le concept de l'autre dans l'Ancien Testament

Le concept de l'autre n'est jamais vraiment thématisé ou défini, même dans la Bible. Il s'agit donc d'unir des fragments, des idées et des formes de l'autre à partir de plusieurs énoncés bibliques concrets. La voie la plus simple pour réaliser ce travail est le choix d'un passage représentatif qui offre une vision claire de la relation à l' « Autre » :

« Tu te souviendras du jour du sabbat ̌pour le sanctifier. ⁹ Pendant six jours tu travailleras et tu feras tout ton ouvrage, ¹⁰ mais le septième jour est un sabbat pour Yahvé ton dieu. Tu ne feras aucun ouvrage, toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni tes bêtes, ni l'étranger à tes portes. ¹¹ Car en six jours Yahvé a fait le ciel, la terre, la mer, et tout ce qu'ils contiennent, mais il s'est reposé le septième jour, c'est pourquoi Yahvé a béni le jour du sabbat et l'a consacré. »3.


1- Droit au repos

Parmi les catégories qui ont droit au repos on trouve l'étranger, même s'il n'appartient pas au même groupe (famille, peuple, Etat etc.…) il peut profiter d'une partie du temps de sabbat. C'est une liberté qui est par conséquent un droit fondamental qui ne doit pas être perdu ni repris, c'est une liberté de l'autre qui manifeste sa différence.

2- Bénir

La bénédiction est une force de vie, protection, santé, paix … Ces éléments qui ni se produisent ni se marchandent sont en réalité des dons pour lesquels l'un est tributaire de l'autre. L'individu doit toujours être reconnaissant envers l'autre sans qui la vie et l'existence sont inconcevables.

« ⁴ Si tu rencontres le boeuf ou l'âne de ton ennemi qui vague, tu dois le ramener. ⁵ Si tu vois l'âne de celui que tu détestes tomber sous sa charge, cesse de tenir l'écart ; avec lui tu deviendras en aide. ».4


Rabi Nathan (vers 135) cite : « Pour lui l'ennemi ; c'est un juif qui a causé du tort à autrui et est devenu à un moment donné son ennemi ».5

La relation à l'autre en tant qu'ennemi est définie clairement dans l'extrait de l'Exode. Le lien qu'on doit avoir avec l'ennemi ne comprend pas toujours une guerre ou une violence, mais par contre le rapport à autrui peut se servir d'un lien de coopération, de collaboration et d'aide ; un ennemi n'est pas souvent fantomal. La bible réserve une place très importante à l'étranger même dans la pratique des droits, la loi est censée d'être identique pour l'étranger et l'indigène et il n'y a aucune différence entre les deux sujets « Tu n'opprimeras pas l'étranger»6 argumentée à la fois par la fraternité humaine et par la communauté « Vous savez ce qu'éprouve l'étranger, car vous-même avez été étrangers au pays d'Egypte»7.

Ces versets exhortent sans cesse les hébreux à accueillir l'étranger comme un hôte, car eux-mêmes étaient étrangers et esclaves en Egypte. Dans cette même perspective nous trouvons des formes connues de la sémantique de l'étranger. Ce sont les incertitudes du propre chemin de la vie de pèlerinage de l'Homme sur terre, faisant de chaque individu un étranger à un moment donné. A vrai dire, « La foi juive n'est pas étroitement ethnocentrique, elle donne au contraire à l'amour de l'étranger une importance rare dans les textes religieux. »8 et « Quant aux relations que le juif doit entretenir avec l'étranger, les références abondent qui montrent que l'accueil de l'altérité est au fondement de la pensée rabbinique. « Serait-il païen, s'il occupe de la Loi, il est l'égal du grand prêtre » (Sanhédrin59a) ; « Faire l'hospitalité est plus important qu'accueillir la Présence divine » »9.

Le discours du Pape Jean Paul II dans la grande Synagogue de Rome 13 Avril 1986


Le Pape évoque la nécessité de redécouvrir les valeurs renfermées dans les dix commandements de l'ancien testament. Il mentionna par la suite la source Hébraïque du devoir d'aimer le prochain et l'étranger :

«³³ tu aimeras ton prochain comme toi-même » 10 « Si un étranger réside avec vous dans votre pays vous ne le molesterez pas. ³⁴ L'étranger qui réside avec vous sera pour vous comme un compatriote et tu l'aimeras comme toi-même, car vous avez été étranger au pays d'Egypte »11. L'amour qu'il convient de porter à l'étranger va même au-delà de celui qui est dû à l'autochtone ; l'amour du prochain en générale concerne ce qui est à lui, c'est-à-dire ses biens, ses droits, ses intérêts, alors que celui de l'étranger concerne sa personne même12.

Aussi bien que la racine hébraïque du commandement invite à aider la veuve, l'orphelin, le pauvre et l'étranger. « C'est lui qui fait droit à l'orphelin et à la veuve, et il aime l'étranger auquel il donne pain et vêtements »13.

Jean Paul II « aura été le premier pape à tenir un authentique discours de repentance pour les crimes commis au nom de son Eglise, tant vis-à-vis des juifs que des musulmans, des protestants que des indiens d'Amérique. »14

C'est bien clair que« Le monothéisme n'est pas une arithmétique du divin. Il est peut-être le don surnaturel de voir l'homme égal à lui-même derrière la différence des traditions

que tout un chacun perpétue. Il est une école de l'amour de l'étranger et de historiques l'antiracisme »15.

Axe II : Le concept de l'autre dans le Nouveau Testament

La contribution la plus intéressante, pour traiter le thème de l'altérité, réside dans l'enseignement de Jésus sur l'amour des ennemis et le renoncement de la violence.

« ³⁸ Vous avez entendu qu'il était dit : l'oeil pour l'oeil et dent pour dent. ³⁹ Eh bien ! Moi je vous dis de ne pas tenir tête au méchant ̌ ; au contraire quelqu'un te donne t-il un soufflet sur la joue droite, tends lui encore l'autre ; ⁴⁰ veut-il te faire un procès et prendre ta tunique laisse lui même ton manteau ; ⁴¹ te requiert-il pour une course d'un mille, fais-en deux avec lui. ⁴²A qui te demande, donne, à qui veut t'emprunter ne tourne pas le dos »16.

L'autre en tant qu'ennemi n'est pas transgressé dans le nouveau testament, mais par contre il est adoré et valorisé. Cela s'avère clair dans l'enseignement de Jésus sur l'amour de l'ennemi. Ses paroles engendrent l'engagement évident d'être indulgent et d'aimer l'autre même s'il nous cause des peines. L'amour de l'ennemi est pour Jésus un hymne puissant à la tolérance en tant que grâce et don spirituel supérieur.

En effettoutesles grandes religions du monde se sont créées contre les autres17 et dès leur naissance, des relations très complexes d'oppositions et de réfutations commençaient à avoir lieu, « Quelques jours avant, des dizaines de juifs viennent d'être sauvagement massacrés par des Arabes à… Hébron-dans cette même « ville des Patriarches » où, triste inversion de l'Histoire, le Dr David Goldstein tirera en 1994 sur une foule de musulmans en prière »18. Mais on oublie toujours les leçons données par Jésus dans l'évangile qui confirment par excellence l'existence des autres religions. Par exemple le christianisme ne peut faire abstraction de ses racines hébraïques et de même, les musulmans reconnaissent Jésus comme Messie et vénèrent Marie comme vierge. Or il faut postuler la sincérité et l'authenticité des religions et considérer l'expression religieuse de l'autre comme son propre identité « « Pour comprendre l'autre dit-il, il faut se mettre dans l'axe de sa naissance. » Une telle exigence nous oblige à repartir de zéro dans notre dialogue. »19

L'Eglise a toujours examiné ses relations avec les religions non chrétiennes au moment où le genre Humain connaît une évolution communicationnelle très intéressante entre divers peuples. En effet on ne peut diviser le genre humain à plusieurs races car l'origine humain est le même, il est unique puisque Dieu a créé l'homme sur la face de la terre et lui a réservé une seule fin (la mort).

Les hommes, et dès l'apparition de la philosophie, ont commencé à chercher des réponses pour les énigmes cachées de la condition humaine qui troublent profondément la stabilité spirituelle humaine. Jésus porteur de la parole divine a été toujours le bon exemple pour l'enseignement de son peuple, sa relation avec les autres mettait sa prédication en pratique. Il était miséricordieux, guérissait les malades, faisait des miracles pour montrer clairement qu'il était tout en donnant l'exemple d'une réalité vivante de son enseignement. Nous pouvons constater comment il intégrait son comportement et ses actes dans la formation qu'il donnait à ses disciples.

Quand les chrétiens, accomplissent le commandement de Christ de prêcher l'Évangile, il est d'une importance capitale de mettre son enseignement en pratique tant dans leur vie personnelle que dans leur congrégations. Les chrétiens ne sont pas simplement destinés à prêcher l'Évangile dans leur entourage. Ils sont censés y être les lumières du monde. Il ne suffit pas de proclamer l'amour de Dieu ; il faut le montrer par des moyens concrets quand les occasions se présentent, on comprend par cela que la relation avec l'autre dans le Nouveau Testament subit à l'enseignement de Jésus au peuple.

Les textes évangéliques sont censés constituer une preuve de la foi chrétienne (Jacques 2:18). Il faut faire du bien à tout le monde, et en premier lieu à ceux qui appartiennent à la famille des croyants. On comprend le besoin de servir d'autres chrétiens parce qu'ils sont considérés comme des frères ou des prochains et font partie de la famille de Dieu. Mais il faut également se rappeler de la première partie de l'exhortation de l'apôtre : faire du bien à tout le monde. Dieu entend que les chrétiens servent autrui avec amour. C'est Dieu qui leur a donné son amour alors qu'ils étaient encore des pécheurs (Romains 5:6-8). Christ a enseigné qu'il fallait aimer même les ennemis (Matthieu 5:43-45). Par amour de Dieu, on entend un empressement de toucher les autres, d'abord en les aimant (1 Jean 4:19). Aussi faut-il tenir compte de l'exemple de Jésus qui a lavé les pieds des 12 disciples.

Il existe un élément extérieur dans la vision nationale de l'Église, soit le mandat de servir autrui dans la communauté et au-delà. Le fait de toucher les gens en les servant avec amour n'est pas seulement une affaire de moindre importance. Ce n'est pas de la simple relation publique pour l'Église. Cela constitue le coeur même du christianisme. Le fait de toucher tous les gens, chrétiens ou non, en les servant avec amour, constitue une partie intégrante de la réponse des chrétiens à leur Seigneur et Sauveur. Ils servent ainsi très volontiers à mesure que leur coeur devient de plus en plus comme celui de Dieu. Dieu aime toutes ses créatures. Jésus leur a donné les paraboles de la brebis perdue, de la pièce d'argent égarée et de l'enfant prodigue (Luc 15) pour nous montrer les sentiments du Père à l'égard de son peuple. Dieu cherche les gens perdus pour les délivrer, car il les aime.

Le véritable amour s'exprime de manière concrète. Il est inacceptable de renvoyer quelqu'un avec de belles paroles sans pourvoir à ses besoins (Jacques 2:15-17). Les chrétiens sont tenus d'agir quand il leur est possible de rendre service et d'apporter une aide pratique pour combler aux besoins authentiques d'une personne. Ce genre d'action montre de manière concrète la nature de Dieu qu'il déverse sur autrui à travers son peuple. Dieu veut que ses enfants soient un canal par lequel déverse sa nature divine (Jean 7:28). Un élément, entre autres, qui caractérisait l'Église chrétienne primitive était un goût de servir avec empressement la communauté et au-delà. Au cours des siècles, diverses confessions en ont donné de nombreux exemples. Les chrétiens ont dans l'Église aussi, des exemples de particuliers et de congrégations prêts à servir autrui. Ils ont reçu le mandat de prêcher l'Évangile et de faire des disciples de toutes personnes qui y répondent. Cependant, ils ont également reçu le grand commandement, d'aimer Dieu d'abord et ensuite, d'aimer le prochain comme eux-mêmes. En servant la communauté et le prochain, les chrétiens se permettent d'être des instruments entre les mains de Dieu .Ils touchent les autres avec l'amour même de Dieu quand ils les servent au nom du Christ. Quand Dieu se sert d'eux pour toucher les autres, des miracles peuvent se réaliser : des gros miracles, des petits miracles, peu importe. Des miracles se réalisent lorsque l'amour de Dieu affecte ce monde pécheur. Ils s'engagent tous donc à être des gens dont Dieu peut se servir pour toucher d'autres et accomplir l'oeuvre qu'il choisit de faire en eux. Comme Paul leur l'exhorte, « faisons du bien à tout le monde » (Galates 6:10). Cela veut dire : Ne pas seulement servir les chrétien mais aussi les non, chrétiens.

Les Sarrasins ou la malédiction de l'autre


Christopher Lucken a fait une synthèse de plusieurs ouvrages (Norman Daniel, Héros et Sarrasins - John Tolan, Les Sarrasins. L'Islam dans l'imagination européenne au Moyen Âge -Dominique Iogna-Prat, Ordonner et exclure -Cluny et la société chrétienne face à l'hérésie, au judaïsme et à l'Islam (1000-1150)) afin de bâtir l'image historique des sarrasins « La race maudite ». 20

Le travail de Christopher Lucken représente l'image historique des sarrasins qui sont devenus par la suite des musulmans, et leur expansion accélérée dans les différents endroits du monde entier et précisément dans les terres chrétiennes. Les sarrasins sont « l'autre » qui n'est pas vraiment différent de ce que l'église connaissait à l'époque, il est le diable qui apporte le mal, la maladie et la faim.

En effet, le texte met en évidence la représentation que les chrétiens et les musulmans ont les uns des autres depuis la conquête de Jérusalem en 638 en considérant Mohammed comme un faux prophète hérétique, disciple de diable et précurseur de l'Antéchrist. (Pour un bon développement de cet article nous vous renvoyons à l'Annexe page

Axe III : L'autre dans le Saint Coran


La multiplicité des religions et des livres sacrés pose un vrai problème devant les religieux de chaque partie qui se posent souvent la question sur la manière de se comporter avec « l'autre » afin d'être en relation ou contact avec lui , et comme on a essayé de voir son apparition dans l'ancien et le nouveau testament , on va parler maintenant du côté qui concerne l'islam et le coran dans sa vision des chrétiens et des juifs comme « autres » pour mieux comprendre les vraies causes du conflit actuel et pour répondre à plusieurs questions qui mettent souvent le coran en critique.

1. Marie et Jésus dans le Coran :

Avant de parler de la vision coranique et musulmane des chrétiens et des juifs, ce serait évident de parler de Jésus et Marie qui appartiennent à une galerie des prophètes dits musulmans puisqu'ils sont descendants du prophète Abraham et qui représentent une grande religion monothéiste tout comme l'islam et le judaïsme.

1.1 Marie dans le Coran

« Ö Marie, Dieu t'as élue, t'a purifiée et t'a élue sur toutes les femmes du monde »21

Dieu a consacré toute une sourate portant le nom de Myriam (sourate19), ainsi qu'une autre (Al Imrane, 3) qui raconte la grande histoire de sa naissance ainsi que les moments les plus importants de sa vie.

Marie (Mariam ou Myriam en dialectal) fut donc la femme choisie et purifiée par excellence par Dieu sur toutes les femmes du monde.Ces faveurs ont commencé dès sa naissance réalisée déjà miraculeusement et inésperemment puisque sa mère (Hannah, la femme d'Imrane) était âgée et stérile alors elle fit le voeu de consacrer au service du temple l'enfant qu'elle demandait à Dieu.

