la profession de foi du vicaire savoyard

citations importantes

© marocagreg.com (par med semlali)le mal :

*en l'instruisant sur la controverse, on lui donna des doutes qu'il n'avait pas, et on lui apprit le mal qu'il ignorait. p45

*il vit que la mauvaise fortune avait déjà flétri son coeur, que l'opprobre et le mépris avaient abattu son courage, et que sa fierté, changée en dépit amer, ne lui montrait dans l'injustice et la dureté des hommes que le vice de leur nature et la chimÚre de la vertu p46

*il avait vu que la religion ne sert que de masque Ă  l'intĂ©rĂȘt, et le culte sacrĂ© de sauvegarde Ă  l'hypocrisie ; il avait vu, dans la subtilitĂ© des vaines disputes, le paradis et l'enfer mis pour prix Ă  des jeux de mots ; il avait vu la sublime et primitive idĂ©e de la divinitĂ© dĂ©figurĂ©e par les fantasques imaginations des hommes p46

* l'incrĂ©dulitĂ©, la misĂšre, Ă©touffant peu Ă  peu le naturel, l'entraĂźnaient rapidement Ă  sa perte, et ne lui prĂ©paraient que les mƓurs d'un gueux et la morale d'un athĂ©e. p47

* l'opprobre oĂč l'avait rĂ©duit la fortune Ă©touffait en lui tout vrai sentiment du bien et du mal. p48

* il voyait les pauvres gémir sous le joug des riches, et les riches sous le joug des préjugés. p50

* ma pauvreté m'éloignait des tentations qui dictent les sophismes du vice p52

* voyant par de tristes observations renverser les idĂ©es que j'avais du juste, de l'honnĂȘte, et de tous les devoirs de l'homme, je perdais chaque jour quelqu'une des opinions que j'avais reçues p52

*je mĂ©ditais donc sur le triste sort des mortels flottant sur cette mer des opinions humaines, sans gouvernail, sans boussole, et livrĂ©s Ă  leurs passions orageuses, sans autre guide qu'un pilote inexpĂ©rimentĂ© qui mĂ©connaĂźt sa route, et qui ne sait ni d'oĂč il vient ni oĂč il va. p53

*il n'y en a pas un seul qui, venant Ă  connaĂźtre le vrai et le faux, ne prĂ©fĂ©rĂąt le mensonge qu'il a trouvĂ© Ă  la vĂ©ritĂ© dĂ©couverte par un autre. oĂč est le philosophe qui, pour sa gloire, ne tromperait pas volontiers le genre humain ? p55

*le tableau de la nature ne m'offrait qu'harmonie et proportions, celui du genre humain ne m'offre que confusion, dĂ©sordre! le concert rĂšgne entre les Ă©lĂ©ments, et les hommes sont dans le chaos! les animaux sont heureux, leur roi seul est misĂ©rable! o sagesse, oĂč sont tes lois ? o providence, est-ce ainsi que tu rĂ©gis le monde ? Être bienfaisant, qu'est devenu ton pouvoir ? je vois le mal sur la terre. p70

*la providence(...) ne veut point le mal que fait l'homme, en abusant de la libertĂ© qu'elle lui donne ; mais elle ne l'empĂȘche pas de le faire, soit que de la part d'un ĂȘtre si faible ce mal soit nul Ă  ses yeux, soit qu'elle ne pĂ»t l'empĂȘcher sans gĂȘner sa libertĂ© et faire un mal plus grand en dĂ©gradant sa nature. elle l'a fait libre afin qu'il fĂźt non le mal, mais le bien par choix. p74

*le mal que l'homme fait retombe sur lui sans rien changer au systĂšme du monde, sans empĂȘcher que l'espĂšce humaine elle-mĂȘme ne se conserve malgrĂ© qu'elle en ait. murmurer de ce que dieu ne l'empĂȘche pas de faire le mal, c'est murmurer de ce qu'il la fit d'une nature excellente, de ce qu'il mit Ă  ses actions la moralitĂ© qui les ennoblit, de ce qu'il lui donna droit Ă  la vertu. p75

*c'est l'abus de nos facultés qui nous rend malheureux et méchants. nos chagrins, nos soucis, nos peines, nous viennent de nous. le mal moral est incontestablement notre ouvrage, et le mal physique ne serait rien sans nos vices, qui nous l'ont rendu sensible p75

