FICHE DE LECTURE SUR LES CLANDESTINS DE YOUSSEF AMINE ELALAMY

Encadré par : Mme Souad ELYAZIDI

Réalisé par : HASSOUNA Meriem

Plan de l'exposé

Introduction

Vie et oeuvres

Biographie de Youssef Amine El Alamy

Bibliographie de l'écrivain

Etude de « les Clandestins »

le Titre et la Première de couverture

Le résumé

Les personnages

L'espace et le temps

Les thèmes récurrents

Conclusion

Introduction :

Si la colonisation française croit qu'elle a ôté nos droits en voulant déchirer notre identité pour l'objet d'enraciner son chauvinisme au sein des mentalités marocaines. Elle se trompe car elle a participé d'une manière ou autre à la création d'une littérature marocaine de langue française qui a permis au marocain de véhiculer son message au colonisateur. Cependant notre sujet sera à la base d'un roman écrit en 2001, mais qui cette fois présente un problème partagé entre le continent d'Afrique et le continent de l'Europe par l'intermédiaire de la mer.

I) Vie et bibliographie de l'auteur

1) BIOGRAPHIE:

YAE est Professeur de l'enseignement supérieur à l'université Ibn Tofaïl de Kénitra (Maroc) où il enseigne la stylistique et les médias au sein du Département d'Anglais. Il est titulaire d'un doctorat d'état en communication. En 1991, il obtient une bourse Fulbright pour effectuer un travail de recherche sur le discours publicitaire. Affilié à la N.Y.U. (New York University), il suit en parallèle une formation en conception rédaction publicitaire à la F.I.T. (Fashion Institute of Technology) et à la Parsons School of Design. Après un séjour de trois ans à New York, il retourne au Maroc et publie son premier livre : « Un Marocain à New York ». Depuis, il vit à Rabat. Youssouf Amine Elalamy est membre fondateur et actuel secrétaire général du Centre Marocain de Pen Club International.

BIBLIOGRAPHIE

YAE a reçu le prix du meilleur récit de voyage du British Concil International pour son premier roman. Elalamy crée des collages illustrant son livre miniatures et réalise une exposition du même nom.

En septembre 2003, il publie « Le journal de YAE » (édition Hors-champs, Bordeaux), un recueil de textes inspirés par les événements du 16 mai à Casablanca. Youssouf Amine Elalamy est également l'auteur de plusieurs articles sur l'image, la photo, la mode,… parus aussi bien dans la presse nationale qu'internationale. Les livres de Elalamy ont été traduits en Arabe, Anglais, Espagnol, Allemand, Grec et Hollandais, et certains ont donné lieu à des projets artistiques. Nous retiendrons l'adaptation musicale de « Paris mon bled », l'exposition « Miniatures » ainsi que le projet « Un roman dans la ville » qui met en scène « Nomade», un roman inédit de Y.A. Elalamy, sous la forme d'une installation littéraire urbaine.

Un marocain à New York, Eddif, 1998, 164 pages.

Paris, mon bled, Eddif, 2002, 176 pages.

Le Journal de YAE, Hors Champs, 2003

Miniatures, Hors Champs, 2004, 120 pages.

Tqarqib Ennab, Khbar Bladna, 2005,125 pages.

Nomade, Roman Itinérant sous la forme d'une installation littéraire urbaine. Texte inédit à ce jour.

Oussama Mon Amour,, La Croisée Des Chemins, 2011, 192 pages

Un Marocain à New York

Des impressions sur le nouveau monde, cet ailleurs inaccessible, objet de phantasmes pour un jeune Marocain en exil.
« Le personnage principal de ce roman, un étudiant, que l'on devine issu de la bourgeoisie marocaine, découvre New York. Cette découverte se décline dans une suite de chapitres brefs et autonomes : autant de croquis lucides, mordants, alliant avec humour l'analyse et l'observation

Miniatures

Une oeuvre complexe et éclairante. Des collages déstructurés, polysémiques, conçus à la manière d'oeuvres surréalistes à l'aide de matériaux détournés de leur fonction initiale.