« Puis, lorsqu'elle en eut accouché, elle dit : 'Seigneur, voilà que j'ai accouché d'une fille'; or Allah savait mieux ce dont elle avait accouché ! Le garçon n'est pas comme la fille. 'Je l'ai nommée Marie, et je la place, ainsi que sa descendance, sous Ta protection contre le Diable, Le banni' »22.Après cette naissance elle va recevoir une protection et des faveurs auprès de Dieu comme on va voir dans les versets et hadiths suivants :

« Tout nouveau-né est touché par le démon à sa naissance Sauf Marie et son fils» et un autre hadith dit : « Tous les hommes pèchent depuis leur naissance sauf Marie et son fils »23.

Un autre miracle a été réalisé lorsque Zacharie24 venant lui apporter sa nourriture quotidienne trouvait auprès d'elle « Les fruits de l'été en hiver et les fruits d'hiver en été». (hadith) 25

Cloîtrée dans une cellule fermée, c'est là oû Dieu lui annonce grâce à l'ange Gabriel qu'elle serait la mère de Jésus, parole de Dieu tout en restant vierge :

« (Rappelle-toi,) quand les Anges dirent : 'ô Marie, voilà qu'Allah t'annonce une parole de Sa part : son nom sera 'al-Masih' 'issa', fils de Marie, illustre ici-bas comme dans l'au-delà, et l'un des rapprochés D'Allah». Il parlera aux gens, dans le berceau et en son âge mûr et il sera du nombre des gens de bien'. Elle dit : 'Seigneur ! Comment aurais-je un enfant, alors qu'aucun homme ne m'a touchée ? ' -'C'est ainsi ! ' dit-Il. Allah crée ce qu'Il veut. Quand Il décide d'une chose, Il lui dit seulement : 'Sois'; et elle est aussitôt » 26

Et c'est comme cela que Marie devient enceinte et mit au monde son fils Jésus au pied d'un palmier au désert.

Si on exclut le verset : « Et Nous fîmes du fils de Marie, ainsi que de sa mère, un prodige; et Nous donnâmes à tous deux asile sur une colline bien stable et dotée d'une source »27, on peut dire que l'histoire de Marie selon le coran s'arrête après la naissance de Jésus qui a parlé miraculeusement dans le berceau défendant sa mère et sa naissance en l'absence d'un vrai père humain.

Robert Caspar, dans son livre « pour un regard chrétien de l'islam », parle beaucoup du privilège accordé a Marie et il voit que plus qu'elle était choisie et purifiée entre toutes les femmes du monde ,elle était également caractérisée par deux traits importants : ‘vierge' et ‘croyante'« De même la fille d'Imrane qui avait préservé sa virginité…elle fut parmi les dévoués »28,elle est aussi la « « très croyante »(siddiqa),la vierge de la foi et du fiat ,la virgo fidelis »29,car elle a cru aux paroles de son seigneur et s'est soumise sans hésiter « …et sa mère était une véridique.Et tous deux consommaient de la nourriture. Vois comme nous leur expliquons les épreuves puis vois comme ils se détournent»30.Mais comme son fils, elle reste simple mortelle qui se nourrit, et il ne faut pas imiter les chrétiens qui semblent en faire une déesse :ô Jésus, fils de Marie, est ce toi qui as dit aux gens : prenez-moi, ainsi que ma mère pour deux divinités en dehors d'Allah ?il dira : gloire et pureté à toi ! Il ne m'appartient pas de déclarer ce que je n'ai pas le droit de dire… »31

Caspar montre aussi que malgré le caractère masculin du coran, on ne peut qu'être frappé de cette admiration sans faille du coran pour Marie, et c'est vrai surtout lorsqu'on remarque que les femmes citées dans le coran par leurs noms ne dépassent pas Marie et Zaynab (femme du fils adoptif de Mohammed puis épousée par lui).

Quant aux autres femmes, elles ne sont pas citées par leurs noms : la femme du pharaon (Äsiya) qui recueillit Moïse dans sa corbeille sur le Nil (28 :9/66 :11), les autres n'étaient pas croyantes comme la femme de Loth, de Noé, celle du roi d'Egypte qui voulait séduire Joseph, Sarah manquait de foi et qui rit et se récrie à l'annonce de la naissance d'Isaac (11 :71/51 :29).

Il reste à éclaircir un point concernant l'expression « Mère de Dieu », avant de parler du Coran, le concile d'Ephèse32 montre que Marie est la mère de la personne humaine de Jésus et non pas de sa divinité puisqu'il est déjà considéré comme la parole de Dieu.

Pour l'Islam, le Coran nie complètement cette appellation de Marie dans le verset 3 de la sourate 112 : « Il n'a jamais engendré, n'a pas été engendré non plus ».

1.2 Jésus dans le coran :

Jésus (issa en arabe) est l'un des prophètes annonceurs de l'arrivée de Mohammed avec Moïse et Abraham et comme on l'a dit dans la partie consacrée à Marie, il est né miraculeusement sans vrai père humain, Jésus qui va rapidement révéler sa vérité du futur prophète en parlant dans le berceau et à partir de là, il va réaliser plusieurs miracles :

«En vérité, je viens à vous avec un signe de la part de votre Seigneur. Pour vous, je forme de la glaise comme la figure d'un oiseau, puis je souffle dedans: et, par la permission d'Allah, cela devient un oiseau. Et je guéris l'aveugle-né et le lépreux, et je ressuscite les morts, par la permission d'Allah. Et je vous apprends ce que vous mangez et ce que vous amassez dans vos maisons. Voilà bien là un signe, pour vous, si vous êtes croyants! »33

Dieu a consacré toute une sourate portant le nom de ce miracle «al ma'ida» (la table servie : sourate5).Dans Cette sourate dieu nous enseigne sur le miracle de la table servie qui fut descendue à la demande des apôtres afin qu'ils puissent croire en la prophétie de Jésus :

(Rappelle-toi le moment) où les Apôtres dirent: «Ô Jésus, fils de Marie, se peut-il que ton Seigneur fasse descendre sur nous du ciel une table servie?» Il leur dit: «Craignez plutôt Allah, si vous êtes croyants». Ils dirent: «Nous voulons en manger, rassurer ainsi nos coeurs, savoir que tu nous as réellement dit la vérité et en être parmi les témoins»34.

Malgré tous ces miracles, Jésus n'a été crû que par une minorité des apôtres et en plus de cela les fils d'Israêl sont allés jusqu' à le crucifier pensant qu'ils l'ont tué, mais Dieu ne le permet pas, il leur donne illusion de le faire, en réalité il l'élève au ciel : « et à cause de leur parole: «Nous avons vraiment tué le Christ, Jésus, fils de Marie, le Messager d'Allah»... Or, ils ne l'ont ni tué ni crucifié; mais ce n'était qu'un faux semblant!........ Mais Allah l'a élevé vers Lui. Et Allah est Puissant et Sage. »35.Il en reviendra avant la fin du monde comme « signe de l'heure »« Il sera un signe au sujet de l'Heure. N'en doutez point. Et suivez-moi: voilà un droit chemin »36. Et au jour du jugement il témoignera contre les chrétiens qui ont fait de lui un dieu et semble-t-il de sa mère une déesse : « Et au Jour de la résurrection, il sera témoin contre eux »37.

Comme Marie, qui fut choisie et purifiée parmi toutes les femmes de l'univers, Jésus se trouve, lui aussi, bien placé dans le coran et nommé dans de nombreux versets (3 :39 ,45/4 :171/19 :34), « parole de Dieu » (kalimat allah) (car il est comme le fruit a l'état pur de la parole créatrice de Dieu dans le sein de Marie .la parole de Dieu créatrice en quelque sorte personnifiée)38. Il est aussi appelé « Esprit de Dieu » (rûh).

En effet, Ce qui est très sacré chez les chrétiens est en même temps le plus fortement nié dans le coran : Jésus n'est pas Dieu, ni fils de Dieu : « Ce sont, certes, des mécréants ceux qui disent: «En vérité, Allah c'est le Messie, fils de Marie»39, alors qu'il n'est qu'un serviteur qui mange et qui boit comme tous les autres prophètes qui l'ont précédé (voir 5 :75).

Il n'est également pas le « troisième d'une triade »(de dieux) :

« Le Messie Jésus, fils de Marie, n'est qu'un Messager d'Allah, Sa parole qu'Il envoya à Marie, et un souffle (de vie) venant de Lui. Croyez donc en Allah et en Ses messagers. Et ne dites pas «Trois». Cessez! Ce sera meilleur pour vous. Allah n'est qu'un Dieu unique. Il est trop glorieux pour avoir un enfant. C'est à Lui qu'appartient tout ce qui est dans les cieux et sur la terre et Allah suffit comme protecteur »40

A propos du retour de Jésus, Caspar dit :

« Avant le jour du jugement, Jésus reviendra à Médine, pénétrera dans la grande mosquée à l'heure de la prière, refusera de diriger la prière se mettant au dernier rang comme un simple musulman ….reprochera aux chrétiens d'avoir dit qu'il était Dieu, brisera les croix, tuera les porcs …etc.Finalement il mourra en bon musulman et sera enterré dans la grande mosquée entre Mohammed et Abu bakr. »41

2. Critiques à propos de la place accordée à Jésus dans le coran :

Selon Robert Caspar, la place qu'occupe Jésus chez les musulmans et dans le coran est marquée surtout par les négations que par les traits positifs et les mystiques musulmans ne fassent de lui aucune référence ou exemple, ces critiques vont jusqu'au nombre de versets coraniques qui parlent de Jésus et Marie (environ 200 sur 6236 c.à.d 30%).

La vie de Jésus est réduite à quelques traits vidés de la signification qu'ils ont dans les récits évangéliques (récit de l'annonciation de saint-luc, qui a un but théologique, Jésus né sans père humain est le fils de Dieu..), Caspar voit aussi que presque rien n'est dit sur le sermon sur la montagne, ou sur le pardon aux ennemis et rien sur le message de l'amour universel.

En ce qui concerne les traditions musulmanes, Il ajoute qu'on ne peut pas trouver un seul musulman appelé (aîssa) en référence à Jésus, et ceux qui portent ce nom c'est sûrement en référence à un certain Mohammed.B Alfihri (un soufi andalou) le fondateur de la célèbre confrérie des Aîssaouas dans les régions de Meknès au Maroc.

Lors d'une conférence télévisée « chrétienté et islam »Ahmed Deedat précise que le chrétien ne sait pas que dans le saint coran, Jésus est cité cinq fois plus que n'est cité le prophète Mohammed dans la bible (exactement vingt-cinq fois contre cinq).

Les chrétiens aussi ne prennent pas le prophète Mohammed comme exemple ou référence, et on ne trouve aussi aucun chrétien qui s'appelle Mohammed, et on doit pas aussi oublier que tous les musulmans ajoutent toujours une formule de politesse après la citation du nom de Jésus (Hazrat ou alayhi ssalam : que la paix soit sur lui) et que tout musulman qui oublie de dire cette formule se croit impoli envers les prophètes ainsi que croire en prophètes représente l'un des piliers de la foi musulmane .

3. Le coran et les « gens du livre » :

L'arrivée de l'islam comme dernière religion qui règne sur terre a été déjà précédée par d'autres religions dîtes monothéistes. Ce monothéisme qui englobe chrétiens, juifs et musulmans, nous pousse à connaître la vision coranique de ces chrétiens et juifs souvent appelés « gens du livre » et qui profitent, comme on va voir dans les versets proposés, d'un privilège accordé par Dieu en ce qui les concerne comme « autre » dans le Saint Coran.

« Il existe chez le peuple de Moïse, une communauté dont les membres se dirigent selon la vérité grâce à laquelle ils observent la justice »42

Tout le monde se met d'accord que tous les livres sacrés se complètent et se confirment entre eux : « Nous avons envoyé , à la suite des prophètes , Jésus , fils de Marie , pour confirmer ce qui était avant lui de la torah .Nous lui avons donné l'Evangile où se trouvent une direction et une lumière »43, il y a aussi un verset où Dieu nous enseigne sur les chrétiens et les juifs qui sont vertueux et qui trouveront leur récompense lors du jour du jugement : « Ceux qui croient , ceux qui pratiquent le judaïsme , ceux qui sont chrétiens ou sabéens , ceux qui croient en Dieu et au dernier jour , ceux qui font le bien : voila ceux qui trouveront leur récompense auprès de leur Seigneur»44.Et comme dans toutes les religions , on ne peut pas trouver des gens qui croient en Dieu de la même façon, et pour cela les versets suivants précisent ceux qui sont justes :

« Tous ne sont pas semblables : il existe parmi les gens du livre, une communauté droite dont les membres récitent, durant la nuit, les versets de Dieu. Ils se prosternent, ils croient en Dieu et au jour dernier, ils ordonnent ce qui est convenable, ils interdisent ce qui est blâmable, ils s'empressent de faire le bien : voilà ceux qui sont au nombre des justes»45

Donc à partir des versets cités, on remarque que même si l'islam demeure la dernière religion qu'il faut pratiquer par l'univers, il y a en même temps des juifs et des chrétiens vertueux qui auront leur récompense auprès de Dieu et qui sont sur les mêmes degrés que les musulmans .

Le musulman dans son ouverture sur les « gens du livre » et malgré les versets qui déterminent sa relation avec eux, il y a une autre vérité dans le saint coran qui nous enseigne que les chrétiens et les juifs, même s'ils font tous les deux une même tribu qu'est celle des « gens du livre », ils ne se trouvent pas sur la même longueur d'onde pour les musulmans :

« Tu constateras que les hommes les plus hostiles aux croyants sont les juifs et les polythéistes . Tu constateras que les hommes les plus proches des croyants sont ceux qui disent : « oui, nous sommes chrétiens ! » parce qu'on trouve parmi eux des prêtres et des moines qui ne s'enflent pas d'orgueil »46.

En aucune manière ce verset ne peut être utilisé pour nier le fait que parmi les juifs et les chrétiens il existe des gens qui auront leur récompense comme on l'a déjà dit dans les versets qui ont précédé et qui sont bons, équitables et qui méritent une bonne relation avec eux.

3.1 Comment le coran parle des juifs ?

Les juifs (Al yahud) sont les descendants du prophète Abraham par son fils Isaac et son petit fils Jacob , et ils ont été choisis par Dieu pour une mission et c'est pour cela qu'ils sont souvent appelés « peuple élu » de Dieu ; le coran mentionne ceci dans le verset 32 de la sourate 44 : « Nous les avons choisi , sciemment , parmi tous les peuples de l'univers », Dieu leur a même accordé plusieurs faveurs par rapport aux autres nations de la terre : « Ö fils d'israêl ! Souvenez-vous des bienfaits dont je vous ai comblés, je vous ai préférés à tous les mondes »47 ou encore dans le verset : « Lorsque Moïse dit à son peuple : «Ö mon peuple ! Souvenez-vous de la grâce de Dieu à votre égard, il a suscité parmi vous des prophètes ; quand il a suscité pour vous des rois ! Il vous a accordé ce qu'il n'avait donné à nul autre parmi les mondes »48

D'après ces versets on peut avoir une idée sur la place que les juifs ont occupée chez Dieu, mais pourquoi avoir tant de critiques du coran à leur encontre ?

3.2 Les critiques du coran à l'encontre des juifs ?


Tous les êtres humains sont aimés et reconnus par Dieu, et l'islam reconnaît le judaïsme ainsi que les juifs qui sont bons et croyants et qui craignent Dieu, et les érudites selon le coran se traitent avec égalité qu'ils soient juifs, chrétiens ou même musulmans injustes, mais pourquoi les juifs sont les plus critiqués ?