* si nous nous contentions d'ĂȘtre ce que nous sommes, nous n'aurions point Ă  dĂ©plorer notre sort ; mais pour chercher un bien-ĂȘtre imaginaire, nous nous donnons mille maux rĂ©els. p76

*homme, ne cherche plus l'auteur du mal ; cet auteur, c'est toi-mĂȘme. il n'existe point d'autre mal que celui que tu fais ou que tu souffres, et l'un et l'autre te vient de toi. le mal gĂ©nĂ©ral ne peut ĂȘtre que dans le dĂ©sordre, et je vois dans le systĂšme du monde un ordre qui ne se dĂ©ment point. le mal particulier n'est que dans le sentiment de l'ĂȘtre qui souffre ; et ce sentiment, l'homme ne l'a pas reçu de la nature, il se l'est donnĂ© p76

*c'est dans vos cƓurs insatiables, rongĂ©s d'envie, d'avarice et d'ambition, qu'au sein de vos fausses prospĂ©ritĂ©s les passions vengeresses punissent vos forfaits. qu'est-il besoin d'aller chercher l'enfer dans l'autre vie ? il est dĂšs celle-ci dans le cƓur des mĂ©chants. p80

* si la bontĂ© morale est conforme Ă  notre nature, l'homme ne saurait ĂȘtre sain d'esprit ni bien constituĂ© qu'autant qu'il est bon. si elle ne l'est pas, et que l'homme soit mĂ©chant naturellement, il ne peut cesser de l'ĂȘtre sans se corrompre, et la bontĂ© n'est en lui qu'un vice contre nature p84

* otez de nos cƓurs cet amour du beau, vous ĂŽtez tout le charme de la vie. celui dont les viles passions ont Ă©touffĂ© dans son Ăąme Ă©troite ces sentiments dĂ©licieux ; celui qui, Ă  force de se concentrer au dedans de lui, vient Ă  bout de n'aimer que lui-mĂȘme, n'a plus de transports, son cƓur glacĂ© ne palpite plus de joie ; un doux attendrissement n'humecte jamais ses yeux ; il ne jouit, plus de rien ; le malheureux ne sent plus, ne vit plus ; il est dĂ©jĂ  mort. p85

*nous ne haĂŻssons pas seulement les mĂ©chants parce qu'ils nous nuisent, mais parce qu'ils sont mĂ©chants. (...) enfin l'on a, malgrĂ© soi, pitiĂ© des infortunĂ©s ; quand on est tĂ©moin de leur mal, on en souffre. les plus pervers ne sauraient perdre tout Ă  fait ce penchant ; souvent il les met en contradiction avec eux-mĂȘmes. le voleur qui dĂ©pouille les passants couvre encore la-nuditĂ© du pauvre ; et le plus fĂ©roce assassin soutient un homme tombant en dĂ©faillance. p86

* le mĂ©chant se craint et se fuit ; il s'Ă©gaye en se jetant hors de lui-mĂȘme ; il tourne autour de lui des yeux inquiets, et cherche un objet qui l'amuse ; sans la satire amĂšre, sans la raillerie insultante, il serait toujours triste ; le ris moqueur est son seul plaisir. p86

*parmi tant de cultes inhumains et bizarres, parmi cette prodigieuse diversitĂ© de mƓurs et de caractĂšres, vous trouverez partout les mĂȘmes idĂ©es de justice et d'honnĂȘtetĂ©, partout les mĂȘmes notions de bien et de mal. p87

*le bien moral n'est qu'une chimÚre ; il n'y a rien de bon que les plaisirs des sens. o quand on a une fois perdu le goût des plaisirs de l'ùme, qu'il est difficile de le reprendre! qu'il est plus difficile encore de le prendre quand on ne l'a jamais eu! p91

*si l'esprit de l'homme fĂ»t restĂ© libre et pur, quel mĂ©rite aurait-il d'aimer et suivre l'ordre qu'il verrait Ă©tabli et qu'il n'aurait nul intĂ©rĂȘt Ă  troubler ? p93

*si tous nos vices nous viennent de nous, pourquoi nous plaignons-nous d'ĂȘtre subjuguĂ©s par eux ? pourquoi reprochons-nous Ă  l'auteur des choses les maux que nous nous faisons et les ennemis que nous armons contre nous-mĂȘmes ? p94