Paris mon bled

Youssouf Amine Elalamy sort Paris mon bled aux Editions Eddif, le dernier-né d'une trilogie consacrée à l'immigration, à ses douleurs, ses dérives et ses tristes réalités. Un roman né d'une étude menée par l'auteur auprès de jeunes Marocains de la troisième génération.

Après Un marocain à New York et Les Clandestins Youssef Amine Elalamy récidive avec Paris mon bled, croquis réaliste mais empreint d'humour et de poésie de la condition sociale des Français d'origine maghrébine. On retrouve la griffe mordante mais lucide de l'auteur, à chaque détour de paragraphe, le même mélange d'esprit d'analyse, de légèreté et de profondeur.

Nouveau roman : « Oussama Mon Amour » (2011) :

Résumé : Un kamikaze qui s'exerce à mourir avant de rejoindre les anges là-haut, une jeune prostituée follement amoureuse d'un certain Oussama, le rescapé d'un attentat qui se croit au spectacle, un boucher qui ne comprend pas pourquoi on l'accuse du meurtre d'un veau. Dans ce roman à plusieurs voix, Youssouf Amine Elalamy nous raconte, dans un mélange de réalisme, de lyrisme et de fantaisie, l'absurde tragédie de notre époque.

II) Etude de Les Clandestins, Youssef Amine Elalamy, 2001, EDDIF

1) LE TITRE ET LA PREMIERE DE COUVERTURE

Cet oeuvre intitulée les Clandestin qu'on peut définir selon le dictionnaire Hachette « qui se fait en secret, en cachette : Activités clandestines, qui dérobe à la surveillance ou au contrôle de l'autorité. »

Le sens propre est très rapproché au sens voulu de YAE, sauf qu'il s'agit de l'immigration clandestine que mènent les marocains pour diverses causes. En effet la première page de couverture va nous aider à deviner le contenu de l'histoire.

Le plafond de la couverture est blanc, peut être que cette blancheur signifie le vide qui nous entoure et qui est au fond de nos âmes (sentimental, matériel). L'image à cadre rectangulaire, concentrée sur une partie du visage; les yeux « le miroir qui reflète l'âme de l'être humain ». Dans ce cas, on ne peut pas distinguer le sexe de cette personne. Mais la seule idée que nous pouvons constater c'est l'orientation de la vision qui est horizontale, fixée sur les yeux du lecteur du fait qu'on voit une sorte de mobilité et du dynamisme même que l'image est constante. Ces yeux avaient l'aire mélancolique, mais pleine d'espoir. C'est une vision de crainte remplie d'ambition et de confrontation ce qui crée un paradoxe dans le caractère de ces yeux.

Finalement, on trouve que ces yeux sont ouverts avec l'air de crainte. Voilà, le paradoxe de l'instinct de l'attachement à la vie mêlé de l'aventure de la mort qu'on conçoit par l'écriture en couleur rouge du titre les clandestins.

2) LE RESUME :

Le départ de l'aventure commence par la fuite d'une adolescente, Zineb, de Benidar vers la ville, à cause d'un mariage de raison forcé par son père. Après un an de vagabondage, la fille a eu une relation sexuelle avec Alvaro, elle va revenir enceinte à Benidar pour accoucher Omar. Malheureusement, la fille âgée de 16ans est morte.

Une autre tranche de vie commence celle d'Omar, en tant qu'enfant illégitime, rejeté par la société, il se sent seul et isolé des autres. Ce jeune lié beaucoup à la nature et surtout à la mer, découvre des grands poissons jetés par la mer; ce sont les clandestins que leurs histoires seront racontées par la suite.

