Lecture - candide - champ sémantique de la guerre


ayadi faimazahra (?) [3 msg envoyés ]
Publié le:2014-12-06 09:38:57 Lu :5388 fois
Rubrique :Projets, lectures et évaluations  
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Module : 1

classe : 2ème PC

Lecture,méthodique Durée :2h

objectifs : - situer le passage dans son contexte..

  • lire et apprécier une Å“uvre

  • étudier le champ sémantique de la guerre.

support : candide voltaire ( chapitre troisième)

«rien n'était si beau, si leste . en n'oubliant jamais mlle cunégonde»



Déroulement :

  • lecture magistrale du passage proposé

  • mise en situation (exposé de 10 mn.)


candide est chassé du chteau, son paradis terrestre, à grands coups de pieds dans le derrière pour avoir osé embrasser cunégonde la petite baronnette.

il se retrouve bientôt dans la ville voisine vadberghoff-trarbk-dikdorff, et enrôlé, plus ou moine de force, dans l'armée bulgare. il est soumis à un entraînement intensif et coercitif (qui exerce une contrainte), auquel il s'adapte aisément.

ayant un jour, en toute innocence, pris la poudre d'escampette (la fuite), il est arrêté et condamné en cour martiale à la peine capitale pour désertion. mais comme il a choisi d'être flagellé (fouetté violemment) plutôt que fusillé, il est sauvé in extremis par le roi des bulgares.

peu de temps après la guerre éclate.


  1. Etude du passage ( en 50 mn. )

    1. que fait le narrateur dans ce passage ? il décrit la guerre

    2. remplissez le tableau suivant en relevant les indices se rapportant à la perception, et d'autres se rapportant à l'impression :



récit de la bataille

perception

opération par laquelle l'esprit saisit le monde extérieur et différencie les objets (son résultat)

impression

réaction morale ou affective produite par une cause quelconque

les trompettes, les fifres.

rien n'était si beau.

les canons renversèrent.

formaient une harmonie.

la mousqueterie ôta .

du meilleur des mondes.

la baïonnette fut aussi

la raison suffisante.

le tout pouvait bien.

cette boucherie héroïque.

Remarques :

Entre les murs du chteau, candide avait les pensées inspirées par Pangloss et les sentiments inspirés par Cunégonde : pensée déformée, sensibilité pauvre, imagination nulle. Le récit de la bataille est soumis à la personnalité du témoin ce qui donne lieu à une focalisation interne:

  • candide voit les armées comme un beau spectacle «rien n'était si beau.»

  • il est émerveillé devant une «harmonie» à la fois visuelle «. si brillant.», et auditive «trompette, tambours, canons.».

  • l'accumulation des adjectifs et la répétition de l'adverbe intensif «si» traduisent cet émerveillement devant

  • il réutilise le leitmotiv, emprunté à pangloss «raison suffisante», «meilleur des mondes».


    1. voltaire prend donc, le masque de candide : pourquoi d'après vous, un tel jeu ? pour répondre à cette question remplissez le tableau suivant :


les horreurs de la guerre (boucherie)

l'héroïsme

armée, canons, enfer

beau, leste, brillant, trompettes.

six mille hommes

harmonie

neuf à dix mille coquins

meilleur des mondes

baïonnette

raison suffisante

infectaient

mes

trentaine de mille

deux rois

morts, mourants, cendres

te deum

égorgés, sanglants, éventrés

lois du droit public

demi-brulés, criblés de coups

héros

cervelles répandues

héros abares

bras et jambes coupés

hors du thétre

membres palpitants

ruines

Remarques :

  1. voltaire se moque de son héros et avec lui des intellectuels qui manquent de courage face à la réalité «candide, qui tremblait comme un philosophe, se cacha.

  2. il semble adopter à travers candide, la logique de la guerre en la débarrassant de ses horreurs par un langage qui la justifie :

  • elle permet d'éliminer les «coquins»

  • elle est inscrite dans un ordre naturel (cf. la formule «raison suffisante» appartenant au système leibnizien)

  • elle n'a rien de choquant et se réduit à un simple décompte de victimes chosifiées «le tout pouvait bien se monter à une trentaine de mille mes.»


synthèse :

  1. voltaire vise à atteindre la sensibilité du lecteur en dressant un tableau cruel mais dépouillé. il fait jouer ici à la fois :

    • l'ironie contre la guerre (elle est présentée comme belle, utile et équitable)

    • la satire de l'optimisme à la pangloss (candide est incapable d'intégrer dans ses notions «panglossiennes» les faits qu'il voit et dont l'horreur déborde (cf. enfer, boucherie.)

  1. la composition de ce texte oppose deux images de la guerre :

    • dans le premier paragraphe, elle est considérée avec les préjugés philosophiques de candide. elle apparaît comme un jeu séduisant qui confirme les théories de pangloss.

    • mais bientôt, dans la deuxième partie du passage, il en découvre la réalité concrète et absurde. le bel ordre initial fait alors place au chaos. les vérités auxquelles croyait le héros sont brutalement remises en question.

