Andosido et andolala | ||
Adi Lachgar (?) [331 msg envoyés ] Publié le:2010-05-28 18:32:17 Lu :3126 fois Rubrique :Productions littéraires 0 vote /5 L'Andosido et l'Andolala Voici une fable des temps anciens, rapportée par quelque voyageur de retour de quelque part, en Papouasie. Il était une fois un jeune homme qui passait pour puissant dans toutes les tribus de Papouasie. Il n'était ni fort, ni riche, ni beau ni même courageux. Il n'avait ni la force du bras, ni la puissance du verbe. A peine savait-il tenir une lance ; à peine savait-il parler. Cependant, ce jeune homme, qu'on appelait-l'ai-je dit ?- Andosido (ou Sidoando dans d'autres versions) était terriblement craint. Les pauvres Papoues avaient tellement peur de lui que jamais ils ne prononçaient son nom entier. C'était comme si dans ce nom était quelque force cachée qui pourrait s'abattre sur eux. Aussi le connaissait-on au nord par An, au sud par Si, à l'est et à l'ouest par Do. Des histoires folles et affolantes circulaient à son propos. Au nord, le chaman racontait que «An», en prononçant son nom, avait terrassé toute une famille de lions qui en voulait à sa peau. Au sud, le sorcier, suant à la lumière du feu de la veillée, racontait à la tribu médusée comment, en prononçant son nom, "Si" avait réduit en cendre tout un village. A l'ouest comme à l'est, Do , en prononçant son nom, émasculait des hommes, engrossait ou faisait faire des fausses couches aux femmes, brûlait des champs entiers, déracinait les arbres, faisait tomber une pluie de sang et de cendre, faisait pleurer le soleil et rire la lune, faisait aux animaux manger leurs petits,aux oiseaux voler les plumes, faisait fondre la roche, rendait belles les plus moches et moches les les plus belles. An, Do, Si, ou Do. De mille et mille maléfices son nom, jamais dit cependant, était capable. Et seul Andosido pouvait dire Andosido. Seul ? Pas si sûr. Un jour, Andosido apprit qu'au confins de la forêt papoue vivait un être étrange. Certains parlèrent d'une femme d'une rare beauté, d'autre parlèrent d'un homme efféminé. Certains le dirent ou la dirent douée d'un pouvoir extraordinaire. Il ou Elle pouvait, en chantant, défaire tous les sorts sorciers et inverser toutes les malédictions. En apprenant la nouvelle, le sang d'Andosido ne fit qu'un tour et lui sortit par le nez car il saignait dès qu'il était en colère. Comment ? Il y aurait sur la terre un être qui oserait tenir tête à Andosido le Grand ? (Cela, il le pensa mais ne le dit point puisque, nous le disions, il était incapable de faire une phrase et que seul son nom était sa force et sa puissance.) Sur le champ, il partit. Non point en chevauchant, mais en trottant comme un chimpanzé apeuré. Il trotta si vite cependant que le soir même, il était devant la grotte où vivait, paraît-il, l'Homme ou la Femme. Andosido reprit haleine, puis cria dans l'air lourd du soir «Andooooosidooooo» Il attendit. Rien ne se passa. Alors, il se décida à crier de nouveau en pensant à quelque chose «Andoooooooosidoooooooo» Mais rien. La grotte n'explosa pas. Le ciel ne tomba pas. Les arbres ne tressaillirent même pas. L'Etre ne fut pas éjecté de sa cachette. Andosido connut la faiblesse. Il se sentit nu. Des larmes de colère et d'impuissance se mélangèrent au sang de son nez et lui donnèrent l'air d'un guerrier des temps maudits. Et Andosido parla. En réalité, il baragouina quelque chose dont la légende ne put retenir que quelques mots «Toi, sortir, homme, femme, mourir, Andosido» Bientôt, une étrange lumière apparut à l'entée de la grotte. Et de la lumière sortit, comme d'un brillant linceul, un homme qui était quasiment inhumain, tellement il était beau. Il était souriant. Il flotta plus qu'il ne marcha vers Andosido sur le c. Andosido tenta de dire Andosido : essayer son pouvoir sur la chose maintenant qu'elle était à découvert. Rien ne sortit de sa bouche. Le sang qui avait séché avec les larmes sur ses joues et son menton lui donnait maintenant l'air d'un enfant pris en flagrant délit de vol de confiture de fraise (trop de «de» ? C'est une fable !) L'Etre approcha encore. Maintenant il était tout près d'Andosido. Il tendit une main nuageuse et la lui passa sur le visage, avec ce sourire qui semblait dire «Toi, vilain enfant, tu as encore volé de la confiture.» Andosido ne sentit guère la main lui essuyer le visage. Mais il sentit tous ses pouvoirs impuissants. Soudain, il entendit la Voix « Tu es Andosido Tu es l'AN, tu es SI, tu es DO Tu es Andosido Celui dont seul le nom est craint Je t'attendais.» Andosido qui ne pouvait faire une phrase, laissa à ses yeux d'enfant effrayé le soin de répondre et d'interroger «Et toi ? Qui es-tu ?» «Moi, je suis comme toi Je suis un homme aux traits de femme Et je m'appelle Andolala Je suis ta sœur Andosido Nos parents nous donnèrent leur pouvoir Tu as le pouvoir de mon père qui s'appelait Sido J'ai le pouvoir de notre mère qui s'appelait Lala Ando signifie avoir en marocain Car c'est au Maroc que nous naquîmes» Alors, pour la première fois, Andosido comprit que, qui ماعندو سيدو عندو لالاه NB Fable inspirée par les récentes mésaventure d'un vizir. LE PERE GORIOT Vu 338 fois évaluation : la ficelle (jour de marché) Vu 542 fois évaluation : Tronc commun Vu 652 fois Le commentaire composé Vu 578 fois Anarchie Vu 237 fois Evaluation-2Bac-Candide Vu 2649 fois Travaux encadrés Vu 2052 fois |