texte : [...] gauvain arriva au pied de l'échafaud. il y monta. l'officier qui commandait les grenadiers l'y suivit. il défit son épée et la remit à l'officier, il ôta sa cravate et la remit au bourreau. il ressemblait à une vision. jamais il n'avait apparu plus beau. sa chevelure brune flottait au vent; on ne coupait pas les cheveux alors. son cou blanc faisait songer à une femme, et son oeil héroïque et souverain faisait songer à un archange. il était sur l'échafaud, rêveur. ce lieu-là aussi est un sommet. gauvain y était debout, superbe et tranquille. le soleil, l'enveloppant, le mettait comme dans une gloire. il fallait pourtant lier le patient. le bourreau vint, une corde à la main. en ce moment-là , quand ils virent leur jeune capitaine si décidément engagé sous le couteau, les soldats n'y tinrent plus ; le coeur de ces gens de guerre éclata. on entendit cette chose énorme, le sanglot d'une armée. une clameur s'éleva : grâce ! grâce ! [...] (Suite...)