Le grand théologien pakistanais Abduljalil Sajid justifie cette vision coranique des juifs à travers les versets suivants:

-« Nous les avons punis parce qu'ils ont rompu leur alliance, parce qu'ils n'ont pas cru aux signes de Dieu, parce qu'ils ont tué injustement des prophètes et parce qu'ils ont dit : « nos coeurs sont incirconcis »49.

-« … ils ont rompu leur alliance, nous les avons maudit et nous avons endurci leurs coeurs ils altèrent le sens des paroles révélés, ils oublient une partie de ce qui leur a été rappelé »50

-« Les juifs et les chrétiens ont dit : nous sommes les fils de Dieu et ses préférés .Dis : pourquoi alors vous punit-il pour vos péchés ? Non vous êtes des mortels comptés parmi ses créatures, il pardonne à qui il veut, il punit qui il veut »51.

Ils sont ensuite punis à cause de leurs prêtres et rabbins qui ne les ont pas empêchés de commettre des pêchés : « Pourquoi leurs rabbins et docteurs ne les empêchent-ils pas de pêcher en paroles et de manger des gains illicites? Que leurs actions sont donc mauvaises! »52.

-« ils ne s'interdisaient pas mutuellement les actions blâmables qu'ils commettaient : que leurs actions étaient donc exécrables ! »53.

Dieu a envoyé parmi eux son prophète Jésus afin qu'il puisse les guider dans la bonne direction, mais ils l'ont rejeté jusqu'à essayer de le crucifier et le tuer .Chose déclarée et avouée par eux car: « Ils ont dit : nous avons tué le Messie, Jésus fils de Marie, le prophète de Dieu .Mais ils ne l'ont pas tué, ils ne l'ont pas crucifié, cela leur est seulement apparu ainsi »54 .

3.3 Critiques de la vision coranique :

Le coran contient quelques versets dits violents envers les juifs et les chrétiens et c'est pour cela qu'ils l'ont toujours critiqué en lisant ces versets indépendamment et vidés de leurs contextes historiques et aussi en oubliant que les recommandations et les pratiques ne se tiennent parfois qu'à travers plusieurs versets ou chapitres, et dans ce cas Dieu enseigne : « croyez-vous donc à une certaine partie du livre et restez-vous incrédules à l'égard d'une autre ? Quelle sera la rétribution de celui d'entre vous qui agit ainsi ? »55

Parmi les versets coraniques qui ont touché les juifs et les chrétiens, on cite un meilleur exemple dans le verset 51 de la sourate 5 : « Ö vous qui croyez ! Ne prenez pas pour amis les juifs et les chrétiens, ils sont amis les uns des autres. Celui qui, parmi vous, les prend pour amis, est des leurs. Dieu ne dirige pas le peuple injuste ». Après une première lecture du verset c'est ignorant celui qui ne peut pas le considérer intolérant et violent même, mais si on fait une deuxième lecture en le reliant aux circonstances historiques on va comprendre pourquoi Dieu disait cela. Et pour ne pas aller loin on va lire juste le verset 52 qui suit le verset concerné : « Tu vois ceux dont les coeurs sont malades se précipiter vers eux, en disant : « nous craignons qu'un coup du sort nous atteigne». Dieu apportera peut être le succès ou un ordre émanant de lui ? Ils regrettent alors leurs pensées secrètes ».

Il est clair maintenant qu'il s'agit d'une situation de conflit entre les musulmans et les non musulmans, sinon comment expliquer l'affirmation : « nous craignons qu'un coup du sort nous atteigne », dans ce cas, ceux qui ont du doute dans leurs coeurs vont s'allier aux ennemis.

Le verset 57 de la même sourate explique aussi un peu la situation : « Ne prenez pas pour amis ceux qui considèrent votre religion comme un sujet de raillerie et du jeu parmi ceux auxquels le livre a été donné avant vous».

En général, Dieu n'a pas interdit de communiquer avec ceux qui ne nous ont pas combattus quoi qu'elle soit leur religion : « Dieu ne vous interdit pas d'être bons et équitables envers ceux qui ne vous ont pas combattus à cause de votre foi et qui ne vous ont pas expulsés de vos maisons. Dieu aime ceux qui sont équitables »56.Et à ce propos, Dieu montre en parallèle ceux qui ne doivent pas être considérés comme alliés ou patrons : « Dieu vous interdit seulement de prendre pour patrons ceux qui vous combattent à cause de votre foi, ceux qui vous expulsent de vos maison et ceux qui participent à votre expulsion, ceux qui les prennent pour patrons, voila ceux qui sont injustes ! »57.

3.4 Les mécréants (kuffar) dans le Coran

Passons maintenant à la notion du (kafir, mécréant), cette appellation a souvent été question de critique par les chrétiens et les juifs qui se croient les premiers concernés et qui la considèrent comme une insulte envers eux même s'ils font partie des « gens du livre ».Alors qui sont les mécréants ou négateurs dans le saint coran ?

« Ils sont certainement en état de négation (kafara) ceux qui ont dit que Dieu était le Messie fils de Marie »58ou encore : « Ceux qui parmi les gens du livre et les polythéistes ont nié (kafarû) »59, il y a aussi : « Que les croyants ne prennent pas pour alliés les négateurs (kafirîn) …»60.

Tariq Ramadan essaie d'expliquer cette notion de « kuffar » : «...il s'agit de l'individu dont l'aspiration originelle vers le transcendant a été étouffée, voilée, scellée dans son coeur au point qu'il nie la présence du créateur »61.Quant à l'utilisation du terme avec les juifs et les chrétiens, Tariq Ramadan le justifie « dans le sens où entend dire qu'il ne reconnaissait pas le coran comme le dernier révélé .Ils nient (yakfûrû) la véracité du message et de son prophète »62,mais cela ne veut pas dire toujours selon T.Ramadan, qu'ils sont mécréants dans le sens oû ils ne reconnaissent aucune foi en Dieu.

CHAPITRE DEUXIEME

Les valeurs humaines dans les livres sacrés

AXE I : L'amour du prochain L'amour


Le thème de l'amour comprend plusieurs secteurs : l'amour de Dieu -l'amour pour Dieu aimer comme Dieu. Et Jésus le seigneur des chrétiens invite dans l'Evangile son peuple à la pratique du commandement.

« Un scribe qui les avait entendu discuter, voyant qu'il leur avait bien répondu, s'avança et lui demanda : « Quel est le premier de tous les commandements ? » Jésus répondit : « Le premier, c'est : Ecoute, Israël, le seigneur notre dieu c'est l'unique seigneur, et tu aimeras le seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force. Voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n'y a pas de commandement plus grand que ceux-là »63.

Le second commandement commence par « Tu aimeras ton prochain », en effet c'est une obligation et non une suggestion ou une proposition. L'amour dont parle le texte évangélique est une caractéristique de la vie nouvelle, reçue de Dieu.

L'amour est patient, l'amour est serviable, il n'est pas envieux ; l'amour ne se vante pas, il ne s'enfle pas d'orgueil, il ne fait rien de malhonnête, il ne cherche pas son intérêt, il est l'âme et l'esprit, il ne s'irrite pas, il ne médite pas le mal. « L'amour ne se réjouit pas de l'injustice, mais il met sa joie dans la vérité. »64
Qui est mon prochain ?


« Un légiste se leva, et dit à Jésus, pour l'éprouver : « Maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? » Il lui dit : « Dans la loi qu'y a-t-il d'écrit ? Comment lis-tu » Celui-ci répondit : « Tu aimeras le seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur de toute ton âme et de toute ta force et de tout ton esprit ; et ton prochain comme toi-même »- « Tu as bien répondu, lui dit Jésus : fais cela et tu vivras. » Mais lui voulant se justifier, dit à Jésus : « Et qui est mon prochain ? » Jésus reprit : « Un homme descendant de Jérusalem à Jéricho, et il tomba au milieu des brigands qui, après l'avoir dépouillé et roué de coups, s'en allèrent, le laissant à demi mort. ³¹ un prêtre vint à descendre par ce chemin-là ; il le vit et passa outre.³² Pareillement un Lévite, survenant à ce lieu, le vit et passa outre.³³ Mais un Samaritain, qui était en voyage, arriva près de lui, le vit et fut pris de pitié. ³⁴ Il s'approcha, banda ses plaies, y versant de l'huile et du vin, puis le chargea sur sa propre monture, le mena à l'hôtellerie et prit soin de lui. ». Le quel de ces trois nous semble avoir été le prochain de celui qui était tombé au milieu des brigands ? C'est sans doute le Samaritain qui a exercé la miséricorde envers lui et à la fin du verset Jésus dit au légiste « Va, et toi aussi fais de même. »65

A partir de cette conversation entre Jésus et le légiste on peut bien définir qui est le prochain : Il s'agit de l'autre qui a besoin de notre secours et envers lequel nous allons exercer la miséricorde. Même si nous ne le connaissons pas. Et il y a aussi un prochain qui a besoin de notre présence, de nos paroles affectueuses, de nos marques d'attention, de notre prévenance, de nos services et de nos dons.

Notre prochain c'est :

Notre conjoint

Nos enfants, qui ont besoin de toute notre attention, notre amour et nos soins.

Nos parents, qui ont beaucoup offert pour nous honorer.

Notre famille naturelle, nos frères nos soeurs en d'autre termes tous ceux qui appartiennent à notre affection familiale.

Notre famille spirituelle, nos frères et soeurs dans le Seigneur. (Fils de Dieu)

En un mot notre prochain est celui qui nous complète, quelque soit sa nationalité, sa race, son appartenance religieuse ou sociale, ses qualités ou ses défauts.


3. Tu aimeras l'émigré comme toi-même

Etre émigré est souvent être une proie et victime de l'injustice des hommes « La veuve et l'étranger ils les égorgent, »66 aussi « on a maltraité l'étranger qui était chez toi »67. L'émigré a été toujours transgressé mais Dieu a pris soin de lui il l'ai protéger dans ses paroles « la Thora » et c'est dans un souci pédagogique et moral que Dieu rappelle souvent aux Israélites qu'ils peuvent pleinement adhérer les lois des livres sacrés car ils ont été eux-mêmes immigrés.

Les prophètes ont rappelé ces lois au peuple en dénonçant l'oppression dont les résidants étaient l'objet, « Et fait violence à l'étranger sans aucun droit »68 annonçant même l'arrivée du Seigneur pour punir ceux qui violent les droits de l'émigré. Et le seul exemple qui illustre cette problématique est la vie de Jésus : Jésus enseignera et vivra en traitant samaritains, syro-phéniciens et romains comme ses prochains : « La différence entre les groupes, plus que la différence des races, sont les différences culturelles. C'est pourquoi, il est absurde de parler d'une race supérieure à une autre ou d'une culture meilleure qu'une autre. Elles sont simplement différentes»69

Axe II : La tolérance dans les livres Bibliques

Au cours des siècles, l'histoire des religions n'est pas seulement manifestée par les paroles blessantes ou les malentendus, mais aussi par du sang répandu. Alors la nécessité du pardon était chose cruciale afin d'aboutir à un dialogue interreligieux universel, et proposer à l'autre de faire le geste de l'indulgence qui permet de tout reprendre de zéro.

En principe, on devine que le Dieu protecteur du clan c'est lui qui pardonne l'homme, c'est le tout puissant c'est l'unique qui orchestre la paix et garantit l'autorégulation où les forces universelles des groupes et des communautés sont en équilibre. « Il sera pardonné à toute la communauté des israélites, et aussi à l'étranger qui réside parmi eux.»70.


1. Le pardon, don et obligation

« Les sociétés modernes accordent une importance primordiale au pardon dans la perspective de la guérison des mémoires. Malheureusement, le pardon a perdu une grande partie de son sens véritable; il est politisé pour des intérêts multiples et l'on voudrait trop souvent qu'il soit accordé facilement. Dans la Bible, le pardon revêt une importance spéciale. Ainsi, la mission de l'Eglise est de pardonner les péchés et de guider les individus et les communautés vers la guérison et la réconciliation. Le pardon est un aspect essentiel de la foi chrétienne, ainsi qu'une dimension fondamentale de la vocation des Chrétiens. »71

Pardonner est un don spirituel supérieur et offert par Dieu. L'enseignement de Jésus a toujours été concentré sur l'axe du pardon car c'est le divin qui pardonne le péché, Dieu reste la seule source de l'indulgence et du pardon et l'homme a été déjà créé à l'image de son créateur.

2. Pardonner, ce n'est pas oublier le passé.

«Pardonner, c'est guérir le passé. Pardonner, n'est pas oublier; mais plutôt se souvenir, d'une manière différente. Il faut affronter courageusement le passé, et le faire d'une manière responsable. Pardonner, signifie aussi regarder vers l'avenir avec une foi nouvelle, une espérance nouvelle et dans une perspective nouvelle. Le pardon nous engage à vivre ensemble dans la paix, la justice et la dignité. Plusencore, il donne tant à celui qui pardonne qu'à celui qui est pardonné, la capacité et le défi d'oeuvrer et de lutter ensemble pour accomplir une tâche commune: celle de créer un avenir d'espérance en se libérant de l'amertume du passé. Négliger les blessures du passé ne contribue pas à établir une coexistence harmonieuse ni à édifier une communauté réconciliée. Oublier les souvenirs de souffrances n'incite pas les gens et les nations à regarder vers l'avant ni à s'engager dans l'édification d'un avenir nouveau. Le pardon est l'amorce de la guérison dans toutes ses dimensions, manifestations et effets. En affirmant notre passé, nous transformons nos blessures et nous réconcilions avec nos souvenirs. »72.

En fait, Les religions ont lutté contre la violence d'autrui. Dans l'Evangile Jésus reproche à maintes reprises aux juifs leur hypocrisie et leur injustice, et les condamne pour avoir tué les prophètes antérieurs et même d'avoir transgresser les territoires des autres nations :

« Serpents, engeance de vipères ! Comment pourrez-vous échapper à la condamnation de la Géhenne ? »73

« Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants à la manière dont une poule rassemble ses poussins sous ses ailes…et vous n'avez pas voulu ! Voici que votre maison va vous être laissée déserte »74.

Cela semblerait donc étranger si quelqu'un venait à dire, sur la base de ces textes, que la Bible, les prophètes et Jésus étaient antisémites et appelaient à l'extermination de tous les juifs et de l'Israël contemporain. La religion dans ses propres principes appelle toujours à la tolérance.

Maimonide L'éloge de la tolérance :

Maïmonide (1138-1205), « l'Aigle de la Synagogue », affirme dans un texte

qui lui est attribué, la Lettre sur l'éthique :

« Parlez-vous de tolérance car elle constitue la véritable vaillanceet la victoire absolue. Si vous recherchez au contraire la vengeance,vous risquez tout d'abord de ne pas l'obtenir et votre coeur se languirad'un espoir inassouvi ; ou encore vous ajouterez à votre humiliationune offense plus grande, tel celui qui lance une pierre et la voitrebondir en sa direction. Enfin, si vous réussissez, vous aurez ainsicommis un crime contre le Seigneur, et sachez le malheur qui vousattend. Vous serez la proie de la haine, votre coeur ruminera lavengeance, votre esprit sera troublé, votre sommeil agité ; vos actesempreints de maladresses, vos défauts devenant évidents aux yeux detous, votre âme livrée à la perdition, votre esprit à la vengeance quidévore et en fin de compte, le regret cuisant… »75

Axe III : Le concept de « tolérance » dans le Coran

Actuellement, le monde vit dans un grand malentendu entre les sociétés musulmanes et occidentales. Pourtant, l'islam contient plusieurs dimensions humanistes de paix et de tolérance que le monde occidentale a effacé devant des images de violence et d'extrémisme islamique traversant malheureusement le monde arabe et musulman dans cette époque. Des images bien médiatisées à travers un corps médiatique occidental qui manipule l'opinion publique mondiale en cachant le vrai visage du message Mohammedien.