* les coupables qui se disent forcĂ©s au crime sont aussi menteurs que mĂ©chants : comment ne voient-ils point que la faiblesse dont ils se plaignent est leur propre ouvrage ; que leur premiĂšre dĂ©pravation vient de leur volontĂ© ; qu'Ă  force de vouloir cĂ©der Ă  leurs tentations, ils leur cĂšdent enfin malgrĂ© eux et les rendent irrĂ©sistibles ? sans doute il ne dĂ©pend plus d'eux de n'ĂȘtre pas mĂ©chants et faibles, mais il dĂ©pendit d'eux de ne le pas devenir. p94

*ne m'a-t-il pas donnĂ© la conscience pour aimer le bien, la raison pour le connaĂźtre, la libertĂ© pour le choisir ? si je fais le mal, je n'ai point d'excuse ; je le fais parce que je le veux: lui demander de changer ma volontĂ©, c'est lui demander ce qu'il me demande ; c'est vouloir qu'il fasse mon Ɠuvre et que j'en recueille le salaire ; n'ĂȘtre pas content de mon Ă©tat, c'est ne vouloir plus ĂȘtre homme, c'est vouloir autre chose que ce qui est, c'est vouloir le dĂ©sordre et le mal. p95

*dans tout pays respectons les lois, ne troublons point le culte qu'elles prescrivent ; ne portons point les citoyens à la désobéissance ; car nous ne savons point certainement si c'est un bien pour eux de quitter leurs opinions pour d'autres, et nous savons trÚs certainement que c'est un mal de désobéir aux lois. p123

le bien :

*il ranimait dans son cƓur une ardeur gĂ©nĂ©reuse par le rĂ©cit des belles actions d'autrui ; en lui faisant admirer ceux qui les avaient faites, il lui rendait le dĂ©sir d'en faire de semblables. p48 *ce qui me frappait le plus Ă©tait de voir, dans la vie privĂ©e de mon digne maĂźtre, la vertu sans hypocrisie, l'humanitĂ© sans faiblesse, des discours toujours droits et simples, et une conduite toujours conforme Ă  ces discours. p49 * il s'efforça de faire germer les semences de raison et de bontĂ© qu'il jetait dans son Ăąme p49 *Ému de compassion sur les faiblesses humaines par le profond sentiment des siennes, il voyait partout des hommes victimes de leurs propres vices et de ceux d'autrui p 50 * Ôtez nos funestes progrĂšs, ĂŽtez nos erreurs et nos vices, ĂŽtez l'ouvrage de l'homme, et tout est bien. p76 *soyons bons premiĂšrement, et puis nous serons heureux. p77 *je ne dis point que les bons seront rĂ©compensĂ©s ; car quel autre bien peut attendre un ĂȘtre excellent que d'exister selon sa nature ? p79 * si la bontĂ© morale est conforme Ă  notre nature, l'homme ne saurait ĂȘtre sain d'esprit ni bien constituĂ© qu'autant qu'il est bon. si elle ne l'est pas, et que l'homme soit mĂ©chant naturellement, il ne peut cesser de l'ĂȘtre sans se corrompre, et la bontĂ© n'est en lui qu'un vice contre nature p84 *la sĂ©rĂ©nitĂ© du juste est intĂ©rieure ; son ris n'est point de malignitĂ©, mais de joie ; il en porte la source en lui-mĂȘme ; il est aussi gai seul qu'au milieu d'un cercle ; il ne tire pas son contentement de ceux qui l'approchent, il le leur communique. p 86 *parmi tant de cultes inhumains et bizarres, parmi cette prodigieuse diversitĂ© de mƓurs et de caractĂšres, vous trouverez partout les mĂȘmes idĂ©es de justice et d'honnĂȘtetĂ©, partout les mĂȘmes notions de bien et de mal. p87 *connaĂźtre le bien, ce n'est pas l'aimer : l'homme n'en a pas la connaissance innĂ©e, mais sitĂŽt que sa raison le lui fait connaĂźtre, sa conscience le porte Ă  l'aimer : c'est ce sentiment qui est innĂ©. p90 *mais croyez-vous qu'il y ait sur la terre entiĂšre un seul homme assez dĂ©pravĂ© pour n'avoir jamais livrĂ© son cƓur Ă  la tentation de bien faire ? cette tentation est si naturelle et si douce, qu'il est impossible de lui rĂ©sister toujours ; et le souvenir du plaisir qu'elle a produit une fois suffit pour la rappeler sans cesse. p91 *si j'exerce ma raison, si je la cultive, si j'use bien des facultĂ©s immĂ©diates que dieu me donne, j'apprendrai de moi-mĂȘme Ă  le connaĂźtre, Ă  l'aimer, Ă  aimer ses Ɠuvres, Ă  vouloir le bien qu'il veut, et Ă  remplir pour lui plaire tous mes devoirs sur la terre. p117 *dites ce qui est vrai, faites ce qui est bien ; ce qui importe est de remplir ses devoirs sur la terre ; et c'est en s'oubliant qu'on travaille pour soi. mon enfant, l'intĂ©rĂȘt particulier nous trompe ; il n'y a que l'espoir du juste qui ne trompe point. p126

la liberté :

