Par:ED-DARRAZ MedÀ peinearrivé, des mains de fer s'emparèrent de moi. On multiplia lesprécautions ; point de couteau, point de fourchette pour mes repas,la camisole de force, une espèce de sac de toile à voilure,emprisonna mes bras ; on répondait de ma vie. Je m'étais pourvu encassation. On pouvait avoir pour six ou sept semaines cette affaireonéreuse, et il importait de me conserver sain et sauf à la placede Grève. Lespremiers jours on me traita avec une douceur qui m'était horrible.Les égards d'un guichetier sentent l'échafaud. Par bonheur, au boutde peu de jours, l'habitude reprit le dessus ; ils me confondirentavec les autres prisonniers dans une commune brutalité, et n'eurentplus de ces distinctions inaccoutumées de politesse qui meremettaient sans cesse le bourreau sous les yeux. Ce ne fut pas laseule amélioration. Ma jeunesse, ma docilité, les soins del'aumônier de la prison, et surtout quelques mots en latin quej'adressai au concierge, qui ne les comprit (Suite...)