Un flash back réalisé par le narrateur met en scène les événements qui ont été passés avant la mort de ces clandestins. C'est l'histoire de douze homme et une femme enceinte qui embarquent dans le noir pour le rêve de l'Europe. « Ils ont payé à ce négociant de Tanger plus de vingt mille dirhams . Ce négociant, n'était au début qu'un pêcheur, mais à cause de l'exploitation des sources maritimes des grands navires, il a changé ce métier; d'un pêcheur de poisson à un pêcheur des âmes des êtres humains.

Un jour Omar va suivre les traces des pas dans le sable, comme d'habitude, sans savoir que ces traces reviennent aux pieds de son père Alvaro. Ce dernier découvrait des cadavres jetés dans le sable et parmi eux il y'a une belle femme allongée.

En effet, l'écrivain consacre le chapitre 9 pour la définition du mot « eau » en citant toutes ses qualités et en comparant la pluie à des pleurs « ce n'est pas pleuvoir qu'il faut dire, c'est pleurer »p32.

Omar cris « ils se sont noyés » ce cris a touché tous les personnages qui l'entourent Salem et Moh. Ce dernier personnage roule par sa bicyclette en criant et en bouleversant tout le monde Saadia, Mina,Talal, Lfatmi, Zakaria, Saadane et les femmes du village. Malheureusement, les Medias altèrent la réalité en diminuant le nombre de 14 clandestins à 2.

Alors, parmi les cadavres mutilés dans la plage, il y'a Lwafi. L'aîné de Talal va courir pour informer sa mère de sa mort. Cette mère choquée marche lentement (p40) « le corps de Louafi est sans Louafi ». Les cris et les pleurs de cette mère se transforment à des rires très douloureux. De même, dans le chapitre 13, l'écrivain fait parler Louafi, ce dernier raconte la souffrance à cause de la sécheresse « six mois sans goûte d'eau » qui force les jeunes à mener cette aventure noire.

Par la suite, une présentation brève des personnages clandestins (ch14) puis le début de l'histoire de Chama l'amoureuse de Omar, qui chante pour apaiser le bruit de la mer et pour donner à leur mort un ton musical. Elle s'attache à Omar jusqu'aux derniers moments. P63

Encore de plus, le narrateur refait l'histoire, mais cette fois en gardant la mer comme un monstre qui avale les clandestins, qui bouleverse ceux qui la confrontent. Redouane et les autres se sentaient dérangés par le chant de Chama, assuraient qu'il faut prier au lieu de chanter. Puis un dialogue se déclenche entre Louafi et Redouane et Jaafar sur la mosquée Hassan II. enfin, tout le monde participe au dialogue sauf Zouheïr qui se refugiait au silence.

Le chapitre 19 expose 19 observations pour plusieurs photos des clandestins, le mercredi suivant, un hebdomadaire français titrait à la une : une si jolie petite plage!.Cette une se rattache aux restes des clandestins.

L'histoire de Jaafar qui raconte l'arrivée de deux hommes en costumes qui donnaient l'ordre pour inaugurer un édifice. Jaafar à la compagnie de Laarej, Bnini, Hrizi et la veuve Hogga, curieux de savoir l'utilité de cet édifice. Ils vont découvrir par la suite qu'il s'agit d'un mur qui va entourer leur village afin de limiter la propagation du bidonville. Ce fait a contrarié la psyché de Jaafar qui va mener cette aventure. Il insultait le négociant qui a tout pris (p96). Mais, la seule chose qui le rend patient c'est l'Europe. Malheureusement qu'il y'avait un autre mur dans la mer qui suffoque son haleine une fois pour toute.

Le chapitre 22, raconte l'attachement fort de Redouane envers sa femme, c'est ainsi que Salah rêveur de Sbania meurt en brûlant le coeur de sa mère. En effet, YAE, présente une autre scène de vie celle du chômage en partageant le lecteur le sentiment de mépris que vivait le chômeur Slim. Ce dernier se trouve affolé devant une belle prostituée excitante qu'il va épouser et finit par la tuer, en prenant une enveloppe pleine d'argents et s'enfuit à la ville pour mener cette aventure clandestine.