Définition :

Selon Dr Muzammil Siddiqi, littéralement « la tolérance » désigne le fait de « supporter, respecter, accepter »la diversité des cultures et des formes d'expression et de comportement humain. En arabe c'est « tasamuh », « hilm » (patience), « afw » (pardon) et dans les langues persanes et urdue on emploie « rawadari ».

Dans l'islam, le mot « tolérance » ne peut pas avoir lieu sans mêler les termes suivants : la dignité des êtres humains, l'égalité et la liberté de pensée, de conscience et de croyance : « nulle contrainte en religion »76.

C'est aussi le respect dû à autrui : c'est une reconnaissance du droit qu'a l'autre à exister, ce qui suppose un certain sens d'égalité au-delà des divergences.

Les principes de l'UNESCO concernant la tolérance stipulent :

«Conformément au respect des droits de l'homme, pratiquer la tolérance ce n'est ni tolérer l'injustice sociale, ni renoncer à ses propres convictions, ni faire de concessions à cet égard. La pratique de la tolérance signifie que chacun a le libre choix de ses convictions et accepte que l'autre jouisse de la même liberté. Elle signifie l'acceptation du fait que les êtres humains, qui se caractérisent naturellement par la diversité de leur aspect physique, de leur situation, de leur mode d'expression, de leurs comportements et de leurs valeurs, ont le droit de vivre en paix et d'être tels qu'ils sont. Elle signifie également que nul ne doit imposer ses opinions à autrui. »77.

Après ces définitions, on va essayer de dissocier le terme dans sa relation avec la religion musulmane, son apparition dans le coran et la tradition du prophète, ainsi que grâce à de multiples points de vue de célèbres théologiens surtout occidentaux pour garantir un peu d'objectivité.

On propose maintenant de lire un extrait de la troisième partie de la conférence d'Annie Laurent, donnée dans le périgord en août 2003 sous titre : « le christianisme et l'islam, leurs ressemblances et leurs différences », mais ce qui nous intéresse c'est la partie qui concerne «la signification du mot tolérance pour les musulmans » :

«… les « gens du livre », juifs et chrétiens, ayant bénéficié d'Ecritures révélées, jouissent d'une certaine légitimité dans les pays régis par l'islam non reconnue aux païens et aux athées. Les musulmans aiment y voir la preuve de la tolérance de leur religion. Or, avec ce mot de « tolérance », nous avons le cas de termes semblables mais n'ayant pas le même contenu. Pour un musulman, la tolérance a une acception de condescendance-« on vous tolère », sous-entendu jusqu'à ce que vous deveniez musulman-, tandis que du point de vue chrétien, être tolérant c'est accepter, respecter et même aimer, l'autre dans sa différence. Il ne s'agit pas non plus de tout tolérer car cela peut conduire à tolérer l'intolérable, comme on le voit fréquemment dans les sociétés modernes. Mieux vaut donc préciser le sens exact que l'on donne à ce mot lorsqu'on l'emploie.

De cette « tolérance » islamique découle la dhimmitude, néologisme forgé à partir du mot arabe dhimmi (« protégé »). La dhimmitude, que je traduis par « traduction-sujétion », implique certes une reconnaissance mais celle-ci est assortie d'une inégalité de droit ou de fait entre citoyens et musulmans et citoyens chrétiens ou juif. Aujourd'hui, ce sont surtout les chrétiens qui sont concernés étant donné que les juifs du monde arabe ont presque tous quitté leurs pays d'origine pour israêl ou d'autres lieux après la création de l'Etat d'Israël en 1948. La dhimmitude a été officiellement abolie sous l'Empire Ottoman, au milieu du XIXe siècle, suite aux pressions exercées par les puissances européennes, mais dans les faits elle subsiste en certains pays du monde arabe et se pratique aussi dans certaines contrées d'Afrique et d'Asie, selon des degrés et des modalités d'application différents.

Cette discrimination concerne la participation au pouvoir politique à laquelle les non-musulmans ont très rarement accès, et lorsque c'est le cas, leur influence est négligeable, mais aussi parfois la liberté de culte ou la carrière. C'est ainsi qu'en Egypte, un copte ne peut pas enseigner l'arabe sous prétexte qu'il s'agit de la langue du Coran. La situation dramatique des coptes a été révélée au public francophone il y a vingt ans par Jean-Pierre Péroncel-Hugoz dans un essai devenu classique, le radeau du Mahomet (Flammarion).

Rien n'a vraiment changé depuis lors.

Le cas extrême est sans doute celui de l'Arabie saoudite oû un chrétien n'a pas le droit de posséder une Bible, encore moins de célébrer la messe, même en privé. Dans le monde arabe, pour évoquer cette seule région à majorité musulmane, sur les vingt deux-Etats membres de la ligue arabe, un seul, le Liban, reconnaît à tous ses nationaux, quelle que soit leur appartenance confessionnelle, une parfaite égalité de droits et de devoirs. S'il y a discrimination anti-chrétienne dans ce pays maintenant, c'est en raison de la conjoncture politique régionale et non en vertu de la constitution du pays du cèdre. Mais il est certain que la diminution inquiétante du nombre de chrétiens, déjà minoritaires et de plus en plus tentés par l'émigration, risque un jour de modifier cette situation »78.

Que dit le coran à propos de cette tolérance religieuse qui peut prendre plusieurs formes ?

« Nulle contrainte en religion »79

Ce verset peut résumer la vision coranique sur toute cette problématique qui accuse les musulmans à travers l'histoire de convertir les gens par force et violence.

Tabari a donné un sens traditionnel à ce verset :

« les termes « la ikraha fi ddin »signifient que personne ne peut être contraint à embrasser l'islam …ce verset a été descendu à propos de certaines catégories de gens : les gens du livre, les Mazdéens (Majus), et tous ceux qui professent une religion différente de l'islam et desquels la capitation peut être acceptée»80.Or, le prophète Muhammed contraignit certaines catégories à embrasser l'islam, c'était le cas des arabes idolâtres, des renégats, et d'autres semblables.

Tabari ajoute qu'il n'y a pas à contraindre à faire entrer dans la religion quelqu'un dont il est licite d'accepter la capitation dans la mesure oû il acquitte cette capitation et agrée le statut [d'infériorité] que lui confère l'islam.

En clair, il ne convient pas de contraindre les juifs et les chrétiens à devenir musulmans

mais bien de les soumettre grâce à un impôt spécial qu'ils devront payer et qui leur vaudra d'être « tolérés », cet impôt rassure le droit de vivre en paix au sein de la société musulmane

(la umma qu'on va voir sa constitution en détails dans ce chapitre). Toujours, selon Tabari, les juifs et les chrétiens sont des maux qui deviennent tolérables s'ils rapportent de l'argent et constituent des citoyens « dhimmis ».

Dieu enseigne à propos des non musulmans :

« Dieu ne vous interdit pas d'être bons et équitables envers ceux qui ne vous ont pas combattus à mort dans la religion »81.Ce verset permet clairement de résumer la relation avec « l'autre » mais dans certaines limites et conditions et vu sa grande importance, on trouve que c'est le seul verset cité pour illustrer la tolérance de l'islam dans la luxueuse petite brochure éditée par l'ambassade d'Arabie saoudite à Rome (conoscere l'islam e i musulmani p : 20).

Parmi les autres versets parfois cités pour fonder la tolérance, il arrive qu'on cite le beau verset : « si un associateur te demande asile donne-lui asile de sorte qu'il entende la parole de Dieu ; ce sont vraiment des gens qui ne savent pas »82

Ce verset rappelle donc l'hospitalité musulmane vis-à-vis même d'un associateur qui est souvent combattu et attaqué.

L'islam a aussi interdit le meurtre dans : « Quiconque tue une personne c'est comme s'il avait tué tous les gens ensemble et quiconque l'aurait fait vivre, c'est comme s'il avait fait vivre tous les gens ensemble »83.

Dans la Mishna, on trouve le même enseignement sauf que dans le coran, Dieu ajoute : « à moins que ce soit en prix d'une personne ou en prix d'un désordre sur terre »84, donc le meurtre n'est permis ici que pour empêcher un désordre sur terre et pour défendre l'ordre et l'honneur de Dieu et de l'islam.

Dieu demande aussi à son Messager d'attirer les gens et leur faire aimer l'islam grâce au dialogue et à la discussion de la belle manière : « Discute avec eux de la meilleure façon »85.De plus il y a un célèbre verset qui fonde la liberté confessionnelle et qui montre combien l'islam reste très tolérant sur ce point, Dieu enseigne : « Croie qui veut et mécroie qui veut »86

Quant à notre prophète le grand tolérant, il dit à propos de la tolérance :

« Je suis envoyé avec l'Islam de tolérance », et dans un autre il dit : « la religion la plus aimée d'Allah c'est l'islam tolérant »87.

A travers l'histoire, l'Islam a donné plusieurs leçons de tolérance et son arrivée a bouleversé les valeurs humaines de liberté, de tolérance, d'égalité…etc, il a pu donner à l'homme sa vraie valeur comme un être humain qui doit vivre en prospérité et en paix avec les autres et si on fait une comparaison entre l'époque préislamique et celle d'après on va bien voir la grande valeur ajoutée que l'islam a pu donner au monde entier.

Le Docteur Mohammed Imara, et dans un article diffusé sur Internet, a beaucoup parlé de cette tolérance, selon lui : avant l'Islam, le judaïsme était devenu une « religion raciste » car l'ancien testament stipule que les juifs étaient le peuple élu de Dieu et grâce à cela, leurs relations avec les autres doivent être régies par la haine et la malédiction et qu'ils doivent les dévorer parce que l'anéantissement des autres est une mission divine pour eux :

« Puisque tu es le peuple sacré de Dieu ton seigneur, toi que Dieu ton seigneur a choisi pour que tu sois propre peuple plus que les autres peuples sur terre…tu es béni plus que tous les autres peuples …tu manges tous les peuples que ton seigneur met sur ton chemin…n'aie aucune pitié d'eux88

Toujours en relation avec ce racisme juif, cette fois le Coran dit : « tout cela parce qu'ils disent : pas de voie contre nous pour les gentils, et ils disent des mensonges contre Dieu, alors qu'ils savent89).

Il y a encore des versets qui affirment ce qui est dit à propos des juifs :

« Or, juifs et Nazaréens disent : « Nous sommes les enfants de Dieu et ses amis » »90

« Et les juifs disent ‘les nazaréens ne tiennent sur rien' »91

« Et ils ont dit :' nul n'entrera au paradis que juifs ou nazaréens' »92

Pour l'islam, tous les musulmans retiennent par coeur le verset qui fonde l'égalité entre toutes les races et qui nie toute forme de racisme, Dieu dit :

« Le plus noble des vôtres, auprès de Dieu, c'est le plus pieux des vôtres »93 Et même lorsqu'un musulman se trouve dans une position de menace ou attaque Dieu dit :

« Et que la haine d'un peuple qui vous a empêché de la mosquée sacrée ne vous incite pas à transgresser »94

Ou encore dans un hadith oû le prophète enseigne : « Ne souhaitez pas d'affronter l'ennemi, priez Dieu de vous combler de bonne santé, si vous l'affrontiez, tenez bon, et invoquez Dieu souvent ».

Même pendant la guerre oû les musulmans font partie on va voir dans le chapitre suivant comment Dieu et son prophète ont mis des règles guerrières qu'il faut respecter et qui reprèsentent diverses images du respect et de tolérance.

Cette tolérance islamique va connaître son apogée après la constitution du premier Etat islamique (umma) qui va donner le bon exemple de cohabitation entre les peuples et tribus

Et qui vont vivre en respect, acceptation et liberté mutuelle entre eux et « l'autre religieux »

La constitution de Médine

Pourchassé de sa ville natale (la Mecque), Muhammed va rejoindre en compagnie des immigrés (almuhajirun) la ville de Médine afin de sauver sa religion et ses fidèles. A Médine, il va constituer un Etat islamique qui comprend musulmans, juifs, chrétiens, et pour garantir une bonne cohabitation entre ces tribus, le prophète va édicter un pacte, convention (sahifa, ‘hd) qui oraganise cette relation à « l'autre » dans un premier exemple jamais connu avant et duquel on propose quelques extraits :

« Aux juifs leur religion et aux musulmans la leur ; ceux parmi les juifs qui se convertissent à l'Islam bénéficieront de soutien et de consolation et ne seront jamais traités injustement ou lésés. Les amis et les serviteurs des juifs sont sont traités comme eux.

En temps de guerre, les juifs contribuent aux dépenses, aux juifs leur part et aux musulmans la leur, les deux communautés sont tenues de s'entraider pour faire face aux ennemis de l'islam et elles doivent échanger conseils sans tomber dans l'illicite, le gagnant est celui qui parvient à vaincre le mal en lui »95

Cette constitution du premier Etat islamique a défini les bases d'égalité et d'équité en droits et obligations du citoyen, elle n'est pas fondée sur la marginalisation et l'exclusion d'autres religions, on est en présenced'une vraie altérité religieuse qui sera bien affirmée avec l'arrivé des chrétiens de Najrane qui rejoindront la communauté ; quand cette délégation des chrétiens fut arrivée à Médine, le prophète mit à sa disposition sa mosquée afin qu'elle y célèbre la messe.

Le prophète a établi un deuxième traité constitutionnel où il codifia sous l'égide de l'Etat cette diversité religieuse.

Traité de najrane

« A Najrane, leur suite, leurs partisans, et à tous ceux qui embrassent le christianisme aux quatre coins du monde, arabophones soient-ils ou non, nous offrons hospitalité et assurons la protection de leur bien, vie, religion, famille, commerce et tout ce qu'ils possèdent. Aucun de leurs évêques ou moines ne doit être démis de ses fonctions, et sont dispensés de participer aux combats, exonérés de verser la dîme et leurs territoires restent interdits aux armées.

Quiconque, parmi eux, demande justice, doit être traité avec équité ; et nous nous engageons à les défendre et assurer la protection de leurs églises, synagogues, temples et lieux de culte ainsi que les lieux fréquentés par les voyageurs, que ce soit à la montagne, près d'une rivière, dans une grotte, à l'intérieur d'une construction, dans une vallée ou dans le désert. Nous sommes aussi gardes de leur religion et de leur confession là oû ils se trouvent et de la même manière que nous le faisons pour nous-même et pour tous les musulmans.Leurs constructions et celles des musulmans ne doivent pas s'emboîter ; de même les impôts et taxes ne doivent pas être versés dans les biens islamiques sauf pour les terres héritées sur lesquelles on prélève un impôt foncier sans dépasser le moment dû.

Les gens du livre ne sont pas engagés pour combattre un ennemi à côté des musulmans car ils en sont dispensés. Ils n'ont l'assurance de bénéficier de notre protection que pour les dispenses de cette obligation. Les musulmans sont leurs protecteurs mais ils ne doivent les obliger à leur fournir les armes avec lesquelles ils affronteront l'ennemi sauf si les gens du livre apportent volontairement armes et chevaux et ils en seront loués et remerciés. Quiconque embrasse le christianisme ne sera jamais contraint à se convertir à l'Islam ‘‘Et ne discutez que de la meilleure façon avec les gens du livre'' (larraignée : 46) et ils sont en outre traités avec clémence, et protégés contre toute agression.