*il n'y a point de véritable action sans volonté p63

*quand je me livre aux tentations, j'agis selon l'impulsion des objets externes. quand je me reproche cette faiblesse, je n'Ă©coute que ma volontĂ© ; je suis esclave par mes vices, et libre par mes remords ; le sentiment de ma libertĂ© ne s'efface en moi que quand je me dĂ©prave, et que j'empĂȘche enfin la voix de l'Ăąme de s'Ă©lever contre la loi du corps. p73

*sans doute je ne suis pas libre de ne pas vouloir mon propre bien, je ne suis pas libre de vouloir mon mal ; mais ma libertĂ© consiste en cela mĂȘme que je ne puis vouloir que ce qui m'est convenable, ou que j'estime tel, sans que rien d'Ă©tranger Ă  moi me dĂ©termine p74

*la providence(..) ne veut point le mal que fait l'homme, en abusant de la libertĂ© qu'elle lui donne ; mais elle ne l'empĂȘche pas de le faire, soit que de la part d'un ĂȘtre si faible ce mal soit nul Ă  ses yeux, soit qu'elle ne pĂ»t l'empĂȘcher sans gĂȘner sa libertĂ© et faire un mal plus grand en dĂ©gradant sa nature. elle l'a fait libre afin qu'il fĂźt non le mal, mais le bien par choix. p74

la conscience :

*on nous dit que la conscience est l'ouvrage des prĂ©jugĂ©s ; cependant, je sais par mon expĂ©rience qu'elle s'obstine Ă  suivre l'ordre de la nature contre toutes les lois des hommes. p51 * vivez longtemps dans l'Ă©tat heureux oĂč sa voix est celle de l'innocence p52 * la conscience est la voix de l'Ăąme, les passions sont la voix du corps p83 *il est donc au fond des Ăąmes un principe innĂ© de justice et de vertu, sur lequel, malgrĂ© nos propres maximes, nous jugeons nos actions et celles d'autrui comme bonnes ou mauvaises, et c'est Ă  ce principe que je donne le nom de conscience. p87 *conscience! conscience! instinct divin, immortelle et cĂ©leste voix ; guide assurĂ© d'un ĂȘtre ignorant et bornĂ©, mais intelligent et libre ; juge infaillible du bien et du mal, qui rends l'homme semblable Ă  dieu, c'est toi qui fais l'excellence de sa nature et la moralitĂ© de ses actions ; sans toi je ne sens rien en moi qui m'Ă©lĂšve au-dessus des bĂȘtes, que le triste privilĂšge de m'Ă©garer d'erreurs en erreurs Ă  l'aide d'un entendement sans rĂšgle et d'une raison sans principe. p90 * ce guide existe, il faut savoir le reconnaĂźtre et le suivre. s'il parle Ă  tous les cƓurs, pourquoi donc y en a-t-il si peu qui l'entendent ? eh! c'est qu'il nous parle la langue de la nature, que tout nous a fait oublier. p91 * la conscience est timide, elle aime la retraite et la paix ; le monde et le bruit l'Ă©pouvantent : les prĂ©jugĂ©s dont on la fait naĂźtre sont ses plus cruels ennemis ; elle fuit ou se tait devant eux : leur voix bruyante Ă©touffe la sienne et l'empĂȘche de se faire entendre ; le fanatisme ose la contrefaire, et dicter le crime en son nom. p91 * elle se rebute enfin Ă  force d'ĂȘtre Ă©conduite ; elle ne nous parle plus, elle ne nous rĂ©pond plus, et, aprĂšs de si longs mĂ©pris pour elle, il en coĂ»te autant de la rappeler qu'il en coĂ»ta de la bannir. p91

dieu et la religion :