YAE, récapitule l'histoire des clandestins de manière de plus en plus métaphorique.

Abdou reste l'exemple du personnage diplômé, ayant une profession, après des protestations et des grèves pendant 64jours, d'enseignant en primaire dans le sud du Maroc. Abid le serveur dans le café Salam, se refugie à l'immigration clandestine pour améliorer sa situation financière.

Revenant vers la fin à Omar qui contemplait la mer où une voix lui évoquait les sources de la richesse sans immigrer à l'Espagne et qui réside dans l'herbe. Cette voix va être plus tard victime de cette immigration clandestine. C'est la voix de Charaf, commerçant de l'herbe qui poussait Omar à partager avec lui ce métier. Mais ce dernier reste lié et attaché aux contemplations de la mer.

3) LES PERSONNAGES :

Les personnages seront subdivisés en deux parties ; les principaux qui sont les quatorze clandestins et le reste des personnages sont secondaires. Cette subdivision, est abordée par cette manière car le thème le plus important reste l'immigration clandestine.

Les 14 clandestins :

Momo: baptisé Momo le Gros, ses cheveux longs, son sourire bien à lui, cette dent cassée, un jour de fête, et sur la paume de la main, une cicatrice à peine plus grande que ça. « sa peau brûlée à force de travail sous le soleil ».

Louafi: jeune, Son seul refuge au sein de la mer ; les cris « maman! »

Jaafar prend la parole dans le chapitre 21, baptisé Houlioud, c'est le quartier (bidonville) où il habitait. il avait le rêve de construire une famille.

Abdou « « Minuit »: à cause de ma couleur »le seul qui sache écrire, pour lui la mer, cette immense étendue d'encre, une montagne de livres empilés les uns sur les autres. Abdou et 236 diplômés ont contesté devant La Chambre des Représentants du Parlement durant 64 jours pour obtenir un travail. A ce moment il aimera Yasmin qui est aussi une diplômée chômeur. Il décidera par la suite de ne pas informer son amie qu'il va partir vers l'Espagne. Il est le model des enseignants de primaire.

Moulay Abdeslam « le conteur » n'avait pas d'argent pour acheter les contes, alors il les écrit par ses propres mains. Sans ces histoires, il ne pouvait pas respirer.

Anouar « le serveur » dans le café Salam, il travaille toute la semaine, qui mourut en pensant à Ilham ou Ihsane. Il se refugie à son travail pour se calmer des perturbations que provoquaient les filles du café.

Slimane « Slim », le « malheureux » mène l'aventure à cause du chômage qu'il vivait en s'enfuyant du crime qu'il a commis en tuant sa femme Lbatoul.

Charaf « N'joum » commerçant de la drogue.

Salah : âgé de 29ans « cela fera trente ans l'hivers prochain » « Sbania » son rêve, il veut boire la mer. Il allait mener l'aventure sans adieux. La cause derrière sa décision est le chômage, car il était rejeté par le patron de l'usine.

Abid « le coureur »: c'est le meilleur coureur du village, il avait le rêve d'être un athlète de course en Europe. Mais, il voyait que son rêve s'évaporait.

Redouane « tête-à-l'envers », chauve à barbe, embrasse une planche et pense à sa femme et ses enfants, se sent troublé par le chant excessif de Chama,

Zouheïr « le muet » car il a passé toute sa vie à se taire. Ses mots sont enfouis dans son corps. Il portait une chemise qui a laissé toutes ses couleurs à la lessive. Mort sur le sable la bouche est entrouverte, comme s'il cherchait à dire quelque chose.

Chama: belle femme, amoureuse de Omar, mène son aventure vers l'inconnu car son père considère Omar comme étrange. Elle se met à chanter pour l'enfant qu'elle porte dans son ventre lors de l'aventure, même la fatalité de son sort elle chante comme elle pleure.

Jibril: l'enfant qui refuse de vieillir, le foetus du couple illégitime Chama et Omar.