Les chrétiens ne doivent pas être obligés de se marier de force et les parents des filles ne doivent pas être contraints à les donner en mariage comme il ne faut pas leur nuire s'ils refusaient un prétendant ou rejetaient un mariage, car de telles affaires ne peuvent faire l'objet de contraintes ou de pressions. Et quand un musulman se marie avec une chrétienne, il doit accepter son christianisme et ne doit pas la contrarier quand elle suit l'exemple des religieux chrétiens. Quiconque ne respecte pas ces instructions et fait usage de contrainte à son égard, est considéré comme commettant une violation des lois divines et de la sunna du prophète, et il est taxé de mensonge.

Lorsque les chrétiens procèdent à la restauration de leurs couvents, églises ou autres bâtisses oû ils exercent leurs cultes et autres actes et qu'ils auraient besoin d'aide des musulmans, ceux-ci sont dans l'obligation de leur apporter assistance. Et ce soutien ne doit pas être considéré comme une dette, mais comme un moyen leur permettant de consolider les bases de leur religion, autant qu'il se trouve être l'expression du respect par les musulmans de l'engagement du prophète à l'égard des chrétiens, un geste de générosité de l'Islam et un don divin pour les adeptes du Christianisme. Et ce parce que je (Muhammed paix et salut sur lui) leur ai donné ma parole, devant Dieu, qu'ils auront les mêmes droits que ceux des musulmans et les mêmes obligations que celles des musulmans, en vertu du pacte conclu avec eux. Ils seront protégés et soutenus pour faire face à toute adversité. Ainsi deviendront-ils partenaires des musulmans en droits aussi bien qu'en obligations ». 96

Après la lecture de ce traité, il paraît clair que l'Islam reste la religion de tolérance, de liberté, et d'égalité par excellence, il faut tout simplement revenir à la lecture du Saint Coran et de la tradition (sunna) Mohammedienne pour observer de très près cette tolérance qui est devenue une obligation imposée par l'Islam et non pas seulement une valeur humaine.

On peut lire aussi la citation de l'abbé Michon dans son ouvrage intitulé : voyage religieux en orient où il met en évidence la pratique de cette tolérance religieuse qui dit que Muhammed a exempté de l'impôt les patriarches, les moines, leurs serviteurs. Muhammed défendit spécialement à ses lieutenants de tuer les moines parce que ce sont des hommes de prière. Quand Omar s'empara de Jérusalem, il ne fit aucun mal aux chrétiens. Quand les croisés se rendirent maîtres de la ville sainte, ils massacrèrent sans pitié les musulmans et brûlèrent les juifs. Il est triste pour les nations chrétiennes que la tolérance religieuse qui est la grande loi de charité de peuple à peuple, leur ait été enseignée par les musulmans. C'est un acte de religion que de respecter la croyance d'autrui et de ne pas employer la violence pour imposer sa croyance .

Parmi d'autres valeurs humaines fondées par l'Islam on cite la notion de consultation (shura) qui va devenir ce qu'on appelle « la démocratie » Dieu enseigne : « Consulte-les sur toutes leurs affaires »97 . Ou encore : « Délibérez entre eux au sujet de leurs affaires »98 .

On peut nettement remarquer la forme des deux versets qui est en pluriel (les ; eux) qui signifie la masse et le peuple de Médine que la distinction de race ou de religion entre ses citoyens demeure impossible. C'est cette shura qui a permis d'élire les quatre califes qui ont succédé le prophète Muhammed après sa mort en tête de l'Etat islamique niant par cela toute forme de monarchie. Une consultation qui existe encore dans les pays démocratiques par l'intermédiaire des régimes parlementaires.

CHAPITRE TROISIEME


La transgression de l'autre dans les livres sacrés

Axe I : La violence dans les livres Bibliques

La dispute, le conflit, la rivalité, la lutte à corps-à-corps et même les affrontements entre les groupes humains existent depuis qu'il y a des hommes. Les Guerres, en revanche, n'ont été possible qu'à partir du moment où il y a eu des Etats capables d'organiser des forces militaires.

La violence est partout dans le monde, et les versets bibliques nous récitent toujours une vision générale de l'histoire universelle des peuples précédés. Dans ce cadre, la notion de la violence est considérée comme étant une agression à l'égard de l'autre, agression d'abord contre sa vie, contre son corps, contre ses biens ou contre son honneur.

L'histoire de l'Homme a su plusieurs visages de la violence. La consommation du fruit interdit est entendue comme une première violence à l'égard de la loi divine et certes c'est le meurtre d'Abel par Caïn qui inaugure l'histoire humaine. La violence dont la bible nous a parlé peut venir de l'extérieur de l'identité d'Israël. Les Amalécites qui, au lendemain de la traversée de la mer rouge, attaquent les femmes et les enfants qui se trouvent à l'arrière du camp Israélite. Les Babyloniens qui conquièrent puis détruisent sauvagement Jérusalem et le temple de Salomon. En revanche, la violence peut venir aussi des Israélites eux-mêmes, l'attitude face aux Cananéens qualifiés d'idolâtres est sans ambages dans le discours de Moïse jusqu'au prophète Elie, car pour le prophétisme hébraïque l'idolâtre est considérée comme l'anti-monothéisme. Cette lutte devient obsessionnelle chez Moïse qui lance à son armée « Tu ne laissera vivre aucune âme » l'étendard de la guerre.

Arrivé aux frontières de Canan, Moïse s'adresse à Og roi de Basan et Sihon roi des Amorites, pour pouvoir traverser leur territoire «Je ne ferai que passer avec mon peuple, promet-il, je paierai ce que je boirai ou consommerai ». Mais les deux rois proposent la guerre qui se soldera par leur défaite, et la conquête de leur territoire.

Après la conquête de Canan par Josué (successeur de Moïse) et son exécution des habitants qui violent les propriétés de l'Eternel (Akan qui vole quelques bijoux et un manteau sera mis à mort) « Le livre de Josué, Bible de Jérusalem Page : de 273 à 305 ». C'est le commencement de la période des Juges, temps de la violence. Les peuplades alentours pillent et dominent les tribus d'Israël. Celle-ci demande à l'Eternel un libérateur qui apparaît sous les traits d'un chef militaire, qui après avoir mené un combat contre l'occupant, deviendra Juge d'Israël durant quelques années. D'ailleurs dans le livre des Juges, les femmes aussi vivent au coeur de la violence, elles séduisent, elles rusent, elles tuent, ou alors elles sont humiliées, violées et exécutées. Dans la Bible on retrouve une société ou la violence engendre la violence « Le livre des Juges, La Bible de Jérusalem : Page : de 306 à 339 »

La vie des Rois est aussi marquée par la violence. Saül le premier roi d'Israël sera destitué par le prophète Samuel, car il a eu pitié du roi Amélicite Agag, en l'épargnant de la mort. Samuel exécutera Agag et David succédera Saül.

David la légende (son combat contre le géant Goliath) est aussi l'homme qui a transgressé le dernier commandement d'avoir convoité la femme de son prochain, Bethsabée épouse d'Uri le Hittite. « Tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain » et finalement tuer Uri au combat ultime. C'est après cet épisode que la parole de la Bible commence à renoncer la violence et la métamorphoser. Quand plus tard David veut construire un temple, Dieu refuse que les personnes qui ont versé le sang soient celles qui construisent le sanctuaire. C'est le temps à condamner la violence.

Axe II : La guerre dans le Coran

Selon le coran, la guerre constitue une ‘‘obligation non désirée'' (kurh), qui doit être menée dans le respect des valeurs morales et humaines et à laquelle il ne faut recourir qu'en dernière instance. Dans un verset Dieu considère ceux qui commencent la guerre comme des injustes :

« Toutes les fois qu'ils allument un feu pour la guerre, Dieu l'éteint. Et ils s'efforcent de semer le désordre »99.

Lors d'un conflit, avant de s'engager dans une guerre, les croyants doivent attendre jusqu'à ce que le combat devienne obligatoire, et ils ne doivent s'intervenir que quand l'autre partie attaque et « s'ils cessent, Dieu est, certes, pardonneur et miséricordieux »100.

Historiquement, Muhammad a passé treize ans à la Mecque, pendant cette période les musulmans, alors minoritaires, ont vécu sous l'autorité païenne : torturés, maltraités, assassinés, mais malgré ceci, ils ont toujours appelé à la paix devant cette violence. Quand l'oppression devint insupportable, les musulmans ont émigré à Médine où ils vont établir leur propre ordre basé sur la paix et la justice. Et c'est aussi là où le prophète de l'islam va recevoir sa première révélation qui prépare son peuple à la guerre :

« Autorisation (de se défendre) est donnée à ceux qui sont attaqués parce que vraiment ils sont lésés et Dieu est certes capable de les secourir. Ceux qui ont été expulsés de leurs demeures sans aucune juste raison, simplement parce qu'ils disaient : « Dieu est notre Seigneur »101.

C'est ainsi qu'il a été permis aux musulmans de faire la guerre seulement parce qu'ils étaient soumis à la violence. Dieu a accordé cette autorisation de faire la guerre uniquement à des fins défensives. Or, cette autorisation a été souvent accompagnée de versets incitant au pardon et à la paix comme :« …Et que la haine d'un peuple ne vous incite pas à ne pas être équitable… »102.

Le Saint Coran contient plusieurs versets consacrés à la guerre et au « jihad » et c'est pourquoi l'islam se trouve toujours en position de critique en tant que religion de violence comme il a affirmé le pape Benoit XVI lors d'un discours qui a injurié tous les musulmans à travers le monde. Alors qu'est ce que le jihad ? et est ce une guerre sainte ou non ?

« le mot jihad ne signifie pas « guerre sainte ». Il désigne la lutte et l'effort, les mots utilisés pour la guerre dans le Coran sont ''harb'' et ‘‘qital ‘‘qui signifient « le combat ». Le jihad, quant à lui, désigne la lutte sérieuse et sincère aussi bien au niveau individuel qu'au niveau social. C'est la lutte pour accomplir le bien et éradiquer l'injustice, l'oppression et le mal…dans le Coran, ce mot est employé sous ses différentes formes à trente trois reprises.

Daniel Rivet, dans son livre : l'Islam et le Coran, le définit comme suit :

« … signifie l'effort par excellence, c'est donc la philosophie d'une lutte permanente physique mais aussi intellectuelle…ne signifie pas seulement la guerre extérieure contre ceux qui ne croient pas, mais aussi la lutte intérieure contre les passions mauvaises…la victoire sur soi-même,…un effort sur soi (djihad ââla nafs)…djihad n'est pas un des cinq piliers de l'Islam »103.

Et selon Anciaux, tout comme les autres définitions qui ont précédées, il ajoute seulement qu'il s'agit de deux types de Djihad : Le petit Djihad : comme expéditions guerrières. Le grand Djihad : lui aussi reste un effort sur soi pour triompher de ses passions.

On ajoute que selon Daniel Rivet le terme de guerre est évoqué dans trente cinq occurrences :

22 fois comme effort et 10 fois comme guerre et 3 fois comme tonalité spirituelle.

Dans une autre comparaison, le Docteur Dalil Boubakeur104 a trouvé que le mot ‘‘paix'' et ses dérivés figure 136 fois alors que le mot ‘‘guerre'' ne figure que 6 fois !!

Pourquoi avoir recours à la guerre ?

L'Historienne Britannique Karen Armstrong, ancienne nonne et célèbre experte en histoire de l'orient, fait le commentaire suivant dans son livre intitulé ‘‘Holly War'' (la guerre sainte) qui traite de l'histoire des trois grandes religions :

« Le mot islam vient de la même racine arabe que le mot paix et le Coran réprouve la guerre comme un événement anormal contraire à la volonté de Dieu …L'islam ne justifie pas la guerre ou l'extermination agressive... L'islam déclare que la guerre est incontournable et parfois obligation positive pour mettre fin à l'oppression, et à la souffrance. Le Coran enseigne que la guerre doit être limitée et conduite de la façon la plus humaine possible. Muhamed a du combattre non seulement les habitants de la Mecque mais également les tribus juives de la région et celles chrétiennes de Syrie qui étaient alliés aux juifs, planifiant une attaque contre lui. Pourtant ceci n'a pas poussé Muhamed à dénoncer les gens du livre»105.

L'usage de force n'est permis dans l'Islam que si tous les autres moyens de négociation, à savoir le dialogue, échouent, et Dieu a toujours donné priorité à la paix comme on va voir dans le verset 61 de la sourate 8 :

« S'ils s'inclinent vers la paix, incline-toi même vers la paix et place ta confiance en Dieu »

En effet, le but n'est pas de convertir les gens par force, ni de coloniser les territoires, mais c'est la défense de la religion dans un premier lieu, puis la défense de la patrie, des personnes et des biens…etc.

Pour garantir les guerres en justice, l'islam a imposé des règles guerrières inexistantes nulle part :

« Combattez dans le sentier de Dieu ceux qui vous combattent, et ne transgressez point. Certes, Dieu n'aime pas les transgresseurs…le mois sacré pour le mois sacré !..Donc Quiconque transgresse contre vous, transgressez contre lui à transgression égale. Et craignez Dieu et sachez que Dieu est avec les pieux »106.

Pour sa part, Abou Bakr Asseddik (573-634), alors qu'il était à la tête de l'Etat islamique, dans la directive suivante à Yazid ben Abi soufiane désigné à la tête des troupes qui se dirigeaient vers la Syrie, il dit :

Tu rencontreras des gens prétendant qu'ils se consacrent à Dieu, laisse-les tranquilles, qu'ils se consacrent à ce qu'ils prétendent…je te conseille de respecter ces dix règles : ‘‘Ne tue pas les femmes, les enfants et les vieillards, n'arrache pas d'arbres fruitiers, ne détruis pas de maisons, n'égorge pas de brebis ou chameaux sauf pour la nourriture, ne brûle pas et n'inonde pas les palmeraies, ne sois pas rancunier, ni lâche(rapporté par Malik Almouattaâ).

Passons maintenant à quelques histoires au sein des guerres menées par les musulmans.

Histoires de tolérance pendant les guerres

On va insister sur des attestations de quelques penseurs et théologiens occidentaux, mais avant cela, on va voir comment le successeur du Calife Abû Bakr, Omar ibn Alkhattab, le célèbre Calife et symbole de justice et qui disait un jour :''Au nom de Dieu, si Fatima la fille du prophète aurait volé, je lui couperais la main'', dans sa déclaration accordant la protection aux chrétiens qui vivaient à Jérusalem et à Lod107, il assura que les églises ne seraient pas détruites, et que les musulmans ne feraient pas leurs prières en groupe dans ces églises. Omar accorda les mêmes conditions aux chrétiens de Bethléem. Durant laconquête de Médine, la déclaration de protection présentée au patriarche Nestorien YeshuyabIII (650-660) garantit de même que les églises ne seraient jamais démolies et qu'aucun bâtiment ne serait transformé en une mosquée ou en une maison.

Après cette conquête, le patriarche envoya une lettre très frappante à l'évêque de la perse lui expliquant dedans, la tolérance des gouverneurs musulmans envers les gens du livre.

L.Browne108, dans ‘‘the prospects of islam'' , explique comment les gouverneurs musulmans qui régnèrent sur de vastes territoires à travers l'histoire ont traité les adeptes des autres religions avec respect et tolérance, et que dans les Etats islamiques, juifs et chrétiens vécurent en paix et en liberté.

