control continu (2h) mon père ne connaissait rien de l'art délicat de vendre et d'acheter. il ignorait les subtilités du marchandage et la volupté d'obtenir un objet, un sou moins cher que ne l'a payé le voisin. il m'emmena, après le repas du matin, faire le tour des marchants de jouets. dans chaque rue résonnaient des tambourins, les grelots des hochets de fer-blanc, le chant de flûtiaux. les marchands de tambourins, se démenaient dans leurs échoppes devenues étroites tant il s'y entassait de marchandises. des tambourins, des bendirs, des tambours de basque, des trompettes et des pipeaux pendaient par grappes, s'amoncelaient en tas multicolores, envahissaient les étagères. un peuple de femmes et d'hommes mûrs, de fillettes et de garçons faisaient cercle autour de chaque magasin. les uns essayaient un instrument, les autres les accompagnaient de battements de mains, jacassaient, réclamaient, discutaient avec le marchand qui ne savaient où donner de la tête. (Suite...)