Remarque : Le point commun entre tous ces personnages c'est la manière par laquelle ils vont mourir « lève les mains au ciel et se laisse glisser dans le ventre de la mer. Sans bruit. » et leur immigration clandestine.

Les personnages secondaires :

Zineb: belle fille âgée de 15ans, elle avait un beau sourire, aime parler aux arbres. Forcée par un mariage d'intérêt, elle s'enfuit vers la ville où elle rencontra une prostituée qui va lui enseigner les règles de la séduction de l'homme arabe ou espagnol. Elle finit par mourir lors de la naissance d'Omar.

La mère de Momo: femme très âgée

Zahi: adore les histoires de Moulay Abdeslam. Il commence à aimer la veuve vierge dans l'histoire, en perdant l'appétit et le sommeil « fais la mourir, Moulay Abdeslam, fais-la mourir que je puisse dormir! ».

L'amoureuse d'Abdeslam: Attachée à ses histoires et à sa personnalité, ayant une relation sexuelle avec lui. P78

Le vieux Aflouh habitant du village Hollywood, salue de manière militaire n'importe qu'elle personne même un chien.

Rahmane Miricane, on l'appelle comme ça à cause de ses fripes «Médine Uza ». Tous les dimanches met une chemise avec les étoiles qui brillent dessus.

Hogga: infermière âgée, donne des images virulentes sur Les hôpitaux marocains. P95

La mère de Saleh: triste passe et repasse ses doigts dans ses cheveux, elle le caresse avec ses joues, elle le tient dans ses bras et lui chantonne un petit air dans le creux de l'oreille…P101.

Lbatoul: La fille aux belles jambes, femme de Slim, belle, prostituée qui travaille dans un bordel, ce métier a salé la réputation de cette fille. La chose qui a poussé son mari de vérifier si s'était une prostituée. Alors, en la trouvant couchée avec un autre, il finit par la tuer et il s'enfui en prenant une enveloppe pleine d'argent puis il quitte la ville. P112.

Yasmin: la fille diplômée en chômage qu'avait connu Abdou lors de la protestation pour le travail. Il finit par l'aimer.

Il y' a aussi Mina, Lfatmi, Zakaria, Saadane, Hammadi, Brtal qui sont des personnages évoqués une seule fois dans l'oeuvre sans précisions de caractéristiques.

2) Etudes spatiotemporelle

a) L'espace :

Tanger: c'est la ville représentée dans le roman, on la distingue à travers le village Bnidar: c'est un village le lieu commun qui unit toutes les histoires déroulées dans le roman.

Les champs de cannabis: c'est le lieu fréquenté quotidiennement par Omar.

Casa: lieu où la mosquée HII est fondée pour rien.

La plage: C'est les lieux de la misère et du malheur qui réunit la fin de l'aventure et le début de l'amertume d'un groupe humain. Certes, qu'il s'agit de la mort des rêveurs et la tristesse de leurs proches et surtout leurs mères. C'est le lieu du drame tragique, des grands poissons jetés par la mère.

Houlioud: quartier où habite Jaafar, à la sortie de la ville avec plein de barques en tôle.

l'Espagne: ou Sbania le rêve de tous les clandestins.

Café Salam: C'est le café où travaille Anouar.

b) Le temps :

Le Dimanche 22 avril à minuit est la date du départ des clandestins vers l'Espagne.

Le moment de l'enlèvement des cadavres c'est avant la fin de la journée du lundi 23 Avril.

Ce sont les deux moments important dans le roman. Certes, il y'a d'autres indices comme: l'autre jour, chaque jourÂ…

LES THEMES DOMINANTS :

a) Le cadre de la nature :

La nature amadoue les psychés des personnages. YAE, montre le besoin excessif de l'être humain de la nature que se soit au niveau vitale ou spirituel. Mais malheureusement, la sécheresse a effondré le rêve des paysans et les a poussé à mener de diverses aventures (la prostitution, l'immigration clandestine..). Cependant, la mer avait une autre dimension.