*il avait vu que la religion ne sert que de masque Ă  l'intĂ©rĂȘt, et le culte sacrĂ© de sauvegarde Ă  l'hypocrisie ; il avait vu, dans la subtilitĂ© des vaines disputes, le paradis et l'enfer mis pour prix Ă  des jeux de mots ; il avait vu la sublime et primitive idĂ©e de la divinitĂ© dĂ©figurĂ©e par les fantasques imaginations des hommes p46 *l'oubli de toute religion conduit Ă  l'oubli des devoirs de l'homme. p47 *a quels yeux non prĂ©venus l'ordre sensible de l'univers n'annonce-t-il pas une suprĂȘme intelligence ? p66 * cet ĂȘtre qui veut et qui peut, cet ĂȘtre actif par lui-mĂȘme, cet ĂȘtre enfin, quel qu'il soit, qui meut l'univers et ordonne toutes choses, je l'appelle dieu. je joins a ce nom les idĂ©es d'intelligence, de puissance, de volontĂ©, que j'ai rassemblĂ©es, et celle de bontĂ© qui en est une suite nĂ©cessaire p68 *celui qui peut tout ne peut vouloir que ce qui est bien . donc l'Être souverainement bon parce qu'il est souverainement puissant, doit ĂȘtre aussi souverainement juste, autrement il se contredirait lui-mĂȘme ; car l'amour de l'ordre qui le produit s'appelle bontĂ©, et l'amour de l'ordre qui le conserve s'appelle justice. p77 *je ne sens plus en moi que l'ouvrage et l'instrument du grand Être qui veut le bien, qui le fait, qui fera le mien par le concours de mes volontĂ©s aux siennes et par le bon usage de ma libertĂ© : j'acquiesce Ă  l'ordre qu'il Ă©tablit, sĂ»r de jouir moi-mĂȘme un jour de cet ordre et d'y trouver ma fĂ©licitĂ© ; car quelle fĂ©licitĂ© plus douce que de se sentir ordonnĂ© dans un systĂšme oĂč tout est bien ? p93 * loin d'Ă©claircir les notions du grand Être, je vois que les dogmes particuliers les embrouillent ; que loin de les ennoblir, ils. les avilissent ; qu'aux mystĂšres inconcevables qui l'environnent ils ajoutent des contradictions absurdes ; qu'ils rendent l'homme orgueilleux, intolĂ©rant, cruel ; qu'au lieu d'Ă©tablir la paix sur la terre, ils y portent le fer et le feu. p98 *si le fils d'un chrĂ©tien fait bien de suivre, sans un examen profond et impartial, la religion de son pĂšre, pourquoi le fils d'un turc ferait-il mal de suivre de mĂȘme la religion du sien ? p117 *il n'y a point de religion qui dispense des devoirs dĂ© la morale ; qu'il n'y a de vraiment essentiels que ceux-lĂ  ; que le culte intĂ©rieur est le premier de ces devoirs, et que sans la foi nulle vĂ©ritable vertu n'existe. p125

raison et sentiment :

*j'ai quelquefois du bon sens, et j'aime toujours la vĂ©ritĂ©. p51 * je sais seulement que la vĂ©ritĂ© est dans les choses et non pas dans mon esprit qui les juge, et que moins je mets du mien dans les jugements que j'en porte, plus je suis sĂ»r d'approcher de la vĂ©ritĂ© p59 *ma rĂšgle de me livrer au sentiment plus qu'Ă  la raison est confirmĂ©e par la raison mĂȘme. p60 * tout ce que je sens ĂȘtre bien est bien, tout ce que je sens ĂȘtre mal est mal p83 *il ne faut pour cela que vous faire distinguer nos idĂ©es acquises de nos sentiments naturels ; car nous sentons avant de connaĂźtre ; et comme nous n'apprenons point Ă  vouloir notre bien et Ă  fuir notre mal, mais que nous tenons cette volontĂ© de la nature, de mĂȘme l'amour du bon et la haine du mauvais nous sont aussi naturels que l'amour de nous-mĂȘmes. p89 * les actes de la conscience ne sont pas des jugements, mais des sentiments. quoique toutes nos idĂ©es nous viennent du dehors, les sentiments qui les apprĂ©cient sont au dedans de nous, et c'est par eux seuls que nous connaissons la convenance ou dis-convenance qui existe entre nous et les choses que nous devons respecter ou fuir. p89


Pour citer cet article :
Auteur : Semlali Mohamed -   - Titre : Citations importantes autour du mal ( La profession de foi du vicaire savoyard),
Url :[https://www.marocagreg.com/doss/cpge/citations-vicaire-le-mal-marocagreg-semlali.php]
publié le : 2012/10/05 20:54:10

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