John.L. Esposito, professeur en matière de religion et de relations internationales à l'université de Georgetown, décrit que :

« Les musulmans se sont avérés être des conquérants formidables et des gouverneurs efficaces, constructeurs plutôt que destructeurs. Ils ont remplacé les gouverneurs et les armées indigènes des terres conquises mais ils ont préservé les principaux aspects de leur gouvernement, de leur bureaucratie et de leur culture. Pour plusieurs territoires conquis, cela n'étant rien d'autre qu'un changement de gouverneurs, qui a apporté la paix aux peuples démoralisés et opprimés par les pertes et la lourde taxation résultant des années de guerre byzantino-perse. Les populations locales trouvèrent le règne musulman plus flexible et tolérant que celui des Byzantins et des perses.

Les communautés religieuses furent gouvernées par leurs chefs, selon leurs propres lois religieuses, dans des domaines tels que le mariage, le divorce et l'héritage.

En retour, elles durent payer un tribut, une capitation (jizya) qui leur assuraient la protection musulmane contre l'agression extérieure et qui les exemptait du service militaire. Ils furent donc appelés les ‘‘protégés'' (dhimmis)…La plupart des églises chrétiennes telles les Nestoriens, les Monophysites, les Jacobites et les Coptes avaient été persécutés comme des hérétiques et des schismatiques par l'Orthodoxie chrétienne ; pour ces raisons, certaines communautés juives et chrétiennes ont aidé les armées d'invasion, les considérant moins oppressantes que leurs maîtres impériaux. Dans plusieurs domaines, la conquête a apporté une ‘‘pax islamica'' (paix islamique) aux territoires conquis »109.

Ces déclarations des historiens révèlent que les gouverneurs musulmans qui ont adopté la morale islamique ont toujours régné avec tolérance, compassion, et justice.

Sir Thomas Arnold va, lui aussi, affirmer tout ce qui est dit dans la déclaration suivante :

« La situation des survivants aurait été tout à fait sans espoir si leur misère ne touchait pas les coeurs Mouhammédiens, ils ont soigné les malades et ont généralement soulagé les pauvres et les affamés. Certains ont même racheté l'argent français que les Byzantins avaient saisi sur les pèlerins par voie de force ou de ruse, et l'ont charitablement distribué aux indigents. Tellement grand fut le contraste entre le bon traitement que les pèlerins ont reçu de la part des musulmans et la cruauté de leurs frères chrétiens, les Byzantins, qui leur ont imposé le bagne, les ont battu et leur ont volé le peu qu'ils avaient laissé, que plusieurs d'entre eux ont volontairement embrassé la foi de leurs sauveurs»110.

Pendant la période de l'empire Ottomane, le sultan Bayezid II, fut un excellent exemple de tolérance puisque c'est dans cette période que les juifs, exilés et massacrés dans les royaumes Catholiques de l'Espagne et du Portugal, se sont installés sur les terres Ottomanes. Bayezid a installé en 1492 les juifs torturés et expulsés de l'Espagne aux alentours d'Edirne et de Thessalonique dans la Grèce d'aujourd'hui, la plupart des 25000 juifs Turcs habitant actuellement en Turquie sont les descendants de ces juifs espagnols.

Dieu dit : « Nulle contrainte en religion », pourquoi alors les musulmans ont attaqué les autres au nom de Dieu ? Et contre qui la guerre est permise ?

Le coran enseigne que les croyants et les polythéistes ne pourront jamais exister ensemble :

« Quand les mois sacrés seront expirés, tuez les infidèles quelque part que vous les trouviez ! Prenez-les ! Assiégez-les ! Dressez pour eux les embuscades ! S'ils reviennent (de leur erreur), s'ils font la prière et donnent l'aumône (zakat), laissez-leur le champ libre ! Allah est absoluteur et miséricordieux »111

On comprend que les polythéistes font la majeure partie qui doit être combattue jusqu'à qu'elle se convertisse à l'Islam.

Que dit le coran sur les gens du livre ?

Ils reçurent, eux aussi, une révélation, mais qui refusent de reconnaître Muhammad comme dernier prophète, ils doivent être combattus jusqu'à qu'ils se soumettent à l'autorité musulmane : « Combattez ceux qui ne croient pas en Allah, ni au dernier jour, ne déclarant pas illicite ce que Dieu et son prophète ont déclaré illicite, ne pratiquant point la religion de vérité, parmi ceux ayant reçu l'Ecriture ! Combattez-les jusqu'à ce qu'ils paient la jizya (la capitation)… »112

Donc, contrairement aux polythéistes, les gens du livre peuvent garder leur religion et se soumettent à l'autorité musulmane en payant une capitation.

Selon Robert Anciaux, le djihad n'est guerre juste que s'il est mené dans le chemin de Dieu en respectant les règles suivantes : on a essayé de soumettre d'abord l'ennemi par la persuasion. La guerre est conduite dans la voie de Dieu pour amener les incroyants à croire. Elle est conduite par une autorité légitime. Le commandement des troupes est exercé par un musulman.

D'après Dr Mohammed Imara, les combats qui s'étaient déroulés au cours de la conquête islamique étaient contre les envahissants persans et romains qui occupaient l'orient, et qu'aucune bataille n'a opposé les musulmans aux populations des pays conquis. Les habitants de ces pays ont même présenté assistance aux musulmans contre les persans et romains comme ceux d'Irak, les chrétiens de la Syrie et les Coptes d'Egypte.

Mohammed Imara parle aussi d'un « autre religieux » et dit que l'islam a gardé des religions de Dieu et qui se basent sur l'unicité de Dieu, il a gardé également à cet « autre religieux » sa liberté de gouverner à sa guise, et dans ce sens, l'orientaliste Allemand Adam Metz annonce que ‘‘c'étaient les chrétiens qui gouvernaient les pays de l'Islam''.

Pour sa part, l'orientaliste Anglais Sir Thomas Arnold (1864-1930) a déclaré de la tolérance islamique :

« A vrai dire, les non musulmans ont, en général, joui, sous le règne islamique, d'un certain niveau de tolérance jamais connu en Europe d'avant les temps modernes. Et le fait que ces communautés continuent de vivre dans un milieu islamique montre que les persécutions qu'elles subissaient, de temps à autre, des mains des puritains et fanatiques étaient de répercussions de circonstances locales plus qu'elles n'étaient des conséquences du fanatisme et d'intolérance »113.

L'écrivain et chercheur Libanais de confession chrétienne, George Keram a fixé trois facteurs de l'opposition visant les non musulmans au sein de la civilisation islamique :

1/ Le tempérament des Califes : plusieurs campagnes de violence ont visé les gens du livre sous le règne d'Al moutawakkil (821-861) et le Calife Fatimide Al Hakim Bi Amri Allah (985-1021). Ces deux ont été connus par leur cruauté et fanatisme et sévérité.

2/ La détérioration des conditions socio-économiques des musulmans à cause de la tyrannie qu'exerçaient certains hauts responsables non musulmans.

3/ La coopération des minorités religieuses avec les forces étrangères d'occupation ; pour ces minorités, Keram donne l'exemple des Anglais qui utilisaient la minorité Copte pour gouverner le peuple et l'écraser sous le coup des impôts.

Dans la Syrie aussi, des enquêtes ont montré que l'hégémonie exercée par des citoyens issus des minorités dans le domaine économique étant à l'origine des conflits à caractère religieux entre chrétiens et musulmans en 1840 et 1860, au Liban, entre Maronites et Druzes, sans oublier les actes de vengeance menés contre les minorités arméniennes à la fin des croisades à cause de leur coopération avec les colonisateurs.

2. Aperçu comparatif entre musulmans et autres : Dr Mohammed Imara114

Exemple n0 1:

Les musulmans étaient victorieux contre les trahisons des juifs alliés avec les païens et aussi contre le paganisme ayant semé la sédition parmi les musulmans et les ayant chassés de leurs demeures ; ces victoires réalisées au cours de vingt batailles entre l'an 2 et 9 de l'hégire ont causé la mort de 368 personnes entre les deux camps : 183 martyrs musulmans et 203 morts parmi les infidèles.

Par contre, la guerre religieuse qui a opposé Catholiques et Protestants, durant plus de deux siècles, a causé l'extermination de 40% de la population d'Europe centrale (près de dix millions victimes chrétiennes selon un chiffre donné par Voltaire (1694-1778).

Exemple n0 2: la liberté de confession

Le Coran dit :

« Pas de contrainte en religion » (vache : 256)

« Croie qui veut, donc et mécroie qui veut » (grotte : 29)

« A vous votre religion et à moi ma religion » (mécréants : 6)

« A chacun de vous, nous avons assigné une voie et un chemin, si Dieu avait voulu, certes il aurait fait de vous une seule communauté » (plateau servi : 48)

Par contre, Thomas Arnold a attesté que :

Charlemagne (742-814) imposa le christianisme de force aux Saxons, la même méthode a été préconisée par le roi Gnotte au Danemark, le groupe des Frères d'épée en Prusse, le roi Olaf Trageverson au sud du Norvège, le prince Vladimir en Russie en 988, l'évêque Daniel Petrovic au Monténégro, le roi Charles Roberten Hongrie et le roi Saîf Araad en Ethiopie.

Axe III : L'islamophobie

Définition :

L'islamophobie est un néologisme d'usage controversé en français et dans d'autres langues. Ce terme a été créé pour désigner la peur et les préjugés à l'encontre de l'islam et par la suite la peur et le rejet des personnes de confession musulmane115. La confusion entre l'hostilité envers les idées islamiques et celle à l'encontre des pratiquants du culte musulman suscite une controverse qui fait que certains courants de pensée refusent l'utilisation de ce terme. Le débat reste entier car les tenants de l'emploi du terme ont accru la confusion en liant l'islamophobie à la notion de « diffamation des religions » défendue par l'Organisation de la conférence islamique116.

« Islamophobie » peut donc signifier selon le sens que l'émetteur lui prête :

L'hostilité ou un sentiment négatif envers l'Islam, Une attitude considérée comme discriminatoire, au sens pénal, à l'encontre des personnes de religion musulmane, et par amalgame, des résidents d'origine maghrébine ou arabe117.

L'expression de la critique ou du rejet idéologique de l'islam.


Les médias :

Les médias diffusent souvent une image essentiellement négative des musulmans. Elles se disent contrariées par ce qu'elles considèrent comme un portrait négatif résultant des distorsions des faits dans des reportages sélectifs. Elles pensent que l'Islam est souvent présenté comme monolithique, autoritaire et oppressif envers les femmes, ce qui est souvent le résultat du traitement des femmes dans certaines communautés musulmanes, mais que cette idée est renforcée par l'insistance des médias et des débats publics sur des questions comme les mariages forcés et l'excision. En outre, l'islam a été toujours accusé par le « Terrorisme », il est même parfois le complice de certains crimes imbibés des conflits idéologiques. Dans cette même perspective, la discrimination verbale plus violente que la violence physique à l'égard des musulmans se concentre surtout dans l'usage de l'ensemble des stratégies médiatiques (caricature du prophète, le documentaire de Fitna) féroces pour blesser et déformer l'image globale de l'islam comme étant la religion sauvage.

Mais pour arriver vraiment à une vraie appartenance et intégration des musulmans au sein des communautés Européennes, les médias doivent examiner les informations qu'ils véhiculent pour s'assurer de leur exactitude et de leur intégralité dans la couverture de ces questions. L'EUMC les encourage à prendre des initiatives de recrutement et de formation des journalistes visant à mieux refléter la diversité au sein de l'UE. Il encourage également les États membres à appliquer ou renforcer la législation concernant les prestataires de services Internet de manière à empêcher la diffusion des documents racistes interdits,

Polémique sur le voile

Une politique officielle avait lieu en France depuis quelques années. C'est l'interdiction du port de voile par les femmes et les filles surtout dans les lieux administratifs et certainement à l'école. Cette loi est perçue par les musulmans comme une action qui ne plaide pas en faveur de l'intégration, et elle est dirigée contre eux même si celle là interdit tous les symboles religieux. Cette problématique plus ou moins politique a su plusieurs débats afin d'arriver à une solution intermédiaire qui limite de la discrimination des musulmans au sein des communautés Européennes en particulier la France.

Autres facteurs

Ce phénomène qui est susceptible de créer une rupture de dialogue interculturel et interreligieux, se manifeste dans plusieurs facteurs par exemple : Education

Emploi

Logement

Sureté national des citoyens

Services et nourriture

Droits Humains


A l'égard de ce problème l'UE a entrepris toutes ses forces en faveur de la lutte contre la discrimination des musulmans et pour garantir les Droits de l'Homme et des citoyens : La mise en oeuvre de la législation

Enregistrement et surveillance policière des incidents islamophobes

Mise en oeuvre de politiques d'intégration et d'inclusion sociale visant les migrants et les minorités

Promotion des mesures au niveau de l'emploi

Promotion des mesures d'éducation et de formation

Engagement des partis politique

CHAPITRE QUATRIEME

Le dialogue interreligieux


On accuse souvent les religions d'être à l'origine de nombreux conflits qu'a connu le monde entier et à l'appui de cette accusation, il faut mentionner les guerres des religions à savoir le djihad, les croisades, le 11 septembre …etc.

Pourtant, le dialogue interreligieux est une ancienne tradition, qui a toujours été constant et permanent à travers l'histoire. Et les gens malgré leurs diverses religions ont pu vivre ensemble et en convivialité et les exemples à citer sont multiples : l'Andalousie, les juifs au Maroc, les coptes en Egypte, et surtout les chrétiens du Liban…etc. Aujourd'hui, le monde est marqué par un pluralisme culturel, idéologique et religieux, ce qui pose une grande nécessité et besoin de s'engager davantage dans cette voie du dialogue afin de réussir un rapprochement entre ces différentes sortes de diversité. De même que les progrès technologiques ont changé notre regard sur le monde et les images quotidiennes montrent des sociétés et des habitudes différentes qui suscitent la curiosité.

L'ère contemporaine est une période où plusieurs instances ont entrepris l'initiative du dialogue notamment le Vatican qui semble être à l'avant-garde en la matière, puisque le pape Jean Paul II fut le grand promoteur du dialogue interreligieux. Il s'est opposé à la théorie du « choc des civilisations », a plutôt parlé du dialogue des civilisations et il a souvent exprimé sa solidarité aux juifs et aux musulmans :

« Tandis que le monde se dirige vers un nouveau millénaire, il doit y exister une conscience croissante de la fraternité universelle de tous les peuples dans l'unique famille humaine, et une plus grande coopération parmi les fidèles des religions du monde dans la promotion des valeurs spirituelles dont l'humanité a plus que jamais besoin. » « Soyez toujours prêts à répondre à quiconque vous demande raison de l'espérance qui est en vous. Mais que ce soit avec douceur et respect, en possession d'une bonne conscience ».

Ces paroles de Saint-Pierre sont la règle d'or pour les rapports et les contacts que le chrétien doit avoir avec ses concitoyens qui ont une foi différente.

De nombreux cercles de spécialistes se sont créés ces dernières années, de colloques en colloques, de conférences en conférences.

Le dialogue est ainsi devenu plus une nécessité qu'un moyen, voire une finalité. Il implique l'oubli des disparités religieuses et dépassement des pratiques erronées et des attitudes hostiles et l'avance vers la convergence et l'élimination des divergences.

Ainsi, pour que le dialogue soit fructueux et donne des résultats, il convient de l'initier par une démarche capable de réaliser deux objectifs : « la propagation de la conception religieuse appliquée à l'homme, à l'univers et à la vie » et « l'enrichissement de la foi à partir de cette même conception religieuse ». Une telle initiative est susceptible de permettre au dialogue de réaliser davantage de compréhension, de convivialité et de progression vers la paix, cette paix doit être précédée de la tolérance par laquelle le moi s'affirme. En outre, pour que le dialogue interreligieux aboutisse à la réalisation de ces objectifs, il doit aller au-delà du simple échange de parole et d'opinions, plutôt ce dialogue doit prendre plusieurs formes.