La mer est évoquée dans le roman de YAE, comme une énorme source de force spirituelle et mortelle. Autrement dit, elle est le lyrisme qui attache Zineb, Omar, et les clandestins à vivre. Mais, en même temps c'est le monstre qui dévore tous les aventuriers qui osent la traverser. « la mer qui lui a pris on enfant ».p50. « a quoi bon frapper dans l'eau? A quoi bon cracher sur cet immense crachat? »P66

L'amour s'exhibe sur trois niveaux:

L'amour maternel de la part de la mère envers son fils mort.

L'amour sensuel entre Omar et Chama. P63 et entre Abdeslam et une femme anonyme. P78

L'amour de tous les personnages pour la nature.

A ce niveau, on constate que la nature humaine nécessite un amour partagé et mutuel afin d'aboutir à un équilibre mental et psychologique.

b) Le cadre économique

La sécheresse est l'élément fondateur de la misère car ce phénomène détruit l'agriculture. Celle-ci est un domaine primordial dans l'économie du pays. De manière plus spécifique, tous les habitants de Bnidar et surtout les clandestins révèlent la sécheresse comme un point de départ pour l'aventure, autrement dit, la diminution de la production agricultrice signifie la famine et la pauvreté au sein des habitants.

La pêche au Maroc

La transgression du repo biologique est l'un des sujets récurrents dans l'oeuvre de YAE. Cette transgression diminue la croissance et la reproduction des êtres maritimes et fait augmenter l'extinction de différents genres de poissons. Elle reflète son impact négatif sur la vie quotidienne des pêcheurs traditionnels qui se trouvent face à la misère social. Par conséquent, l'immigration illégitime reste toujours l'espoir qui allume la vie dans les veines des misérables. P26

d) Le cadre social

Ce cadre est beaucoup plus développé dans le roman

La femme marocaine :

La femme: Elle est marquée dans le roman de YAE, comme un être marginalisé. Zineb incarne la fille adolescente, victime du mariage d'intérêt. Elle s'enfuit vers le monde des loups dévorant son honneur et sa vie. Elle est aussi l'exemple de la femme habitant le monde rurale accouchant à la maison, de manière traditionnelle, ce qui multiplie la perte des nouveau-nés. « l'enfant à qui elle avait donné la vie lui avait donné la mort…Elle avait 16ans et… des poussières »

La femme: Prostitué: victime de la société, et de l'injustice sociale. Elle avait l'esprit de la vengeance qui se manifeste dans la façon par laquelle fait adapter les adolescentes à ce chemin obscure, en atténuant la fornication à une source d'argent.

D'un autre coté, c'est une femme qui méprise son soi car elle ne voulait jamais penser à ce qu'elle pratique comme metier.P14

La femme mère: incarnée par la mère du clandestin Louafi et la mère de Salah. Elles souffrent en silence en voyant le cadavre de leurs fils. « quel malheur pour ces mères blessées par les mots qui tranchent!».YAE a produit une image qui touche au coeur du lecteur où il montre la futilité de la vie « Son bébé devenu enfant, puis homme, puis viande sur le sable. Son bébé qui a grandi et qui ne grandira plus. Son fils. Sa vie. Sans vie.». Le pessimisme remplit l'esprit de cette mère, tout devient amère pour elle. « il fallait voir l'insupportable lenteur avec laquelle marchait »p48. De même que le rire qui éclate au sein du drame remplace la douleur, les larmes, les pleurs. C'est « une autre façon de pleurer » « mais plus douloureuse sans doute »p50 et p51.

La femme clandestine: Chama enceinte de Jibril fils de Omar, qui n'aura jamais voir le jour. Femme très belle et très attachée à Omar. En chantant elle pense à son amour.

Les femmes épouses des paysans qui travaillaient comme des bonnes dans les maisons des riches, face au Monsieur qui les harcelle p92.