  1. l'ensemble devient intolérable étant donné l'incohérence entre :

  • le mal moral objectif ( l'atrocité de la guerre ) et le bien moral subjectif ( l'optimisme de pangloss qui renvoie à la doctrine de «l'harmonie préétablie» de leibniz : dans cette perspective, la guerre cesse d'être absurde, car elle s'inscrit dans la logique d'une volonté providentielle qui veille au destin des hommes )

  • dans une telle situation, il ne reste à candide dont les sentiments se réduisent à cunégonde, qu'à «se cacher» et à «s'enfuir».



  1. plan de la lecture méthodique :


        1. témoignage d'un disciple émerveillé :

            1. vision puérile : harmonie sanglante

            2. atrocité du massacre

            3. de l'hypnose à la raison


        1. satire de la guerre :

            1. boucherie héroïque

            2. beauté de l'enfer

            3. jeu de marionnettes


        1. absurdité de l'optimisme

            1. omniprésence du mal

            2. victoire en échec

            3. déshumanisation de l'homme



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Réponse N°11 34807

évaluation - Candide - rien n'était si beau
Par bensallam ahmed(?)le 2014-12-06 09:56:01



Délégation d'Essaouira

Lycée Al-MAJD

Evaluation N 1 en langue française 2014-2015

Le texte :

Rien n'était si beau, si leste, si brillant, si bien ordonné que les deux armées. Les trompettes, les fifres, les hautbois, les tambours, les canons, formaient une harmonie telle qu'il n'y en eut jamais en enfer. Les canons renversèrent d'abord à peu près six mille hommes de chaque côté ; ensuite la mousqueterie ôta du meilleur des mondes environ neuf à dix mille coquins qui en infectaient la surface. La baïonnette fut aussi la raison suffisante de la mort de quelques milliers d'hommes. Le tout pouvait bien se monter à une trentaine de mille mes. Candide, qui tremblait comme un philosophe, se cacha du mieux qu'il put pendant cette boucherie héroïque.

Enfin, tandis que les deux rois faisaient chanter des Te Deum chacun dans son camp, il prit le parti d'aller raisonner ailleurs des effets et des causes. Il passa par-dessus des tas de morts et de mourants, et gagna d'abord un village voisin ; il était en cendres : c'était un village abare que les Bulgares avaient brûlé, selon les lois du droit public. Ici des vieillards criblés de coups regardaient mourir leurs femmes égorgées, qui tenaient leurs enfants à leurs mamelles sanglantes ; là des filles éventrées après avoir assouvi les besoins naturels de quelques héros rendaient les derniers soupirs ; d'autres, à demi brûlées, criaient qu'on achevt de leur donner la mort. Des cervelles étaient répandues sur la terre à côté de bras et de jambes coupés.

Candide s'enfuit au plus vite dans un autre village : il appartenait à des Bulgares, et des héros abares l'avaient traité de même. Candide, toujours marchant sur des membres palpitants ou à travers des ruines, arriva enfin hors du thétre de la guerre, portant quelques petites provisions dans son bissac, et n'oubliant jamais Mlle Cunégonde. Ses provisions lui manquèrent quand il fut en Hollande ; mais ayant entendu dire que tout le monde était riche dans ce pays-là, et qu'on y était chrétien, il ne douta pas qu'on ne le traitt aussi bien qu'il l'avait été dans le chteau de monsieur le baron avant qu'il en eût été chassé pour les beaux yeux de Mlle Cunégonde.

Questions :

  1. Déterminez le cadre spatial et l'événement principal de ce chapitre. 2pts

  2. Rem plissez le tableau suivant : 2pts

    L'auteur

    L'Å“uvre

    Le genre

    Le type

    La tonalité

  3. Que dénonce le narrateur dans ce texte ? Relevez 4 mots pour justifiez votre réponse. 2pts

  4. Pour critiquer la guerre Voltaire emploie les procédés de l'ironie. Nommez les différentes figures de style employées dans ces phrases : 4 pts

  1. Rien n'était si beau, si leste, si brillant, si bien ordonné que les deux armées.

  2. Les trompettes, les fifres, les hautbois, les tambours, les canons, formaient une harmonie.

  3. Candide se cacha du mieux qu'il put pendant cette boucherie héroïque.

  4. La mousqueterie ôta du meilleur des mondes environ neuf à dix mille coquins.

  1. Le registre dominant dans le texte est le registre pathétique. Relevez 4 mots qui le montrent. 2pts

  2. Candide ne participa pas à la guerre. Pourquoi ? 1pt

  3. «Candide, toujours marchant sur des membres palpitants ou à travers des ruines.»

  1. Quel est le sentiment éprouvé par le personnage principal ? choisissez la bonne réponse. 2pts

-La pitié.

-L'indifférence.

-La tristesse.

  1. «Candide s'enfuit au plus vite dans un autre village.» 2pts

  1. Approuvez-vous l'attitude de Candide pendant la guerre ? justifiez votre réponse en une phrase

  1. «Candide, arriva enfin hors du thétre de la guerre, portant quelques petites provisions dans son bissac n'oubliant jamais Mlle Cunégonde»

  1. A votre avis à quoi appelle Voltaire par le comportement de Candide ? 2pts






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