Le dialogue vu par les religions

Axe I : Le dialogue vu par la religion chrétienne

L'engagement de l'église catholique dans le dialogue interreligieux repose sur une réflexion théologique et pastorale, conduite lors du concile Vatican II. C'est en approfondissant sa propre foi, en cherchant à mieux comprendre son identité et sa mission dans la monde, que l'Eglise, pour la première fois de son histoire, s'est interrogé en concile sur son attitude à l'égard des autres religions. Le résultat de cette réflexion a été exprimé dans la déclaration conciliaire Nostras Aetate, promulgué le 28 octobre 1965 :

« L'église catholique ne rejette rien de ce qui est vrai et sain dans ces religions. Elle considère avec un respect sincère ces manières d'agir et de vivre, ces règles et ces doctrines, qui quoi qu'elles diffèrent beaucoup de ce qu'elle-même tient et propose, cependant apportent souvent un rayon de la vérité qui illumine tous les hommes […] Elle exhorte donc ses fils pour que, avec prudence et charité, par le dialogue et la collaboration avec ceux qui suivent d'autres religions, et tout en témoignant de la foi et de la vie chrétiennes, ils reconnaissent, préservent et fassent progresser les valeurs spirituelles, morales et socioculturelles qui se trouvent en eux. »118

Cette déclaration est le résultat d'une réflexion théologique d'ensemble sur la mission de l'Eglise dans le monde, sur la révélation de Dieu dans l'histoire et sur le statut spécifique de la personne de Jésus Christ, réflexion d'ensemble développée dans les grandes constitutions dogmatiques et pastorales du concile. Après le concile, cette attitude de dialogue et de coopération avec les croyants d'autres religions a été fortement encouragée lors des deux pontificats de Paul VI et de Jean Paul II, que ce soit par des documents119 (lettres encycliques du pape ou textes émanant des divers organismes pontificaux concernés) ou par des gestes symboliques forts, comme le furent la rencontre de Jean Paul II avec des jeunes musulmans à Casablanca en 1985, ou encore sa visite à la synagogue de Rome le 13 avril 1986120. La solennité et l'insistance de ces initiatives nous invitent déjà à retenir deux choses. Tout d'abord, l'engagement dans le dialogue interreligieux n'est pas pour un catholique, quelque chose de facultatif. Cet engagement fait partie de la mission de l'Eglise. Ensuite, cet engagement n'est pas proportionnel à –ni conditionné par-l'engagement des autres partenaires du dialogue. Il est une offre gratuite, qui sollicite, mais n'exige pas au préalablement engagement réciproque.

Il faut affirmer que la voie du dialogue est reconnue de trois points fondamentaux pour la confession chrétienne :

1. La foi chrétienne reconnaît le rôle positif des religions, en tant qu'institutions historico sociales121, dans l'économie générale du salut. L'Eglise affirme que les rites et les doctrines des autres religions peuvent avoir une réelle efficacité pour le salut de leurs adeptes122. Par là, se trouve écartée une position exclusiviste qui, au nom d'un ecclésiocentrisme étroit, refuserait aux religions non-chrétiennes toute valeur salvatrice et révélatrice, en s'appuyant sur une interprétation durcie, et donc faussée, de l'antique adage patristique : « hors de l'Eglise, point de salut »123. Les chrétiens confessent en effet l'universalité de la volonté salvatrice du père.

Force est de constater que ces affirmations importantes du concile Vatican II sont, souvent ignorées ou peu considérées par beaucoup de chrétiens.

2. A cette première affirmation s'ajoute une deuxième, que la foi chrétienne doit tenir avec la même détermination, à savoir l'unicité et l'universalité de la médiation christique pour le salut. Jésus est l'unique médiateur du salut et il n'y a aucun salut ailleurs qu'en lui ; car il n'y a sous le ciel aucun autre nom offert aux hommes qui soit nécessaire à notre salut. En conséquence, pour conjuguer les deux affirmations, on doit dire que ce n'est que de leurs relations au Christ que les religions détiennent, aux yeux des chrétiens, leur valeur positive dans l'ordre du salut.

3. Compte tenu des deux affirmations précédentes, le pape affirme que la mission de l'Eglise, en tant que « sacrement universel du salut » apporté par le Christ, a elle-même un fondement de dialogue. C'est parce que Dieu, dans sa révélation, a pris l'initiative, comme le disait Paul VI, d'instaurer avec l'humanité « un dialogue »124, que l'Eglise est tenue d'engager avec tout homme, y compris, mais pas exclusivement, avec les croyants d'autres religions, un authentique « dialogue de salut ».

Autrement dit, c'est l'engagement de Dieu qui fonde l'engagement de l'Eglise et sa mission. C'est là également que prend sa source ce que les chrétiens appellent le « caractère propre » des établissements catholiques d'enseignement. Le dialogue interreligieux n'est que l'un des aspects de ce dialogue de salut qui caractérise la mission évangélique de l'Eglise dans le monde.

Axe II : Le dialogue vu par l'islam

Le Saint Coran a toujours été un livre de dialogue. Ce dialogue était entretenu avec différentes catégories de créatures y compris « les gens du livre ». Les procédés méthodologiques et les modalités de la mise en oeuvre de ce dialogue y sont bien explicités. Le dialogue « implique l'incompréhension de deux parties entretenant un échange verbal (…). Le but est de parvenir par le biais de cet échange à une opinion commune ou à une conclusion partagée assise sur des préalables et des principes acceptés des deux parties »125, la différence ne doit nullement amener les parties différentes à oublier qu'elles sont « créés d'un seul être »126 ; De même que leur différence ne devra pas leur faire oublier qu'Allah a honoré l'être humain pour ce qu'il est : « certes nous vous avons honoré les fils d'Adam »127.Pour rendre possible cette coopération et cette connaissance mutuelle, le Saint Coran a incité à la reconnaissance et au respect de l'Autre comme on a vu en détails dans les chapitres précédents.

Tariq ramadan dit à propos du dialogue :

« Chaque croyant s'engage dans le dialogue interreligieux en étant nourri par la foi ou une conviction à partir de laquelle il se comprend, appréhende le monde et établit ses relations avec son entourage. Son rapport à la vérité, à la croyance des autres, et à la diversité dans son ensemble est directement influencé par le contenu et la nature de cette foi ou de cette conviction »128 et il ajoute que : « cette reconnaissance est fondamentale et ouvre la voie d'un dialogue qui, s'il s'impose de connaître nos différences, doit établir des ponts entre les convictions et les traditions »129 .

L'Islam invite non seulement au dialogue mais insiste également sur la forme qu'il doit prendre et la façon avec laquelle il faut l'engager. Il ne s'agit pas simplement d'un échange de savoirs, mais également d'une façon d'être et de parler : « Et discute avec eux de la meilleure des façons »130 ou encore « Ne discute avec les gens du livre que de la meilleure des façons, à l'exception de ceux qui sont injustes parmi eux »131.


Axe III : Tentatives de dialogue entre Islam et Occident

Le conflit entre Islam et occident dure depuis l'apparition de l'Islam, c'est d'ailleurs ce qu'affirme Maxime Robinson132 :

« la guerre entre Islam et les pays chrétiens sous leurs étendards religieux respectifs dure depuis le début de l'Islam, il y a plus de quatorze siècles. Le conflit a même parfois été plus dur qu'aujourd'hui : prenez les croisades, les guerres coloniales, entre autres…Actuellement, la tendance est à réduire au facteur national… »133 .

Quoi que ce conflit reste le plus ancien de tous les conflits sur terre, l'histoire nous a toujours enseigné à propos des instants de convivialité ininterrompus que « le dialogue entre musulmans et chrétiens a toujours été constant et ininterrompu, depuis le début de l'Islam jusqu'à nos jours, toutefois, des affrontements conjoncturels en dehors des deux religions, ont fait que ce dialogue n'est pas toujours suivi d'une cadence positive à travers les époques »134. Le dialogue s'est manifesté dans des espaces de cohabitations, notamment en Andalousie où régnait le climat de coexistence et de tolérance, les musulmans et les chrétiens ont vécu pendant des siècles côte à côte. Il est de même de certaines régions du Mashriq (l'orient) notamment Jérusalem, terre propice pour une telle convivialité. Le Maroc, quant à lui, était toujours réputé pour son traitement favorable qu'il réservait aux gens des autres confessions, notamment les juifs. Sans compromettre le rôle joué par l'Eglise catholique afin d'apaiser les tensions, « la déclaration du Vatican », le 15 octobre 1965, sur la relation de l'Eglise et les religions non chrétiennes, a été suivie de plusieurs conférences islamo chrétiennes. La première et la seconde ont été tenues à Cordoue, respectivement en septembre 1974 et en mars 1977. En outre, le Pape a organisé, en 1986, une réunion avec les représentants des différentes religions, durant laquelle des prières et des invocations ont été célébrées selon les rites de chaque confession. Sans oublier les actions menées par le Complexe Royal pour les recherches sur la civilisation Islamique au Royaume de Jordanie, avec le concours de plusieurs instances, dont la commission autonome des relations islamo chrétiennes à Windsor, le centre Orthodoxe à Chambéry en Suisse et le conseil pontifical du dialogue entre religions au Vatican. Outre le rôle joué par certaines universités, en orient et en occident, qui ont organisé des colloques portant sur des aspects religieux afin de rapprocher Islam et occident ; c'est le cas, entre autres, de l'Institut du Droit de la paix et du Développement, organisé en décembre 1990, avec le concours de l'UNESCO, un colloque sur « Religions et guerres » , il est à signaler de même que l'université de Madrid a organisé, en novembre 1994, la rencontre des trois religions, elle s'est tenue sous le thème de « rencontre des gens du livre :engagement pour la paix ». Les efforts déployés par l'UNESCO tels la réunion de Barcelone, décembre 1944, et qui a donné lieu à « la déclaration de Barcelone » ainsi que d'autres réunions sur « le dialogue des cultures » sont louables. Toutes ces tentatives démontrent que la question du dialogue entre culture et religions s'avère urgente.

Le dialogue entre les civilisations est le choix des esprits rationnels qui sont conscients de la responsabilité qui leur incombe à l'égard du devenir de l'humanité et qui accomplissent le devoir dont ils ont la charge et l'option des sages qui veillent à la sécurité, à la stabilité et à la prospérité dans les sociétés, autant que ce dialogue constitue une alternative à la discorde qui déclenche les guerres, provoque les conflits et conduit aux crises à tous les niveaux :

« Le dialogue entre les civilisations est un processus engagé entre les civilisations et en leur sein, fondé sur l'ouverture, et il correspond à un désir commun d'apprendre, de découvrir et d'étudier des hypothèses, de mettre en évidence des interprétations communes, des valeurs fondamentales et de faire se rencontrer des perspectives diverses. »135.

CONCLUSION

Comment se joue le rapport à l'autre dans une société pluriethnique et pluriconfessionnelle où les appartenances religieuses se font plus visibles ? Les termes « pluralisme », ou « repli identitaire » nous renvoient à des inquiétudes sur les affirmations religieuses : des identités marquées risquent de nuire à la liberté individuelle et à la cohésion sociale.

Il s'agit de se questionner sur les rapports à l'autre dans une société marquée par la pluralité religieuse (l'Inde, Liban…) en prenant aussi en compte la diversité interne des groupes (Les races) et à la complexité des identités individuelles. La cohabitation d'individus ou de groupes de religions différentes peut être source de conflits, de concurrence ou au contraire appeler à la reconnaissance.

Beaucoup d'auteurs montrent comment l'altérité religieuse se conjugue de l'intime au public, à travers des études de cas, telles que les couples mixtes, les relations de voisinage, la cohabitation de deux groupes religieux dans un quartier populaire ou encore la gestion politique de la diversité religieuse. Les différentes parties de ce projet nous conduisent dans des contextes religieux variés : islam, judaïsme, christianisme…

Si les religions institutionnelles et historiques ont joué un rôle civilisateur indéniable et universellement reconnu, leur image, précisément quant à leur contribution à la paix, est passablement dégradée. L'idée de guerre de religion -pour aussi contestable qu'elle soit -est très présente dans les esprits. L'opinion publique citera pêle-mêle, Israël et la Palestine, l'Iraq le Liban etc… en affectant, souvent à tort, d'un fort coefficient religieux des conflits où la religion est rarement l'élément moteur.

Les grandes religions sont toutes confrontées à une redéfinition de leur rôle social et politique et donc, en premier lieu spirituel, pour lutter contre la tentation du fanatisme ou de l'intégrisme, cela quelque soit de leur image, le poids du passé, de la fuite de leur fidèles vers une indifférence pratique, vers d'autres courants traditionnels (vers l'Orient pour les Chrétiens), vers les 'nouvelles religions' ou les sectes.

La première tâche qui incombe aux hiérarchies, aux divers responsables et aux intellectuels religieux est donc une tâche d'éducation par un retour aux sources et une attention renouvelée à un monde dont l'évolution dépend davantage de l'avancée problématique de la science et de la technique et des vagues puissantes de l'information.

Les besoins d'amour et de reconnaissance de l'homme sont essentiels. La communication est fondamentale à l'être humain comme nécessité de dialogue et de partage de la connaissance. Mais le rapport à l'autre n'est pas dénué de risque ; comment être sûr de ses réelles motivations ? Reconnaîtra-t-il notre place sans éprouver de rivalité, d'aversion, d'hostilité ? Tous sentiments malheureusement à l'origine de tant de conflits humains.

La raison d'être de l'homme s'exprime en deux mouvements :

1 -L'homme par lui-même en tant qu'individualité.

2 -L'homme à la rencontre de l'autre.

Ces deux mouvements constituent pour l'être humain un paradoxe permanent : « Faisons l'homme à notre image et à notre ressemblance » (Gen. 1, 26) exprime le caractère individuel et unique de l'homme, à l'image de son créateur, doté de liberté et de conscience. Un tel privilège de statut entraîne que l'autre pourrait jouer comme une entrave, un élément rival à sa réalisation. Pourtant, rien ne lui est possible sans le concours indispensable de cet autre, double et allié. « Il n'est pas bon que l'homme soit seul, je lui ferai une aide face à lui » (Gen. 2, 18). Ici, la nécessité de l'autre s'exprime dans le caractère complémentaire de deux êtres semblables et distincts par le genre. Le premier couple est né.

Afin de mieux comprendre combien l'autre est nécessaire, pour rendre possible sa propre réalisation individuelle, il faut partir d'un regard de croyance. Pour le croyant, la notion de « l'autre » indique non seulement son semblable, mais aussi son Créateur.

Dans ce travail on n'a pas essayé de faire une comparaison entre les religions dans leur regard à l'autre, mais d'éprouver qu'elles donnent une priorité vitale à l'être humain qu'il soit étranger ou non. La méconnaissance d'autrui doit être révélée surtout par les religieux car leur place dans les sociétés leur permet d'influencer et de manipuler les peuples et même les politiciens.

Annexe


Les Sarrasins ou la malédiction de l'autre

Christopher Lucken

Christopher Lucken, « Les Sarrasins ou la malédiction de l'autre », Médiévales, n° 46, Paris, PUV, printemps 2004, p. 131-144.