L'enfant naturel :

La situation de l'enfant illégitime marquée par Omar, qui subit un rejet mutuel; l'un de la part de la société, l'autre de lui-même. C'est une autre victime de l'erreur humaine, des préjugés et de l'injustice sociale. C'est ainsi que Jibril est un modèle de l'enfant bâtard, malheureusement, il n'a pas vu le jour.

d) LE CADRE POLITIQUE

La destruction sociale, culturelle et même économique mène à minimiser et à réduire l'objectif du citoyen à la réalisation de ses droits et non pas à la production de ses rêves. Cette politique, va plus loin en effondrant plus ou moins l'esprit producteur du marocain, les talents et les dons de la jeunesse afin de mettre en retard l'ambition et l'enthousiasme des jeunes qui ont la capacité d'éveiller les mentalités du peuple. Malheureusement, ce peuple n'a pas l'esprit de critique, autrement dit, il n'arrive pas à analyser l'information, à donner ses propositions individuelles et à chercher dans diverses sources afin de vérifier cette information. En fait, les medias manipulent cette absence de l'esprit de critique en diffusant des informations altérées et construites selon le gré de la politique interne du gouvernement. P37

Supposant que le peuple a suffisamment des droits individuels et collectifs, il serait à la quête d'inventer et de découvrir d'autres côtés de la vie afin d'améliorer tous les domaines vitaux. Mais, cette structure supposée va détruire l'objectif de tous les ministères et elle va ôter les postes de plusieurs ministres. C'est pourquoi, les grands responsables doivent assoiffer les citoyens pour leurs conférer des droits incomplets.

Tous les problèmes confrontés dans les différents cadres sont des causes et des facteurs principaux poussant le citoyen à se refugier à une autre expérience loin de son pays natal.

L'immigration clandestine

C'est le thème le plus marquant dans le roman, il est la conséquence de diverses causes. En effet, chaque clandestin représente ses causes derrière cette aventure amère. Elle est vraiment une aventure, car le clandestin risque d'acheter la mort et de perdre sa vie.

YAE nous montre toutes les formes de la destruction dans : la société, les services sociaux, le cadre politique, économique et même psychique. Tous ces effondrements poussent les jeunes à immigrer et à contaminer la pensée des autres pour garder une vision onirique sur l'autre coté de la mer. Les seuls qui s'opposent à cette contamination sont les vieux de Bnidar ce qui confère une autre vision dans la société marocaine, celle de la confrontation entre les jeunes et les vieux dans la société.

YAE, nous donne l'image de la misère dans la société marocaine. Le rêve du marocain est mineur, réduit au travail et à la fondation d'une famille. Cependant, les droits de l'homme marocains deviennent des rêves.

La conclusion :

Le style de YAE est simple, mais il porte dans sa simplicité une beauté esthétique à travers l'usage des comparaisons, des métaphores, des énumérations et d'autres figures. C'est ainsi que la polyphonie qu'avait utilisée l'écrivain a gardé l'histoire plus réelle en écartant son point de vue. Alors que, tout ce mélange des structures syntaxiques ont été produites de manière bien étudiée du fait qu'on peut assimiler la mobilité de son style au dynamisme des vagues de la mer. En effet, la ponctuation joue un rôle très important dans la compréhension de l'histoire et surtout au niveau de l'imagination du lecteur puisqu'elle est considérée dans ce roman comme les didascalies dans une pièce de théâtre. Sans oublier, l'importance de la mise en abîme qui a participé à la beauté du style en fortifiant les événements de l'histoire de manière condensée. Mais, ce qui est étonnant c'est le petit volume du roman qui englobe tous les thèmes forts et principaux.

Enfin, YAE, s'attache à la simplicité des sujets compliqués et s'obstine à la beauté résidant dans la facilité du style. Bref, il m'a passionné par son roman que j'ai trouvé agréable.



Pour citer cet article :
Auteur : Chlouah Meriem -   - Titre : FICHE DE LECTURE SUR LES CLANDESTINS DE YOUSSEF AMINE ELALAMY,
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