BIBLIOGRAPHIE : Le saint Coran : traduction de Denise Masson et site web www.sajidine.comLa Bible de Jérusalem nouvelle édition© pour cette édition by Desclée de Brouwer, Paris 1975 ISBN 2- 220-02015-0 Jean Mouttapa, religions en dialogue, Ed Albin Michel, S.A. ,2002. Robert Caspar, Pour un regard chrétien sur l'islam, Edition du Centurion, 1990, Paris. Ramadan, les musulmans d'occident et l'avenir de l'islam, Sindibad, 2003.Paris Extrait de «Cimarrona», Bulletin N°11, Maison pour l'identité des femmes afro, République Dominicaine Extrait de la revue ‘‘pour l'unité ‘‘, n0 137, juillet-septembre 2004 Daniel Rivet, l'islam et le Coran, collection de l'histoire n 30. Harun Yahya, l'islam dénonce le terrorisme, Publié en février 2004 Editions ESSALAM. Abbas El Jirari, le dialogue au regard de l'islam, op.cit Interview du journal « le point », 05/10/01, No 1516 Assemblée générale des Nations Unies, RES 56/6 « programme mondial pour le dialogue entre les civilisations » Nostars Aetate. Khaled BENTOUNES, Vivre l'islam, Edition Albin Michel 2006 Paul PAUPARD, les religions, 3ème édition corrigée mars 1992 © presse universitaire de France, 1987.

WEBOGRAPHIE

Extrait de « Confession et justice: La voie de la réconciliation » Par Sa Sainteté

Le Catholicos ARAM I

http://www.armenianorthodoxchurch.org/v04/doc/Documents/Deir Zor 2005.pdf 18:10 le 14/06/2009

Maïmonide (1138-1205), « l'Aigle de la Synagogue » la Lettre sur l'éthique

http://www.pdf-search-engine.com/La%20tol%C3%A9rance%20religieuse%20par%20M.%20Ren%C3%A9-Samuel%20SIRAT,%20Grand%20Rabbin%20du%20...-html-www.asmp.fr/travaux/colloques/tolerance/sirat.html 18:10 le 14/06/2009

Muzammil SIDDIQI, l'esprit de tolérance en Islam :

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‘La tolérance islamique : ce que dit le coran http://www.lemessieetsonprophete.com/annexes/douze.htm
Mohammed Imara, la tolérance de l'islam : http://ww.isesco.org.ma/francais/publications/Islamtoday/21/P3.php
L'islamophobie :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Islamophobie le 21/06/2009 13h : 00
www.wikipédia.com
www.sajidine.com

1 Paul PAUPARD , les religions, 3ème édition corrigée mars 1992 © presse universitaire de France,1987.p :3

2 Ibid.

3 -La Bible de Jérusalem nouvelle édition© pour cette édition by Desclée de Brouwer, Paris 1975 ISBN 2- 220-02015-0 EX 20,8 ; 9 ; 10 ; 11

4 -La Bible de Jérusalem nouvelle édition© pour cette édition by Desclée de Brouwer, Paris 1975 ISBN 2- 220-02015-0 Ex 23, 4 ; 5


5 - La parole de Rabi Nathan reprise par Ernst Ludwig Ehrlich '' la relation à l'autre'' Page web : http://www.unilu.ch/ 25 /04/2009 23H27

6 - La Bible de Jérusalem nouvelle édition© pour cette édition by Desclée de Brouwer, Paris 1975 ISBN 2- 220-02015-0 EX 23, 9

7 -La Bible de Jérusalem nouvelle édition© pour cette édition by Desclée de Brouwer, Paris 1975 ISBN 2- 220-02015-0 EX 23, 9

8 -Jean Mouttapa, religions en dialogue, Ed Albin Michel, S.A. ,2002.P :92

9 -Jean Mouttapa, religions en dialogue, Ed Albin Michel, S.A. ,2002.P :107

10 . La Bible de Jérusalem nouvelle édition© pour cette édition by Desclée de Brouwer, Paris 1975 ISBN 2- 220-02015-0 LV 19 ; 18

11 La Bible de Jérusalem nouvelle édition© pour cette édition by Desclée de Brouwer, Paris 1975 ISBN 2- 220-02015-0 LV 19, 33 ; 34

12 . Jean MOUTTAPA, religions en dialogue, Ed Albin Michel, S.A. ,2002.P :108

13 . La Bible de Jérusalem nouvelle édition© pour cette édition by Desclée de Brouwer, Paris 1975 ISBN 2- 220-02015-0 DT 10 ; 8

14 -Jean Mouttapa, religions en dialogue, Ed Albin Michel, S.A. ,2002.P :90

15 -Jean Halpérin « la relation à l'autre »

16 -La bible de Jérusalem Matthieu 5, 38 ; 46

17 -Jean Mouttapa, religions en dialogue, Ed Albin Michel, S.A. ,2002.P :19

18- Jean Mouttapa, religions en dialogue, Ed Albin Michel, S.A. ,2002.P :79-80

19 -Jean Mouttapa, religions en dialogue, Ed Albin Michel, S.A. ,2002.P :138

20 C'est un texte intégral extrait de http://medievales.revues.org/document1600.html le 11/01/2009 18 :13

21 -Coran (3 :42)

22 - Coran (3 :36)

23 -Robert CASPAR, Pour un regard chrétien sur l'islam, Edition du Centurion, 1990, Paris.p :115


24 -prophète (zakaria en arabe) Zacharie est l'un des douze petits prophètes. Il est l'auteur du Livre de Zacharie classé parmi les Neviim dans la tradition israélite et parmi les livres de l'Ancien Testament des chrétiens. Il a vécu vers 520 av. J.-C.Il a annoncé la venue du Messie et la conversion de nombreux peuples.

25 -Robert CASPAR, Pour un regard chrétien sur l'islam, Edition du Centurion, 1990, Paris.p :115

26- Coran (3 :45-47).

27- Coran (23 :50)

28 -Coran (66 :12)

29 -Robert CASPAR, Pour un regard chrétien sur l'islam, Edition du Centurion, 1990, Paris.p:116

30- Coran (5 :75)

31- Coran (5 :116)

32 _3e concile oecuménique (juin-septembre 431) condamne le nestorianisme, et proclame la maternité divine de Marie

33 _ Coran (3 :49/5 :110)

34 _ Coran (5 :112-113)

35 _ Coran (4 :157-158)

36 _ (43 :61)

37 _ (4 :159) voir aussi (5 :116).

38 _ Robert CASPAR, Pour un regard chrétien sur l'islam, Edition du Centurion, 1990, Paris.p

39 _ Coran (5 :72 ,116/9 :34-35)

40 _ Coran (4 :171/5 :73).

41 _ Robert Caspar, Pour un regard chrétien sur l'islam, Edition du Centurion, 1990, Paris.p :123

42 _ Coran (7 :159)

43 _ Coran (5:46)

44 _ Coran (2 :62/5 :69)

45 _ Coran (3 :113-114), (voir aussi les versets 3 :199/5 :48/28 :54).

46 _ Coran (5 :82)

47 _ Coran (2 :47/122)

48 _ Coran (5:20).

49 _ Coran (4 :155)

50 _ Coran (5 :13)

51 _ Coran (5:18).

52 _ Coran (5 :63)

53 _ Coran (5 :79)

54 _ Coran (4:157-158).

55 _ Coran (2:85).

56 _ Coran (60 :8)

57 _ Coran (60 :9)

58 _ Coran (5 :17)

59 _ Coran (98 :1)

60 _ Coran (3 :28)

61 _ Tariq RAMADAN, les musulmans d'occident et l'avenir de l'islam, Sindibad, 2003.Paris, p : 342et 344

62 _ Tariq RAMADAN, les musulmans d'occident et l'avenir de l'islam, Sindibad, 2003.Paris, p :342et 344


63- La Bible de Jérusalem nouvelle édition© pour cette édition by Desclée de Brouwer, Paris 1975 ISBN 2-220-02015-0 L'Evangile de Marc 12, 28 ; 31

64- La Bible de Jérusalem nouvelle édition© pour cette édition by Desclée de Brouwer, Paris 1975 ISBN 2-220-02015-0 1 Corinthiens 13, 6


65- La Bible de Jérusalem nouvelle édition© pour cette édition by Desclée de Brouwer, Paris 1975 ISBN 2-220-02015-0 L'Evangile de St Luc 10, 25 ; 34

66- La Bible de Jérusalem nouvelle édition© pour cette édition by Desclée de Brouwer, Paris 1975 ISBN 2-220-02015-0 Ps 94,6

67- La Bible de Jérusalem nouvelle édition© pour cette édition by Desclée de Brouwer, Paris 1975 ISBN 2-220-02015-0 EZ 22,7

68- La Bible de Jérusalem nouvelle édition© pour cette édition by Desclée de Brouwer, Paris 1975 ISBN 2-220-02015-0 EZ 22, 29

69- Extrait de «Cimarrona», Bulletin N°11, Maison pour l'identité des femmes afro, République Dominicaine


70-La Bible de Jérusalem nouvelle édition© pour cette édition by Desclée de Brouwer, Paris 1975 ISBN 2-220-02015-0 Nb 15, 26

71- Extrait de « CONFESSION ET JUSTICE : LA VOIE DE LA RECONCILIATIONPar Sa SaintetéLe Catholicos ARAM I » http://www.armenianorthodoxchurch.org/v04/doc/Documents/Deir Zor 2005.pdf 18:10 le 14/06/2009

72-Voir note 68

73-La Bible de Jérusalem nouvelle édition© pour cette édition by Desclée de Brouwer, Paris 1975 ISBN 2- 220-02015-0 St Mathieu 23, 33


74-La Bible de Jérusalem nouvelle édition© pour cette édition by Desclée de Brouwer, Paris 1975 ISBN 2- 220-02015-0 St Mathieu 28, 37 ; 38

76- Coran (2 :256).


77- Muzammil Siddiqi, l'esprit de tolérance en Islam : http://www.islamophile.org/spip/L-esprit-de-tolerance-en-islam.html

78- Extrait de la revue ‘‘pour l'unité ‘‘, n0 137, juillet-septembre 2004

79- Coran (2 :256)


80- La tolérance islamique : ce que dit le coran http://www.lemessieetsonprophete.com/annexes/douze.htm

81- Coran (60 :8)

82- Coran (9 :6).

83- Coran (5 :32).


84- ‘La tolérance islamique : ce que dit le coran http://www.lemessieetsonprophete.com/annexes/douze.htm

85- Coran (15 :125).

86- Coran (18 :29)

87- Mohammed Imara, la tolérance de l'islam : http://www.isesco.org.ma/francais/publications/Islamtoday/21/P3.php

88-Deutéronome (7 :6, 7,14-16).

89-Coran (3 : 75)

90-Coran (5 : 18)

91-Coran (2 :113)

92-Coran (2 :111)

93-Coran (49 :13)

94-Coran (5 :8)

95 Voir note 84


96 -La tolérance islamique : ce que dit le coran http://www.lemessieetsonprophete.com/annexes/douze.htm le 04 /02/2009 à 15h15

97- Coran (3 :159)

98- Coran (42 :38)

99- Coran (5 :64)

100- Coran (2:192).

101- Coran (22:39-40).

102- Coran (5:8).

103- Daniel RIVET, l'islam et le Coran, collection de l'histoire no30

104- Personnalité algerienne, Il est l'actuel recteur de la Grande Mosquée de Paris et fut le 1er président du Conseil français du culte musulman (2003-2008).

105- Harun YAHYA, l'islam dénonce le terrorisme, Publié en février 2004 Editions ESSALAM. P :48-49

106- Coran (2 :190-194)

107 ville du district centre d'Israël. C'est une des plus anciennes villes du pays.

108 Laurence BROWNE, chercheur occidental

109- Harun YAHYA l'islam dénonce le terrorisme Publié en février 2004 Editions ESSALAM. P : 51-52


110- Harun YAHYA l'islam dénonce le terrorisme Publié en février 2004 Editions ESSALAM. P : 54

111- Coran (9 :5).

112- Coran (9 :29).

114 Ibid

115- Runnymede 1997, p. 5, in Quraishi 2005, p. 60.

116- Lors de la sixième session du Conseil des droits de l'Homme (Genève, septembre 2007 : A/HRC/6/6) M. Doudou Diène déclare que « dans le contexte actuel, l'islamophobie constitue la forme la plus grave de la diffamation religieuse ».


117- Définition du dictionnaire Le Robert édition 2006 : 'forme particulière de racisme dirigé contre l'islam et les musulmans, qui se manifeste en France par des actes de malveillance et une discrimination ethnique contre les immigrés maghrébins'. http://fr.wikipedia.org/wiki/Islamophobie le 21/06/2009 13h :00


118-Nostras aetate . d'autres documents conciliaires abordent le thème des religions. On pourra consulter, entre autres :la constitution dogmatique sur l'Eglise, Lumen Gentium n16,17 ;la constitution pastorale sur l'Eglise dans le monde de ce temps, Gaudium et spes n 28,29,92 ; le Décret sur l'activité missionnaire, Ad gentes n 9-12 ,16,26,34 ; la Déclaration conciliaire sur la liberté religieuse.

119-Parmi ces documents, il faut signaler des lettres encycliques de Paul VI (Ecclesiam Suam 1964)et Jean Paul II , Dominum et vivifivantum1986, Redemptoris missio 1990) et des textes émanant du conseil ponctifiant pour le dialogue interreligieux : « l'attitude de l'Eglise devant les croyants des autres religions »(1984)(à l'époque, ce « conseil » s'appelait encore « secrétariat pour les non-chrétiens » ; « dialogue et annonce »(1991) (ce texte est l'oeuvre conjointe du conseil ponctifical pour ledialogue interreligieux et de la congrégation pour l'évangélisation des peuples). On trouvera l'ensemble de ces textes (y compris la déclaration conciliaire Nostras attalea) dans chemins de dialogue (1996) : « l'esprit d'Assise ».

120- Sur ces divers événements, voir : chemins de dialogue7 (1996) : « l'esprit d'Assise ».

121- « la présence et l'activité de l'Esprit ne concernent pas seulement les individus, mais la société et l'histoire, les peuples, les cultures, les religions » (Redemptoris missio, 28).c'est la raison pour laquelle, à l'ancienne « théologie du salut des infidèles », dont l'objet était les conditions du salut des personnages non-chrétiens, doit succéder une « théologie des religions », qui s'interroge sur le rôle des religions, en tant que réalités socio-historiques, pour le salut.

122- Nostra aetate

123- Sur cet adage et son utilisation dans lecontexte interreligieux, voir Jacques Dupuis, vers une théoligie chrétienne du pluralisme religieux, cogitatio Fidei, chapitre III, p.131-136.

124 Ecclesiam sual 72

125- Abbas El JIRARI, le dialogue au regard de l'islam, op.cit ; p : 29

126- Sourate Annisae : v1

127- Sourate al isra : v70

128- Tariq RAMADAN, Les musulmans d'occident et l'avenir de l'islam, sindibad, 2003.paris, p : 339

129- Ibid, p340

130- Coran 16/25

131- Coran 29/46

132- Orientaliste français

133- Interview du journal « le point », 05/10/01,No 1516, P : 74

134- Abbas Al Jirari, le dialogue au regard de l'Islam, op.cit, p :65

135 Assemblée générale des Nations Unies, RES 56/6 « programme mondial pour le dialogue entre les civilisations »



Pour citer cet article :
Auteur : Khalid Hakim et Boualem Mhamed -   - Titre : Mémoire altérité dans les textes sacrés (Ancien Testament Nouveau Testament Coran),
Url :[https://www.marocagreg.com/doss/monographies/memoire-alterite-dans-textes-sacres-bible-coran.php]
publié : 2011-08-26

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